Essai. Lorsque l'enfant paraît

Jan 12, 2009 18:38

Titre: Lorsque l'enfant paraît

Disclaimer: si j'étais riche et blonde, je m'appellerais JKR, or ce n'est pas le cas!

Pairing: Blaise/Dean

Nombre de mots: 2827

Cadeau pour heera_ookami

Lorsque l’enfant paraît…

La guerre était venue et repartie sans vraiment nuire à Blaise Zabini. Il était nettement trop prudent pour se laisser stupidement embrigader que ce soit par un camp ou par l’autre. Sa mère et lui passèrent donc le temps des troubles à l’abri à Rome, dans un appartement du quartier sorcier hérité d’un des nombreux beaux-pères de Blaise.

Il allait à l’université sorcière, pour se former à la gestion de patrimoine et sa mère courait les salons et les soirées, sans doute à la recherche du beau-père suivant qui ferait grossir le dit patrimoine.

Ils ne rentrèrent en fait que deux ans après la fin officielle de la guerre contre Voldemort, avec le beau-père du moment, quarante ans de plus que sa mère et d’immenses domaines viticoles aux alentour de Florence.

Trois mois après qu’ils aient posé le pied sur le sol anglais, le beau-père mourrait dans son sommeil et sa mère partait dans une croisière, pour se remettre de son veuvage.

Blaise se retrouva donc sans grand-chose à faire en Angleterre. Il gérait l’argent familial et fréquentait le cercle très restreint des Serpentards n’étant ni six pieds sous terre, ni en villégiature à Azkaban.

Il eut quelques aventures aussi, parce qu’il était un jeune homme en pleine forme, merci bien, et qu’il était hors de question qu’il mène une vie d’ermite. Ses amants le distrayaient deux, trois nuits, mais rarement plus.

C’est lors de la remise de l’Ordre Merlin posthume de Snape qu’il revit Dean Thomas pour la première fois. Celui-ci était apparemment devenu un artiste en vogue et bénéficiait de ce fait d’invitations à quasiment toutes les réceptions et cérémonies du Ministère. Quant à Théodore, son épouse Pansy et Blaise, ils n’étaient là que pour le plaisir de voir toutes ces gargouilles gryffondoresques bien pensantes grincer des dents en écoutant l’éloge de feu le Directeur de Serpentard.

Blaise avait accroché à son bras ce soir-là un de ces jeunes mannequins interchangeables dont son lit était toujours plein, parfois de plusieurs exemplaires à la fois d’ailleurs : blonds, pas contrariants et avec un QI qui aurait fait passer un troll pour un Nobel de Médicomagie. Ç’étaient tous des Sang-purs, quand même un peu de sérieux, mais c’était la seule chose qu’on pouvait dire à leur avantage.

Ça rendait Pansy folle de rage car, comme toutes les femmes heureuses en couple, elle ne pouvait s’empêcher de jouer les marieuses.

Ce blondinet là ne fit cependant pas long feu : à l’instant où Blaise vit Dean, il oublia jusqu’au prénom de son cavalier. Vêtu d’une robe gris perle qui faisait ressortir la couleur de sa peau, Dean était en train de discuter avec la nouvelle Sous-directrice du bureau de liaison gobeline, Hannah Longdubat, et Blaise sentit soudain une flambée de désir pour cet homme qu’il n’avait pas vu depuis des années.

Il abandonna son cavalier avec le premier prétexte trouvé et entrepris le siège en règle du jeune peintre. Celui-ci crut d’abord qu’il s’agissait d’une blague, avant de paniquer légèrement.

Pour qui il se prenait le Serpent ?

Dean était hétéro en plus ! Pas qu’il ait jamais eu quelque chose contre les gays, notez bien, sinon il y a longtemps qu’il aurait rayé de son carnet d’adresse ce coureur de pantalon qu’était Seamus, mais il n’en restait pas moins qu’il aimait les femmes !

Cependant, Blaise n’était pas le plus grand charmeur du monde sorcier anglais pour rien : il cajola Dean de mots, l’étourdit de prévenances tout au long de la soirée, s’assura que l’ancien Gryffondor consommait exactement la quantité de champagne nécessaire, c'est-à-dire suffisamment pour être pompette, mais pas assez pour endormir ses capacités au lit.

C’est d’ailleurs là qu’ils finirent : Blaise prit une suite dans l’hôtel de luxe le plus proche, y entraînant un Dean mi-séduit mi-terrifié. Le Serpentard, fidèle à de vieilles habitudes, n’oublia cependant pas de s’en aller au matin avec un « C’était sympa, faudra remettre ça ». Les Gryffondors ayant une certaine tendance à s’emballer, sa politique était de leur couper l’herbe sous le pied tout de suite !

Et ça aurait dû en rester là…

Et puis, un matin, Ron Weasley se présenta dans l’appartement de Blaise. Celui-ci le rejoignit dans le salon, étonné de sa présence, et prit un magnifique crochet du droit.

« Non, mais ça va pas bien, Weasley ! Ça t’arrive souvent de tabasser les gens !

-Uniquement ceux qui mettent mes amis en cloque et se barrent comme des salauds !

-Mais…de quoi tu parles ! »

« C’est normal qu’il dorme à trois heures de l’après-midi ? » Interrogea Blaise.

Le médicomage lui fit signe de s’asseoir dans le fauteuil à côté du lit où reposait Dean Thomas. Blaise regarda d’un œil critique l’assemblage de tubes de métal et de plastique. Maudite soit la mode de l’ameublement moldu ! C’était censé être un siège ou un instrument de torture ? Néanmoins, dans un signe de bonne volonté, il consentit à y poser ses fesses, tout en se jurant de réclamer des dommages et intérêts à Sainte Mangouste si le faux pli de sa robe refusait de partir.

« Nous avons dû lui donner un calmant. Ses nerfs ont lâché en apprenant qu’il attendait un enfant, apparemment, il ignorait que ce fut possible.

-Je crois que c’est un Sang de Bourbe, ses parents moldus n’ont pas dû lui expliquer.

-Monsieur Zabini, je vous prierai de ne pas utiliser ce genre de terme dans cet hôpital. Et c’est justement parce que votre amant est né moldu que cette conception a été rendue possible.

-Je ne comprends pas.

-Les grossesses masculines magiques sont très rares et extrêmement délicates. Le fœtus doit être un battant pour pouvoir s’accrocher à la vie. Savez-vous depuis combien de temps il n’y a pas eu de grossesse de ce type menée à terme.

-Allez-y, instruisez moi.

-Environ 300 ans, et il s’agissait aussi d’un couple mixte, entendez un Sang-pur et un Sang-mêlé. Deux hommes Sang-pur sont totalement incapables d’avoir un enfant ensemble.

-Et pourquoi pas ?

-La consanguinité. Elle est devenue si forte au sein des familles sorcières les plus importantes qu’aucun fœtus ne survit…

-Les Sang-purs engendrent encore des enfants.

-Les femmes Sang-purs, et leur organisme est beaucoup plus adapté que le corps masculin.

- Et deux Sang-mêlés ?

- Ils ne suspectent pas la grossesse et, faute des potions appropriées, celui qui porte l’enfant en meurt. Si Monsieur Thomas n’était pas allé dîner chez Monsieur Weasley hier, et si la mère de celui-ci n’avait pas reconnu les symptômes, les perturbations de sa magie lui auraient sûrement été fatales dans les trois semaines. Monsieur Thomas a eu beaucoup de chance.

- Vous croyez qu’il …mènera la grossesse à son terme ?

-Bien sûr, avec les potions appropriées. Il ne va pas tarder à se réveiller, je vais vous laisser. Sonnez si vous avez besoin de quoi que ce soit… »

En effet, Dean commençait à remuer dans le lit et on voyait à ses paupières papillonnantes que l’effet des potions somnifères commençait à s’estomper. Il ouvrit les yeux un quart d’heure plus tard et tomba sur Blaise assis à son chevet.

« Bordel, c’était pas un cauchemar. Ils t’ont dit ?

-Oui. Je paierai pour l’avortement.

-Va te faire foutre, Zabini !

-Mais…

-T’es peut-être un salaud et un foutu coucheur, mais je t’interdis de faire du mal à mon gosse !

-Si tu espères quoi que ce soit…

-Je ne te demande rien, juste que tu sortes de ma vie une bonne fois, compris ? Ce gamin n’a fait de mal à personne, je le garde, je l’élèverais et je te jure que ton avis et ta fortune, je m’en tamponne le….

-Stop, c’est bon, le message est passé. Ecoute, tu ne peux pas rester seul en ce moment. Les grossesses masculines sont très complexes, je vais dire aux elfes de préparer la chambre d’ami.

-Je n’ai pas besoin d’aide…en tout cas, je n’ai certainement pas besoin de la tienne, espèce de fichu serpent ! Si je ne peux rester seul chez moi, je vais aller m’installer chez Seamus…

-Dans un pub ? C’est sûr que c’est l’endroit idéal pour le repos qui t’est nécessaire. Arrête de jouer les obstinés, tu veux ?  Le troupeau d’elfes que j’entretiens sera aux petits soins avec toi, depuis le temps qu’ils espèrent un héritier !

-Si tu crois que je vais t’abandonner mon enfant pour que tu puisses l’élever comme un parfait petit Serpentard, tu te fourres la baguette dans l’œil jusqu’à l’omoplate ! »

Blaise serra les dents. Quelque chose lui disait que les temps à venir allaient être complexes !

Blaise avait été en delà de la réalité sur l’opinion des elfes.

Ils ad-o-ra-ient Dean. Le jeune artiste était noyé sous les repas équilibrés, les bouillottes, les pulls que les elfes chipaient dans les tiroirs de leur maître ‘parce que le temps fraîchit et toute façon, vous n’allez pas en porter sept l’un sur l’autre, Maître Blaise, et cette couleur ira mieux à Maître Dean’, les coussins pour surélever ses pieds…Un des elfes avait même été surpris à débrancher son réveil, sous le prétexte qu’il avait besoin de plus de sommeil, vu son état…

Blaise se sentait pris d’assaut. Il avait laissé sans difficulté la chambre d’amis de son appartement à Thomas pensant qu’il ne serait qu’une ombre qu’il croiserait parfois, mais, quelque soit la pièce, il lui devint vite impossible d’ignorer qu’il ne vivait plus seul…

Un livre sur les exercices de respiration dans le salon, un manteau dans l’entrée, une boîte avec des pastels oubliée dans la cuisine, le rire de Seamus Finnigan qui s’échappait parfois de la chambre de Dean lors de la visite journalière de l’autre (franchement, était il possible d’être plus collant que cet irlandais braillard ?) …Dean Thomas vivait sous son toit et c’est un matin, très tôt, qu’il s’en rendit compte avec le plus d’acuité pour la première fois.

Blaise avait été invité à un dîner fort agréable chez une vieille tante, dont il devrait essayer de chiper le cuisinier, dîner où il avait trouvé à sa droite un jeune cousin dont il avait quelque peu oublié l’existence, mais qui se révéla tout à fait le genre de jeune freluquet blond qu’il consommait avec plaisir.

Après ils avaient prolongé la soirée par quelques heures dans l’une des boîtes sorcières les plus en vogue de la capitale, où Blaise avait payé au jeune homme quelques cocktails hors de prix, avant de l’entraîner sur la piste de danse où ils s’étaient livrés à ce qui devait bien être de la danse, ils étaient toujours habillés, mais aurait cependant été sûrement réprouvé par la première ligue de vertu venue !

Entraînant enfin le jeune homme dans son antre, pour prolonger une excellente soirée de quelques heures de débauche, ils tombèrent un Dean Thomas sortant de la salle de bain en caleçon, pestant contre sa vessie devenue minuscule, et dont le pantalon de pyjama ne laissait aucun doute sur ses six mois de grossesse.

Pas encore bien réveillé, Dean n’eut pas une réaction des plus malignes, puisqu’à la question du blondinet « Vous faites quoi, là, vous ? », il répondit qu’il vivait là, parce que Zabini craignait qu’il arrive quelque chose au bébé sinon….

Lorsqu’il tint la main de Blaise à Sainte Mangouste, à qui un médicomage tentait de rendre son nez, il s’excusa platement.

Ce n’est pas parce qu’on est blond qu’on est forcément mauvais en sortilège !

« Norig.

-C’est une blague ? Par Merlin, dis moi que c’est une blague !

-Je t’apprendrais, Thomas, espèce d’inculte, que c’est un prénom ravissant et très répandu chez les Sang-purs.

-Cela tombe bien, il ou elle sera une Sang-mêlé. Jennifer ?

-Oh, je t’en prie, tu n’as rien qui fasse encore PLUS moldu ! Ce n’est pas un nom pour une héritière Zabini.

-Et Dionyson n’est pas un nom pour un sang-mêlé. Je vire Jennyfer de ma liste si tu supprimes cette horreur de la tienne.

-Et Pharaïlde, pour une fille ?

-N’y songe même pas. Et mets ta cape.

-Je te demande pardon ?

-On va faire un tour au Chemin de Traverse, j’ai envie d’une glace de Fortarôme et je ne suis pas censé sortir seul, pour si je faisais un malaise.

-Demande aux elfes de t’en ramener.

-Je leur ai donné un jour de congé.

-Quoi ! Ce sont mes elfes !

-Et je refuse que mon enfant n’ait aucune morale. En tant que père, tu devras donner l’exemple. Donc l’esclavagisme, c’est fini !

-C’est négociable ?

-Non, et dépêche-toi.

-Les hormones te font ressembler à Granger, tu sais. »

« Thomas-Zabini

-Zabini-Thomas. Cela sonne mieux.

-Des nèfles ! Et ma solution a l’avantage de respecter l’ordre alphabétique ! »

« Un précepteur.

-Une école maternelle moldue.

-Quoi ! Et les germes, alors ? Que tu sois un Gryffondor borné est une chose, mais je ne te laisserais pas mettre le gosse en danger.

-Tu écoutes trop Malefoy, ça te liquéfie la cervelle. »

« Et Claude, c’est bien, non ? C’est mixte en plus.

-Tu as des racines françaises ?

-Pas à ma connaissance…

-Alors on oublie Claude. Nael aussi, c’est mixte. Cela éviterait de devoir en trouver deux. Mais tu sais que si on demandait le sexe au Médicomage, ça diviserait la dispute par deux ?

-N’insiste pas, Blaise, je porte le gamin, je décide. Et ce sera une surprise, un point c’est tout.

-…

-Quoi, le serpent a mangé ta langue ?

-Tu m’as appelé Blaise.

-On a couché ensemble et je porte ton enfant. J’estime qu’en venir aux prénoms est logique. Si ça te gêne…

-Non, non, tu as tout à fait raison. »

« Et bien, je croyais que tu rentrerais tard ?

-Oui, mais…j’ai annulé un rendez-vous. Après tout, c’est de ma faute si tu as un polichinelle dans le tiroir. Alors…je pensais t’accompagner au cours sur la respiration pendant le travail. Enfin, si tu veux bien. Parce que j’y ai plus ma place que Finnigan. Pas que ton ami soit un mauvais bougre, bien sûr, sauf qu’il est foutrement bruyant…Hem.

-C’est bien la première fois que je te vois gêné. Mais je serais heureux que tu m’accompagnes. »

Dans un couloir de Sainte Mangouste, Blaise Zabini faisait les cent pas, sous le regard amusé et quelque peu de moqueur de Théodore Nott qui était venu le soutenir, officiellement, mais qui faisait les mos croisés des gazettes datant de dix ans traînant sur une petite table près de la machine à café pour s’occuper.

« Que tu creuses un trou dans ce couloir ne fera pas avancer la césarienne plus vite.

-Et si ça se passait mal ?

-Les Médicomages savent ce qu’ils font. Bientôt, tu tiendras ton enfant dans tes bras et tu pourras reprendre ta vie tranquille de célibataire, minus les deux week-ends par moi où tu auras la garde du moustique….Blaise ? Tu en fais une tête ? »

Avec un soupir, Théodore reposa le journal.

« Tu m’expliques ce qui te tracasses ? Je ne pense pas que ce soit mon incapacité à résoudre « Savait ce qu’il faisait » en six lettres qui te travaille à ce point ?

-Tu me prends pour un Poufsouffle ? Tu ne veux pas qu’on grignote des biscuits aux amandes avec une tasse de thé, non plus ?

-L’amande est idéale pour masquer le goût du cyanure. Je te donnerais un conseil, un seul, et si ensuite tu me déranges encore avec ces soupirs de cétacé refaisant ses réserves d’oxygène, je serais au regret d’en venir à de douloureuses extrémités. Tu es un Serpentard, Blaise. Si tu veux quelque chose, obtiens le, et ne t’encombre pas de la méthode. »

« Il est si petit.

-C’est un prématuré, Blaise, c’est normal. Mais il est en pleine forme, c’est tout ce qui compte. Notre petit Celse…

- Il est vraiment magnifique.

- Là, on est bien d’accord. Et merci d’avoir mis les Weasley dehors pour moi. Je les adore mais….

- Trop nombreux ?

-Exactement. Passe le moi, ça va être l’heure du biberon.

- Non, je vais le faire, toi, tu te reposes.

- Il faudra bien que j’y arrive tout seul, lorsque je serais rentré chez moi…

- Et si tu restais ?

- Quoi !

-C’est mieux pour un enfant d’avoir ses deux parents à demeure, non ? Et ces derniers mois se sont bien passés.

-Tu as conscience que dans toutes les demandes du type ‘Veux tu vivre avec moi ?’ que l’histoire de l’humanité a connues, tu as le pompon de la moins romantique ?

- C’est un non ?

- Je, je n’ai pas dit cela…

- C’est un oui ?

- Blaise ! Cela ne se décide pas ainsi. »

Déposant Celse dans son berceau, Blaise vint se pencher sur le canapé où Dean était installé…

« Laisse moi exposer mes arguments. »

Et il embrassa Dean jusqu’à ce que celui-ci ne sache plus pourquoi diable il avait voulu partir un jour….

Fin
.

essai, dean thomas, blaise zabini, fic

Previous post Next post
Up