Titre : Une soirée apocalyptique
Auteur : ???
Prompt n°123 : Elle chantait sous sa douche, se déhanchant sous le jet, éclaboussant toute la cabine, inconsciente du regard amusé de son homme qui l’observait à travers le verre embué. A pas de loup, il s’approcha pour la rejoindre.
Personnages : George Weasley, Angelina Johnson.
Catégorie : Echange
Rating : G
Une soirée apocalyptique
Des larmes de rages aux yeux, Angelina regardait son salon inondé. Serrant un peu plus sa serviette de bain contre elle, elle recula d’un pas pour laisser passer les mages-pompiers qu’elle avait bien été obligée d’appeler. Assis sur le canapé, George terminait de se faire ausculter par un des sorciers d’intervention. Il poussait toutes sortes de gémissements, mais Angelina savait parfaitement qu’il feignait. Sa blessure n’était pas si douloureuse que cela. Mais il voulait absolument qu’elle se sente coupable de ce qui était arrivé…
Pourtant lui aussi avait sa part de responsabilité. La jeune femme soupira.
Et dire qu’au départ, tout avait commencé par une simple maladresse…
Lorsqu’Angelina était rentrée chez elle après sa très longue et très dure journée, elle n’avait aspiré qu’à une chose : se détendre. En entrant dans l’appartement qu’elle partageait depuis quelques semaines avec George, elle n’avait pas été surprise de le retrouver vide. C’était la période des inventaires, et il n’était pas rare que le jeune homme reste jusqu’à tard aux Sorciers Facétieux. Elle avait seulement marmonné un peu contre l’emploi du temps surchargé de son petit ami, juste pour la forme…
Après s’être débarrassée de ses affaires, Angelina s’était dirigée vers la salle de bain, bien décidée à se reposer après son harassante journée. Elle s’était glissée dans la cabine et avait laissée l’eau très chaude, presque brûlante, couler sur sa peau. Elle avait fermé les yeux et s’était mise à sourire. Elle aimait tant cela, c’était son petit plaisir quotidien.
Elle chantait sous sa douche, se déhanchant sous le jet, éclaboussant toute la cabine. Elle s’amusait bien et ne s’était pas rendue compte que George était rentré. Attiré par sa voix, il était venu la rejoindre dans la salle de bain et Angelina n’avait à aucun moment pris conscience du regard amusé de son homme qui l’observait à travers le verre embué. A pas de loup, il s’était approché pour la rejoindre, ne doutant pas un instant qu’il allait lui faire une agréable surprise.
Il s’était déshabillé en chemin, le plus discrètement possible et avait ouvert la cabine avec brusquerie pour la surprendre. Il allait poser ses mains sur ses hanches fermes et l’attirer à lui quand la jeune femme, très surprise par son geste… lui avait abattu avec force le pommeau de la douche sur le nez.
George avait poussé un hurlement de douleur, plaquant ses deux mains sur son nez dont un filet de sang s’écoulait. Trempé par l’eau de la douche, il avait glissé en voulant reculer d’un pas et c’est ainsi qu’il s’était retrouvé, les fesses sur le carrelage, pestant comme un beau diable, les mains toujours plaquées sur son visage.
- « Par Merlin, George ! » s’était exclamée Angelina en éteignant l’eau le plus vite possible pour ne pas inonder d’avantage leur salle de bain « Ca va ? »
- « A ton avis ? » avait-il grincé, de mauvaise humeur.
- « Je suis désolée ! » avait-elle dit en attrapant rapidement une serviette de bain dans laquelle elle s’était enroulée avant de se précipiter près de lui « Mais qu’est-ce qui t’a pris ? »
- « Je voulais te faire une surprise ! »
- « Tu as surtout réussi à me faire peur ! »
- « Ça, j’avais remarqué ! Quelle force ! »
- « Pardon… » avait soufflé Angelina « Et maintenant, enlève tes mains que je puisse voir les dégâts… »
- « Tu ne crois pas que tu en as suffisamment fait comme ça ! » avait rétorqué George en serrant davantage ses doigts sur sa blessure.
- « Oh je t’en prie ! Ne fais pas l’enfant ! » avait-elle grondé en lui ôtant elle-même les mains du visage.
Elle avait observé un moment la blessure d’un air grave. Ce n’était rien de bien méchant, mais il devait tout de même souffrir un peu. Elle avait eu tellement peur qu’elle n’avait pas du tout maîtrisé sa force. Elle s’était tout de même mise à sourire. Cela prendrait un rien de temps à se soigner.
- « Oh ça va… Ce n’est pas très grave ! » lui avait-elle déclaré en se relevant.
- « Pas très grave ?! » s’était indigné le jeune homme « Ça fait un mal de chien ! »
- « Tu es douillet ! Un simple sort de guérison et on ne verra plus rien ! »
- « Il est hors de question que tu me lances un sort en plus ! »
Mais Angelina ne l’entendait pas de cette oreille. Ignorant ses bougonnements, elle s’était rendue dans l’entrée afin de récupérer rapidement sa baguette et était venue le rejoindre. En la voyant entrer, la baguette à la main, George s’était précipitamment relevé et avait reculé aussi loin que le mur le permettait. Nu, les mains plaquées sur son nez qui saignait toujours, il avait l’air ridicule, mais la jeune femme était parvenue à contenir son fou rire.
- « J’ai dit non ! » avait simplement signalé George.
- « Fais moi confiance un peu ! » l’avait-elle grondé « Tu préfères peut-être aller à Ste Mangouste ? Et que je fasse prévenir ta mère… ? Tu leur expliqueras comment tu t’es fait ça… »
George lui avait alors lancé un regard furieux.
- « Lance ce sort ! » avait-il fini par accepter.
Satisfaite, Angelina lui avait alors lancé un parfait Espikey qui aurait dû parfaitement le guérir et clore l’incident… si la baguette qu’elle avait utilisée s’était révélée être réellement la sienne. Au lieu de cela, elle avait entre les mains la toute nouvelle génération des baguettes farceuses et une fois que l’épais brouillard orange qui était apparu dans la pièce se fut dissipé, elle avait enfin compris l’étendue des dégâts.
Non seulement le nez de George coulait toujours et même de plus en plus, mais il avait également désormais le visage recouvert de petits tentacules violacés.
Devant ce spectacle, Angelina avait poussé un cri d’horreur. Affolé, George s’était précipité vers le miroir avant de se tourner vivement vers elle.
- « Qu’est-ce que tu as fait ?! » avait-il hurlé.
- « Moi rien ! Mais si tu ne laissais pas traîner tes baguettes partout ! » lui avait-elle opposé.
- « Il faut absolument réparer ça ! »
- « Ce n’est pas moi l’inventeur de ces machins ! » lui avait-elle rappelé « Dis moi comment on fait ? »
- « Il me faut une vraie baguette ! »
Angelina, en soupirant était donc retournée dans le salon et avait alors compris pourquoi elle avait confondu les baguettes. En rentrant, comme il le faisait toujours, George avait négligemment posé son chargement sur le canapé… où se trouvaient ses affaires à elle. Sa vraie baguette se trouvait donc perdue sous un amas de fausses baguettes totalement inutiles pour la circonstance. Elle était donc de très mauvaise humeur quand elle était revenue vers lui.
- « Il va falloir la tienne ! » avait-elle lancé.
- « Impossible, je l’ai laissée au magasin ! »
- « Il va falloir aller la chercher, la mienne est perdue au milieu de tes saletés, il va falloir un temps fou pour la retrouver ! »
- « Mais non ! » avait répondit George avec humeur.
Il avait alors voulu aller la retrouver par lui-même mais à peine avait-il fait un pas qu’il avait une nouvelle fois glissé sur le carrelage mouillé et avait manqué de chuter. Pour se rattraper, il avait agrippé une canalisation…qui avait cédé sous son poids.
Un jet d’eau glacée avait frappé Angelina de plein fouet et elle s’était mise à hurler. George avait été le premier à réagir en tentant tant bien que mal de reboucher le trou avec ses mains. Mais plus il tentait, plus les petits jets aspergeaient tout autour d’eux.
- « Qu’est-ce que tu attends pour lancer un sort ? » lui avait-il hurlé.
- « Avec quelle baguette ?! » lui avait-elle demandé avec colère.
Et pendant de longues secondes, tous deux se regardèrent d’un air mauvais. Chacun cherchant comment faire porter à l’autre la plus grosse part de responsabilité dans cette affaire. Lorsqu’il avait enfin réalisé que ce qu’il faisait ne servait rien, George avait cessé de vouloir sauver la salle de bain de l’inondation. En faisant attention à ne pas glisser une nouvelle fois, il était passé devant Angelina, avait récupéré sur le sol inondé son caleçon entièrement trempé et l’avait passé tant bien que mal.
- « Viens ! » avait-il lancé à Angelina.
Tous les deux avaient alors rejoint le salon et avec stupeur, la jeune femme l’avait vu se ruer sur le canapé.
- « Mais qu’est-ce que tu fais ? »
- « Je cherche ta baguette ! »
- « On ferait mieux d’appeler les mages pompiers ! »
- « Mais non ! » avait déclaré George en testant une baguette. « On s’en sortira très bien nous même ! »
Il avait ensuite jeté sur le sol le bouquet d’hortensia qu’il venait de faire apparaître. Angelina avait résisté un peu avant d’aller l’aider. George avait déjà répandu sur le sol de fausses plumes de perroquet, des souris en caoutchouc, une réplique miniature en carton de Poudlard et toutes les baguettes qu’il avait déjà testées.
Lorsque l’eau avait lentement atteint le couloir puis le salon, Angelina avait cessé de vouloir le croire quand il disait que la situation était sous contrôle et malgré ses cris de reproches « Les gryffondors peuvent se débrouiller seuls ! » elle avait utilisé la cheminée pour appeler du secours.
Oui, c’était ainsi que les choses s’étaient passées. Ainsi et pas autrement. Et Angelina était tout à fait prête à le raconter autant de fois que cela serait nécessaire. Elle voyait parfaitement que les mages pompiers ne croyaient pas un seul instant à l’attaque surprises de lutins de Cornouailles que George essayait de leur faire gober…
Lorsqu’un canard en plastique que son petit ami avait fait apparaître heurta sa jambe, la jeune femme baissa les yeux au sol. Dans les quelques centimètres d’eau qui recouvraient son parquet, il lui faudrait encore retrouver laquelle des baguettes jonchées sur le sol étaient la sienne.
Angelina soupira. Sa mère et Molly avaient mille fois eu raison de la mettre en garde sur le fait de fréquenter George : sa vie ne serait jamais de tout repos…
Et dire qu’elle avait seulement voulu se détendre un peu…