Le Feutre et le Briquet 3/5

Oct 18, 2015 00:13

Bonsoir !!

Bon bah voilà, pour clôturer la soirée en beauté, voici la troisième partie du Feutre et du Briquet !
Certaines choses vont peut-être s'éclairer... Quoiqu'il en soit, on retrouve un Nino en pleine forme !
Je n'ai pas pu m'en empêcher, le Sakuraiba fait un petit retour remarqué... Mais j'ai été soft hein ! ^^

Here is... Le Feutre et le Briquer et de Trois !



Première Partie, Deuxième Partie

Troisième Partie

[Les mois passèrent. Nino, sans vraiment y réfléchir, prit l’habitude de revenir régulièrement chez Ohno.]

Les mois passèrent. Nino, sans vraiment y réfléchir, prit l’habitude de revenir régulièrement chez Ohno. Une fois par semaine, puis deux, puis trois. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait entre lui et le peintre. Il n’y pensait pas trop d’ailleurs. Ce qu’il savait c’est qu’il se sentait bien en sa compagnie. Il aimait son appartement, la quiétude qui s’en dégageait et l’odeur qui y régnait. Il aimait aussi regarder Ohno peindre pendant des heures, rester là sans rien dire. Il aimait aussi parler, discuter avec lui. Le peintre était un homme calme et intelligent qui ne manquait pas d’humour. Mais ce qu’il préférait chez lui c’est qu’il l’accueillait toujours sans poser aucune question, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Au début, il faisait comme les deux premières fois : Débouler en plein milieu de la nuit pour repartir au matin sans un mot, sans explication aucune. Puis, un jour, il eut envie de venir en journée. Plus tard, il eut envie d’y rester. Ce n’était plus une question d’heure mais d’envie. Tant et si bien qu’à présent, Nino passait plus de temps chez Ohno que dans son propre appartement.

Un après-midi, alors qu’il avait passé la nuit avec quelques amis dans un bar de Shinjuku, Nino se réveilla chez Ohno. Toujours dans le même canapé sur la mezzanine, le jeune homme s’étira et se dégagea du vieux sac de couchage dans lequel il était emmitouflé. Descendant les escaliers, il aperçut Ohno, assit en tailleur sur un de ses tapis au beau milieu de la grande pièce, occupé à lire un de ses mangas.

« Bonjour.

-Oh bonjour Nino ! Si tu veux du thé, il y en a dans la théière verte dans la cuisine.

-Merci. »

Nino alla se servir une tasse de thé, s’alluma une cigarette et s’assit sur un des vieux fauteuils non loin de son hôte.

« Oh-kun ? Je peux te poser une question ?

-Oui ?

-Tu fais quoi au juste dans la vie ?

-Je vends certains de mes dessins à des magazines et des journaux. J’en vends une bonne quinzaine par semaine maintenant.

-Tu n’as jamais pensé à exposer ?

-Si, je l’ai fait déjà trois fois mais j’ai pas aimé.

-Pourquoi ?

-C’était comme montrer une partie intime de moi-même à des inconnus. Je me sentais vraiment mal à l’aise.

-Alors maintenant, au lieu de juste montrer, tu vends ! » Observa le jeune homme en souriant.

« Oui, ça me va mieux comme ça ! Je n’ai pas à subir le regard des acheteurs sur mes dessins, je préfère. »

Nino hocha la tête et but une gorgée de thé.

« Et toi, tu fais quoi ?

-Pas grand-chose, je vis ma vie… Et quand j’ai vraiment besoin de thune, je trouve un petit boulot à la con. Mais ça ne dure jamais très longtemps. »

A son tour, Ohno hocha la tête. Il baissa le regard sur le manga et très vite le releva pour planter ses yeux dans ceux de Nino.

« Je peux te poser une question moi aussi ?

-Vas-y.

-Tout à l’heure, tu as parlé dans ton sommeil.

-Ah ouais ?

-Oui. Tu parlais d’une certaine Kazuko-chan. Tu avais l’air très triste, tu… Tu pleurais. Tu rêvais de quoi ? »

A ces mots, Nino se sentit soudain pris au piège. Pourquoi avait-il fallu que tout cela ressorte dans son sommeil ? Et pourquoi devait-il être aussi bruyant alors qu’il était censé dormir ? Le jeune homme serra les dents et tira violemment sur sa cigarette.

« J’ai pas trop envie d’en parler.

-Y’a pas de souci, je comprends. » Répondit Ohno en reprenant tranquillement sa lecture.

Le temps passa et avec lui, les relations entre Nino et Ohno évoluèrent. Tout doucement, sans que ni l’un ni l’autre ne s’en rende vraiment compte, de petits gestes d’affection apparurent. Le jeune homme, qui n’avait jamais aimé ce genre d’attentions auparavant, saluait à présent le peintre en le prenant dans ses bras. Ils ne regardaient plus la télé autrement qu’en s’enlaçant et se prenaient quasiment systématiquement la main pour se montrer telle ou telle chose. Il arrivait même que Nino s’invite à dormir dans le lit d’Ohno. Ce-dernier râlait pour la forme, prétextant la place qui venait à manquer mais ne résistait jamais trop longtemps.

Le jeune homme se sentait de plus en plus attiré par le peintre. Son torse, ses jambes, ses fesses… Tout chez lui, absolument tout, lui semblait être d’une beauté irrationnelle. Avait-il envie d’aller plus loin ? Avait-il envie de l’embrasser, de lui faire l’amour ? Oui, mille fois oui. Mais pour la première fois de sa vie, Nino ressentait le besoin d’attendre, de ne pas forcer les choses. Leur histoire, aussi surprenante qu’elle pouvait paraitre, avançait à son propre rythme. Tout simplement.

Nino et Masaki étaient installés dans la cuisine de ce dernier autour d’un thé chaud. Nino sortit sa blague à tabac et commença à rouler.

« Tu trouves pas que t’abuse Nino ?

-Fais pas genre, tu vas fumer dessus aussi.

-Oui sauf que moi je vais pas tourner à l’ecsta toute la soirée.

-Tu sais que tu deviens chiant depuis que tu t’es installé avec ton mec toi ?

-Oui, et ça me plait assez je dois dire… » Sourit Masaki en embrassant Sho qui passait justement dans la cuisine à ce moment-là. « Maintenant, dis mois… Est-ce que tu es disposé à me dire où tu passes tes journées ?

-Dans un entrepôt en compagnie d’un artiste tordu à Kawasaki. » Répondit Nino du tac au tac en portant le joint à ses lèvres.

« Oh Nino… » Le visage de Masaki s’empreint soudain d’une véritable tristesse ainsi que d’une profonde lassitude. « Pourquoi est-ce que tu t’obstines à trainer qu’avec des tocards, tu…

-Non, non, tu n’y es pas du tout Ma-kun. Je me sens bien avec lui.

-Vraiment ? » Son ami était suspicieux.

« C’est… C’est un homme bien, je t’assure. »

Le quart d’heure suivant, la douce fumée d’herbe aidant, Nino fit part de ses sentiments à Masaki. Il expliqua en long en large et en travers pourquoi il aimait tant l’appartement d’Ohno et pourquoi il adorait plus que tout passer du temps en compagnie de ce dernier.

« C’est la première fois que j’entends ça de ta part Nino. » Observa Masaki en attrapant le joint que lui tendait à présent Nino.

« C’est parce qu’il n’existe pas deux Ohno Satoshi.

-Oooh… Écoute-toi, tu deviens un véritable romantique ! Ne me dis pas que tu attends le mariage pour lui offrir tes fesses !

-Ta gueule et fume ! » Conclut Nino tout en peinant à réprimer un sourire.

« Kazuko ! Kazuko-chan ! Non s’il te plait ! Réveille-toi, fais quelque chose !! Kazuko !!

-Nino… Nino, je suis là. Nino… Ca va aller. »

Le jeune homme se réveilla en sursaut, tout en sueur, le corps secoué de sanglots incontrôlables. Complètement paniqué, il sentit tout de même des bras autour de lui, le serrant fort. Il entrouvrit les yeux et vit Ohno penché sur lui, les yeux inquiets et ses mains douces lui caressant le front et les cheveux.

« Nino, calme-toi… »

A son tour, le jeune homme prit Ohno dans ses bras et enfouit sa tête contre son torse sans pour autant arriver à calmer ses sanglots.

« Qu’est-ce qui se passe ?

-Ma… Ma mère… Encore… Elle… Elle…

-Attends, attends, calme-toi, respire. »

Les deux hommes restèrent un long moment dans la même position. Le torse mouillé par les larmes de Nino, Ohno ne desserra son étreinte que quand il sentit le jeune homme calmé.

« Ça va ? » Lui murmura-t-il à l’oreille.

« Ou… Oui je crois… Désolé Oh-chan.

-Ne t’excuse pas. C’est pas la première fois que ça t’arrive. Tu… Tu veux en parler ? »

Doucement, Nino se dégagea de l’étreinte, s’allongea sur le dos et fixa ses yeux au haut plafond.

« C’est toujours le même rêve, mes parents… »

Aussi haché que l’était son récit, Ohno ne le coupa pas, ne lui posa aucune question et ne chercha pas non plus à accrocher son regard. Il se contenta de rester couché sur le côté, couvant Nino des yeux.

« Mon… Père. Il nous a abandonné. Il a tout foutu en l’air. Il nous a détruit ma mère, ma sœur et moi. Il… C’était un lâche. J’étais encore petit, j’avais 12 ans. Il y a eu des problèmes à son travail, il a pas fait ce qu’il fallait et il s’est fait viré. Il a pas réussi à retrouver du boulot. Ma mère a dû se remettre à travailler. Il n’a pas supporté la situation et le 20 Octobre il… » Sa voix dérailla et il se passa la main sur le visage pour essuyer les larmes qui s’étaient remise à couler. « Il s’est tiré une balle. Ce jour-là, ma mère a arrêté de vivre elle aussi. Les doc disent qu’elle est malade, moi ce que je vois c’est que le jour où son fils lui a ramené son test de fin de lycée avec les félicitations, elle n’a pas eu un seul sourire. Elle m’a abandonné elle aussi. » Il s’arrêta, renifla bruyamment et ferma les yeux.

Ohno posa sa main sur son ventre.

« Et… Ta sœur ?

-Elle est partit vivre à l’étranger. J’ai pas de nouvelles d’elle depuis des années. »

Ohno le serra de nouveaux dans ses bras.

« Ca ne doit pas être facile pour toi.

-Franchement ça va. Mais y’a toujours ce putain de rêve qui revient sans arrêt. Mon père saute et ma mère veut le suivre, j’essaye de la retenir mais je suis pas assez fort et elle finit toujours, quoique je fasse, par… Par… »

Les sanglots le reprirent. Il se retourna et s’enfouit de nouveau tout contre Ohno.

« Je suis là Nino, je suis là… »

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