Artiste :
little_meenoo Titre de l'oeuvre : Sur les moyens créatifs de ne pas payer pour un repas
Fandom : Samurai Champloo
Rating : PG
Genre : Humour
Nombre de mots : ~800
Disclaimer : Shinichiro Watanabe
Une commande de :
drakys, sur le prompt : Le trio - Sur les moyens créatifs de ne pas payer pour un repas.
Les principaux soucis des voyageurs sont en général de parvenir à destination et de réussir à se nourrir tout au long du trajet.
Dans le cas de Fuu, Jin et Mugen, rien de tout cela n’était gagné d’avance. Ils semblaient errer au hasard sur la carte, y décrivant parfois d’étranges loopings et autres détours inexplicables : était-ce dû à un sens de l’orientation plus que déplorable ou tout simplement au fait qu’un samouraï sentant le tournesol était difficilement localisable? Fuu préférait ne pas trop se pencher sur la question.
Quant aux repas, il n’était pas simple de se faire admettre dans un restaurant quand on n’avait presque pas un sou en poche...
Avant qu’ils se rencontrent, chacun de nos trois compagnons avait pourtant développé sa technique infaillible pour réussir à grappiller à coup sûr quelques miettes à droite ou à gauche.
Fuu entrait dans l’établissement de son choix, plaquait une adorable petite moue sur son visage, et, des larmes au coin des yeux, elle inventait des histoires aussi tragiques qu’abracadabrantes, expliquant pourquoi elle n’avait pas pu manger depuis des jours. Parfois, elle laissait Momo-san s’échapper d’un des pans de son kimono pour ajouter une couche de mignonitude à la scène.
En général, la serveuse ou l’un des clients finissait par craquer, que ce soit, comme le pensait Fuu, parce qu’ils étaient incapables de résister à son charme, ou, plus simplement, parce qu’ils avaient envie de terminer leur repas dans le silence.
Ils regrettaient rapidement leur geste en découvrant quelles quantités la jeune fille était capable d’ingurgiter. Mais à ce moment là, il était trop tard pour revenir en arrière. Fuu se confondait en remerciements et repartait, le ventre bien rond et un sourire ravi au coin des lèvres.
Mugen de son côté, se contentait d’entrer dans un restaurant comme s’il était le maître des lieux, commandant les plats les plus onéreux sans hésiter le moins du monde. Il ne lésinait ni sur la quantité de nourriture, ni sur le saké qu’il semblait absorber par litres. Il accueillait les courbettes des serveurs comme si elles étaient son dû.
Et, dès que l’addition approchait, il prenait ses jambes à son cou. A sa place ne restaient qu’un nuage de fumé, une énorme pile de restes et un restaurateur éberlué, à qui il fallait toujours quelques longues secondes pour réaliser ce qui venait de se passer.
Le temps que sa surprise se mue en colère, Mugen était déjà loin. Il avait une longue pratique et et semait rapidement ses poursuivants en zigzaguant dans les ruelles à toute vitesse.
Enfin, Jin se servait éhontément du charme qu’il exerçait sur les femmes pour manger à l’oeil.
Lorsqu’elle l’avait rencontré, Fuu avait elle aussi cru qu’il s’agissait de quelqu’un d’honnête et droit (et - d’un tout petit peu - séduisant). Mais elle avait rapidement compris qu’il ne valait pas toujours mieux que son rustre de compagnon.
Jin supportait stoïquement les assauts de ses groupies, se faisant un devoir de goûter à tous les plats qu’on lui proposait. Dès que l’attention se relâchait un peu, il en profitait pour filer à l’anglaise, laissant derrière lui une quantité invraisemblable de cœurs brisés.
Cependant, depuis qu’ils avaient commencé à voyager ensemble, les membres de notre trio pu découvrir les terribles failles de leurs techniques.
Difficile, en effet, d’apitoyer qui que ce soit quand on était escorté d’un garde du corps qui tenait plus la bête sauvage que de l’être humain et d’un autre qui était aussi causant qu’un morceau de bois mort.
Compliqué de prendre la fuite quand on était flanqué de deux sombres crétins qui se contentaient de vous regarder filer à toutes jambes avec des yeux de merlans frits au lieu de suivre votre brillant exemple. Non, ces attardés se faisaient invariablement mettre le grappin dessus avant d’avoir pu comprendre ce qui se passait.
Et impossible pour Jin d’attirer la moindre jeune fille. Celles-ci se trouvaient soudain beaucoup trop occupées à jalouser Fuu et à se tenir aussi éloignées que possible des mains baladeuses de ce rustre lubrique de Mugen.
Si notre trio avait eu assez de neurones pour songer à s’en servir, ils auraient peut-être compris l’utilité de s’unir pour monter un plan démoniaque leur permettant à coup sûr de s’assurer des repas gratuits.
Malheureusement, ça n’était pas le cas... Dès qu’il s’agissait de nourriture, pas question entre eux d’accord ou de partage. Le gouffre sans fond leur servant d’estomac semblait prendre contrôle de leurs esprits. Premier arrivé, premier servi, telle était la règle.
Et finalement, quand Fuu, Jin et Mugen parvenaient à ne pas payer un repas, c’était tout simplement parce que celui-ci n’avait jamais eu lieu. Leurs estomacs grognaient à l’unisson.