Hôtel Sapporo Partie 2
Effectivement je dois couver quelque chose, je tourne la poignée et fais un pas dans la chambre de Jun.
En arrière toute ! Vive les poilus, je retourne dans mon taudis !
Si je m’attendais, avec une certaine appréhension je dois bien le dire, à être accueilli par son sourire bourré de ses dents blanches et artificiellement bien alignées, je me suis trompé. Ce n’est pas ses lèvres et ses grains de beautés que j’ai en face de moi mais bel et bien son postérieur. La tête sous le lit, à quatre pattes sur la moquette sale, habillé en tout et pour tout d’un léger pantalon en coton, Jun semble chercher quelque chose. Les fesses en l’air, comment fait-il pour avoir le dos aussi cambré, c’est pas humain ce que ce gars arrive à faire avec son corps…
Si je me fais discret, je peux peut-être ressortir sans qu’il ne s’aperçoive de ma présence… Ma main gauche se déplace lentement sur la poignée de la porte dans mon dos mais juste au moment où je vais pour me retourner, Jun se relève brusquement.
« Ah salut. Dis… Tu n’aurais pas vu ma bague noire ? Tu sais, la large que je mets au pouce, je la cherche partout depuis une heure. »
Il est à présent face à moi, à quelques mètres de là, debout, attendant une réponse de ma part. Fait quelque peu fâcheux vu que j’ai déjà oublié sa question. Il est torse nul, le pantalon tenant par je ne sais quel miracle sur ses hanches fines. Bon sang ! Je n’arrive pas à décrocher mon regard de son torse et notamment ses tétons. Les tétons de Matsujun, toute une légende. Il se trouve qu’il les a toujours durcis, qu’importe son état, le temps qu’il fait ou je ne sais quoi, ils pointent en permanence, hypersensibles parait-il. Sujet parfait de moqueries quand nous étions plus jeunes, Nino et moi en particulier, adorions les lui pincer et les triturer à la moindre occasion venue. Il détestait ça, ce qui rendait la chose doublement plus amusante. Ce n’est que quand il arrêta d’y résister que nous nous sommes lassés. Dommage.
« Aiba ? Tu veux que je mette un tee-shirt ? »
Non ! Bien sûr que non je ne veux pas que tu enfiles un tee-shirt ! Enfin si ! Non ! Je m’en fiche ! Et merde… Il a remarqué mon petit blocage… Il faut croire que je suis moins discret que je me plais à le penser. Et puis qu’est-ce qu’il me prend à le fixer comme ça ? Ce n’est pas la première fois que je le vois torse nu ! Tiens, rien que ce soir, pour se changer pendant le concert. Je ne peux que le voir, c’est flagrant, il est pile en face de moi, un peu à gauche, entre Sho-chan, Nino et le grand échafaudage central.
Ses yeux, ses yeux, il faut que je regarde dans ses yeux et pas ailleurs, ça va me calmer. Il a de grands yeux, je ne l’avais jamais remarqué avant. Puis tellement sombres, c’est impressionnant, avec cette expression particulière si indescriptible. Je ne savais pas que l’on pouvait se noyer dans la rétine de quelqu’un…
« Ca va pas ? »
Sa voix réussit enfin à me sortir de ma contemplation. Contemplation ? A quoi je joue à la fin ?! On contemple un monument, un énorme bol de ramen, une jolie fille à la rigueur mais pas Jun ! On ne contemple pas Matsumoto Jun. Je ne peux pas contempler Matsujun. Je ne veux pas.
« Hein ? Quoi ? Si, ça va !
-Alors tu l’a vu ?
-De quoi ?
-Ma bague.
-Non. Tu la cherche ?
-Bein… Oui.
-Tu veux que je t’aide ?
-Volontiers. »
La diversion. Un art difficile à maitriser mais qui peut se révéler plus que souverain. Il reprend ses recherche au fin fond de son sac, quant à moi je regarde distraitement si elle ne se trouverait pas sur sa table de chevet, bien en évidence, on ne sait jamais. Après quelques minutes de recherches infructueuses je l’entends abandonner.
« Bon, laisse tomber, j’ai dû l’oublier au dôme. »
J’abandonne donc à mon tour. Ne pas le regarder surtout.
« Au fait, tu venais pourquoi à la base ?
-Je… Rasoir. En fait je cherche un rasoir j’ai oublié le mien.
-Ah bouge pas, je t’apporte le mien. »
Je le regarde du coin de l’œil disparaitre dans la petite salle de bain pour en ressortir presque aussitôt son rasoir à la main. Il s’approche de moi et me le fourre dans la main. Il est maintenant tout près, trop prêt, je sens mes poils se hérisser. Il ne pouvait pas me le lancer du fond de la chambre ?! Non, au lieu de ça il a fallu qu’il me le donne en main propre.
Il semble attendre quelque chose de ma part mais quoi ? Il se tient là, face à moi, les bras ballants, son regard cherchant le mien, plus fuyant que jamais. Je bredouille un semblant de remerciement avant d’amorcer une entame de retrait mais ses doigts viennent se poser sur mon bras.
« Aiba. Est-ce que tu m’évites ?
-Ou… Oui. Mais je ne sais pas pourquoi ! »
C’est pitoyable, j’en suis conscient. Je sais faire beaucoup de choses dans la vie, je suis même doué de certaines capacités que d’aucun m’envie pour être tout à fait honnête, mais mentir n’en fait pas partie. Loin de là. A Jun notamment, je n’ai jamais été fichu de lui mentir correctement, ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais il finit toujours par découvrir le fond de ma pensée, c’est plutôt flippant quand on y pense.
« Tu veux qu’on en parle ? Ca ne peut plus durer comme ça. T’es froid, distant...
-Désolé. »
Que répondre de plus ?! Oui, je suis désolé. Désolé d’être si stupide pour avoir peur de frapper à la porte d’un ami. Désolé de pouvoir mater ses tétons sans discontinuer pendant plusieurs minutes. Désolé qu’il s’en rende compte. Désolé de n’avoir qu’une seule envie c’est de partir en courant. Désolé d’en être incapable.
« Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?
-Non !
-Est-ce que c’est toi qui culpabilise pour quoique ce soit ?
-Non, je ne crois pas non plus…
-Dis-moi alors !
-Mais je ne sais pas ! »
Et d’ailleurs si quelqu’un pouvait me le dire ça m’arrangerait grandement…
Ses yeux graves il y a un instant, deviennent tout à coup un peu plus rieurs. Ça ne me dit rien qui vaille, il faut que je m’en aille.
« Je peux faire quelque chose ?
-Non… Je ne crois pas enfin, ça vient de moi et je… Je ne sais pas quoi faire mais…
-J’ai peut-être la solution à ton problème. »
Une solution ? Il a une solution à me proposer ? Avant d’entrer dans cette chambre je n’avais aucun problème, du moins je vivais très bien avec et voilà qu’il propose de me soigner. Il joue à quoi lui aussi au juste ? Au docteur ? Non n’y pense pas Aiba…
« Mais cette solution comporte un certain risque, continue-t-il, et je ne suis pas sûre à 100% qu’elle soit la bonne…
-Pas sûr à 100% ? »
C’est ma voix ça ?! Ce petit son absurde qui sort du fin fond de ma gorge en un petit filé roque ? Je suis ridicule.
« Oui. Je dirai plutôt que c’est de l’ordre de 90% avec une certaine marge d’erreur.
-C’est quoi cette solution alors ?
-Si ça ne marche pas, tu me promets de ne pas te vexer ?
-90 % de chances pour ne plus être gêné quand je suis avec toi, je prends le risque. »
Je le vois prendre une grande inspiration puis s’avancer lentement vers moi, avec une lenteur infinie comme s’il avait peur de m’effrayer et j’admets bien volontiers être totalement terrorisé. Il semble s’en rendre compte et prends doucement ma main moite et tremblante dans la sienne, il regarde nos doigts un moment puis lève le regard sur moi. Sans lâcher ma main, il approche son visage du mien.
Je ne me suis jamais senti aussi faible, je m’étonne de tenir encore sur mes deux jambes, mon cerveau me crie de déguerpir en vitesse et pourtant pour être tout à fait franc, je n’en n’ai aucune envie. Je veux savoir ce qu’il va faire même si une bouffée d’angoisse vient me saisir à chaque fois que j’essaye d’imaginer la suite des évènements.
Sa main libre vient se poser sur ma hanche, je manque de laisser tomber son rasoir que je tiens encore entre mes doigts. Puis, enfin, sa bouche vient se poser sur la mienne avec une légèreté à laquelle je ne suis pas habitué. Je ferme les yeux et me concentre sur ses lèvres douces et chaudes bougeant légèrement contre les miennes. D’autorité, il glisse sa langue contre la mienne, goûtant sa bouche avec gourmandise durant un instant, je le repousse pour ne reprendre notre baiser que de plus belle. Il semble surpris de cette initiative, je le suis aussi. Je viens mordre sa lèvre inférieure, j’en avais rêvé une fois, ça me revient maintenant. Mon cœur bat à tout rompre lorsque j’entends un petit gémissement s’échapper doucement de sa bouche, tout contre la mienne. Je réalise enfin ce que nous sommes en train de faire, sans aucun mouvement brusque, j’arrête tout mouvement et ouvre les yeux. Il se recule, passe son pouce contre mes lèvres humides et je le vois rougir. Quittant mes yeux du regard, il se racle la gorge.
« Voilà… C’était ma solution… »
Entendre sa voix, sentir son haleine si près de moi, me fait brutalement redescendre sur terre. Merde !
« Je… Il faut que j’y aille ! »
Je me retourne, ouvre la porte, la referme brusquement sur lui tout en évitant de croiser son regard que je devine pourtant posé sur mon dos et m’élance dans le couloir.
Jun vient de m’embrasser ! Non, je l’ai embrassé. On s’est embrassé. Tous les deux tous seuls, sans personne autour. Pas question alors d’invoquer le sacro-saint fanservice, de toute manière le Junba n’est plus d’actualité, les fans n’ont d’yeux que pour le Juntoshi, ce foutu Juntoshi ! On s’est embrassé. Non, c’est pas possible ! Quelle connerie ! Qu’est-ce qu’il m’a pris ?! Et surtout, qu’est-ce qu’il lui a pris à lui ? Je ne voulais pas que ça se passe comme ça ! C’était ça sa solution ?! M’attaquer avec ses lèvres ridiculement ravageuses ?! Je ne suis pas attiré par lui. Je n’ai jamais été attiré par un homme, ce n’est pas à 28 ans que je vais découvrir mon homosexualité sous-jacente, on nage en plein délire !
J’ouvre la porte de ma chambre à volo pour la claquer et m’effondrer aussitôt sur mon lit. Je perds totalement les pédales. Qu’est-ce que c’était que cette solution débile ?! Je n’oserai plus jamais le regarder dans les yeux. C’en est finit de notre amitié.
A cette pensée j’enfonce un peu plus ma tête dans l’oreiller. Repenser simplement à ce baiser me fait tourner la tête et me donne envie de m’enterrer vivant. Ses lèvres sur les miennes, c’est mal, mal ! Et comme toutes les choses mauvaises dans la vie (le sucre, le gras, les gens qui chutent dans la rue) ; j’ai aimé ça. C’est bien ça le plus perturbant. Jusque-là, j’avais toujours considéré le baiser comme quelque chose de folklorique, une mise en bouche littéralement. J’ai de vagues souvenirs de baisers frissonnants émanant de mon adolescence voir même de mon enfance mais jamais comme celui de Jun. Il a réussi pendant un instant à me faire oublier qui j’étais, qui il était et quelle relation nous unissait. C’est comme si toutes mes pensées raisonnables avaient disparues dans sa bouche. Il vient de bouffer mon bon sens !!
Me rendant compte que je suis en train d’étouffer dans ce coussin, je tourne ma tête mollement et mes yeux tombent sur le rasoir de Jun toujours dans ma main. Qu’est-ce qu’il doit penser maintenant ? Il a pris le risque de m’embrasser, ou en tout cas de prendre l’initiative, et moi je détale comme un lapin à peine ma langue retrouvée… Je ne suis qu’un imbécile. Il faut que j’y retourne. Ne serait-ce que pour m’excuser et mettre les choses à plat.
Après avoir croisé dans le couloir Nino qui ressortait de la chambre de Riida avec des pupilles anormalement dilatées, j’y réfléchirai plus tard, me revoilà devant la chambre de Jun, je frappe et entre sans attendre de réponse.
Il est assis sur son lit, la tête dans les mains. Il doit savoir que c’est moi car il ne prend pas la peine de me regarder.
« Jun-kun, pardon, je n’aurai pas dû partir comme ça. »
Il lève alors sur moi le regard le plus angoissé que je ne lui ai jamais vu. Et c’est à ce moment-là que je comprends. Je ne suis pas là pour m’excuser de quoique ce soit, je suis ici pour lui dire que sa solution me convient à 100%. Au diable le bon sens ! De toute façon, le mien est déjà au fond de la gorge de l’homme en face de moi.
Sans un mot de plus et sans quitter son regard, j’avance, le rejoint sur le lit et l’enlace. Je le sers de toute mes forces, je ne veux pas qu’il croit que ce sont des excuses déguisées, je veux qu’il sache que j’ai envie d’être dans ses bras. Mes main se posent sans son dos, une d’elles tenant toujours son rasoir. J’enfouis ma tête dans son cou, humant sa peau, il sent bon, je ne l’avais pas remarqué ça non plus. Quelques secondes passent sans que l’un de nous n’ose bouger, puis je sens qu’il répond doucement à mon étreinte, il passe ses bras autour de mes épaules et laissa reposer sa tête dans mes cheveux.
« Désolé d’être parti, c’était idiot. »
Je chuchote contre lui, sentant son cœur battre presque aussi vite que le mien.
« Non, c’est pas grave…
-Jun, je me détache un peu de lui pour pouvoir le regarder en face, j’ai aimé t’embrasser. »
Il prend mon visage en coupe et me sourit.
« On ne va quand même pas se priver des bonnes choses… »
Il embrasse mes lèvres et nos langues se mêlent encore. Je l'embrasse à mon tour, légèrement, tout délicatement au début, puis plus passionnément, sans que je ne maitrise quoique ce soit. Je lâche enfin le rasoir, attrape sa taille pour le tirer encore un peu plus contre moi, ses hanches collées aux miennes. Nos lèvres s’enflamment dans une séries de baisers volés à couper le souffle, il me serre à m’en broyer les côtes.
Sans y réfléchir, je redescends dans son cou en léchant sa peau hâlée le long de sa jugulaire. Ce geste suffit à lui arracher des sons qui devraient être illégaux tant ils me retournent le cerveau. Je le sens durcir contre mon ventre et une vague de panique vient me saisir. Je n’avais pas prévu ça. Bon, je n’avais pas prévu grand-chose mais faire l’amour à Jun, ça je ne l’avais vraiment pas envisagé. Je n’ai pas peur, j’ai envie de rester dans ses bras, seulement je ne sais pas quoi faire, comment faire. Toutes ses pensées rendent mes gestes hésitants et sans que je puisse me contrôler je me mets à trembler alors que mes lèvres touchent son torse. Et si je n’étais pas à la hauteur ? Si je faisais mal les choses ? D’ailleurs quelles choses ? Qu’attend-il de moi ?
« Ma… Masaki, attends, arrêtes. »
Je lève les yeux vers lui, craignant qu’il n’ait senti mon hésitation. Il me regarde avec ces yeux dont lui seul a le secret, ces yeux doux, respectueux et qui pourtant m’ont toujours donnés un certain courage et de la force quand j’avais besoin. Il se penche vers moi, passe ses mains dans mes cheveux, les tire doucement et m’allonge sur le dos, m’enjambant à califourchon.
« Dis le moi si tu veux que je m’arrête. » Me chuchote-t-il en pressant ses lèvres gonflées contre ma mâchoire. J’aimerai lui répondre que je n’ai pas envie que ça s’arrête mais les mots restent bloqués au fond de ma gorge.
Je sens son souffle s’éloigner de mon visage, ses mains se glissent sous mon tee-shirt, caressant avec une légèreté infinie chaque centimètre carré de mon ventre. J’étais à dix mille lieues de penser que des frissons pouvaient se révéler aussi violents. Sa tête est posée contre mon torse. Ses gestes sont lents et doux, il ne m’enlève pas mon tee-shirt pour ne rien brusquer et si je l’en remercie, là, maintenant, j’ai chaud, beaucoup trop chaud. Je le soulève et me mets torse nu. A peine mon dos retombé contre le matelas, il vient caresser mes tétons. Sa bouche se joignant de temps en temps à ses doigts, je ne peux refouler des gémissements de plaisirs que je tente de retenir vainement contre ma main. Je sais qu’il me regarde, qu’il observe mon visage mais je fuis son regard, ayant peur d’y retrouver ma raison. Je ne veux pas que ça s’arrête, je ne veux pas redescendre sur terre.
Sa bouche descend le long de mon torse, sans me toucher, en se contentant de souffler de l’air frais sur ma peau, puis se pose sur mon ventre. Un incendie vient de se déclarer dans mon bas-ventre, c’en est trop, je ne survivrai pas à ce trop-plein de sensations nouvelles. Pourtant des tas de femmes s’étaient déjà amusées à me lécher le nombril, mais avec Jun tout est décuplé, tout est tellement plus fort que c’en est effrayant. Je soupire, les bras en croix, la tête en arrière. Il est rudement doué, c’est indéniable.
Il passe une main dans mon pantalon et dans mon boxer, je sursaute de l’intrusion puis tente en vain de me relaxer.
Je sens ses doigts s’enrouler autour de ma verge déjà gonflée, comment fait-il pour m’exciter autant en me touchant si peu ? C’est phénoménal, ce garçon est phénoménal. Je le regarde enfin, ne pouvant plus m’en empêcher. Il sort mon sexe de mon jean. Instinctivement, j’écarte un peu plus mes jambes alors que lui lève ses yeux sur moi, il est incroyablement sexy avec ses joues rouge et son petit air gêné malgré son regard déterminé. Sans cesser de me regarder, il commence à me caresser d’une main tout en passant sa langue sur toute ma longueur. Voir Jun s’activer sur mon entrejambe est le plus puissant des aphrodisiaques qu’il m’est été donné de tester. Je ne ressens plus aucun malaise tant le plaisir prend de plus en plus de place. De temps en temps, de petits gémissements s’échappent de ma bouche, je ne cherche plus à les retenir. Sa langue vient titiller le bout de mon extrémité, je ne tiendrais pas longtemps. Je sens sa langue râpeuse aller et venir sur mon gland. Une de mes mains vient se glisser dans ses cheveux, ils sont doux, si doux. J’aimerai qu’il me prenne encore un peu plus dans sa bouche pour que je puisse sentir cette douce moiteur m’engloutir mais au lieu de cela, il se contente d’embrasser le bout de mon sexe. Un grognement éraillé se glisse hors de mes lèvres alors qu’il prend un malin plaisir à faire durer cette torture. Il va me tuer.
Puis, tout d’un coup, sans prévenir l’inconscient, il prend mon membre en bouche, la sensation de son palais râpant mon gland semble me perdre définitivement. Je voudrai lui dire combien je le trouve beau et que j’ai été idiot d’attendre autant de temps pour avoir accès à sa langue mais ce ne sont pas des mots qui sortent de ma bouche mais des gémissements de plus en plus bruyants. Il quitte mes yeux pour s’enfoncer un peu plus contre moi. Il m’engloutit encore un peu plus profondément dans sa gorge, chose que je pensais désagréable, lui, a l’air d’aimer ça.
Ma main, toujours posée dans ses cheveux, accompagne ses mouvements alors que je sens la vague de jouissance monter en moi. Il accélère et je ne retiens plus mes plaintes. Sa main parcourant ma peau rendue ultrasensible, je suis à bout. Je me sens partir et doit me retenir à quelque chose, ne voulant pas planter mes ongles dans son crâne, je prends la première chose qui passe sous mes doigts, c’est le rasoir. Je le serre de toutes mes forces en me forçant à garder mon bassin en place, je ne veux pas le brusquer ni le forcer à faire quoique ce soit.
« J…Jun… »
Me sentant sur le point d’exploser, je tire ses cheveux pour le faire lâcher prise, il pose sa tête contre mon aine et embrasse ma peau alors que sa main prend le relais pour accompagner ma jouissance. Les lames du rasoir se plantent dans mon pouce, la douleur décuplant mon plaisir, je me libère tout contre Jun. Le sang coule sur mon poigné alors que j’éjacule de petits jets successifs contre sa main et mon ventre dans un long râle rauque.
Je reste longtemps sur le dos, abrutit par tant de bien-être, le silence seulement rompu par ma respiration sifflante et laborieuse. Petit à petit, je retrouve mes esprits et observe Jun arborer un petit sourire alors qu’il range délicatement mon membre dans mon boxer puis referme mon jean. Lentement, il passe un doigt contre mon ventre, recueille un peu de mon sperme et le suçote avec gourmandise. Puis, sans prononcer un seul mot, il vient se blottir contre moi posant sa tête dans mon cou. Je ne bouge pas, encore anesthésié par la vague de chaleur qu’il vient de provoquer en moi. Il aperçoit mon pouce ensanglanté, jette le rasoir par terre, porte mon doigt à sa bouche et le tète comme un enfant pourrait sucer son pouce.
Nous restons là, un petit moment, juste lui et moi dans cette chambre qui ne me semble plus aussi glauque qu’auparavant. Au bout de quelques minutes, je bouge légèrement et sens contre ma cuisse sa propre érection. Quel idiot ! Je n’y avais pas pensé… Moi je viens de prendre mon pied alors que lui… J’ai envie d’oser, lui rendre la monnaie de sa pièce au quintuple si c’est possible. Bon, je n’ai jamais fait ça mais j’ai bien observé ce qu’il vient de faire et je ne suis pas né de la dernière pluie !
Je le couche sur le dos en récupérant mon pouce et en profite pour poser ses lèvres contre les miennes. Perspicace, il semble deviner mes intentions.
« Ma… Masaki, t’es pas ob…
-Tais-toi. »
Je descends contre son cou avec toute la lenteur dont je suis capable. Puis, incapable d’y résister j’attaque sauvagement ses tétons ce qui lui fait faire un bon de surprise et lâcher un crie des moins discrets.
Ca, au moins, ça ne changera jamais et ce n’est pas pour me déplaire…