San-Antonio chez les « gones » (S.-A #051)

Sep 10, 2017 08:59



« Pourquoi cette p… d’école est-elle le fief du mystère ?
Meurtres et disparitions ! »
«San-Antonio chez les « gones »

Après deux lectures «ordinaires», je me sens prêt à de nouvelles pérégrinations de notre Dream Team mémorable à travers le monde, aux aventures à combattre les ennemis féroces du pays et à faire rayonner la France aux quatre coins du globe.

L’action du volume numéro 51 de la série san-antonienne se situe à Grangognant-au-Mont-d’Or, un bled près de Lyon.

Lyon est une ville particulière pour la famille Dard - ils y ont émigré après la faillite de l’entreprise familiale. Le jeune Frédéric y fait des études commerciales, s’engage au journal «Le Mois du Lyon», commence à écrire quelques lignes et publie son premier roman…

Cet opus est étroitement lié à l’école. Et comme je commence à pas mal additionner un et un en l’honneur de la Rentrée scolaire, comment aurais-je pu réchapper à cette belle, légère et savoureuse histoire qui s’appelle San-Antonio chez les «gones»?

♦ Auteur : Frédéric Dard (sous pseudonyme de San-Antonio)
♦ Titre : San-Antonio chez les « gones »
♦ Série et situation dans la série: San-Antonio #051
♦ Éditeur / publication: Éditions Fleuve Noir / 4e trimestre 1962
♦ Date / lieux principaux de l’action : L’année 1962 (un mois après la fin de la mission allemande (voir. vol. précédent)  / Grangognant-au-Mont-d’Or, Lyon et ses alentours.
♦ Personnages principaux : San-A,  Félicie (de passage), Bérurier, L’inspecteur Javer; Mme Léocadie Soubise, M. Ambistrouyan, M. Léopold et sa mere,  de joyeuses gonzesses Berthy et Maryska, etc.

La quatrième de couverture :

Si vous avez des enfants et si vous êtes tatillons sur leur éducation, je ne vous conseille pas de les envoyer à l’école de « Grangognant-au-Mont-d’or ».
Et cela pour deux raisons : la première est que ce paisible village de la région lyonnaise est actuellement le siège d’un drame qui bouleverse toute la France : les « gones » y disparaissent les uns après les autres et l’on assassine les maîtres d’école.
La deuxième raison est que le nouvel instituteur a pour nom Bérurier ! Je ne vous en dis pas plus !

[Spoiler (click to open)]I.

J’ai déjà dit ci-dessus que l’action du roman se déroule principalement à Grangognant-au-Mont-d’Or, «une ravissante commune de quatre cents habitants située à une trentaine de kilomètres de Lyon». Les événements dont à propos desquels je vous cause (l’influence du bérurien sur ma pomme est considérablement sous-estimée!) sont atroces. Deux élèves de l’école locale ont disparu. Et trois jours après leur disparition, on trouve le corps de l’instituteur, égorgé dans son logement.

Le commissaire San-Antonio passe ses en vacances en compagnie de sa brave femme de mère, et c’est Bérurier, qui est chargé de cette affaire ténébreuse. Selon les dires de San-A, «l’ignoble Bérurier est désorienté. Il a l’habitude des truands et des agents secrets, mais pas l’habitude des mômes […]» Ainsi, le Gros s’adresse à son «supérieur rachitique» pour demander son aide.

Félicie, sa brave femme de mère, est très sensible à la misère humaine. Les enfants, c’est sacré. Naturellement, elle incite son fils chéri à se pencher sur cette affaire pour retrouver les gosses et «châtier les misérables qui…»

C’est à ce moment-là que vit le jour un génial mode opératoire de l’enquête. Le commissaire San-Antonio dixit:


« […] Bérurier allait se faire passer pour le nouvel instituteur, ce qui permettrait d’observer «en profondeur» la marmaille du pays sans braquer l’esprit paysan des gosses.
J’étais le jeune frère du nouveau maître, provisoirement en vacances, ce qui justifiait ma présence dans l’école de Grangognant. »

Tel est le début de cet époustouflant viron de San-Antonio et Bérurier chez les «gones».
II.

San-Antonio chez les «gones» est le 51e volume de la série sur les aventures du commissaire San-Antonio. Le livre est paru à la fin de l’année 1962.

C’est le duo sublime de San-A et Bérurier qui y font la fête. Pinaud est absent. Le Vieux, idem. Félicie est de passage: après avoir poussé son fils à se charger de l’enquête, elle aussi disparaît jusqu’à la fin du livre.

L’intrigue est un peu niaise, mais l’action démarre sur les chapeaux de roues avec des rebondissements incessants et imprévisibles. Hélas, le dénouement est peu convaincant et arrive, à mon goût, trop vite.

On voit bien que San-Antonio sait manier la langue et châtie bien son style. Comme résultat, San-Antonio chez les «gones» est encore un festival de calembours et de répliques succulents, de réparties juteuses et de digressions lyriques. Les énumérations monstrueuses sont rares. Le programme kamasutresque du commissaire est plutôt nul, car le devoir professionnel a ses exigences!

Notez bien un joli néologisme, le verbe intransitif «bastosser», c.-à-d., «tirer un coup de feu»:


« Une balle m’égratigne l’oreille gauche. […] J’attends la fin de la salve, puis je bastosse à mon tour. »

Il y a une quinzaine de renvois au bas de page mais la plupart d’eux sont destinés à déchiffrer le langage lyonnais.

Le volume est bourré d’expressions lyonnaises. Savez-vous, par exemple, ce que signifient ces mots lyonnais: un «pot» (une bouteille de 46 cl de capacité.), les «équevilles» (les ordures ménagères) ou «La mère Cottivet» (un personnage folklorique, à l’accent traînant et chantant)? Tout ça crée une ambiance méridionale et attractive.

Il me semble que c’est notamment cette chaleureuse atmosphère qui réduit au minimum tous les défauts de l’intrigue et de la narration. Peut-être, ce livre pour Frédéric Dard est devenu un véritable hymne au pays de son enfance, à l’insouciance et au bonheur. Pourquoi pas…
III.

Oui, San-Antonio chez les «gones» n’est pas le meilleur roman de la série. En contrepartie, c’est une écriture captivante, légère et réjouissante. Une lecture chaleureuse comme le sud de la douce France. À savourer.

4.0/5.0DIVAGATIONS D’UN RUSSKOFF PONTIFIANT

J’ai été bien ému par ce volume numéro 51 de la série policière San-Antonio. Une fascinante lecture, malgré une intrigue assez niaise et un dénouement peu probant.

Premièrement. J’aime beaucoup la région lyonnaise et la ville de Lyon en particulier. C’est la première grande ville que j’ai visitée en France pendant mes séjours. Et Lyon m’a ensorcelé avec sa Basilique Notre-Dame de Fourvière, son Musée gallo-romain, son Jardin botanique, son Zoo, sa Tour Part-Dieu… C’est l’ambiance de fête et de la cordialité de ses habitants qui y règnent.

Deuxièmement. À travers les pages de ce polar on sent bien l’amour de Frédéric Dard dit San-Antonio pour cette ville. Son attitude chaleureuse, riche en expressions lyonnaises, redouble sa verve en créant ainsi un espace plus intime. Comme un vrai lyonnais, je peut dire que l’auteur «pète la mialle» à ses lecteurs («embrasse avec effusion»).

Troisièmement. Il y a un an, j’ai écouté un livre audio inspiré par le roman. Il a été interprété par une équipe de comédiens lyonnais (je le crois). L’enregistrement m’a beaucoup ému. Sa légèreté, l’ingéniosité, la réjouissance ont pas mal accentué ma lecture.

Quatrièmement. L’histoire est passionnante et se lit d’une traite. Les mots nouveaux sont peu nombreux ce qui permet de se plonger mieux dans l’atmosphère de cette fête des fous.

San-Antonio chez les «gones» est comme un cru de choix (n’oubliez pas que la région lyonnaise et un pays de vignes) qu’on déguste en savourant le bouquet…
ANNEXES

1/ À RETENIR (liste sélective) :

♦ cravater, v.tr. - прост. стащить, стянуть, стибрить; украсть;
♦ pulvériser un [le] record - разг. побить чей-либо рекорд с большим преимуществом;
♦ se dérider, v.pron. - повеселеть;
♦ stupre, n.m. - грязный разврат;

2/ À CITER :

♦ - Tout ce qu’il y a de volontiers, s’épanouit-il. Si je mouille pas la meule au départ, je suis comme qui dirait pour ainsi dire déshérité toute la journée.
- Tu veux dire déshydraté ?

♦ Quand je trouve pas à l’étalage, je demande à l’intérieur. C’est une question de pédé-gabegie, quoi.

♦ S’annonce (apostolique) un gars tellement bizarre qu’on pourrait le trouver étrange.

♦ La conversation, qui était déjà colonelle, devient générale.

♦ Les témoins, ça ne fait joli que dans les noces…

3/ À NOTER:

L’auteur n’a pas renvoyé ses lecteurs aux années de guerre ou d’immédiat après-guerre, depuis «San-Antonio renvoie la balle», volume No 41 de la série.

4/ SOURCES :

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français, FrédéricDard, autodidacte, critique, lecture

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