"Petit" One Shot coup de tête après un long moment passé sans écrire. Ca ne casse pas trois pattes à un canard mais je suis tout de même super contente de retrouver mon Sakuraiba chouchou et aussi fière d'avoir réussie à boucler quelque chose, enfin !
Absence de beta lectrice à noter... ^^
Pour la première partie c'est
ici !
Arrivé devant le Baron, Sho se fraya un chemin à travers la file dense de fêtards qui patientaient déjà pour avoir une chance d’entrer dans le prestigieux établissement. Sous sa casquette et ses grosses lunettes de soleil, attirail parfait pour passer incognito, il avança doucement vers la porte d’entrée où deux énormes vigiles l’arrêtèrent.
« Hep ! Monsieur, vous avez une carte de membre ?
-Une carte de… ? Euh non mais quelqu’un m’attend à l’intérieur.
-Votre nom.
-Pardon ?
-Quel est votre nom ?
-Sakurai. Sakurai Sho.
-Je ne vois votre nom nulle part, vous ne pouvez pas entrer sans autorisation.
-Je suis Sakurai Sho du groupe Arashi, laissez-moi entrer !
-Et moi je suis Nakamura Hiro de la préfecture de Chiba, vous n’entrez pas. »
Devant le refus catégorique du gorille, Sho fit demi-tour pour s’extraire de la foule. Il réfléchit un instant si cet obstacle ne l’avait pas, par hasard, dissuadé de commettre cette petite folie qui était d’aller voir Masaki, mais non, décidément il était bien décidé, ce soir, à affronter sa lâcheté. Une fois à l’écart de toute possible indiscrétion, il sortit son téléphone portable de son jean et composa le numéro d’Aiba.
« Moshi moshi ?
-Aiba-kun, c’est… C’est moi, c’est Sho-kun.
-Oui je vois ça, c’est écrit sur l’écran quand tu m’appelles tu sais.
-Ah ah oui ! C’est vrai ! Ahah. Ecoute euh… Je suis dehors dans la rue.
-Quoi ?? »
La voix d’Aiba trahissait sa sincère surprise d’avoir Sho au téléphone. Il faut dire qu’il était rare que le jeune homme l’appelle sur son portable hors temps de travail.
« Tu es où ?
-Devant Le Baron. Cet abruti de vigile ne veut pas me laisser entrer.
-Qu’est-ce que tu fais ici ??
-Je… En fait je veux te voir. C’est possible ? Non parce que si je dérange tu me le dis, c’est pas grave, je suis garé pas loin de toute façon et…
-Attends, attends, je viens te chercher, reste là où tu es. »
Et sur ce, le chanteur coupa la communication.
Sho resta un petit moment interdit, le portable toujours vissé à l’oreille. Ca y est, il ne pouvait plus reculer, Masaki venait le chercher. Enfin si ! Il pouvait toujours s’en aller ! Rentrer chez lui et reprendre sa petite vie tranquille de célibataire tout ce qu’il y a de plus hétérosexuel entretenant de bons rapports avec la société !
Alors qu’il réfléchissait sérieusement à rejoindre sa voiture, Sho aperçut Aiba qui dépassait les vigiles pour sortir dans la rue. De dernier l’aperçut et lui fit de grands signes. Le rappeur, toujours figé, dû faire preuve d’un énorme effort pour mettre un pied devant l’autre et rejoindre son ami.
« Sho-kun, ça va ? » Demanda Masaki quand il fut arrivé à sa hauteur. Avait-il remarqué le trouble qui habitait Sho à l’instant même ? Oui, sans doute, ça ne devait pas être bien difficile à déceler…
« Je… Oui, ça va.
-Tu voulais me voir ?
-Oui.
-Bein… Je suis là.
-Ah… Oui. Ecoute, je… »
Sho ne trouvait plus ses mots et se retrouvait dans la gênante situation d’être un homme dans la trentaine bafouillant comme une jeune fille de 15 ans devant son premier petit copain. Le regard de Masaki avait beau ne plus être habité par cette troublante provocation des plus sensuelles d’un peu plus tôt dans la journée, Sho ne pouvait pas pour autant s’en détacher. Quel que soit la situation, quel que soit le contexte, le chanteur aimait être en sa compagnie. Cette sensation de bien-être l’encouragea à continuer.
« Masaki, je cherche juste à comprendre ce qui m’arrive quand tu me regarde, je…
-Attends, attends. » L’interrompu ce dernier en jetant des coups d’œil à la ronde.
« C’est pas le meilleur endroit pour parler, ne ? Tu veux pas qu’on rentre ? On sera plus tranquilles à l’intérieur puis il gèle dehors.
-Oui, d’accord. »
Aiba fit demi-tour et se dirigea vers l’entrée du club. Il fit un signe de la tête au vigile qui laissa passer Sho à sa suite. A l’intérieur, une foule hétéroclite s’entassait dans une trop petite salle aux lumières tamisée. Un bar distribuait des cocktails de toutes les tailles et de toutes les couleurs à des personnes aux sourires éclatants. Sur l’estrade se trouvait un groupe de musiciens accompagnés d’un dj. Au-dessus d’eux se trouvait une gigantesque affiche avec écrit dessus en lettre d’or « G-Swing », le nom du groupe. La musique, de l’électroswing, retentissait dans toute la pièce, faisant danser l’assistance. Dans cette effervescence ambiante, Sho se demanda ce que voulait dire Masaki par « on sera plus tranquille à l’intérieur ». Pour ne pas le perdre, ce dernier attrapa subrepticement sa main et l’entraina au milieu de la salle. Ils marchèrent difficilement vers le fond de la pièce et empruntèrent un couloir sombre. Ici, il n’y avait plus personne mais Masaki ne lâcha pas pour autant la main de Sho.
Les deux hommes arrivèrent enfin devant une porte en velours bordeaux molletonnée. Là aussi, un vigile gardait la porte. Masaki n’eut qu’à montrer une petite carte qu’il sortit de la poche de son jean pour que l’armoire à glace se pousse et leur donne l’autorisation d’entrer. Ils allaient pénétrer à l’intérieur quand Sho aperçut quelque chose au-dessus de la porte qui le figea sur place. Un petit écriteau indiquait le nom de la pièce : « AMOUR ». Masaki, devinant sa gêne, lâcha instantanément sa main et le regarda droit dans les yeux en se reculant un peu comme pour ne pas l’effrayer.
« Sho… C’est juste une VIP room. Elle n’a rien de spécial, on peut juste y discuter tranquillement, ou y manger ou même faire du karaoké si on veut. Je ne sais pas pourquoi ils l’ont appelé comme ça mais je t’assure qu’il n’y a rien de… De spécial là-dedans. »
Rassuré mais toujours un peu troublé, Sho fit un léger signe de la tête pour signifier à Masaki qu’il était d’accord pour entrer dans cette VIP room.
Effectivement, Sho remarqua que l’homme ne l’avait pas trompé quand il entra dans la pièce. Cette dernière n’avait rien de remarquable par rapport à toutes les autres VIP rooms de tout Tokyo. Des fauteuils et des canapés carmin ou or, des tables basses en verre et des lumières diffusant partout une lumière rouge. Aux murs, de nombreux miroirs et des tableaux de sombres artistes post-modernes venaient compléter le décor. Le tout était d’un gout plutôt douteux pour Sho mais formait une ambiance que Masaki avait toujours adorée. Un cadre idéal pour s’amuser toute la nuit en bonne compagnie.
D’un pas décidé, Aiba alla s’asseoir sur un des fauteuils généreusement rembourré.
« Tu veux boire quelque chose ? » Demanda-t-il à Sho qui l’avait rejoint sur un autre fauteuil en face de lui. Ce dernier, décidé à lui dire une bonne fois pour toute ce qu’il pensait de toute leur histoire, avait toutefois bien du mal à cacher ses mains moites et sa voix tremblante.
« Du vin blanc.
-Du vin blanc ?
-Oui, j’ai envie de boire du vin ce soir.
-Ok, ok… »
Masaki attrapa alors un petit combiné de téléphone qui se trouvait derrière lui.
« Deux verres de vin blanc s’il te plait. » Puis il raccrocha.
« Je sais pas trop pourquoi je suis venu ici ce soir. C’est juste que… Enfin j’avais envie d’être avec toi. Et ça, je me rends compte que j’en ai toujours eu plus ou moins envie. En fait j’arrive pas oublier ce qu’il s’est passé à Yokohama. Même si ça me fait chier de l’avouer, je n’ai plus jamais ressentit un bien être aussi intense que cette nuit-là. Pendant des années j’ai essayé d’oublier mais de toute évidence j’en suis incapable. J’ai essayé de me caser mais je n’ai aimé aucune des filles avec lesquelles je suis sorti et… »
Tout ce temps, Masaki avait laissé Sho débiter son monologue sans l’interrompre en le regardant dans le blanc des yeux. Alors, quand une serveuse frappa à la porte et entra, l’homme en profita pour souffler un bon coup et reprendre ses esprits. A peine le verre fut-il posé devant lui qu’il but deux grosses gorgées de vin frais. Aiba attendit que la serveuse soit partit pour prendre la parole à son tour.
« Sho, qu’est-ce que tu attends de moi ?
-Je sais pas ! J’en ai juste marre de résister à l’effet que tu me fais à chaque fois que tu me regarde de la façon dont tu faisais pendant la répétition. J’en ai marre de résister parce que je sais que si je craque, je vais forcément aimer ça et en même temps ça me fait peur.
-Si je me lève là tout de suite maintenant et que je t’embrasse, tu feras quoi ?
-Je ne m’enfuirai pas.
-Bon écoute, je vais te parler sincèrement. Ce qu’il s’est passé à Yokohama, ça m’a très clairement fait chier. Ca m’a fait chier car j’ai adoré être avec toi et je pensais qu’on était sur la même longueur d’ondes. Alors… Ton silence radio du lendemain, ça m’a fait mal. Mais bon ! On était encore ados ! Et on fait tous des erreurs à cet âge, toi le premier. J’ai eu le temps, depuis, de digérer cette déception. Mais ce soir tu viens me dire tout ça et… Laisse-moi te dire que je ne supporterai pas une seconde déception. On est adultes Sho, on doit assumer ce que l’on est et ce que l’on ressent.
-j’ai envie d’assumer, je suis là pour ça même. »
Les deux hommes se turent un instant.
« Mais… Si tu as si peur que je te relaisse tomber, pourquoi me provoquer de la sorte en répet’ ?
-Parce que je crève d’envie d’être avec toi depuis des années. » Répondit Masaki avec une telle sincérité que Sho faillit en lâcher son verre. « A chaque fois que tu t’ai retrouvé célibataire j’ai espéré que tu reviennes vers moi… Ça a prit du temps mais j’ai bien fait d’attendre… » Ajouta-t-il dans un sourire.
Sho, qui ne sut quoi répondre, se contenta de sourire en le regardant se lever, s’approcher de lui et s’asseoir sur la table basse pour se retrouver à quelques centimètres de son propre visage.
« Sho, tu n’as pas peur de gâcher notre amitié en allant un peu plus loin tous les deux ?
-On n’est pas vraiment amis, si ? Enfin j’veux dire… La relation que l’on a ne me satisfait pas alors je suis prêt à prendre le risque de tenter autre chose…
-Je suis un homme.
-Oui, et… Je crois qu’au fond c’est l’une des choses qui m’attire chez toi, même si j’ai encore un peu de mal à me l’avouer…
-Si ça marche entre nous, on devra l’annoncer autour de nous, on ne pourra pas se cacher advitam eternam…
-Oui, sans doute.
-Certaines personnes risquent de ne pas apprécier du tout.
-Tu crois pas qu’il est un peu tôt pour en parler ?
-Si c’est vrai mais… Je veux juste m’assurer que cette fois ci tu te sens prêt à assumer… » Souffla Masaki. Sho, à ce moment-là, perçu un changement dans les yeux de ce dernier. Il n’arborait plus la même assurance, la même maîtrise qu’à son habitude. Non, là, à cet instant précis, Sho vit passer au fond de ces yeux noisette une ombre de doutes et de peur. Le rappeur fit alors une chose qu’il pensait être impossible ; Il enferma ses mains dans les siennes.
« Je ne partirai pas cette fois-ci, j’te le jure. »
Alors, rassuré par ces simples mots, Masaki s’approcha avec une lenteur infinie vers le visage de Sho. Ce dernier, anxieux ferma les yeux sans bouger d’un seul centimètre. Le baiser qui s’en suivit fut l’un des plus doux que les deux hommes eurent jamais connus. Rien à voir avec la tempête de leurs premiers instants d’il y a quelques années. Non, cette fois ci, leurs corps étaient apaisés comme si ce baiser venait clore une histoire et en commencer une autre. Seulement au bout de quelques secondes, Aiba se mit à pouffer, sans pouvoir retenir un éclat de rires contre la bouche de Sho. Celui-ci, surpris, rouvrit les yeux et s’écarta.
« Qu’est-ce qu’il y a ?
-Ah pardon ! C’est juste que ça fait un peu bizarre de t’embrasser… Mais c’était très agréable ! Et… On finira bien par s’habituer ! »
Sho sourit à son tour et se sentit rougir, décidément cette fois ci, ils étaient vraiment tous les deux sur la même longueur d’ondes…
Sans cesser de sourire et sans même lâcher les mains de Sho, Masaki tendit l’oreille vers les haut-parleurs qui commençaient à diffuser une reprise du célèbre morceau Sing sing sing.
« Ah ! J’adore ce morceau ! Tu veux pas aller danser ?!
-Euh… Oui, ok, pourquoi pas… »
Alors que le couple était sur le point de quitter la discrète VIP room, Sho arrêta Masaki.
« Mais par contre euh… Dehors on n’est pas… ‘Fin tu vois quoi, on est juste amis hein ?
-Bien sûr ! Tu verrais le nombre de personnes qui me courent après dans ce club ! Je ne vais pas prendre le risque de ruiner toutes mes chances en m’affichant si tôt à ton bras ! » Répondit Masaki du tac-au-tac avant de coller un petit baiser sonore sur les lèvres de son nouvel amant. Ce dernier, fit mine de se vexer mais ne résista pas bien longtemps à l’envie de le rejoindre pour danser, boire et s’amuser ensemble, tous les deux…
Ce matin là, Masaki se réveilla et sentit cette sensation de bien-être l’envahir. Cette sensation qu’il avait cherché en vain pendant des années et des années, elle était là. Il soupira de bien-être, se tourna et aperçut Sho, sans doutes en train de faire semblant de dormir pour ne pas perturber la quiétude de la situation. Ils avaient danser une bonne partie de la nuit, puis, sans vraiment se concerter, il étaient rentrer ensemble, à l'appartement de Sho, à deux pas du club. Ils s'étaient alors juste endormis l'un contre l'autre, tout simplement, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Alors, en se réveillant ce matin, Masaki comprit que, ce qu'il avait recherché pendant tant d'années n'était au final, pas une bête réaction physique induite par un orgasme mécanique mais bel et bien la présence toute singulière de Sho. Souriant d'aise, il serra l'homme à ses côtés un peu plus fort contre lui, posa sa tête contre son torse, et se rendormit...