Parfum en musique. Croisade Albus Dumbledore (1/5)

May 16, 2008 17:39



Disclaimer : Le monde de Harry Potter appartient à JK Rowling.

Genre : Croisade (1/5) « Ta peau contre la mienne »

Personnages : Albus Dumbledore/Gellert Grindelwald, Celestina Warbeck

Rating : R.

Pairing : Albus/Gellert (Et en plus c’est canon…)

Nombre de mots : 1000.

Notes de l'auteur: voilà le premier épisode de ma seconde croisade. Bonne lecture. Pas réussi à faire du NC-17, ce sera pour le prochain chapitre.

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Pour les jeunes gens modernes et les jeunes filles du même chaudron, Celestina Warbeck était ringarde. Les ritournelles gluantes et sucrées de l’ancienne gloire de la musique sorcière ne faisaient vraiment pas le poids face aux nouvelles étoiles hurlantes. Celestina c’était pour les vieux. Alors aucun de ces jeunes branchés n’aurait été surpris de savoir que parmi ses fans se trouvaient Albus Dumbledore. C’était de son âge après tout. En réalité, Albus n’aimait pas du tout Celestina. Elle lui cassait les oreilles. De plus elle avait été une de ses premières élèves et elle lui avait laissé un souvenir déplorable. A désespérer le corps enseignant. Merlin soit béni, sa carrière la tenait éloignée de toute forme de magie plus ou moins nuisible. Non, Albus n’aimait pas Celestina mais il aimait une des chansons de Celestina. Une des premières, une des moins connues. C’était bien avant son immense succès chaudronifère.

Sur son gramophone, tournait souvent cette ancienne ritournelle. Une ritournelle des années quarante. Elle parlait de souvenirs douloureux, d’anciennes amours et de la douceur de la peau du bien aimé. Le refrain se terminait toujours par ces simples mots « Et le souvenir brûlant de ta peau contre la mienne »

C’était toujours à ce moment là qu’il fermait les yeux en laissant échapper un profond soupir. A chaque fois les mots le touchaient en plein ventre, en plein cœur. Au début il avait tenté de bannir jusqu’à son souvenir. Ne plus se rappeler. Jamais. Se rappeler de Lui c’était aussi se rappeler d’Elle. De ses cheveux en rideau sur son petit visage toujours approximativement propre. De ses colères, de sa folie mais surtout de son impuissance et de son crime. De sa lâcheté, de son refus de savoir.

Quand le démon aux yeux d’ange était entré dans sa petite vie triste et lamentable, il avait tout oublié. Tout. Absolument. Ses projets, ses rêves de voyage et de découvertes, ses ambitions et surtout sa famille. Ce qu’il en restait. Le temps d’un été, il n’avait vécu que pour cette peau, ce corps, ce cœur et ce sourire. Il avait bâti un rêve noir contre cette peau lumineuse. Ils avaient imaginé la puissance, la domination. Un monde à la mesure d’eux-mêmes. De leur orgueil, de leur folie…. De leur amour, aussi. Parce que c’était bien de l’amour. Pas dans sa version lumineuse. C’était violent, brutal et animal. C’était exigeant et exclusif. C’était Eux, tout simplement. Assez fous et mégalomanes pour vouloir rebâtir un monde pour le meilleur. Assez dangereux pour se prendre pour des dieux. Assez amoureux pour vouloir le partager. Assez jaloux pour exclure le reste de l’humanité. Ils seraient princes, ils règneraient et les autres, tous les autres devraient plier l’échine devant leur puissance.

Des divinités impériales et impérieuses, ils avaient tout ; la jeunesse, la fougue, la violence, l’orgueil et l’impudeur. Et l’ambition, celle qui fait défier les lois des hommes et des dieux. Celle qui met l’impossible à porter des doigts. De leurs doigts enlacés.

Quand résonnait la voix un aigrelette de Celestina, les murs de la pièce où il se trouvait se dissolvaient lentement pour être remplacés par ceux de sa chambre d’adolescent. Dans cette chambre close, la fenêtre entrouverte sur la nuit chaude. Aussi chaude que la peau de Gellert. Moite, chaude, luisante de sueur et tellement douce. Il se souvenait de la sensation sous ses doigts, lui qui n’avait pas connu grand-chose avant. Quelques tripotages honteux dans les recoins sombres de l’école, quelques baisers volés. Pas grand-chose, presque rien.

Rien jusqu’à Lui et rien depuis Lui.

La peau de Gellert sous ses mains avides et ses lèvres roses qu’il aimait mordre jusqu’au sang quand le plaisir se faisait trop violent. Sa bouche et ses mains l’avaient apprise dans ses moindres détails.  Presqu’un siècle plus tard, il aurait pu encore la cartographier à main levée. Il en avait appris chaque recoin, ses monts et ses vallées. Le ventre plat descendant vers la toison dorée qui ornait de boucles épaisses le bas ventre de son sorcier saxon, les cuisses fortes et velues d’or foncé, les mollets galbés. Ces longues jambes qu’il sentait encore se refermer autour de sa taille alors qu’il se perdait dans le corps de l’autre. Les bras musclés se terminant par des mains incroyablement fines, presque féminines. Les boucles blondes que toute la sueur de leurs ébats n’arrivait pas à noircir. Les yeux de faïence et la bouche affamée. Il se rappelait tellement la sensation des lèvres de Gellert sur son corps tremblant. Les baisers, les morsures. Cette faim vorace entourant son sexe dur et impatient. Leurs corps se frottant, s’imbriquant. L’un contre l’autre, l’un avec l’autre, l’un dans l’autre.

Ce corps tant chéri, cette peau tant caressée, à en avoir les mains douloureuses.  Cette peau habillée d’une eau de toilette citronnée. Une odeur de dandy, un peu sucrée et surtout entêtante. Citron, cédrat, mousse et bois de cèdre. Un mélange détonnant et addictif. Il en avait toujours un flacon dans ses tiroirs mais l’odeur n’était jamais la même. Il manquait l’ingrédient principal, la peau de Gellert.

Comme toujours quand il s’octroyait ce petit moment de rêve impudique, il n’avait pas entendu la fin de la chanson, le diamant du gramophone heurtait un sillon muet, tout au bout du disque. Le monde tournait à nouveau et le respecté directeur de Poudlard pouvait se plonger dans la gestion de sa chère école, oubliant le léger parfum flottant dans la pièce, celui d’un flacon renversé sur le buvard de son bureau. Dans la grande pièce silencieuse, exception faite des trilles d’un phénix.

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