Познавательнейший материал к наступающему старому Новому году: десятка насущных грамматических решений от Le Figaro. Отлично сочетается с тостом: «Ну, за грамотность!» вне зависимости от времени года!
Dix résolutions linguistiques pour 2018
Faut-il écrire ils se sont «téléphonés» ou «téléphoné» ? elle s’est «rendu» compte ou «rendue» compte ? «près de» chez moi ou «prêt de» chez moi ? À l’occasion de ce passage du Nouvel an, Le Figaro revient sur dix fautes de français. Florilège.
Comme le retour immortel du froid en hiver et des vents de chaleur en été, les fautes de français n’ont pas fait exception. Pas un jour n’est passé sans des erreurs de syntaxe, de grammaire ou de conjugaison. Bousculée, chahutée, tourneboulée, l’orthographe a été bien malmenée cette année. À l’occasion de ce passage du Nouvel an, la rédaction vous propose de revenir sur dix leçons étudiées dans notre rubrique.
[Spoiler (click to open)]● Ils se sont souvenu(s), ils se sont téléphoné(s), ils se sont lavé(s)
Vaste affaire que les verbes pronominaux! Faut-il les accorder au participe passé ou au contraire les laisser immaculés? Voilà tout le problème auquel s’est attelée l’Académie française. Les sages nous rappellent qu’il est nécessaire de distinguer deux cas lorsque l’on emploie un verbe pronominal.
- Lorsque le pronom «se» peut avoir le rôle de complément d’objet. Exemple: «Ils se sont lavés» (le complément d’objet contenu dans «se» se trouve devant le verbe, donc on accorde).«Ils se sont lavé les mains» (le complément d’objet «les mains» se situe derrière le verbe, on n’accorde pas), «ils se sont téléphoné» («se» est un COI, ils ont téléphoné à quelqu’un, donc pas d’accord), «elle s’est rendu compte» (le terme «compte», qui occupe la fonction de COD est situé après le verbe, donc la locution est invariable), «elles s’en sont plaintes».
- Lorsque le pronom «se» ne peut pas être un complément d’objet. C’est le cas avec le verbe «se souvenir». Dans le cas des verbes essentiellement pronominaux - c’est-à-dire ceux qui ne peuvent se construire qu’avec un pronom personnel «s’absenter», «s’écrier», etc. - l’accord du participe passé se fera toujours en genre et en nombre avec le sujet. Il faudra écrire: «Ma fille s’est écriée», «Ils se sont abstenus de…», «elle s’est souvenue.»
Attention toutefois! Il existe une exception: «s’arroger». On écrira ainsi: «Ils se sont arrogé le droit de parler», mais «ils refusent les droits qu’il s’est arrogés». Car, le pronom «se», ici COD, se situe devant le verbe. ● «Une majorité des enfants aiment les jouets» ou «la majorité des enfants aiment les jouets» ?
Ce pluriel vous choque? Vous avez bien raison! Ou du moins, à demi-raison. Car, dans l’un de ces deux cas très précis, la construction avec le pluriel est on ne peut plus correcte. Rappelons-nous en effet que lorsque le collectif est partitif (ici «les enfants»), il est nécessaire d’accorder le verbe. Pour être correct, on écrira ainsi: «Une majorité des enfants aiment les jouets.»
Lorsque le «collectif est général» (c’est-à-dire, quand le pronom est déterminé: «le», «la»), le verbe doit en revanche s’écrire au singulier. Pour être exact, il faudra écrire: «La majorité des enfants aime les jouets» plutôt que «La majorité des enfants aiment…». Ce, bien que le pluriel puisse être envisageable, mais guère bienséant sur le papier. ● Des yeux vert clair et des yeux bleu-gris
Impossible d’être atteint de daltonisme linguistique après cette courte leçon! Lorsque les adjectifs de couleur sont dits simples (rouge, noir, bleu…), on accorde en genre et nombre avec le nom. Exemple: «Des souris vertes», «des cheveux noirs», «une barbe rousse»…
Attention! Lorsqu’un nom commun est pris adjectivement, il reste invariable. C’est le cas avec: azur, caramel, abricot, brique, champagne. Exemple: des «cheveux marron», des «chaussures (de la couleur de l’) orange». Cinq exceptions sont toutefois notables: rose, mauve, pourpre, écarlate, et fauve. Tous sont variables.
À ces règles et particularités, nous préciserons que deux adjectifs accolés dans une phrase pour désigner une couleur seront toujours invariables. Exemple: «Des cheveux blond foncé». Attention là aussi! S’ils sont employés comme noms de couleur et non plus comme des adjectifs, il faudra leur donner la marque du pluriel: «des jaunes pâles», comprenez «des jaunes qui sont pâles».
Remarque : Si ces deux adjectifs sont des couleurs alors on ajoutera un trait d’union. Exemple: des yeux vert-gris. ● C’est fatig(u)ant
Si le mot désigne une action en train de se dérouler, il a le rôle de participe présent. Il sera donc invariable et conservera le «u» du radical verbal. On écrira: «C’est en se fatiguant au travail qu’il a eu un accident.» Idem pour les verbes «naviguer», «intriguer», «provoquer» et «convaincre». Exemple: «C’est en provoquant la chance qu’il a eu de bonnes notes», «en naviguant sur ces eaux, on arrivera à l’heure».
Si notre mot exprime «un état», «une propriété», il est un adjectif verbal. Il pourra être variable et perdra alors son «u». Exemple: «Tu es fatigant». De la même façon, on notera pour être correct: «Tu es convaincant (et non convainquant), extravagant (et non extravaguant).» ● «C’est une tout autre histoire» ou «c’est une toute autre histoire» ?
Tout est une question d’utilité dans la phrase. Si «tout» peut-être supprimé sans changer le sens des mots auxquels il se rapporte, il sera invariable. «Tout», transformé en adverbe, devra s’écrire sans «s». Exemple: «C’est une tout autre histoire».
Astuce : Si tout peut être remplacé par l’adverbe «entièrement», indique le CNRTL, alors il ne s’accordera jamais.
À l’inverse, lorsque «tout» ne peut être enlevé sans changer le sens de sa phrase, il se transformera en adjectif indéfini et signifiera alors «n’importe (le)quel». Il devra s’accorder au terme auquel il se rapporte. Par exemple: «Toute autre écolière serait partie en courant». ● En premier, en première ou la première ?
Le terme «premier» est par définition à la fois un substantif et adjectif. Il peut donc s’accorder. On écrit ainsi: «Ce sont les premiers», «Elles se souviennent de leurs premières peluches». Toutefois, lorsque le mot se retrouve lié à la préposition «en», «premier» peut à la fois s’accorder et rester invariable.
On retrouve cette nuance orthographique dans la locution «en première» qui peut s’employer en dactylographie pour désigner une «première frappe», en voiture pour passer une «première vitesse» ou encore, dans le domaine militaire pour parler d’une «première ligne».
Hormis ces exemples, l’Académie française rappelle que les formules «en premier» et «en dernier» sont invariables. Employée dans le sens de locution adverbiale, la formule «en premier» deviendra un synonyme de «d’abord», «pour commencer». On écrira: «Elle est arrivée en premier», «elle est arrivée la première». ● Avoir à faire ou avoir affaire ?
«À faire» s’emploie lorsqu’il est question d’un travail à réaliser, le plus souvent une tâche obligatoire. On la reconnaît notamment lorsque cette dernière peut être remplacée par «avoir à réaliser, refaire». Exemple: «Je te quitte, j’ai à faire (réaliser) plein de choses à mon travail» ou plus bref, «je te quitte, j’ai à faire». Précisons que cette formule peut se construire indifféremment avant ou après son COD. Exemple: «J’ai plein de choses à faire» et «J’ai à faire plein de choses».
«Affaire», pour sa part, est utilisé lorsqu’un locuteur se retrouve confronté à quelqu’un ou quelque chose. On peut comme son homophone «à faire», la substituer à un moyen mnémotechnique pour éviter toute faute d’orthographe. Rappelons-nous ainsi qu’elle peut être remplacée par «être en rapport avec». Exemple: «Tu vas avoir affaire à (être en rapport avec) moi si tu continues.» ● «Nous avons été à Paris» ou «Nous sommes allés à Paris» ?
Si l’auxiliaire être peut parfois être employé comme un équivalent du verbe aller, notamment dans l’usage littéraire, il vaut mieux le bannir à l’oral. Le verbe «être» étant trop souvent employé à la place du verbe «aller», ce dernier finit par entraîner des confusions aux temps composés, explique l’Académie. Ainsi n’est-il pas rare d’entendre «Nous avons été à Paris» pour «Nous sommes allés à Paris» ou «Comment ça a été?» en lieu et place de la tournure, plus soutenue: «Cela est-il bien allé?».
Aussi, précise l’Académie, est-il préférable d’user des synonymes tels: «Se rendre (à), Rendre visite (à), Se porter, Se comporter, Se conduire» plutôt que le verbe «être» et risquer de commettre une faute de goût.
Pour éviter les maladresses, souvenons-nous enfin de cet exemple très simple: «J’ai été malade ces derniers jours, je suis allé chez le médecin.» L’auxiliaire «être» s’utilise pour qualifier un état passager tandis que le verbe «aller», s’emploie pour marquer un déplacement, une action. C’est dit! ● «Je l’aime bien quoiqu’elle soit étrange» ou «Je l’aime bien quoi qu’elle soit étrange» ?
«Quoique» s’écrit en un mot quand il peut être remplacé par la conjonction de subordination «bien que» ou «encore que». Exemple: «Je le trouve sympathique quoique (encore que) ses opinions me déplaisent.»
«Quoi que» s’écrit en deux mots lorsque ceux-ci peuvent être remplacés par «quelle que soit la chose que» ou «peu importe ce que». Exemple: «Quoi que tu fasses, ça ne va pas», comprenez «quelle que soit la chose que tu fasses, ça ne va pas». ● Près de ou prêt à ?
«Prêt» ou «prête» signifient «préparé pour, disposé à». Ils ne peuvent s’employer dans une phrase que lorsque ceux-ci se retrouvent suivis de la préposition «à». On dit par exemple: «Ils sont prêts à venir.»
À l’inverse le terme «près» s’emploie pour parler d’une personne qui est sur le point de faire quelque chose ou pour indiquer la proximité spatiale. Il ne peut donc se substituer, comme le laisserait penser Internet, à son homophone «prêt». Il est ainsi juste de dire: «Il est prêt à tout» mais il est incorrect d’écrire: «Il n’est pas prêt de faire ça».
Êtes-vous prêt à affronter la nouvelle année maintenant?