She don't lie, she don't lie, she don't lie... - minific UA!PoM - PG-13

May 15, 2012 21:20


Oui, je sais, ça devrait être "doesn't" mais c'est pas ma faute si les paroles de la chanson sont comme ça...

Parce que je suis très chanson en source d'inspiration, vous l'avez peut-être remarqué... sois c'est qu'une chanson qui passe dans ma playlist en aléatoire me donne une idée de fic, soit c'est une idée de fic qui me fait penser à une chanson que je me passe en boucle pendant que j'écris (et des fois je suis la seule à voir le rapport entre la fic et la chanson, mais tant pis...)

Si je vous dis ça c'est parce que cette fic là est particulièrement musicale... elle a carrément sa playlist, qui est, si ça vous intéresse : ça au début, juste le refrain de celle-là au milieu (parce que ça me faisait tripper toute seule...) et celle là à la fin...

Bref.
Au lieu de faire... tout ce que j'ai à faire... j'ai écrit une fic trop longue sur Kowalski. Sur... un truc à propos de mon UA!Kowalski dont je vous avait pas encore parlé, mais je me suis dis qu'il était temps de le mentionner... hum... eeeet... voilà. Je sais ! Mais je peux le justifier ! Sérieusement !

Fandom : The Penguins of Madagascar - UA humanisé
Disclaimer : les manchots sont toujours à Dreamworks mais le message est de l'INPES...
Personnages/Couple : Kowalski, Skipper
Rating : PG-13
Nombre de mots : ~ 3 800 mots (oui, je voulais encore faire un truc court et j'ai encore échoué...)

Note : J'avais plein de chose à dire sur cette fic, alors j'ai fais plein de notes, mais c'était vraiment trop long et trop chiant alors je les ai mises à la fin comme ça vous vous sentirez moins obligé de les lire...

Et comme d'habitude, un grand grand merci à sheepnimrauko pour la relecture <3



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Kowalski rit de satisfaction en posant son stylo. Il riait parce qu'il était génial et parce qu'il aimait ça.

- Alors, c'est qui le chef ? lança-t-il a son ordinateur qui ronronnait douloureusement, peinant à le suivre dans ses modélisations.

Il ré-étala devant lui ses calculs et ses schémas. Tout était juste, tout était astucieux, inventif. Il pouvait faire n'importe quoi ! - parce qu'il était génial ! - et comme il aimait ça !

Comme il aimait ça, ce sentiment de toute puissance intellectuelle qui pulsait dans ses veines depuis maintenant... Il regarda sa montre. Depuis maintenant une dizaine d'heures. Il était déjà six heures du matin.

Son rire cessa et laissa place à un froncement de sourcil contrarié. Déjà. Il se leva de sa chaise et s'étira. Il commençait à sentir la fatigue revenir. Mais il tiendrait le choc, pas de doute - parce qu'il était si fort, parce qu'il était supérieur... Son regard fut attiré par la seringue posée sur un plateau en inox. Ou peut-être... peut-être qu'un dernier shot, un tout dernier, juste parce qu'il allait devoir attaquer cette journée sans sommeil... Juste un dernier. Alors qu'il tendait la main, des coups retentirent à la porte de son laboratoire.

- Kowalski ! hurla Skipper. Qu'est-ce que j'avais dis à propos des nuits blanches dans ton laboratoire ! J'ai besoin de soldats réveillés !

Kowalski sursauta et, soudain, une bouffée de panique monta en lui.

Sans réfléchir il s'empara de la seringue, du garrot, des cotons imbibés d'alcool et jeta tout dans une corbeille à papiers. Il avait la sensation que, pour la première fois depuis une douzaine d'heures, la situation lui apparaissait clairement : Skipper était derrière cette porte et lui... lui, là, à l'instant, il était sur le point de tout perdre. Ses travaux, sa carrière, ses amis... Il se sentit comme un junky assis sur le sol, au milieu de son appartement vide - peut-être que d'ici quelques mois c'est ce qu'il allait devenir.

- Petit déjeuner, Kowalski ! Allez, dehors, au trot - et non t'es pas dispensé d'entraînement sous prétexte que tu n'as pas dormi de la nuit !

Il secoua la tête pour chasser ces pensées irrationnelles de son cerveau. Ce n'était pas le moment de se mettre à délirer. Il devait garder ses nerfs, raisonner, et tout se passerait bien.

- J'arrive. Juste un instant.

Il commença à reboutonner jusqu'au col sa chemise entrouverte, à rabaisser ses manches sur ses bras. Il avait trop chaud et suait abondamment, mais il devait avant tout avoir l'air présentable.
Il ouvrit un casier, dans un coin, enfila sa veste de costume, passa sa cravate autour de son cou et observa son visage préoccupé dans le miroir fixé à l'intérieur de la porte. Il se repeigna, lécha ses doigts et s'essuya consciencieusement le nez, s'observa à nouveau. Il avait l'air bien. Il avait l'air dans son état normal. Il ferait illusion... Non... Non ! Bien sûr que non ! Ses yeux cernés étaient gigantesques, noirs et brillants ! Il ressemblait à Julien en fin de soirée, personne ne se laisserait prendre !

Il recula de quelques pas et jeta un regard circulaire autour de lui, cherchant quelque chose, une idée, une substance à ingérer, à s'injecter, à s'appliquer sur la conjonctive, peu importe, n'importe quoi, quelque chose qui ferait stopper la mydriase, il devait bien avoir ça quelque part dans son laboratoire !

- Kowalski ! Ne m'oblige pas à défoncer cette porte !
- Oui, j... j'arrive ! lança-t-il d'une voix trop aiguë en essayant nerveusement de nouer sa cravate sans y parvenir. Je vous déconseille de défoncer la porte pour l'instant, je suis en train de me débarrasser de déchets dangereux ! J'en ai pour un instant, mais si je pouvais avoir un peu de calme, s'il-vous-plaît...

Un court silence passa.

- Fais rien exploser, hein ?
- Je fais de mon mieux répondit-il sur un ton humoristique.
- Bon, finis de faire... quoi que soit le truc que tu es en train de faire, j'imagine, mais grouille-toi. Si t'arrives après le déjeuner tant pis pour toi, et je suis sûr que tu as pas envie de courir le ventre vide...
- Cinq minutes. J'arrive dans cinq minutes...

Voilà. Pas de raison de paniquer. Skipper était moins intelligent que lui...

Il souffla, passa une main sur son visage, parvint à faire un nœud de cravate convenable et boutonna sa veste aussi calmement qu'il le pouvait. Voilà. Il était calme, il était classe, il était un putain de génie. Il n'avait aucune raison de s'inquiéter.

A portée de main, il n'avait rien qui puisse l'aider, ou alors de manière trop risquée. Ce qu'il avait à faire était atteindre l'armoire à pharmacie, dans la salle de bain, alors il trouverait des collyres qui réduiraient la dilatation de ses pupilles, des bêta-bloquants pour ralentir son cœur qui battait trop vite - des anxiolytiques pour ne pas se mettre à pleurer... Pour cela il devait traverser la salle commune, prendre naturellement quelque chose à grignoter sur la table, demander à Skipper la permission de prendre une rapide douche, il accepterait, ou alors il prétendrait qu'il avait été en contact avec des produits toxiques, qu'il avait impérativement besoin de se doucher. Oui, tout se passerait bien.

D'un coup de pied il fit glisser la corbeille sous son bureau, il boucha la bouteille qui contenait la solution qu'il avait préparé la veille et la cacha dans un placard, puis il se tourna vers ce qu'il restait de poudre, voluptueusement étendu sur un carré d'aluminium.

Juste... oh... juste une dernière prise... juste pour chasser la fatigue, et ce sentiment d'humiliation et de dégout de lui-même qui commençait à monter en lui...

Il dut se faire violence. Non, il ne pouvait pas prendre ce risque, l'effet de sa prise précédente était presque estompé, il devait s'arrêter là - pour aujourd'hui. Il replia la feuille en tremblant et la rangea précautionneusement dans un tiroir, comme un précieux et fragile trésor - qui serait toujours là ce soir, il avait quoi ? Douze ou treize heures à tenir.

Il se recoiffa une dernière fois, du plat de la main, prit une profonde inspiration et sortit de son laboratoire, traversa le couloir d'un pas naturel et entra dans la salle commune où ses partenaires étaient en train de déjeuner. Private se leva pour le saluer, comme toujours, Rico porta vaguement une main à son front sans s'arrêter de s'empiffrer et Skipper, debout à coté de la table, lui tendit un mug de café sans le regarder.

- Tiens, prend ça. Tu dois en avoir besoin.

Kowalski marmonna un remerciement en prenant la tasse d'une main qu'il aurait voulu plus assurée. Quand Skipper leva les yeux vers lui, il détourna un peu trop vivement le regard.

- Kowalski... ?
- Hm ? fit Kowalski en gardant les yeux obstinément baissés.

Skipper pris son menton et tourna sans ménagement son visage vers lui. Leurs regards se rencontrèrent. Kowalski serra la mâchoire quand Skipper plongea dans ses pupilles béantes et, trop tard, ferma les yeux. Il se laissa faire quand Skipper posa deux doigts sur sa carotide pour brièvement prendre son pouls puis releva violemment sa manche gauche pour trouver des marques d'injections toutes fraîches au creux de son coude.
Soudain il n'avait plus envie de lutter, de mentir. Il avait juste envie de payer pour ce qu'il avait fait parce qu'il se haïssait pour ça - il se fit juste la réflexion qu'il aurait vraiment dû le prendre, ce dernier rail, parce que tout ce qui allait suivre n'allait pas du tout être agréable à vivre en pleine descente. Il n'avait plus de volonté, il se sentait juste un peu surpris que Skipper y ait pensé aussi spontanément alors qu'il n'avait absolument rien remarqué, la veille, quand il était passé nerveusement devant lui pour aller s'enfermer dans son laboratoire, deux seringues stériles coincées dans sa ceinture, cachées dans son dos, sous sa veste.

Il lâcha le mug de café qui tomba se briser au sol quand Skipper le frappa une première fois, avant de l'attraper par la nuque pour le faire s'asseoir sur une chaise et le frapper encore.

Private et Rico s'étaient levés et regardaient la scène avec la plus totale incompréhension. Que Skipper gifle Kowalski sans raison apparente, ça arrivait, mais une fois, et Kowalski protestait énergiquement. Là, il ne disait pas un mot, il ne faisait pas un geste pour se protéger. Il se contentait de rester assis, vide, et de prendre chaque claque, en tournant la tête à gauche ou à droite en fonction de la direction d'où elles venaient, sans même avoir l'air de sentir la douleur. Cette scène avait pour eux quelque chose de profondément surréaliste. Parce qu'ils n'avaient pas eu accès au dossier de Kowalski.

- Heu... Skipper ? intervint doucement Private quand il remarqua que du sang commençait à couler du nez de Kowalski.

Skipper s'arrêta de frapper, fit craquer ses doigts et lança à Private :

- Toi, petit, va commencer l'entraînement sans nous. On te rejoint dans dix minutes. Mais avant je dois parler à Kowalski.

Private, habitué à être chassé de la cour des grands, salua et se retira tristement en emportant son bol de porridge. Rico, hésitant, jetait des regard à Kowalski, à Skipper et à la porte par où venait de disparaître Private.

- Tu peux rester, Rico.

Kowalski gisait sur sa chaise, comme un pantin, la tête baissée. Il ne faisait même pas un geste pour essuyer le filet de sang qui coulait de son nez sur sa chemise. Rico vint se placer derrière lui, on ne sait jamais, au cas où il tomberait, pour le rattraper, puis il regarda Skipper d'un air interrogateur. Il ne comprenait toujours pas.

Skipper, la mine grave, tira une chaise à lui et s'assit en face de son lieutenant.

- Bien. Quand, exactement, tu as repris ? Et ne me mens pas, parce que je vais prendre de tes cheveux et les envoyer pour analyse. Si tu essayes de te foutre de ma gueule ça va vraiment chier pour ton matricule. Compris ?

Kowalski hocha faiblement la tête. Oui, il comprenait très clairement la situation dans laquelle il s'était mis.

- Quand ?
- Hier soir, marmonna-t-il, la tête toujours baissée. Je vous le jure. C'est la première fois... depuis... depuis qu'on travaille ensemble... non... depuis l'Afrique... J'en avais pris en Afrique, juste une fois, je vous le jure... Je n'ai pas rechuté, c'était... c'était juste cette nuit...

D'un doigt, Skipper lui releva le menton pour le regarder dans les yeux. Ses joues étaient inondées de larmes.
Il y avait parfois des instants où il avait du mal à oublier que Kowalski était une femme. Quand elle pleurait, par exemple. Et Skipper n'était tout simplement pas capable de rester insensible devant une grande femme aux pommettes hautes et aux yeux bleus en train de pleurer - même s'il savait que c'était Kowalski, bordel...

- Hey... Kowalski... (il avait failli dire "baby"...) C'est quoi, ça ?
- J'ai honte, articula Kowalski d'une voix blanche.

C'était vrai, c'était douloureusement vrai. La honte le brûlait de l'intérieur, comme si c'était de l'acide, du plomb en fusion qu'il s'était injecté dans les veines. Parce que ce n'était pas lui, parce qu'il ne ferait pas ça, parce qu'il était un homme intelligent et qu'un homme intelligent aurait dû savoir, et il savait, mais l'avait fait quand même, il avait honte parce que, enfin, il était censé être guérit... Mais la vérité c'est qu'on ne guérit pas d'une addiction. Jamais. On s'abstient, c'est tout. Et, parfois, si la tentation est trop forte, on cède. En crevant de honte.

Il se prit la tête entre les mains, le corps agité de sanglots silencieux. Rico passa ses bras autour de ses épaules, Skipper posa une main embarrassée sur un de ses genoux.

- C'est... c'est rien, hoqueta Kowalski. Je suis... juste en train de descendre...

Skipper le laissa se calmer et essuyer les larmes et le sang qui coulait sur son visage avec une serviette que Rico venait de lui tendre puis il demanda :

- Comment c'est arrivé ?
- Hier après-midi, sur la 110ème rue, raconta Kowalski d'une voix hachée en pressant la serviette contre ses narines. J'ai surpris un dealer... Il m'a donné 5 grammes pour que je le laisse partir... Je ne lui ai pas demandé, c'est lui qui me l'a proposé... j'ai... il a du voir... mon regard... C'était de la vraie merde, coupée avec du bicarbonate de soude et du mannitol. Je l'ai purifiée en rentrant. J'en ai recoupé la moitié avec du lactose et j'ai dilué le reste dans du sérum physiologique. Et... je me suis injecté une première dose en début de soirée, très faible, juste... juste pour... Puis une autre, une heure après... Une demi-heure plus tard j'ai sniffé deux rails... Je... J'ai continué toute la nuit, toute les demi-heures en moyenne, prisé ou injecté, par petite dose... Skipper... J'ai avancé sur tout mes projets, en une nuit j'ai fait plus que ce que je fais d'habitude en une semaine, j... Je fais ça proprement, j'ai toujours fait ça proprement, en réduisant les risques au minimum, je contrôle parfaitement les doses, je sais ce que je fais. Si j'arrive à modérer ma consommation, j...

Une nouvelle gifle violente lui remis les idées en place.

Non, il n'arrivait pas modérer sa consommation, même si pendant des années ils se l'était fait croire. Il le savait et Skipper le savait.

Il savait que Kowalski avait admis avoir commencé à consommer de la cocaïne quand il était encore étudiant et civil, d'abord juste pour voir, puis occasionnellement, pas pour s'amuser, non, il avait insisté sur ce point, mais pour travailler, quand il était sur un gros projet, pour lutter contre la fatigue, pour augmenter ses capacités - ou s'en donner l'illusion.

Entrer dans l'armée lui avait donné plus de travail, plus de fatigue - plus de cocaïne, à dose croissante, jusqu'à ce qu'il en consomme chaque jour, fébrilement, dès son réveil, après un sommeil pâteux qu'il ne pouvait plus trouver qu'avec des somnifères, parfois chaque heure, chaque demi-heure, dès que la dysphorie commençait à se faire sentir, modulant savamment les effets avec d'autres psychotropes, il la prisait ou se l'injectait, en fonction des effets recherchés, plus intense ou plus long, croyant contrôler les doses, la préparant toujours avec soin, avec le minimum d'impuretés, ses talents de chimistes mis au services de son addiction. Son addiction qu'il avait réussi à cacher, longtemps, parce qu'il était largement assez intelligent pour ça - qu'il avait réussi à cacher même à lui-même parce qu'il était bien trop fier pour admettre qu'il était simplement accro, comme ces junkies qui trainent dans la rue, ces crétins qui ne savent pas ce qu'ils font, pas mieux...

Ils ne se connaissaient pas encore à l'époque, mais Skipper l'avait lu dans son dossier. Il y avait lu aussi que, même après avoir été retrouvé inconscient sur le sol de son laboratoire, il avait nié, il avait refusé d'admettre sa dépendance, avait affirmé qu'il ne s'agissait que d'une expérience et que tout était parfaitement sous contrôle. Alors on lui avait imposé un sevrage et, roulé en boule sur un lit du service psychiatrique d'un hôpital militaire, à se gratter jusqu'au sang et à gémir qu'il était en train de devenir fou et qu'il fallait l'abattre, il avait compris, enfin.

Le dossier assurait ensuite qu'à partir de ce moment Kowalski avait fait preuve de repentir et de bonne volonté, que les psychologues qui l'avaient vu l'avaient trouvé, pour une fois, coopératif, profondément déprimé mais coopératif, disposé à admettre qu'il était malade et acceptant de se désintoxiquer, qu'il n'avait jamais rechuté depuis et que ce chapitre était clôt - nul doutes que s'il avait été moins bon, moins indispensable, il n'aurait pas fait l'objet d'une telle indulgence.

Ils en avaient parlé une fois, une seule, brièvement, le jour où il l'avait pris dans son équipe, puis, comme il était de ceux qui pensait que tout le monde avait le droit à l'erreur - parce qu'il en avait fait - il n'y avait plus jamais fait mention. Mais il ne l'avait pas oublié.

Il ne l'avait pas oublié et il y avait repensé, parfois, quand, devant le bureau de Julien encore maculé de poudre, il avait remarqué les doigts de Kowalski battre nerveusement l'air, dans son dos, sa mâchoire se serrer convulsivement. Il n'avait pas formulé d'observations, mais il s'était dit qu'il devrait faire attention. Il avait bien fait.

- C'est comment, une cure de désintoxication ? demanda doucement Skipper.

La lèvre inférieure de Kowalski trembla.

- C'est atroce...
- Alors pourquoi ?

Kowalski prit une profonde inspiration et se réfugia dans la science.

- La cocaïne agit entre autres sur le système hédonique du cerveau en inhibant la recapture de la dopamine au niveau des terminaisons pré-synaptiques d...

Il s'interrompit, conscient que ce n'était pas le sens de la question de Skipper et se sentant ridicule. Puis après un silence il souffla doucement :

- Je n'ai pas de mot pour décrire le plaisir que c'est, je d...

Il s'interrompit à nouveau, secoua la tête, leva les yeux vers Skipper et cracha presque avec colère :

- On parle de toxicomanie ! Je n'avais plus aucun contrôle sur moi-même ! Connaître les conséquences n'y change absolument rien ! Vous n'avez pas la moindre idée de ce que c'est !

La main de Rico se pressa sur son épaule. Pour autant qu'il comprenait, lui avait une idée de ce que c'était - ce que c'était que voir ses propres mains se mettre à trembler de manière incontrôlée pour peu qu'il ait une ou deux heures de retard dans la prise de ses comprimés.

Quant à Skipper, il ne dit rien mais pensa que, si, il avait eu une vague idée de ce que c'était, il n'y avait pas si longtemps. Une toute petite idée. Et peut-être que si elle n'était jamais devenue plus précise, c'était justement grâce à Kowalski. Parce qu'il l'avait fait à réagir à temps, parce que, un soir, en Afrique, il lui avait arraché des mains la bouteille de bourbon à laquelle il avait commencé à s'accrocher comme à une bouée de sauvetage après la mort de Lola et l'avait violemment jetée contre le mur avant de lui dire "La prochaine c'est dans votre gueule que je la brise. Sauf votre respect, mon commandant", le saluer et se retirer.
Sur le coup, il n'avait pas vraiment compris cette douleur dans son regard. Maintenant c'était plus clair.

- Je ne suis pas fier de toi, finit-il par assener après un silence pesant.
- Moi non plus, répondit sincèrement Kowalski.
- Voyons ce que j'ai... Désobéissance, usage de stupéfiant et corruption... Je suis censé faire quoi ?

Kowalski baissa à nouveau les yeux.

- Je... je tiens énormément à... cette mission et... à cette équipe... Je fais du bon travail, je sais que je vous suis utile...

Il aurait voulu supplier et promettre que ça n'arriverait plus jamais - mais il savait qu'il ne pouvait pas faire une telle promesse. Parce qu'il se l'était déjà faite plusieurs fois, à lui-même, et pourtant, sans jamais avoir totalement rechuté, c'était aujourd'hui la sixième fois depuis son sevrage qu'il reprenait de la cocaïne, la première fois en si grande quantité - et à chaque fois, oh, ça avait toujours était le même pied ! et la même honte déchirante une fois les effets retombés...

- … mais je comprendrais que vous ne vouliez pas vous encombrer d... d'un lieutenant cocaïnomane.

Skipper hocha la tête. Ses supérieurs comprendraient, tout le monde comprendrait.

- C'est la première fois depuis qu'on travaille ensemble ?
- La deuxième, corrigea timidement Kowalski.
- Ça s'est passé comment la première fois ?
- J'ai juste sniffé quelques rails, c'était de la très mauvaise qualité, je... je savais que je ne devais pas replonger et... je ne sais pas, j'ai réussi, je suppose. Un moment.
- Il t'en reste ? De la cocaïne, dans ton laboratoire, il t'en reste ?
- Oui...
- Quand je t'aurais vu la détruire sous mes yeux, je ferai comme si rien ne s'était passé. Je ne ferai pas de rapport. Mais j'oublierai pas pour autant.

Kowalski leva vers lui des yeux embués de larmes. Il avait la gorge trop serrée pour dire merci.

- Et je ne veux plus que ça se reproduise. Plus jamais.

Il secoua timidement le menton. Il ferait de son mieux.

- Et... si y a quoi que ce soit qu'on puisse faire pour t'aider...
- Ça, admit Kowalski d'une petite voix. Ce que vous venez de faire, là. Je crois que ça m'aide bien.

Skipper se leva, saisit une nouvelle fois le menton de Kowalski, et cette fois lui renversa la tête en arrière pour montrer son visage à Rico qui se tenait toujours derrière lui.

- Regarde bien, Rico. Regarde Kowalski. Regarde ses yeux. Si jamais un jour tu le revois avec des yeux comme ça, frappe-le. Si tu le vois s'approcher de quelque chose qui ressemble à de la cocaïne, frappe-le. Si tu le vois même juste regarder quelque chose qui ressemble à de la cocaïne, frappe-le.

Rico hocha la tête et, pour montrer qu'il avait bien compris, assena un petit coup de poing sur le haut du crâne de son lieutenant avec un joyeux "Bing !". Kowalski ne dit rien et s'abstint également de remarquer qu'il travaillait fréquemment avec des poudres qui ressemblait peut-être à de la cocaïne mais n'en étaient absolument pas et que pour lui éviter des baffes inutiles il fallait peut-être le préciser à Rico qui ne ferait pas lui-même la nuance, et que, par ailleurs, quand il avait parlé à Skipper de "ce qu'il venait de faire" il faisait plus référence à sa compréhension qu'à ses gifles. Il était bien trop reconnaissant envers l'indulgence de son supérieur pour chipoter sur les détails.

Skipper lui arracha quelques cheveux, comme promis, et les glissa dans un petit sac en plastique.

- Pour analyse. Si tu m'as menti...
- Je n'ai pas menti.
- J'espère pour toi.

Puis, il lui tendit la main pour l'aider à se relever.

- Bon. Maintenant on va dans ton labo et tu nous sors tout ce qu'y te reste. Je veux te voir la détruire toi-même. Après tu mangeras un morceau et iras dormir quelques heures. Tu peux prendre quelques cachets à Rico si tu as besoin d'antidépresseurs ou je sais pas quoi pour accuser le coup, mais vas-y mollo... Si ce soir ça va pas mieux, je te chanterai du Johnny Cash, il paraît que Hurt et I walk the line donnent des bons résultats sur les toxicos - à moins que ce soit juste les alcoolos, je sais plus... (1)

Kowalski sourit tristement et prit sa main. Quelle était la probabilité pour qu'il ait vraiment rechuté si Skipper ne l'avait pas remarqué aujourd'hui ? Combien d'officiers auraient réagi comme lui ?

Skipper n'était peut-être pas facile à vivre, mais il venait de lui prouver encore une fois qu'il était le meilleur chef d'équipe qu'il ait jamais connu.

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(1) : True story. J'ai lu ça dans un roman policier. *hoche la tête d'un air très sérieux* (bon, d'accord, juste Hurt, mais I Walk the Line c'était pour faire une référence débile à l'épisode Brain Drain - et puis parce que je l'aime bien aussi... et parce que ça me fait couiner d'imaginer Skipper chanter du Johnny Cash, voilà)

Donc notes que j'ai pas mises au début parce qu'elles servent à rien:

1/ Je dédicace symboliquement cette fic à ma mère. Je dis symboliquement parce que non, je ne vais pas lui envoyer et même si je le faisais je ne pense pas qu'elle la lierai :P

Mais je voulais simplement souligner que, sans elle, toute notre fratrie ne serait pas aussi obsédée par la toxicomanie. Car ma mère travaille dans un service d'addictologie et... vous vous rappelez l'heure de sensibilisation "la drogue c'est mal" qu'on avait une fois par an avec l'infirmière scolaire ? BEN NOUS QUAND ELLE ÉTAIT EN FORME ON Y AVAIT DROIT TOUT LES JOURS ! *inspire**expire* En plus... en plus elle m'a montré Trainspotting quand j'avais quoi ? 11 ans ? Ça m'a traumatisé, j'ai fait des cauchemars pendant une semaine, je voyais le bébé qui marchait au plafond comme pendant la scène du sevrage d'Ewan McGregor (qui soit dit en passant est plus qu'excellent dans ce film...) Et quand, plus tard, j'en ai reparlé avec elle et je lui ai demandé ce qui lui avait pris de me faire regarder ce film si jeune elle m'a dis : "Ah, mais je savais que ça allait te choquer, c'était fait exprès, pour être sûre que tu te drogues pas =D". Et c'est ainsi que ma mère à fait de moi une psychopathe...

Tout ça pour dire que dès que j'écris sur des addictions je pense à ma mère...

2/ Je vais arrêter d'accuser ma mère et affirmer avec un air très sérieux que je ne sors pas cette idée de nulle part et que je me base sur un épisode de la série : Brain Drain. Quel est le rapport me diriez vous ? Le principe : "My brain must be better !", l'obsession de Kowalski pour la performance intellectuelle et sa douloureuse difficulté à admettre ses limites. On peut tout à fait contester ce que j'en ai fait, mais je maintiendrai que le principe de base est canon : Kowalski est prêt à mettre sa santé en danger juste pour avoir l'impression d'être plus intelligent.

(et pour me prouver que j'ai raison j'ai essayé de faire des petites références à l'épisode en question dans le texte, je me demande si vous en avez vu quelques unes...)

(et est-ce que je pensais aussi un peu à Sherlock Holmes ? oui, bien sûr...)

3/ Je ne sais pas combien de temps dure la mydriase... mais on va dire qu'elle dure jusqu'à la fin de la fic, hein...

(mais sinon c'est documenté. Si. J'insiste. Je me documente bien plus pour mes fics que pour mes cours XD)

4/ Ultime précision inutile, mais j'précise au cas où : le message de cette fic n'est pas "Tapez sur les toxicos, ça leur fait du bien", ça c'est juste la technique manchot, dans la vraie vie on préférera les méthodes moins violentes... Si jamais vous voulez vraiment trouver un message profond et philosophique dans cette fic, je sais pas moi, gardez plutôt "N'importe qui est susceptible de sombrer dans la dépendance, indifféremment de son intelligence, sa classe sociale, son niveau d'éducation, etc."

Voilà, maman, j'ai fait de la sensibilisation, j'espère que tu es fière de moi - non, je ne lui enverrai pas, je n'envoie pas mes fics à ma mère XD

Il faut que j'arrête de parler toute seule, vraiment...

Tenez, une illustration de la fic pour vous récompenser d'avoir lu jusqu'au bout.

Et sinon, la drogue c'est mal.
Ceci était un message de l'INPES.

fandom: penguins of madagascar, formidable famille !, blabla, -écriture

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