Titre: Opposés (chapitre 3)

Jul 26, 2008 21:08

Titre : Opposés

Défi et Tag : CISR
Défi original: La Mission de Noyel Impossible de Sevy

Auteures : taraxacumoff et sharelll

Rating : PG pour l’instant, mais watch out ! (NC-17 promis!)

Pairing : SS/Pomfresh

Nombre de mots: 2424
Disclaimer : comme d’hab’

Le 24 décembre arriva enfin. Ce matin-là, Severus se leva plus tôt qu’à l’accoutumée. Il avait mal dormi, plus nerveux qu’il voulait bien se l’avouer à l’idée de ce dîner «romantique» qui l’attendait. C’était quoi le romantisme ? C’était un concept qu’il ignorait complètement. Que devait-il faire ? Offrir un cadeau ? Oh non ! C’était noël et il allait dîner en tête en tête avec Pompom, il lui FALLAIT un cadeau ! Il se traita de mille noms de ne pas y avoir pensé. Un cadeau, bonne idée, mais quoi ?

Severus se prépara pour le petit déjeuner, le cerveau en ébullition devant ce nouveau problème qui s’ajoutait à toutes les autres choses qu’il ignorait. Qu’offrait-on à une femme ? Qui plus est, à une femme qu’on connaissait si peu. Un bijou serait évidemment beaucoup trop explicite… Des fleurs ? Stupide ! Des chocolats ? Ce n’était pas la St-Valentin (oh ! Merlin, le coeur lui levait !). Non, non, il allait annuler ce dîner. C’était une mauvaise idée… Oui, une très mauvaise idée.

Pendant qu’il réfléchissait à la manière d’annoncer ce désistement à la médicomage, il entendit frapper. Il se figea. Et si c’était ELLE ? À ses appartements privés ? Il n’était même pas habillé… D’un rapide coup de baguette, il revêtit sa robe de la veille afin de ne pas se faire surprendre en petite tenue et alla ouvrir.

-         Albus ?

-         Severus, je ne vous ai pas réveillé j’espère ?

-         Bien sûr que non. Entrez, je vous en prie.

-         J’ai songé que vous pourriez avoir besoin de conseils en cette fatidique journée.

-         Fatidique ?

-         Bien sûr, vous dînez avec Pompom ce soir, non ?

-         Comme si vous l’ignoriez… Mais je n’irai pas. Je vais annuler. Je… Je ne me sens pas très bien.

-         Oui, oui, vous êtes tout pâle.

-         Albus…

-         Je vous jure, je vous trouve l’air fatigué. Vous devriez vous reposer. Vous avez raison.

-         Albus, ne jouez pas à ce petit jeu avec moi.

-         Si vous y tenez, pétilla le vieil homme. Alors, qu’allez-vous offrir à notre charmante amie ?

-         Je... justement je… je n’en ai aucune idée.

Et contre toute attente, Severus s’effondra dans un fauteuil, l’air soucieux.

-         Allons, allons, dit le vieil homme en tapotant l’épaule de Severus, il ne faut pas vous décourager pour si peu.

-         Facile à dire, grogna Severus entre ses dents serrées.

-         Vous devriez demander conseil à une femme.

-         Une femme ?

-         Bien sûr, vous avez de nombreuses collègues de travail qui…

-         Je vous arrête immédiatement. Il est hors de question que j’aille étalement ma vie privée devant un étalage de jupon en rut.

-         Tss Tss. Je ne vous demande pas de faire le tour de l’école. Mais que penseriez-vous de Minerva ?

-         Minerva ?

-         Oui, c’est votre amie tout de même ?

-         Amie ? Moui, si on veut. C’est probablement de toutes les personnes que je connais ce qui lui ressemble le plus en effet…

-         Eh bien, je sais qu’elle avait prévue se rendre aujourd’hui même sur le chemin de traverse pour faire des achats de dernière minute. Vous devriez l’accompagner.

-         Vous voulez dire… ensemble ? J’aurais l’impression de faire les boutiques avec ma mère.

-         Mais non, mais non. Vous êtes collègues et amis. Minerva vous attend dans le hall.

-         Elle m’attend ?

-         J’ai pris la liberté de l’informer que vous aviez aussi des courses à faire.

-         Albus, je vous avais prévenu…

-         Mais je ne lui ai pas dit quoi.

-         Bon, bon, ça va… J’y vais, soupira Severus. Vous avez raison, Minerva est la personne idéale pour ce genre d’achat.

-         Severus, est-ce que je peux vous demander un service ?

-         Vous voulez des friandises ?

-         Non, j’ai déjà demandé à Minerva. Mais si vous pouviez subtilement vérifier auprès d’elle ce qui lui ferait plaisir en cadeau de noël et l’acheter pour moi, je vous en serais extrêmement redevable.

-         Un cadeau pour le professeur McGonagall ? Si vous y tenez.

-         Eh bien, dépêchez-vous ! Vous savez que Minerva n’est pas très patiente.

Et Severus se leva en soupirant, mit sa cape et se rendit dans le hall où l’attendait le professeur McGonagall.

SS - PP - SS - PP - SS - PP

Lorsque Severus arriva près de la porte d’entrée de Poudlard, il trouva une Minerva étrangement de bonne humeur. Elle souriait et son regard pétillait d’une manière inhabituelle. Ils se rendirent aux barrières de Poudlard et transplanèrent jusqu’au chemin de Traverse.

-         J’ai quelques courses à faire, est-ce qu’on se sépare ou m’accompagnez-vous ?

-         Tout dépend des endroits où vous allez.

-         Oh, je dois prendre des bonbons au citron pour Albus, et il me manque un cadeau pour Sybill et un autre pour Hagrid. Et vous ?

-         Hum ? Moi ?

-         Pour qui devez-vous acheter un cadeau ?

-         Pouvez-vous garder un secret Minerva ?

-         Évidemment ! Vous me connaissez mieux que ça j’espère.

-         Eh bien, j’ai rendez-vous ce soir pour la première fois avec une dame qui m’intéresse grandement et il me faudrait bien lui offrir quelque chose, n’est-ce pas ? Ce serait plus poli.

-         Qui vous intéresse ? Vous voulez dire …

Minerva ouvrit de grands yeux, un peu éberluée par la nouvelle.

-         Trêve de bavardage. Albus a songé que vous pourriez m’aider. Et comme je crois que nous pouvons nous considérer comme… amis…

Le mot s’étrangla au travers de sa gorge.

-         …et que vous êtes digne de confiance, ajouta-t-il, je me suis rallié à cette idée.

-         Vous m’en voyez flatté, Severus. Vraiment. Je vous aiderai avec plaisir.

-         Je vous en remercie.

-         Eh bien, discutons de cette dame pendant que je ferai mes courses et je pourrai ensuite vous donnez mon opinion sur la question.

-         Que voudriez-vous savoir ? Ne me demandez pas son nom, je vous en conjure.

-         Il ne me serait pas venue à l’esprit de m’imposer dans votre vie privée, Severus. Moi aussi, je vous connais mieux que ça. Et comme vous le dites si bien, nous sommes amis depuis si longtemps… sourit-elle. Allez, dites-moi ce qu’elle aime.

-         Je n’en ai pas la moindre idée.

-         Nous n’irons pas bien loin comme ça. Quel genre de femme est-ce ?

-         Il y a plusieurs genres de femmes ?

-         Bien, soupira-t-elle, qu’est-ce qui vous a attiré chez elle ?

-         Eh bien… Elle a une philosophie qui s’apparente à la mienne.

-         Ça promet !

-         Pardon ?

-         Non, rien. Et que fait-elle dans la vie ?

-         C’est une… scientifique.

Severus commençait à trouver toutes ces questions bien embarrassantes et trouvait difficile d’y répondre. Devait-on vraiment savoir tout cela sur une personne ? C’était décidément bien compliqué toute cette histoire et il repensait sérieusement à annuler.

-         Si vous me permettez de réfléchir à haute voix, Severus, dit-elle en pénétrant dans la confiserie, il vous faut quelque chose de neutre puisque c’est un premier rendez-vous et que vous la connaissez peu, mais de bon goût et si possible adapté à la dame en question, qui laisse croire que vous vous êtes intéressé à ce qu’elle disait lors de vos conversation. De quoi parlez-vous en général ?

-         De potions.

-         Très original ! Mais encore ?

-         Des élèves… Heu, je veux dire que je lui raconte comment les élèves sont stupides et elle trouve cela très drôle.

-         Les élèves ne sont pas stupides, Severus.

-         Vous avez droit à votre opinion.

-         Bon, elle partage votre goût pour la critique, pour les sciences et les potions. Il vous faut un cadeau romantique, mais pas trop.

-         Non, vraiment pas trop.

-         Nous excluons donc d’office, poursuivit la vieille femme, les bijoux, les fleurs, les friandises, les vêtements…quoiqu’un joli foulard soit toujours de mise.

-         Un foulard ? Vous n’êtes pas sérieuse ?

-         Bien sûr, un foulard d’hiver ou, encore mieux, un foulard de soie.

-         De la soie ? Je ne crois pas qu’elle soit le genre à porter de la soie.

Malgré lui, il repensait à la robe vaporeuse du bal de l’halloween et à son délicieux décolleté. Il n’allait tout de même pas lui offrir de quoi le cacher.

-         Bon, d’accord, excluons aussi les vêtements, quels qu’ils soient. Fait-elle du sport ? De la musique, de la peinture, a-t-elle un passe-temps ?

-         Non, vraiment, je ne crois pas.

-         Eh bien, ajouta-elle en payant les bonbons au citron emballés d’un joli ruban rouge, vous ne me facilitez décidément pas la tâche.

-         Imaginez-moi en train de choisir tout seul.

-         Voilà ! s’écria Minerva. Il faut un cadeau que vous apprécieriez tout en ayant une touche féminine. Qu’aimez-vous recevoir, Severus ?

-         Des ingrédients rares pour mes potions.

-         Et son domaine scientifique nécessite-il ce genre de rareté ?

Severus réfléchit. Il fournissait Pompom en potion et s’offrir à lui-même un ingrédient rare pour fabriquer une potion inédite lui semblait un peu… inapproprié.

-         Non, sauf si j’avais le temps de lui concocter une potion rare et difficile, mais il aurait fallu y penser beaucoup plus tôt.

-         En effet. Un livre alors ?

-         Un livre ?

-         Oui, un livre qui parlerait de plantes, d’animaux, d’ingrédients ou de n’importe quoi qui l’intéresse…

-         Moui.

Severus réfléchissait. Un livre lui semblait une idée intéressante. C’était neutre sans être banal, ce n’était pas romantique, mais pouvait sembler choisi avec soin. Elle n’aurait pas l’impression qu’il lui faisait une déclaration, mais elle penserait qu’il y avait longuement réfléchi. Oui, un livre semblait être une excellente idée.

-         Parfait, allons chez Fleury et Bott. J’y trouverai certainement quelque chose pour Sybill et Hagrid.

-         Ils y vendent peut-être des feuilles de thé à lire, ne put s’empêcher d’ajouter le professeur de potion.

-         Severus !

Mais elle éclata de rire. Severus savait qu’elle n’avait vraiment aucune affinité avec le professeur Trelawney. Il se demandait d’ailleurs pourquoi elle s’évertuait à lui offrir un cadeau. Il n’avait pour sa part jamais acheté de cadeau à qui que ce soit. Ce serait une première. Oh ! Il avait bien déjà ramené des chaussettes ou des bonbons à Albus, mais toujours à sa demande. Il se souvenait également d’avoir déjà offert une fleur des champs à Lily. C’était il y a si longtemps. Elle l’avait mise dans ses cheveux et en avait été souriante pendant tout un après-midi. C’était un délicieux souvenir.

Soudain, il cessa de marcher. Il venait de se souvenir de la demande d’Albus. Tout à sa conversation sur Pompom, il en avait complètement oublié le cadeau pour Minerva.

-         Que se passe-t-il, Severus ?

-         Rien, rien, je viens de penser que… j’ai oublié une potion sur le feu. Elle sera gâchée.

-         Quel dommage, voulez-vous rentrer ?

-         Non, non, c'est trop tard maintenant. Allons chez Fleury et Bott. Minerva ? ajouta-t-il, et vous, qu’aimez-vous recevoir pour noël ? Ça pourrait me donner des idées.

-         Oh ! J’aime les choses simples comme les livres moi aussi, ou les jolis foulards de soie aux couleurs de Gryffondor.

Elle lui fit un clin d’œil à cette boutade. Severus se demandait bien comment il pourrait  s’éclipser pour acheter un foulard, ce qui impliquerait qu’il entre dans une boutique pour dame. Non, décidément, il ferait la suggestion à Albus pour l’an prochain et lui-même tenterait de subtilement lui choisir un livre chez Fleury et Bott.

Ils entrèrent dans la boutique bondée en ce jour d’achat de dernière minute. Ils se séparèrent pour feuilleter à leur aise. Une heure plus tard, Severus avait choisi pour lui-même deux livres sur les plantes rares, un sur les propriétés des animaux magiques en médecine pour Pompom et une biographie d’un animagus célèbre, le Docteur Groover Stabilocoq, pour Minerva. S’assurant qu’elle n’était pas dans les parages, il paya ses achats et les fit mettre dans un gros sac de toile épais. Ainsi, Minerva ne risquait pas de voir ce qu’il achetait pour elle.

-         Vous avez terminé ?

Severus sursauta.

-         Oui, oui, j’ai trouvé des choses pour moi et un livre de science qui semblait intéressant pour Po… Pour mon rendez-vous.

-         Parfait, il est déjà tard, nous devrions rentrer.

-         Avez-vous faim ? Nous pourrions peut-être prendre une tasse de thé et une collation avant de rentrer. Je n’ai pas outre mesure envie de me retrouver en tête à tête avec Hagrid.

-         Je suis flattée qu’un tête à tête avec moi ne vous rebute pas.

-         Voyons, Minerva, vous savez que j’apprécie nos conversations.

Et Severus sourit. Vraiment, il fit ce qui se rapprochait le plus d’un sourire non pas sarcastique, mais amical. Le professeur McGonagall en fut étonnée, mais surtout extrêmement flattée. Décidément, cette journée était riche en surprise : Severus qui fréquentait une femme, qui souriait, qui l’appelait son amie et qui appréciait sa conversation. Elle en parlerait à Albus. Peut-être lui avait-on jeté un sort.

Ils se rendirent chez Florian Fortarôme où Minerva commanda un énorme gâteau au chocolat accompagné d’un Earl Grey corsé. Severus se contenta d’un Darjeling parfumé et d’une pointe de tarte aux fruits. Puis, ils rentrèrent à Poudlard emballer leurs achats d’un coup de baguette magique. Severus se rendit ensuite chez Albus lui remettre le cadeau pour Minerva en lui indiquant qu’elle aurait également aimé un foulard de soie aux couleurs de Gryffondor.

Le reste de l’après-midi passa lentement. Severus était de plus en plus nerveux. Il tenta de se concentrer sur la lecture d’un de ses nouveaux livres, mais son esprit vagabondait et le temps passait lentement.

Le soleil commençait à baisser quand il entreprit de se préparer. Il choisit avec soin une robe de soie noire dont le col blanc contrastait agréablement. Il s’attarda à choisir ses sous-vêtements, se maudissant intérieurement de prêter attention à ce genre de détail. Ce n’était qu’un rendez-vous après tout, il n’allait pas voir les filles de mauvaises vies. Il porta tout de même son choix sur un dessous de soie noire confortable et seyant. Si jamais… Non, qu’allait-il penser ! Décidément, ces sens étaient en ébullition. Il décida de prendre une douche chaude pour se calmer, lava ses cheveux avec soin, se rasa de près et osa même une subtile touche de cologne. Il se regarda longuement dans le miroir et se trouva présentable. Le gilet moulait parfaitement son torse et son visage était doux au toucher. Il était prêt, nerveux, angoissé même.

ss/pomfresh, auteur : taraxacumoff, auteur : sharelll, fanfic

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