Défi Cluedo - Les Enquêtes de l'Auror : Severus- Chap 2
Titre : Les enquêtes de l’Auror : Severus (Raideurs et Sentiments), Auteur : dékado
Défi : Cluedo, défi en cours, Pairing : Severus Snape / Harry Potter
Rating : Tout public, Disclaimer : tout appartient à jk rowling, même moi
Nombre de mots : cela devrait faire au total environ 4000 mots découpés en 4 chapitres.
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Chapitre 2 : la salle de bain de la mort
Harry déboula chez Hagrid, manquant se prendre les pieds dans le chien qui traînait devant la cheminée. CrocDur était vieux et fatigué, depuis quelques temps il jouait les carpettes sur le parquet et ne daignait même plus se lever devant les invités.
Couchée contre son flanc, Miss Teigne roupillait du même profond sommeil que seuls les vieux ont en commun. La vie les avait rapprochés, l’âge les avait rassemblés. A part les ronflements des deux bestiaux cacochymes, le seul bruit qu’on pouvait entendre dans la cabane, c’était de gros sanglots exprimant une peine sans nom.
Harry se prit une chaise et s’assit à la table, écartant le broc de vin vide et les verres renversés. Il tapota le dos du demi géant, effondré dans son bazar, le visage caché dans ses mains.
« Hagrid, je sais ce que tu ressens, moi aussi je l’aimais, il me manque si tu savais ». Le jeune homme était ému de voir que Severus n’avait que des amis, et que sa mort en faisait pleurer plus d’un.
Hagrid serra Harry dans ses bras… «Oh oui, il me manque … il était tellement beau, tellement intelligent, tellement chaud-bouillant… ».
Harry eut à peu près 3 secondes de panique intense, imaginant des scènes torrides entre Severus et Hagrid, si torrides qu’elles finissaient avec un balai dans le cul. Imaginer Hagrid avec un balai dans le cul mit fin aux 3 secondes de panique.
Il y avait certainement maldonne. « De qui tu parles ? ».
« De Norbert… ils m’ont tué mon petit Norbert… j’ai reconnu sa peau chez un fripier, il vendait ça pour du serpent, mais je l’ai reconnu tout de suite à sa marque de naissance… mon petit Norbert !!! ». Hagrid avait replongé son grand nez dans un bol où restait encore une larme de vin, balbutiant, appelant son Dragon, son Bébé, sa petite bébête. Puis il s’arrêta, réfléchissant… « … et toi, tu parlais de qui ? ».
« De Severus ». Prononcer son nom faisait de plus en plus mal. Harry se dit qu’il fallait qu’il arrête de prononcer ce nom.
« Ah ouais ! il est mort le grand échalas ? ». Hagrid n’avait jamais fait dans la dentelle et le prouvait encore une fois aujourd’hui.
Il expliqua qu’il avait croisé Severus au Chemin de traverse, et encore sous le coup de l’émotion d’avoir retrouvé Norbert sous forme de carpette à écailles, il s’était épanché sur l’épaule de « l’échalas ». Ce dernier avait fait remarquer que la détention de Dragon était sévèrement réglementée, et que c’était une espèce protégée, le trafic de peaux étant par là même, prohibé.
Hagrid avait judicieusement chouiné… « … mon petit Norbert, mon petit Norbert… », et Snape avait filé vite fait vers la boutique du fripier.
Depuis, il ne l’avait pas revu ni eu de ses nouvelles. Et si l’échalas était mort, c’était peut être à cause de cette histoire.
Harry mit fin à la conversation, pressé de visiter le fripier félon. Avant de partir, il jeta un rapide coup d’œil dans le placard à balai pour constater que les ustensiles d’Hagrid étaient adaptés à sa grande taille. Aucun des balais présents ne ressemblait à l’arme du crime, et heureusement d’ailleurs, avec un balai pareil, Severus n’aurait rien eu à envier à une brochette aux poivrons.
A part peut-être les poivrons.
Juste avant de transplaner, il entendit une voix sortant de sa poche. C’était son MMS (Miroir Magique Sorcier), sorte de moyen de communication inventé par Arthur Weasley, fortement inspiré du monde Moldu. Mais c’était bien pratique. La voix d’appel était simplement irritante, car dépassant ses prérogatives, elle ne cessait de discutailler pour rien et pour tout.
Le message venait d’Hermione, voulant lui préciser ce qu’elle n’avait pu lui dire lorsqu’il avait transplané plus vite que son ombre. Les gens qui avaient amené le corps de Severus étaient deux : Tonks et Dumbledore. Ils avaient affirmé l’avoir découvert dans la salle de bain du Square Grimmaurd, alors qu’ils venaient juste de terminer une réunion dans la cuisine du Rez-de-Chaussée.
D’après leurs dires, Snape était monté à l’étage lors de la pause, et n’était pas réapparu à la reprise de l’assemblée. Personne ne s’était vraiment inquiété, ayant remarqué certaines flatulences suspectes émanant du gus, ils en avaient conclu qu’il s’attardait aux toilettes.
Etaient présents à cette réunion : Dumbledore, Tonks, Arthur, Molly, Kingsley, Charlie et Severus. L’ordre du jour portait sur un trafic de peaux de dragons découvert récemment par Severus, il voulait l’appui de Dumbledore et Kingsley pour que l’affaire aille jusqu’au Magenmagot, et avait exigé la présence de Charlie en tant qu’expert.
Hermione terminait son message par : je vais faire une autopsie, analyser le gros colon de Severus et récupérer les matières suspectes sur le balai. Bisous.
Le MMS, incapable de la fermer, commenta le message : vous faire des bisous après vous avoir parlé de gros colon et de matières suspectes, c’est à vous dégoûter des marques d’affection.
« La ferme !!! ».
L’Auror changea ses plans, et décida de transplaner Square Grimmaurd, directement dans la salle de bain incriminée. Il se chargerait après d’interroger les personnes présentes. Il voulait simplement voir la scène du crime, sans personne pour le déranger. Un transplanage, délicat pour une fois, le fit atterrir entre la douche et le lavabo. La salle de bain était vide de toute présence, un tantinet désordonnée. Une serviette tâchée traînait par terre, ainsi qu’une savonnette rose. Son parfum de jasmin se mélangeait bizarrement à celle du sang qui inondait le carrelage de la douche.
Une effluve de sang au jasmin, nouvelle flagrance qu’aucun parfumeur n’aurait jamais tentée.
Tout était resté en place, en attente d’enquêteurs qui comprendraient tout du drame qui s’était joué là. Harry s’immobilisa, ferma les yeux, s’imprégnant de l’atmosphère de ce lieu, se laissant aller à imaginer Severus laissant couler l’eau de la pomme de douche, saisissant le savon rose si tentant…
Sa gorge se serra, les larmes lui montèrent aux yeux, il se laissa aller encore à prononcer ce nom. « Severus… ». Son chagrin lui resta dans la gorge, coincé à jamais, qui ne voudrait plus jamais sortir et qui s’incorporerait à lui pour ne jamais le quitter. C’était une évidence.
Ce qui était évident aussi, c’est que ça avait été violent. Et que l’agression s’était passée sous la douche. Il restait d'énormes traces brunâtres de sang coagulé sur les murs, et des méandres délayés par l’eau, au sol. Il ramassa la savonnette pour la mettre dans une de ses poches, ainsi que la serviette tachée, et emballa les vêtements de Severus en un gros paquet. Avant de fermer le sac, il respira l’odeur qui émanait des tissus : une odeur de tabac, de café, et de plantes médicinales… l’odeur de Severus.
L’Auror quitta cette salle de bain sans un regard derrière lui, et descendit les escaliers, prêt à rencontrer ceux qui pourraient lui raconter les derniers instants d’un homme qu’il avait tellement aimé.
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fin du 2ème chapitre