Disclaimer: les personnages demeurent encore et toujours la propriété de JK Rowling.
Personnage: Igor Karkaroff, il n'y en a que pour lui dans cette série.
Titre original:
IgorifficAuteur:
peroshaTraduit par:
benebuNombre de mots: 11 x 100 pour cet extrait.
Notes: Est-ce que j'ai lu cette série parce que j'aimais Igor Karkaroff, ou est-ce que j'ai aimé Igor Karkaroff parce que j'ai lu cette série? Je ne me souviens plus, et, franchement, ça n'a pas grande importance. C'est une traduction que j'ai postée il y a longtemps, et j'avais envie de lui faire un peu de publicité. Alors voilà un petit extrait. Si ça vous plaît, n'hésitez pas à
venir lire les 100 vignettes.
Doué
La première journée de la première année d’Igor Karkaroff dans l’Institut de renommée mondiale Durmstrang avait consisté, en grande partie grâce à ses frères, à 1) se perdre, 2) recevoir des sorts, 3) avoir la tête plongée dans les toilettes, aussi souvent que possible.
Ça ne servait à rien d’essayer de se défendre. Il connaissait quelques sorts, mais Yuri et Ivan étaient respectivement en sixième et septième année, et pouvaient bloquer tout ce qu’il lançait les yeux fermés. Alors, il trouva une tactique plus simple, et beaucoup plus efficace.
Cette année là, Igor devint très, très doué pour se cacher.
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Embrassade
« Mon petit dernier. » La femme fatiguée sourit doucement, passe la main dans les cheveux noirs de son fils. Il est plus grand qu’elle d’une demi-tête. « Mon petit Igor. »
« Arrête, Mère. Les gens nous regardent. » Le jeune homme efflanqué jette un œil autour de lui, espérant que personne ne les aie vus. « Je ne suis plus un enfant. »
« Je sais, » répond t’elle tendrement. « Fais attention à toi, Igor. Et travaille dur pour tes ASPICs. »
« Promis. »
Il fait un pas en arrière. Elle sourit.
« Tu embarques sans me serrer dans tes bras ? »
Igor regarde autour de lui et se laisse embrasser.
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Patronus
« Spero Patronum ! »
La brume argentée sortant de sa baguette s’évanouit immédiatement, comme d’habitude. Les murmures moqueurs le blessèrent, mais la réprimande du Professeur Baranova fut pire. Elle tapa sa baguette contre ses ongles.
« Si tu espères obtenir des points pour tes ASPICs cette année, Igor, il faudra que tu travailles la partie Défense de mes cours. A ton niveau, tu devrais pouvoir produire un Patronus Corporel maintenant. Assieds-toi. »
Igor obéit, broyant du noir. Elle avait raison. Tout ce dont il avait besoin, c’était d’un souvenir heureux qui soit plus fort que ses pires craintes.
C’était bien ça le problème.
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Bouc.
Karkaroff inclina la tête à droite, à gauche, se regarda sous tous les angles. Trop court ? Trop pointu ? Pas suffisamment recourbé ? Il l’enroula autour de ses doigts une dernière fois, juste pour être sûr.
Après une autre minute de rectifications, il se pencha de nouveau, et se dévisagea, ne s’interrompant que pour débarrasser le miroir d’un petite trace. Il fit un pas en arrière, pour admirer la façon dont son bouc changeait son apparence entière. Il passa un doigt dedans, doucement, avec le sourire, et tira dessus.
Diantre. Ci ça, ce n’était pas sexy, que fallait-il ?
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Probabilité.
Ça arrivait au moins une fois à tous les Professeurs. Simple question de probabilités, étant donné le nombre d’élèves. Et puis, le fait qu’il ait moins de trente ans devait jouer.
Karkaroff saisit l’essai de la sixième année avec une délicatesse inhabituelle et fixa les commentaires minuscules dans la marge. Il était un peu rouillé en roumain, mais ce n’était pas la peine de parler couramment la langue pour comprendre ce que signifiait son nom entouré d’une nuée de petits cœurs.
Mais même si le béguin d’une élève était prévisible, ça ne lui disait pas comment il était supposé réagir.
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Invité
« C’est ta maison ? »
Severus ne répond pas à cette question rhétorique. Karkaroff balaie rapidement l’endroit du regard. Il n’y a pas grand chose à voir. Des bibliothèques, et des meubles disparates. Ils entrent, et Severus allume les bougies d’un coup de baguette.
« Excuse moi pour euh, la décrépitude du mobilier. » La politesse un peu sarcastique du jeune homme ne manque jamais d’amuser Karkaroff. « J’imagine que tu as été habitué à mieux à Durmstrang. »
Karkaroff rit, en passant la main dans sa barbe pendant qu’il parcours du regard une rangée de livres.
« Tu oublies, Severus, que j’étais enseignant moi aussi. »
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Délicieux
Les Détraqueurs aimaient Karkaroff : il était plus faible, plus distrayant que les autres. La plupart des autres Mangemorts emprisonnés restaient stoiques. Ils criaient rarement, et ne pleuraient jamais. Ils restaient immobiles, à fixer les murs.
Mais Karkaroff, lui, donnait du spectacle. Approchez : il gémissait. Approchez encore : il se lamentait. Approchez plus encore : c’était une cacophonie de cris et de sanglots, de grattements sur les murs. Ses hurlements s’éteignaient toujours dans un silence vaincu.
Les Détraqueurs ne pouvaient pas ressentir la déception, mais quelque chose de proche les envahit au départ de Karkaroff. Il était tellement délicieux.
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Trahison
« Attendez ! J’en ai encore ! »
C’était un mensonge inutile. Karkaroff sentit une goutte de sueur lui couler sur la tempe. Ses mains étaient moites. Vous retournerez à Azkaban - il n’avait besoin que d’un nom pour y échapper.
Retourner à Azkaban, au froid, à la pourriture, aux sols de pierre et aux barreaux d’acier et à la seule compagnie des cris qui résonnaient dans sa tête. A la souffrance, la folie, et la mort lente. Il sentait les Détraqueurs qui l’attendaient.
Il lui restait un nom. Un seul.
Celui d’un ami.
Karkaroff hésita.
« Rogue ! » Il déglutit. « Severus Rogue ! »
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Promotion.
« Ivana est morte, » répéta solennellement Zorbev.
Karkaroff était accablé. La Directrice qui lui avait offert son premier poste, qui l’avait laissé revenir à Durmstrang l’été précédent après l’enfer stérile d’Azkaban - morte soudainement dans la nuit, d’un accident qui avait un air de colère divine.
« Il y a une réunion dans un quart d’heure. » Zorbev était direct, toujours. « Tu devrais te préparer. »
« A quoi ? »
« Le Professeur de Forces du Mal prend la direction en cas de nécessité, tu le sais. »
Oui, c’était vrai - une tradition de Durmstrang. Ce qui voulait dire que le Directeur remplaçant serait…
Oh.
Karkaroff accusa le choc.
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Chocolat.
Avant même d’être fini, le Bal de Noël prenait l’allure d’une soirée inoubliable. En mal. Il n’avait pas retrouvé sa cape favorite, Viktor dansait avec une sang-de-bourbe de Poudlard, et Severus avait ignoré ses inquiétudes concernant la Marque Des Ténèbres. Karkaroff grignota un biscuit en essayant de se convaincre que les choses auraient pu être pires. Personne ne venait l’ennuyer, au moins. Et puis, il avait une allure irréprochable.
« Joyeux Noël, Igor ! »
Dumbledore. Il faillit en lâcher son biscuit.
« Les rafraîchissements sont divins, non ? Au fait, vous avez du chocolat dans la barbe. »
Calmement, Karkaroff serra les dents.
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Indice
Personne ne reçut de nouvelles d’Igor après le Tournoi. Ses élèves avaient raconté sa disparition, mais seuls ceux qui savaient exactement ce qu’il avait fait pendant ses années d’absence en avaient tiré des conclusions, et personne n’essaya de le contacter. Pilkin le remplaça au poste de Directeur et s’en tira honorablement.
Igor avait dans son bureau un petit meuble, qu’il avait personnellement fermé et ensorcelé, pour stocker ses meilleurs alcools. Chaque matin, Pilkin essayait de l’ouvrir avec un Alohamora, et chaque matin, il échouait.
Un matin, le meuble s’ouvrit, et ses collègues se arrêtèrent de se demander où était Igor.