[Narcissa Malefoy- croisade 1/5]

Sep 25, 2012 10:51

Titre : My Hate For You Would Be My Loce
Auteur : dauphin_noire
Personnages : Narcissa/Lucius, Drago/Hermione [Pas tous des personnages oubliés...je sais... mais c'est pour le bien de l'histoire...]
Rating : T
Disclaimer: L'histoire et les personnages appartiennnent à J.K. Rowling



My Hate for You Would Be My Love

Des pleurs. Ceux de Narcissa, qui étaient bien audible parmi la foule agitée. Elle ne savait même pas comment il était possible qu’elle en ait encore. Ses larmes trempaient son oreiller depuis tellement de nuits. Son cœur  de mère était broyé sans aucune chance de se reconstruire un jour. Chaque grain avait été dispersé aux quatre vents. En elle, il ne restait plus une once d’amour. Que de la haine. Pure et brutale. À travers ses larmes, ses yeux étaient meurtriers.  Près à tuer quiconque approchait de trop près. Elle fixait cet homme, qui à l’opposé complètement de son côté de la foule, la fixait également, une tendresse étrange brillant dans ses iris. Une tendresse qu’elle n’y avait plus vue depuis leurs jeunes années, absorbée dans son rôle d’épouse docile. Ils ne s’étaient plus parlés depuis des mois; Narcissa savant qu’ils ne se reparleraient plus jamais après ce soir. Le fil qui les unissait s’était brisé dans les vapes de sa douleur.

Il ne serait plus qu’un fantôme de son passé.

Il aurait eu encore une chance s’il n’était pas la cause de sa peine. Elle lui en aurait laissé une, incapable de se défaire de son amour maladif pour lui. Elle l’avait toujours fait, même face aux abominations que les Mangemorts lui avaient fait commettre. Les autres le disaient, elle était l’épouse parfaite, faisant jalousie les maris des autres Mangemorts, qui eux avaient des épouses point toujours compréhensibles.

Drago savait qu’il n’aurait aucune chance face à son père. Il ne connaissait que quelques sortilèges de magie noire, rien de très dangereux. Il n’avait jamais tué, jamais lancé de sortilège doloris. Il s’était rendu jusqu’à lui quand même, la tête haute et fier de qui il était. Il s’était offert à la mort sans une once de peur.

Suicidaire.

Pour elle. À cause d’elle.

La douleur des souvenirs la fit flancher. Elle ne pouvait plus affronter son regard sans que ses jambes ne se mettent à trembler et que son corps menace de s’effondrer sur le sol. Devant tout le monde, offerte aux rumeurs et aux commérages qui avaient entouré sa vie depuis le drame. Elle n’était peut-être plus l’épouse d’un Malefoy, mais elle avait toujours le sang des sang-purs : elle ne supportait pas de se faire humilier. Son regard dévia, sans qu’elle ne bouge.

À travers la foule, Narcissa repéra une autre silhouette. Une folle chevelure brune et une stature stoïque de quelqu’un qui ne semblait point concerné par la situation. Une nouvelle bouffée de haine l’étouffa. Aujourd’hui, c’est tout ce qu’elle était : la haine désespérée.

Son fils. C’était son fils.

Hermione ne pleurait pas. Ses yeux étaient secs. Son âme absente de son regard. Elle regardait devant elle, le corps raide et les poings serrés, mais c’était comme si elle était seule : elle ne voyait personne. Le bourdonnement du sang dans ses oreilles bloquaient tout son provenant de l’extérieur de sa tête. Il n’y avait que son cri désespéré qui l’appelait à l’aide. Elle demeurait immobile, incapable de répondre à sa détresse, simple spectatrice de l’horreur sorcière…

Culpabilité.

Son cœur lui semblait être de pierre; elle ne ressentait plus rien de cette douleur lancinante qui l’avait brièvement surprise lorsqu’elle l’avait vu basculer dans l’autre monde.

Suicidaire.

Pour elle, à cause d’elle.

Elle n’avait pas vu. Elle n’avait rien vu.

Aujourd’hui, Hermione Granger ne méritait plus d’être appelé Miss-Je-Sais-Tout.

Octobre 2002

-Rien d’autre à faire, Malefoy? Railla Hermione en levant les yeux de son livre. Pas de filles qui font la ligne pour partager ton lit aujourd’hui?

Il lui offrit un sourire, mais ses yeux étaient tristes. Trop ancrée dans sa propre vie, Hermione ne le vit pas. Il n’y avait là pour elle que l’habituelle moquerie de l’homme. S’’happuyant contre la chambranle de la porte, il répondit :

-Non. Non, pas aujourd’hui. Je les ai chassées, elles m’ennuyaient.

Hermione sourit à son tour.

-Qui aurait cru venir le jour où le grand Drago Malefoy se refuserait à une fille? Avoue plutôt que tu perds en popularité!

Les deux dernières années avaient chamboulé une vie qui aurait dut être coulée dans le béton. Ils étaient devenus amis, avaient appris à se respecter et à se faire confiance. Et même si les railleries amicales continuaient à pleuvoir entre eux, il n’était point question qu’ils reviennent en arrière. Ces quatre mois où ils avaient été forcés de cohabiter- gracieuseté de leur première mission commune pour l’Ordre du Phénix- les avaient forcés à s’accepter; eux et le fait que leurs forces étaient complémentaires. Leur vision de la vie avait radicalement changée- même celle d’Hermione.

Et maintenant, maintenant, Drago était partout. Dans chacune de ses décisions, là où il voyait l’opposé de ce qu’elle voyait, il avait son mot à dire. Et plus d’une fois, elle l’avait surpris à l’observer, tout simplement.

-Non, dit-il encore sur le même ton neutre, elles m’ennuyaient vraiment. J’avais autre chose de plus intéressant à faire aujourd’hui.

-Comme si c’était possible… Tu es appuyé sur ce mur depuis deux heures….

Et comme elle retournait à son livre, Hermione manqua une fois de plus l’éclair de douleur qui passait dans les yeux de l’homme aux cheveux blonds. Il ne broncha pas : la souffrance était plus agréable que l’éloignement.

-C’est moi qui irait faire la mission que l’on t’a confié pour ce soir, dit-il soudaine après quelques minutes de silence. Tu peux te reposer, Hermione, tu en as déjà assez fait.

Elle releva la tête, surprise par l’offre, mais il était déjà parti. Elle ne chercha pas à le rattraper, confuse, et elle devait avouer que cette soirée de liberté lui plaisait bien.

Il savait que c’était un piège, Hermione n’avait aucun doute là-dessus. Il savait que les Mangemorts l’attendraient dans une embuscade, prêts à le tuer. Et il s’y était tout de même rendu, s’assurant qu’elle serait hors de danger. Jamais elle ne s’en était autant voulu à propos de quelque chose…

Malgré les risques- rien n’effrayait un Mangemort, pas même l’épouse qui avait partagé plus de vingt ans de sa vie- il s’était frayé un chemin dans la foule, marchant jusqu’à elle sans que la tendresse ne s’efface dans ses yeux. Il s’arrêta quand moins de trois pas les séparèrent.

Narcissa ne dit rien. Ses paupières refusèrent de couvrir ses pupilles lorsqu’elle leur ordonna, la condamnant à le laisser lire en elle et y ancrer des images d’un amour révolu qu’elle ne voulait plus voir survivre. Sa respiration s’accéléra au même rythme qu’elle poussait sa haine à prendre de l’expansion.

Narcissa souffrait.

Alors il l’aida, comme il l’avait toujours fait. Il la connaissait par cœur. Sa femme, sa douce moitié. Il glissa une main derrière sa taille, sans même chercher à savoir si elle serait d’accord, posa l’autre sur son épaule, serrant légèrement pour lui rappeler qu’il était là à ses côtés pour la soutenir pour le meilleur et pour le pire- même lorsqu’elle avait clairement émis qu’elle ne voulait plus rien savoir de lui- et il l’attira contre lui, ses seins écrasées contre son torse. Aucune résistance. Il l’obligea à danser avec lui.

Il ne la fit pas tourner. Il ne le ferait pas. Il voulait la garder dans la chaleur de ses bras, là où il la savait en sécurité, même si elle ne le croyait pas. Alors ils tournèrent ensembles, piétinèrent sur place plus qu’autre chose. Dans cette foule qui ne cessait de croître, ils n’avaient de toute façon que guère d’espace. Et les regards qui pesaient sur eux, de plus en plus nombreux à mesure que le temps s’écoulait- des curieux, d’autres qui jugeaient- ne faisaient que rendre l’endroit plus exigüe encore.

-C’était notre fils, souffla Narcissa faiblement après un moment.

Le silence semblait être devenu trop lourd pour elle.

-Je sais, répondit Lucius sans que la moindre trace de culpabilité ne paraisse dans sa voix.

La main de Lucius quitta son épaule et s’éleva lentement vers sa tête. Il lui laissa le temps de se dérober à la caresse, mais elle ne bougea pas, déchirée entre la force de ses émotions. Il y avait longtemps qu’il ne l’avait pas touché; elle ne s’en rendait compte qu’à l’instant, mais son corps était en manque d’amour. Elle ressentait tout avec une force inouïe, comme si cet amour et les plaisirs de la chair lui avaient cruellement été dénié alors que c’était d’elle-même qu’elle avait posé le scellé. Le frétillement brûlant sur sa hanche gauche, juste-là où il avait posé sa main, serrant avec un peu trop de force- mais juste assez pour qu’elle soit assurée de le sentir encore après son départ; semblait décuplé par cent, prenant lentement d’assaut le reste de son corps. Elle se sentait faible. Malgré elle, elle s’appuya dans l’étreinte, sa tête pesant agréablement dans la paume de Lucius. Il sentait, lui aussi, qu’elle en avait besoin. Ses doigts pesèrent à leur tour, massant sa tête là où il savait qu’elle aimait. Et il ne cessa pas leurs mouvements, continuant à les balancer de gauche à droite.

Le moment aurait pu durer éternellement si Narcissa avait gardé les yeux fermés. À quelques pas d’eux, plus près que la dernière fois que leurs regards s’étaient croisés, se tenait Hermione. Le cœur de Narcissa rata un battement. La rage oubliée revenait se déverser dans ses veines, saouler son âme par les flots qui se déversaient, décuplé à cause de ce que Lucius lui avait fait ressentir. La danse qu’elle partageait avec celui qui avait été son époux devenait insoutenable. La sorcière brune les fixait, la tristesse et la désolation marquant ses traits. Des émotions qui ne donnèrent à Narcissa que l’envie de les lui arracher brutalement du visage.

L’idiote. La garce.

Elle ne ressentait rien du temps où son fils était encore des leurs- aucun amour, aucune reconnaissance des sacrifices qu’il faisait pour elle; elle ne faisait que profiter de son amour à lui pour elle. Ne comprenait-elle pas que tout était de sa faute? QU’elle n’avait pas le droit d’être là? Ou de la regarder? C’était pour elle qu’il avait renié sa famille, ses origines. Qu’il s’était mis dans un danger constant en refusant sa place auprès de son père, chez les Mangemorts, pour trouver refuge chez l’Ordre du Phénix. Et c’était pour elle, pour la garder vivante, qu’il avait bravement accepté sa mort.

Haine.

Cette fille n’était que haine pour Narcissa.

Figée dans les bras de Lucius depuis un moment, Narcissa plaça soudainement ses paumes contre le torse de l’homme. Elle n’hésita pas lorsqu’il chercha à la retenir, dégageant son poignet de sa poigne pour prendre la fuite.

Loin, loin, loin. De lui. De cette fille. Du souvenir de sa douleur. De ses envies d’à son tour faire du mal à ceux qui en avaient fait à Drago.

Son fils. Son fils. Elle voulait son fils. En avait besoin.

Ses poumons brûlaient, victimes du manque d’air, alors qu’elle fuyait la scène.

Elle ne le reverrait plus. Elle ne la tuerait pas. Ses désirs s’effaçaient alors qu’elle glissait dans son rôle de mère qu’elle croyait perdu. C’était Drago qui importait; ça avait toujours été lui. En tant que mère, elle savait que ce n’était pas ce qu’il voudrait. Il ne voudrait la mort de personne. Il ne voudrait que sa mère auprès de lui.

Le vide n’était plus très loin, elle redoubla d’ardeur. Elle entendait son fils. Ses pleurs et ses cris d’enfants. Il la réclamait. À travers la brûlure de ses poumons, perça le pincement de son cœur, tordu impitoyable dans une main de fer qui portait le visage d’Hermione Granger et les traits de Lucius Malefoy.

Narcissa prendrait bientôt son fils dans ses bras.

narcissa malefoy, croisade

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