Текст выступления Шаламова на несостоявшемся вечере памяти Мандельштама, 1966 (франц.)

Sep 04, 2024 06:34


Это выступление Шаламова на несостоявшемся втором вечере памяти Осипа Мандельштама, написанное 16 января 1966 года, опубликовано только в тамиздате на французском языке в журнале "Le Portique", № 45-46, март 2021. Его русский текст, т.е. оригинал, советское шаламоведение тщательно скрывает. Что ж, пусть висит здесь на французском.
В журнальной версии текст разбит на нумерованные отрывки и сопровождается ссылками и примечаниями.
Текст выступления написан Шаламовым почти одновременно с "Письмом старому другу".

Varlam Chalamov. "Pourquoi Mandelstam n’est-il pas publié ?"1

1 Cette nouvelle année 1966 pose une vieille énigme au lecteur russe. Pourquoi Mandelstam n’est-il pas publié ? Même dans l’année de son soixante-quinzième anniversaire, vingt-deux ans2 après sa mort de martyr...
2 Peut-être cela provient-il des barrières bureaucratiques dans les cerveaux engourdis et sclérosés des Rédactions qui, à la recherche d’un cas de publication juridiquement exemplaire dans les fameuses « années 1920 », disent avec maladresse qu’à cette époque déjà on imprimait Mandelstam à contrecœur, ou même pas du tout3.
3 Akhmatova, Pasternak, Tsvetaïeva, eux, sont publiés. Dans le cas de Mandelstam, il n’y a même pas de contrat avec un éditeur. Les poèmes de Mandelstam ne sont même pas inclus dans ces projets d’édition où il existe de plus un système ferme de barrières bureaucratiques, un parcours de deux à trois ans y protège le lecteur contre Mandelstam. Même sur cette voie humiliante, un premier pas officiel n’a pas encore été franchi. En un mot, il n’y a aucun espoir que le 75e anniversaire, une date d’anniversaire classique et formellement importante, accélérera quelque chose dans le sort de l’héritage poétique de Mandelstam.
4 N’était-il pas question d’un recueil de poèmes, il y a huit mois, à l’Université4 ?
5 Mandelstam est un auteur antique. Il est publié en tirage antique : en manuscrit ou à la machine à écrire.
6 Entre les mains des acteurs et des étudiants qui les lisent ce soir, le froissement de feuilles de papier des vers de Mandelstam, froissement si clairement entendu dans une salle figée d’émoi et d’attention - ce froissement de papier n’est-il pas un motif musical particulier dans cette soirée, une mélodie, une sorte de « musique concrète »5…
7 Pourquoi donc Mandelstam n’est-il pas publié ? Je vais essayer de répondre à cette question.
8 Cela ne vient pas du goût personnel du rédacteur en chef de la « Bibliothèque du poète »6, une personne qui eut le courage de dire à Nadejda Yakovlevna7 qu’il n’avait pas besoin de ses renseignements, de son aide pour publier Mandelstam8.
9 « Nous avons nos propres spécialistes de Mandelstam. »
10 Ce n’est pas qu’on attende la minute propice. C’est comme si nous ne savions pas tous qu’une minute dans l’édition dure deux ou trois ans, et qu’aucun éditeur ne prend de risque au moment où il inclut un nom dans un projet. Il aura toujours du temps pour le barrer - deux ou trois années.
11 Pourquoi même la publication dans Prostor9 a-t-elle l’air d’un miracle, d’une chance accidentelle ?
12 Pourquoi interprète-t-on la soirée [d’il y a huit mois] à l’Université comme un crime ?
13 C’est tout le contraire.
14 La mise à l’écart de Mandelstam par rapport au lecteur russe est un crime contre l’humanité, contre la culture, contre la poésie.
15 Les poèmes de Mandelstam n’ont pas besoin de présentations au lecteur, d’explication, de défense, d’une quelconque « publicity ».
16 Les poèmes de Mandelstam n’ont besoin que d’une chose : une publication.
17 Mandelstam est une grande vie, un cerveau très rare, une fierté de la culture humaine.
18 Mandelstam avait le sentiment de sa force, de sa puissance, de sa supériorité, de sa justesse, de l’infaillibilité de son rôle dans le temps tout au long de sa vie - de La Pierre aux Cahiers de Voronej10.
19 Les personnes qui connaissaient Mandelstam depuis sa jeunesse disent que Ossip Emilievitch avait toujours l’air adulte.
20 Dans Apollon en 1912 a été publié le magnifique article de Mandelstam, « Sur l’interlocuteur ». C’est un article très intéressant, profond, avec des pensées originales, rédigé dans une langue éclatante. Cet article a été écrit lorsque Mandelstam avait 20 ans. Vous cessez de vous en étonner seulement quand vous vous souvenez de Jeanne d’Arc âgée de dix-sept ans11.
21 L’article « Sur l’interlocuteur » est l’article d’un adulte, pas d’un enfant prodige, juste d’un adulte, et c’est tout.
22 Lisez les Cahiers de Voronej. Mandelstam est clairement conscient de sa force, de son destin, de sa responsabilité, dans la précipitation, anticipant son chemin de Calvaire.
Qu’avez-vous obtenu ? Un résultat brillant :
Ces lèvres qui remuent sont hors de votre atteinte.12
Patineur et premier-né que le siècle avait chassé Sous la poussière de givre des mots redéclinés.13
23 Mandelstam est le seul poète des grands noms de la poésie russe du XXe siècle qui allait du simple au complexe tout en augmentant la capacité de ses lignes poétiques. Un monde immense est contenu dans les poèmes de Mandelstam. Il y a peu de lignes dans son héritage poétique, seulement 5 000 lignes - c’est tout. Mandelstam était un poète laconique au plus haut degré.
24 Cette caractéristique de Mandelstam qui est le mouvement, le passage du simple au complexe, c’est un rare exemple d’inspiration poétique. Mandelstam conduit le lecteur vers les sommets toujours plus grands de la poésie russe, la renouvelant et l’enrichissant constamment, dictant hâtivement ses vers comme un torrent, pressentant son chemin de croix. Les possibilités du vers classique russe sont infinies. Mandelstam en agrandit les limites par une métaphorisation complexe, par un épais- sissement de l’image, par un approfondissement des pensées…
25 Des rébus ?
26 Tout poème est un rébus. Tout art est un rébus. S’il n’y a pas de travail de lecture d’un poème, alors il n’y a pas de poème.
27 On peut parler uniquement de limites temporelles, mais pas d’un principe.
28 Mandelstam est un poète destiné au lecteur le plus ordinaire. Tout amateur de poésie a la possibilité d’entrer dans la musique intérieure des poèmes de Mandelstam. Mandelstam n’est pas un poète pour les poètes. D’ailleurs, il n’y a pas de poètes pour les poètes. Le poète pour les poètes, c’est la vie.
29 Les spécialistes en littérature ne devraient pas étudier les poètes de l’époque de Pouchkine comme Batiouchkov, Viazemski et Joukovski. Il ne faut pas tirer du passé des analogies timorées, mais il faut s’occuper des problèmes de la vie vivante et de la mort vivante des contemporains. L’accent tragique par lequel le temps marque le destin des poètes - ressenti dans le destin de toute famille russe : cette grande épreuve sanglante qui imprègne la poésie russe, ces hécatombes de cadavres de poètes -, c’est le sujet de l’étude littéraire.
30 Un jeune historien disait qu’en s’appuyant sur les documents, il est plus facile d’écrire l’histoire du règne d’Alexandre III que l’histoire de notre temps. Il n’y a tout simplement pas de documents, et ceux qui existent sont notoirement falsifiés.
31 Il est nécessaire de créer de nouveaux documents et, à partir d’eux, d’écrire la véritable histoire de la littérature, la véritable histoire de la société russe.
32 Écrivez ces œuvres. Croyez-moi, la personnalité de nos contemporains, avec leur destin tragique, avec leur vitalité, avec leur responsabilité morale, avec leur caractère grandiose, ont plus d’envergure que les célèbres personnalités de la Renaissance que nous connaissons de l’école, des manuels.
33 Écrivez un tel manuel. Est-il vraiment nécessaire d’être Batiouchkov, est-il vraiment insuffisant d’être Mandelstam ?
34 Étudier le sort des contemporains est une tâche mille fois plus digne, plus importante (sous tous les aspects), que d’étudier l’époque de Pouchkine, quelle que soit l’élégance avec laquelle cela serait fait.
35 Nadejda Yakovlevna, avec son destin héroïque - avec ce grand livre qu’elle a écrit14, qui couronne dignement cette grande et précieuse vie -, n’est-elle pas un sujet pour une telle étude ?
36 Ainsi, pourquoi Mandelstam n’est-il donc pas publié ? Pourquoi sommes-nous assis ici, le jour du 75e anniversaire de la naissance du poète, et ne tenons-nous pas de nouveaux petits livres bleus15, les recueils de poèmes, de prose et d’articles de Mandelstam ?
37 Il était nécessaire que les anniversaires coïncident - le 700e anniversaire de la mort de Dante et le 75e anniversaire de la naissance de Mandelstam -, afin que l’œuvre d’Ossip Emilievitch, Entretien sur Dante, l’œuvre la plus intéressante et la plus nécessaire, s’inscrive d’une manière miraculeuse, dans un projet d’édition. Et c’est tout.
38 Il semblerait que l’année 1965 ait donné au lecteur quelques exemples du retour de certains noms défendus.
39 La publication de Pasternak, Tsvetaïeva, Akhmatova a aidé à vaincre l’emprise des pillards littéraires qui ont impitoyablement dépouillé les morts, en utilisant le sang d’un autre, l’intonation poétique d’un autre, le vocabulaire d’un d’autre16. Les critiques littéraires, au lieu d’empoigner le voleur par le bras, ont écrit des articles glorifiant les pillards.
40 Mandelstam, Tsvetaïéva, Pasternak, Akhmatova [étaient considérés] comme un sol, une terre, d’où chacun était libre de puiser s’il avait suffisamment d’instruction, de patience et de force.
41 Pourtant, Mandelstam n’est pas publié.
42 5 000 lignes, son héritage, ne sont pas publiées. Pourquoi ?
43 Cette question, la posent non seulement les spécialistes en littérature, non seulement les critiques, non seulement les historiens de la littérature, mais aussi les étudiants, mais aussi les lecteurs ordinaires.
44 La publication de Mandelstam devient le problème numéro un de la Russie littéraire. La publication de Mandelstam devient le devoir moral de la société russe, un devoir prioritaire, urgent.
45 Où est le problème ? Pourquoi Mandelstam dans la sélection de l’année dernière a-t-il de nouveau été mis de côté ? Pourquoi ? Mandelstam mort, torturé au camp… Il semblerait que le devoir envers Mandelstam est particulièrement urgent - le devoir du gouvernement, le devoir de la société.
46 Peut-être l’héritage de Mandelstam n’est-il pas précieux. Non, ce sont 5 000 lignes de la plus haute valeur poétique.
47 En lisant Mandelstam, nous constaterions que les mots gravés dans La Pierre, décorés par la ciselure d’or de Tristia17, se transforment dans les Cahiers de Voronej, en lignes souffrantes, imprégnées d’un sang vif, d’une douleur vive.
48 Oui, pour moi, Mandelstam est le poète des Cahiers de Voronej. Bien sûr, je connais La Pierre et Tristia aussi, mais ce sont les Cahiers de Voronej qui ont été une grande référence pour moi, un grand témoignage de force, de vigueur de l’âme, d’un destin choisi, accepté et compris. Et un grand symbole du temps - dans sa poésie et son destin personnel.
49 Mandelstam n’est pas publié, mais pas parce qu’il est un poète qui va du simple au complexe. Non. Le texte restauré de Pasternak, le Destin de ma vie, avec ses métaphores condensées, suit le même chemin que celui de Mandelstam.
50 Ce n’est pas parce que Mandelstam est un poète désagréable, personnellement, pour l’éditeur. Cet aspect existe, mais à l’intérieur d’un cercle plus large d’autres questions et idées sur « les gens et les événements ».
51Pourquoi donc ?
52 Parce que l’esprit des poèmes de Mandelstam est absolument sans compromis - et c’est ce que ressent n’importe quel lecteur. Les poèmes de Mandelstam, leur discours intérieur, leur sens immédiat et caché, se saisissent très bien. Ils se comprennent parfaitement.
53 En Mandelstam, en chacune de ses lignes, il [le lecteur] ressent un principe qui leur est hostile, étranger par le sang, par l’esprit. En Mandelstam, il reconnaît non seulement un représentant de l’intelligentsia russe, mais aussi un représentant de la culture humaine universelle, un homme de ce genre qu’ils désherbent, déracinent depuis les premiers jours de la révolution jusqu’à nos jours.
54 En Mandelstam, ils voient un représentant de l’extraordinaire force de l’art, de la poésie, à laquelle ils ne font pas confiance, dont ils ont peur. Et ils tuent par peur.
55 En Mandelstam, ils voient un représentant de la culture qui n’a cédé devant rien, qui n’a pas baissé la tête, qui n’a pas succombé aux provocations et aux tentations.
56 Pasternak, Tsvetaïéva et Akhmatova faisaient tous des concessions, reculaient devant la pression de la force brutale. Les vains sacrifices qu’ils ont faits n’ont fait qu’avilir ces poètes.
57 Tandis que Mandelstam, il se préparait à mourir. Et il est mort.
58 Tous les poètes, dont nous avons eu récemment les petits livres entre les mains, ont eu des passerelles, construites, soigneusement ou négligemment, pour préserver le chemin vers l’impression, même si celle-ci devait avoir lieu cinq ans plus tard, afin de donner lieu à l’impression.
59 Mandelstam ne faisait pas de compromis, il n’avait pas de « passerelle ».
60 Il est très caractéristique que Mandelstam n’ait pas écrit de vers à Voronej, mais les ait dictés. Ces vers dont on établit l’authenticité à travers l’écriture de Nadejda Yakovlevna. Cela fait grand sens.
61 Le rôle de Nadejda Yakovlevna Mandelstam dans l’héritage poétique de Mandelstam est très grand, et ne se limite pas à la conservation ou la sauvegarde. Ces vers, qui sait quels seraient-ils sans le jugement sévère, sans la fierté et l’intransigeance de Nadejda Yakovlevna ?
62 C’est Nadejda Yakovlevna qui a fait preuve d’une intransigeance, d’une absence de compromission, d’un discernement supérieur.
63 C’est cette intransigeance, cette absence de compromission, cette fermeté - en toutes choses - depuis les principes artistiques et la pratique de la poésie jusqu’au comportement personnel - qui est le motif qui accompagne chaque ligne et chaque jour de la vie de Mandelstam.
64 C’est le principal testament que Mandelstam nous laisse.
65 C’est la principale raison pour laquelle un grand poète russe est privé de la possibilité de rencontrer le lecteur.
66 Je vais maintenant lire le meilleur poème de Mandelstam. Ce poème nous parlera de notre devoir aussi.
67 Au XIXe siècle, le meilleur poème lyrique russe était Sommeil18 de Baratynski.
68 Au XXe siècle c’est le poème de Mandelstam :
69 Sous le fouet rougiront tes épaules si frêles…19

70 16 janvier 1966, Moscou

71 ___________________________
72 (Avant-propos, publication et commentaires par Sergueï Soloviev. Traduction par Konstantin Timachov et Denis Viennet.)
73 Sources : Archives d’État de la littérature et de l’art (RGALI), fond 2596, inventaire 2, document 123, feuilles 1-13.

<Примечания к тексту статьи>

1 Le manuscrit du texte préservé en archive n’a pas de titre. Ce titre est proposé par S. M. Soloviev (...)
2 Sic en manuscrit : une note en marge, ainsi qu’un ajout entre les lignes dans le style de I. P. Sir (...)
3 Les éditeurs des années 1960 choisissaient de publier des auteurs déjà publiés après la Révolution. (...)
4 V. T. Chalamov fait référence à une soirée commémorative de Mandelstam à la Faculté de mécaniques e (...)
5 Style de musique d’avant-garde créé par Pierre Schaeffer, à partir de bruits et sons de la nature.
6 Collection de recueils en poésie conçue par Maxime Gorki en 1931 (Ndt).
7 Nadejda Yakovlevna Mandelstam (1899-1980), écrivaine, épouse de Ossip Mandelstam (Ndt).
8 Il est probable qu’il s’agisse du directeur de la collection « Bibliothèque du poète », V. N. Orlov (...)
9 16 poèmes de Mandelstam furent publiés dans la revue Prostor (n°5, 1965) à Alma-Ata au Kazakhstan. (...)
10 Le premier et le dernier de ses recueils de poèmes : La pierre (1913, 2e édition augmentée : 1916) (...)
11 Dans un cahier de 1963, Chalamov écrit : « Jeanne D’arc, Giordano Bruno, Avvakoum, le feu les a ren (...)
12 Fragment d’un poème sans titre, écrit en mai 1935 pendant l’exil, in Ossip Mandelstam, Les Cahiers (...)
13 Fragment d’un des poèmes in memoriam pour Andreï Biély, écrit les 10-11 janvier 1934, in Ossip Mand (...)
14 N. Y. Mandelstam, Contre tout espoir (3 tomes), Paris, Gallimard, 1972 ; 1974 ; 1975 (Ndt).
15 La couleur renvoie à la couverture des éditions de l’époque (Ndt).
16 Sujet important pour Chalamov, auquel il a consacré plusieurs textes, certains destinés à la public (...)
17 Tristia est le deuxième recueil de Mandelstam, paru en 1922 (Ndt).
18 Evgenij Abramovič Baratynskij, Sommeil (Razouvérénié), in Recueil de poésies d’Eugène Baratinsky (t (...)
19 Fragment d’un poème de Mandelstam, sans titre, écrit probablement en 1934, in Ossip Mandelstam, Les (...)

Notes

1 Le manuscrit du texte préservé en archive n’a pas de titre. Ce titre est proposé par S. M. Soloviev. Dans certains cas, les traducteurs ont dû faire quelques légères retouches, dans la mise en page et la ponctuation (Ndt).
2 Sic en manuscrit : une note en marge, ainsi qu’un ajout entre les lignes dans le style de I. P. Sirotinskaïa : « 27 ans ».
3 Les éditeurs des années 1960 choisissaient de publier des auteurs déjà publiés après la Révolution. Pourtant, dans la période d’activité intense que furent les années 1920, beaucoup de livres de Mandelstam furent édités. Dans les années 1930, ne pouvant plus publier ses propres textes, Mandelstam s’orienta plutôt vers la traduction (Ndt).
4 V. T. Chalamov fait référence à une soirée commémorative de Mandelstam à la Faculté de mécaniques et de mathématiques de l’Université d’État de Moscou le 13 mai 1965, à laquelle il participa.
5 Style de musique d’avant-garde créé par Pierre Schaeffer, à partir de bruits et sons de la nature.
6 Collection de recueils en poésie conçue par Maxime Gorki en 1931 (Ndt).
7 Nadejda Yakovlevna Mandelstam (1899-1980), écrivaine, épouse de Ossip Mandelstam (Ndt).
8 Il est probable qu’il s’agisse du directeur de la collection « Bibliothèque du poète », V. N. Orlov. En réalité, N. I. Khardjiev, l’éditeur du livre paru finalement en 1973 avant sa rupture avec Nadejda Mandelstam en 1967, ainsi que les auteurs de l’avant-propos, d’abord A.V. Makédonov, puis L.Y. Ginsbourg (leurs versions furent refusées l’une après l’autre), consultèrent Nadejda Mandelstam, au contraire de A. L. Dymchits, l’auteur de l’avant-propos du livre.
9 16 poèmes de Mandelstam furent publiés dans la revue Prostor (n°5, 1965) à Alma-Ata au Kazakhstan. Cette publication a été mentionnée par I. G. Ehrenbourg pendant la soirée commémorative mentionnée ci-dessus.
10 Le premier et le dernier de ses recueils de poèmes : La pierre (1913, 2e édition augmentée : 1916) ; Cahier de Voronej (recueil posthume des poèmes écrits en 1935- 1937) (Ndt).
11 Dans un cahier de 1963, Chalamov écrit : « Jeanne D’arc, Giordano Bruno, Avvakoum, le feu les a rendus immortels ». Ces personnages de l’Histoire renvoient selon Chalamov au même symbole d’une résistance, d’une volonté ferme de suivre ses principes même s’il faut souffrir.
12 Fragment d’un poème sans titre, écrit en mai 1935 pendant l’exil, in Ossip Mandelstam, Les Cahiers de Voronej (1935-1937), trad. par Henri Abril, Éditions Circé, Belval, 1999 (bilingue) (Ndt).
13 Fragment d’un des poèmes in memoriam pour Andreï Biély, écrit les 10-11 janvier 1934, in Ossip Mandelstam, Les Poèmes de Moscou (1930-1934), trad. par Henri Abril, Éditions Circé, Belval, 2001 (bilingue) (Ndt).
14 N. Y. Mandelstam, Contre tout espoir (3 tomes), Paris, Gallimard, 1972 ; 1974 ; 1975 (Ndt).
15 La couleur renvoie à la couverture des éditions de l’époque (Ndt).
16 Sujet important pour Chalamov, auquel il a consacré plusieurs textes, certains destinés à la publication. Cf. « Campagne des épigones » in Varlam Chalamov, Œuvres en 6 tomes et 1 tome complémentaire, tome 5, Knijni Kloub Knigovek, Moscou, 2013, p. 69-72 (en russe).
17 Tristia est le deuxième recueil de Mandelstam, paru en 1922 (Ndt).
18 Evgenij Abramovič Baratynskij, Sommeil (Razouvérénié), in Recueil de poésies d’Eugène Baratinsky (traduites du russe), Izar fils,1858, p. 12. Cf. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3410361j/f14.item (consulté le 5 juin 2020) (Ndt).
19 Fragment d’un poème de Mandelstam, sans titre, écrit probablement en 1934, in Ossip Mandelstam, Les Poèmes de Moscou (1930-1934), trad. par Henri Abril, Éditions Circé, Belval, 2001 (bilingue) (Ndt).

References
Bibliographical reference
Varlam Chalamov, “Pourquoi Mandelstam n’est-il pas publié ?”, Le Portique, 45-46 | 2021, 23-31.

About the author
Varlam Chalamov (1907-1982) est un poète et écrivain russe, qui passa dix-sept ans dans les camps de travail à l’époque stalinienne. Il est l’auteur d’un recueil de poèmes, les Cahiers de la Kolyma (1937-1956), des livres en prose les Récits de la Kolyma (1954-1973), La Quatrième Vologda (1968-1971), L’Anti-roman de la Vichéra (1970-1971) et d’autres œuvres littéraires dont plusieurs restent encore inédites.

цензура, Варлам Шаламов, Надежда Мандельштам, Запад, переводы, архив, тамиздат, современность, Осип Мандельштам, спецхран

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