Raison ou sentiment

Feb 11, 2008 22:55


Titre : Raison ou sentiment
Auteur : Lady Cecilia Cornwell
Personnage : Cygnus Black, Andromeda
Catégorie : Croisade "Cygnus Black, la faiblesse qui me perdra"
Rating : K
Disclaimer : tous les personnages appartiennent à J.K.Rowling ; le titre fait référence au magnifique livre de Jane Austen "Raison et sentiment" ; il a été adapté par Ang Lee et c'est un vrai délice (en plus, il y a plein d'acteurs britanniques qui jouent dans "Harry Potter" ! Le grandiose Alan Rickman, pour ne citer que lui ... Les Britanniques sont vraiment très forts pour ce qui est du cinéma !)
Notes de l’auteur : 894 mots : un net progrès n'est-ce pas ? 
Un immense merci à tous ceux qui m'ont lu, en particulier Lulucyfair (voici une réponse, partielle, à ta question ...)
Bonne lecture !!!

Trois petits coups frappés doucement mais fermement sur le bois de la porte de son bureau.
Trois coups ; comme au théâtre. Mais le drame qui va se nouer, la tragédie qui va se jouer, là, sous ses yeux, c’est le sien. A lui. A elle. A eux.
« Entrez. »
La porte s’ouvre pour la laisser passer dans un bruissement de robe. 
Elle entre mais ne s’avance pas et reste, droite, calme, confiante, sur le seuil, refermant doucement la porte dans son dos. Les voilà seuls tous les deux. Elle hésite. Il attend. Il ne l’aidera pas à se jeter à l’eau.
D’abord parce qu’elle n’a plus besoin de lui. Ensuite parce qu’il n’est pas pressé de devoir affronter ce moment tant redouté. Enfin parce qu’il ne sait toujours pas exactement quelles tournures vont prendre les évènements et qu’il veut encore, oh ne serait-ce que pour quelques minutes seulement, qu’elle soit sa petite fille.
Elle fait quelques pas. Lève vers lui ses beaux yeux verts ; verts comme les siens. Puis d’une voix douce mais nette.
« Papa, si tu as un moment, je voudrais te parler de quelque chose d’important s’il-te-plaît. »
Toujours cette politesse et cette attention. Elle doit tenir ça de sa mère. Lui est beaucoup plus, comment dire, direct et franc ; il n’aime pas s’embarrasser de fioritures ; mais dans la bouche de sa cadette, toutes ces formules qu’il trouve si platement conventionnelles chez les autres, prennent les reflets chatoyants de la tendresse et de l’amour filial.
« Je t’écoute. »
C’est encore ce qu’il a de mieux à faire.
En réalité, c’est tout ce qu’il lui reste à faire.
Elle ne vient pas lui demander sa permission. S’il la lui donne, tant mieux ; s’il la lui refuse, tant pis, elle s’en passera ... Elle vient juste lui dire. Pour mettre un terme aux rumeurs qui vont bon train. Pour lui témoigner encore une fois sa franchise, son honnêteté et son amour. Pour que ce soit elle qui lui apprenne et non les bruits de couloir du ministère ou quelques langues de vipère mal intentionnées.
« Je suis amoureuse. »
Il le sait. Il sait tout.
Et ça lui fait tellement mal que les mots sont impuissants.
Il arrive toujours dans la vie d’un père un moment tragique où le cœur de ses filles ne lui appartient plus. Celui de Bellatrix ne bat que pour Rodolphus Lestrange désormais. Celui de Narcissa a du mal à battre pour lui-même. Celui d’Andromeda bat à l’unisson avec le sien.
Plus pour longtemps.
« C’est un camarade de classe. »
Les bruits de couloir courent, enflent, et courent encore, comme le flux et le reflux de la marée, apportant avec eux les immondices du large. Bellatrix ? « Passionnément... Que dis-je ? Follement amoureuse de lui ! », « Pour un peu elle lui aurait demandé sa main ... », « Son père en a fait le fils qu’il n’a jamais eu ... Quelle folie ! », « Elle finira par tout perdre à force d’en vouloir toujours plus ...  ». Narcissa ? « Elle n’a rien d’une Black ... Trop docile et réservée ... Transparente ... », « Non mais regardez-la bien ! Cette blondeur ... », « Une vélane ? Hum, je croyais que Malfoy Père ... », « Aussi fragile et fade que les jolies fleurs dont elle porte le nom ... ».
« Il s’appelle Théodore Tonks. »
Andromeda ? « Cette sainte-nitouche ? ... Pfff ! Une petite intrigante oui ! ... », « Elle a défendu son paria de cousin, vous savez, le Gryffondor ... », « Bien trop gâtée par son père, capricieuse ... rebelle et indigne de son nom », « Vous connaissez la meilleure ? La cadette avec un pouilleux de Sang-Mêlé ... Ils s’embrassaient ! ».
Et les immondices s’accumulent sur la plage jusqu’à ce qu’une vague plus puissante que les autres ne les emportent avec elle à nouveau. En attendant la prochaine tempête.
« Je l’aime. »
En d’autres circonstances, ces trois petits mots le feraient certainement sourire. Mais là, ils scellent irrémédiablement le destin de sa fille.
Et s’enfoncent dans son cœur comme autant de poignards. Dans son cœur bien trop tendre pour un Black, n’est-ce pas ?
Oh comme il préférerait passer pour un père trop indulgent plutôt que pour un monstre sans cœur ! ... Malheureusement, il n’a pas le choix. Andromeda n’est pas fille unique. S’il tolère sa mésalliance, l’opprobre tombera aussi sur ses deux sœurs. C’est hors de question. Il ne peut pas sacrifier leur bonheur à celui de leur sœur.
« Je vais l’épouser. »
Mais encore une fois il lui cédera.
Il la chassera de la maison et désavouera publiquement son geste. Certes.
Peut-être se laissera-t-il aller à pleurer quand il sera seul dans son bureau, tard dans la nuit quand les étoiles se voilent. Sûrement même.
Mais au fond de lui il sera fier d’elle ; car de tous les Black, c’est elle la plus fière et la plus noble ; la plus forte aussi.
Et le petit cercle brunâtre sur la tapisserie familiale brulera bien plus qu’un canevas mité : il brulera son cœur au fer rouge et restera pour toujours la marque de sa lâcheté.
Encore une fois il lui cédera ... 
« C’est un né-moldu.»
 ... parce qu’elle est sa préférée.
 

andromeda tonks, cygnus black, la faiblesse qui me perdra, croisade, fic

Previous post Next post
Up