Premier trajet : six heures. Bim !
Notre merveilleux atlas grand format de tous les Etats-Unis dénichés à Walmart nous proposait une route "scenic" longeant le grand lac Okeechobee (la grosse tache bleue sur la carte). Nous nous y sommes donc engagés avec enthousiasme ! Puis nous avons attendu de voir le lac. Et attendu. Et attendu.
Bon, au final, il semble que "scenic" en américain ne signifie pas "avec une belle vue" mais "à proximité d'un endroit joli" car tout du long, à aucun moment on n'aperçoit le lac Okeechobee. Du coup, nous avons fait une pause pour nous y rendre à pieds.
Jérôme essaie de se faire passer pour un rocher. Son t-shirt rend malheureusement la tâche impossible.
Terre ! Terre ! (On ne voit pas l'autre côté du lac.)
Un peu de fraîcheur, ça file la banane !
Nous avons mangé mexicain sur le tard, aux portes des Everglades, puis nous sommes rentrés dans le parc. Au visitor center, on nous a dirigé vers le camping en nous disant : préparez-vous aux moustiques. Cet avertissement, nous n'allions pas tarder à le comprendre, n'était pas à prendre à la légère.
Il faut savoir que la pointe des Everglades, où se trouve le camping, offre un climat tropical. Il fait humide, très chaud, et les moustiques sont en kif total.
Claire tentant d'abattre les moustiques avec une feuille de palmier séchée.
Autrement dit, nous sommes sortis de la voiture avec nos petits shorts et t-shirts, nous avons commencé à déployer notre tente 2" pour la première fois (émotion), et à ce stade je pense que nous avions déjà été piqués environ cinquante fois chacun. Claire a tenté vite enfilé un pantalon léger et s'est enfermée dans la tente pour gonfler les matelas, mais il faisait trop chaud ET il y avait des moustiques dans la tente. Vingt piqûres de plus. Elle est ressortie, a fini sa tâche tant bien que mal et a sorti un gilet léger pour couvrir ses bras. Encore vingt piqûres.
Bref, tu as saisi l'idée : si tu n'as pas la tenue adaptée, aux Everglades au printemps, tu vas te faire dévorer.
Combi grillage conçue pour survivre aux moustiques des Everglades.
Trois randonneuses parée pour les Everglades.
Heureusement que nous n'avons pas pris tout de suite conscience de l'ampleur des dégâts, sinon nous serions repartis aussitôt. Nous avons tout de même décidé de dormir ailleurs la nuit suivante : pas trop fous non plus ! (Même si c'était surtout à cause du climat.)
Il faut imaginer la nuée de moustiques fourbes, parce que même nous on ne les voyait pas tant que ça en fait.
Même si la touffeur nous a très vite assommés (une heure de balade a failli avoir notre peau), nous nous sommes tout de même émerveillés de la nature constamment. Nous avons vu d'assez près un grand nombre de grands oiseaux. Les arbres étaient dépaysants. La lumière magique. Y'a pas à dire, malgré ses côtés vache, Everglades sait se faire aimer.
Notre tente <3
Jérôme tentant de se camoufler dans les branches d'un arbre. Une nouvelle fois, son t-shirt rend la tâche impossible.
Décor post-apocalyptique, ou : la touffeur tropicale n'amasse pas les foules.
Arbres au tronc lisse et rougeâtre.
Palmiers au tronc pas lisse du tout du tout : cette acolade fut plus douloureuse qu'il n'y paraît.
Une aigrette timide.
Jérôme... t-shirt... ne se fond toujours pas dans le décor...
Avertissement rassurant.
Vautour intéressé par la bouffe sur le camping.
Du vent !
Le soir de notre arrivée, des gens étaient partis en vadrouille en laissant les restes de leur dîner sur leur table et quatre vautours et un raton laveur ont investi les lieux en mode banquet gratuit, c'était très drôle à voir.
Rapace poseur.
Les conseils du loser
Si tu vas au parc national d'Everglades au printemps :
- achète de l'anti-moustique
- prévois des vêtements aussi couvrants et léger que possible pour faire face au combo chaleur/moustiques
- n'attends pas une seconde pour t'asperger de produit anti-moustiques
- aie une tente bien ventilée sous peine de devoir ouvrir l'entrée (et d'être envahi par les moustiques)
Tente toute pleine d'ouvertures-moustiquaires ! Pratique !
On a sans doute l'air d'en faire des tonnes sur les moustiques, mais ce n'est pas de la rigolade ! Nous avions une densité de boutons au cm² de peau absolument terrifiante, et ils démangent atrocement (même si cela peut prendre plusieurs jours, dans le cas de Claire) ! Sans compter qu'ils grossissent et qu'ils foncent, tant et si bien qu'à un certain stade on a un peu l'impression d'avoir attrapé la peste bubonique ! Du coup, pour ne pas faire fuire les gens en hurlant on est obligé de rester intégralement couvert quelle que soit la chaleur, bref, c'est l'horreur.
Claire croyait s'en être bien tirée en voyant ça, haha ! C'est qu'elle n'avait pas encore vu son dos dans un miroir !
Si tu te fais avoir quand même, sache qu'il faut compter une semaine à dix jours pour être de nouveau sortable et de dix jours à deux semaines pour que les boutons disparaissent à peu près. Youpi.
La suite au prochain post !