AAAAAAAaaaaaaaaah !! (surprise, effarement)
Oh ! Joie ! Oh ! Merveille ! Oh ! Félicité de toutes les félicités ! (bonheur des plus pénétrants)
Regardez, que dis-je, admirez, idolâtrez, ce que j'ai trouvé !
une farce héroïque en un acte, avec des références à Molières, à Cyrano, etc, et tout en alexandrins s'il vous plaît ! Et passé l'émerveillement et l'enthousiasme, je me dis : pourquoi diable ne l'ai-je pas connu plus tôt ? Quoi ? Personne ne me l'avais dit !
Ah, quelle merveille...
Pour commencer, le récit de la toute première rencontre entre nos deux héros... (au début il n'était pas vraiment copains, vous savez... Forcément, un français et un espagnol dans les flandres... Vous avez lu Cyrano de Bergerac, hein...)
Tout d'abbord la version d'Armand...
"Un mousquetaire,portant le drapeau espagnol.
Et ça, là, j'en fais quoi ?
Léandre,gaiement.
Mets-le sur ce tonneau !
Un deuxième mousquetaire
Racontez-nous comment vous prîtes ce drapeau !
Léandre
Quand Armand aperçut, en haut d'une éminence,
L'étendard qui clamait l'ibérique arrogance,
II quitta la mêlée et chargea tout de go !
C'est alors que surgit un terrible hidalgo…
Armand
Quoi que fort jeune encore il avait le poil gris
Et découvrait les crocs sous un cruel souris.
Avec un œil si noir qu'on l'eût dit prêt à mordre
Et le fil de l'épée impossible à retordre,
Cet hidalgo sentait, coq à l'ergot têtu,
L'oiseau de basse cour, mais de haute vertu.
Au bout d'un bras noueux sa sifflante rapière
Décrivait de grands arcs à la courbe meurtrière.
L'acier de nos estocs s'abattait sans trancher :
Quand je trompais sa garde, il manquait m'embrocher,
Des bottes qu'il portait je savais les parades
Et nos fers s'essoufflaient en de vaines tocades.
Une estafette entre, en courant. Il porte un petit cor en sautoir et tient à la main un rouleau de papier entouré d'un ruban bleu.
Léandre
Ce combat de Titans faisait trembler les cieux !
L'estafette s'arrête pour écouter le récit.
Armand
II durerait encor sans un boulet heureux
Qui venant s'écraser au sommet de la butte
Dans un fracas d'enfer interrompit la lutte.
L'explosion fit voler à cent pieds de hauteur
L'hidalgo, l'étendard et votre serviteur.
Devant la gravité de cet impondérable,
Je songeai par bonheur aux graines de l'érable :
Saisissant le drapeau par sa hampe en bois d'if,
J'imprimai de la paume un élan rotatif
Et me reçus sans heurt, virevoltante plume,
Tandis que l'Espagnol chutait comme une enclume.
Premier mousquetaire
Mille Dious ! Quel récit !
L'estafette
Moi, je le trouve abscons !
Premier mousquetaire
II nous paraît crédible, à nous autres Gascons !"
Puis, un peu plus sobre, celle de Lope (dans la scène Armand est caché dans un poulailer et espionne les espagnols - ce n'était pas son intention première, son intention première était de manger les poules...)
"Don Lope
J'avais pour adversaire un Français roux de peau.
Sa rapière était bonne et le combat fut beau.
J'aurais pu, j'aurais dû, l'étendre à la prémisse…
Armand
Encore eût-il fallu que je vous le permisse !
Don Lope
De ce joli duel. Mais pour un peu tâter
De son savoir martial, d'abord, sans me hâter,
J'aiguillonnais son buffle avec ma banderille.
Quand j'allais mettre à mort…
Armand
Tu fanfaronnes, drille !
Don Lope
Ce brave gentilhomme…
Armand
Ah ! Voilà qui est mieux.
Don Lope
Mon bras fut arrêté par un boulet fâcheux
Qui soufflant entre nous un écran de fumée
Permit à ce coquin de rallier son armée
Le drapeau sous le bras. J'enrage de ce tour !
Mais, por vida del rey ! je prendrai chaque jour
Une stère, un boisseau, des forêts de bannières !
Dussé-je pour cela peupler vingt cimetières !
Armand
Cet Espagnol me plaît ; il tient de Don Quichotte !
Don Lope
Avez-vous entendu ?
L'Ordonnance
Quoi donc ?
Don Lope, montrant le poulailler.
Là-bas !
Armand, contrefaisant la poule.
Cott ! cott !"
Juste un passage, comme ça, que j'avais bien aimé XD
"Notre chirurgien, ce matin, c'est horrible,
En amputant un pied se scia les deux bras !"
Armand se fait passer pour un médecin auprès des espagnols...
"Don Lope, à part.
J'arracherai son loup ! Je le démasquerai !
Armand, à part.
Il est plus fin renard que je ne le pensai."
Et le debut de leur longue amitié... (attention, on va dire spoil de la pièce, je vous conseille vraiment de la lire en entier avant de kyater avec moi sur mes bouts préférés - si vous le voulez bien ^^)
"Armand
Fort bien. Je mourrai donc, puisqu'il faut que je meure,
Cœur léger, tête haute et conscience en repos ;
Car la main qui me frappe est celle d'un héros.
Faites donc sans tarder, s'il vous plaît, votre office.
Don Lope hésite.
Allons ! frappez, Monsieur, et que l'on en finisse !
Don Lope, remettant l'épée au fourreau.
Je vous laisse la vie.
Armand
Ah çà ! en quel honneur ?
Don Lope
Mais… le vôtre ! Et le mien. Car j'ai quelque pudeur
À charger par surprise une place endormie.
Portez-vous au devant de la troupe ennemie,
Dites-lui que j'arrive et faites-la s'armer.
Armand
Avez-vous pour cela tant besoin d'un coursier ?
Pourquoi m'épargnez-vous ?
Don Lope
Parce que… Bah ! puis… Peste !
C'est ainsi ; et c'est tout. Pour la beauté du geste.
Je peux changer d'avis… vous devriez décamper !
Armand
Vos airs de Rodomont ne sauraient me tromper :
Vous vous faites, Monsieur, plus méchant que vous n'êtes !
Don Lope
Je suis bien plus cruel que la pire des bêtes !
Armand
Pourtant, je vois pointer sous le buffle et les crocs…
Don Lope
Quoi ?
Armand
Votre humanité.
Don Lope, bougon.
Je ne vous hais point trop…
Ça vous va ?
Armand, enthousiaste.
Dans mes bras, épouvantable reître !
Faisant un coup d'Essais avec vos coups de maître,
En gagnant un duel, vous gagnez un ami !"
Bon, mais c'est pas fini, après y a encore des aventures... ^^
Y faut la lire ! Allez la lire !
Pour finir, j'ajouterai juste:
"Don Lope
Ha ! Ha ! Maudit Gascon !
Armand
Ha ! Ha ! Chien d'Andalou ! "
Oh, sinon, vous avez remarqué ? J'ai enfin réussi a avoir le format rich text, ah ah, finit de m'embêter avec les bornes !!