Cher Kingsley,
Cela ne fait qu'un mois que j'ai reçu
ton dernier hibou et pourtant, j'ai l'impression qu'il remonte à un an. C'est ma faute, je le sais bien, c'est moi qui n'y ai pas répondu. Pour être honnête, j'ai eu l'impression de m'être un peu ridiculisée dans ma dernière lettre, à flirter comme une gamine alors que tu étais en Russie à faire
(
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Si je me suis déjà plaint de tes initiatives enthousiastes, c'est que j'avais perdu la raison et que je ne te mérite pas...
Sérieusement, je ne sais pas quoi te répondre. Je n'ai aucun talent pour la divination et je ne sais pas de quoi demain sera fait. Si ça ne tenait qu'à moi, je ferais un crochet par le terminal des portoloins dès maintenant et nous passerions le weekend ensemble. Mais je ne suis pas maître de mon temps. Je ne sais pas si nous nous reverrons quand nous pourrons nous revoir. Je ne sais pas si demain ou dans un mois, je ne serai pas simplement réduit à une plaque commémorative à mon nom dans le couloir du département de la justice magique, comme d'autres de mes collègues. Ou peut-être, si vraiment ma mort est héroïque, aurai-je droit à une salle de réunion à mon nom ?
Il ne fait pas bon s'attacher à moi, Pelagia surtout pas avec ce qui se prépare. Je ne serai pas celui qui te dira vouloir qu'on ne se voie plus je suis trop lâche pour ça mais je ne peux pas te laisser te bercer d'illusions. Le choix t'appartient, quel qu'il soit, je comprendrai.
Je t'embrasse, belle amazone, ton rire me manque. Tout le reste aussi.
Kingsley
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Tout ce qui m'importe c'est que tu veuilles me revoir (quel égoïsme, je sais !). Je n'aime guère te voir plaisanter sur ta propre mort (à moins que ce ne soit du cynisme ? Je ne t'ai jamais vu comme un cynique) mais je suppose que c'est quelque chose que tu dois garder à l'esprit si tu veux survivre. Fais-moi juste le plaisir de résister jusqu'au bout, tu veux ? Je suis attachée à toi, c'est trop tard et tu n'y peux rien. Je ne suis certainement pas la seule.
Et puis, Bucarest est une ville magnifique. Je t'envoie un guide touristique pour te donner envie... Il se pourrait que j'aie rajouté une page ou deux vers le milieu. Tu la trouveras dans le sommaire à "Pelagia". Ne les regarde pas en présence de n'importe qui...
Baisers coquins,
Pelagia
Reply
Oublions les sujets sombres ou trop compliqué pour ce soir : j'ai sous les yeux ces pages bonus du guide sur Bucarest et suis bien incapable de penser à autre chose. Merlin, j'avais presque oublié que tu étais si désirable. Je ne comprends même pas pourquoi tu as laissé les autres pages du guide : elles n'auront jamais la moindre attention de ma part tant que ton double de papier sera là, dans cette tenue et avec ce sourire là !
Merlin, si encore tu étais vraiment là, je pourrais au moins effacer ce sourire d'un baiser, couvrir ton insolente nudité de mes mains. Pour préserver la décence uniquement, bien entendu.
Tu me manques, Belle Amazone, ce soir plus encore. J'ai envie de ta peau sous mes doigts, de ton rire à mon oreille...
Tourmenté,
Kingsley
Reply
Oublié ? Mais c'est une offense terrible, Monsieur Kingsley. Me prenez-vous donc pour une femme dont on oublie les charmes ? Comptez sur moi pour vous les rappeler avec application et les graver dans votre mémoire dès qu'il m'en sera donné l'occasion !
Par ailleurs, il va falloir être plus raisonnable quant à tes ambitions. Tu as certes des grandes mains, mon cher, mais pour couvrir mon insolente nudité il t'en faudrait au moins trois… Il y a donc une faille dans ton plan. Que vas-tu faire ? Demander le concours d'une tierce personne ?
J'aime beaucoup la tournure que prend cet échange…
Baisers apaisants (?),
Pelagia
Reply
Toute à votre courroux enflammé, Belle Offensée, vous avez oublié de lire ma lettre telle qu'elle était rédigée et notamment omis ce "presque" qui précédait la mention d'un éventuel oubli. Or tout le sel de cette lettre résidait dans ce presque qui témoigne au contraire de mon incapacité totale à vous ranger soigneusement et avec adoration dans un coin de ma mémoire. Comptez néanmoins sur moi pour accueillir avec l'enthousiasme qui se doit toute velléité de rappeler à mon bon souvenir l'étendue desdits charmes.
Tu as entièrement raison. Étant donné que je suis très peu enthousiaste à l'idée d'une tierce main posée sur ton corps adorable, me restent deux options que je soumets à ton appréciation :
- te fournir généreusement un pull, une culotte, un t-shirt ou toute autre pièce de vêtement compatible avec la décence.
- recourir au secours de ma bouche afin de pallier cette contrariante absence de troisième main. Resterait alors à décider de la répartition la plus opportune de ces trois outils...
Je te laisse le choix de la solution la plus adaptée : je ne doute pas que ta sagesse sans limite saura trancher.
Pour ma part, je constate qu'il serait bon que j'évite de relire tes lettres et d'y répondre au petit matin, alors que je suis encore au lit et que certaines manifestations physiologiques sont déjà relativement difficiles à ignorer...
Caresses tout sauf apaisées.
Kingsley
PS : Si je te dis que je peux libérer deux heures au petit matin samedi, tu me hais d'envisager ainsi de saccager ta grasse matinée ?
Reply
T'es-tu beaucoup ennuyé de moi pendant ces deux longs jours sans nouvelles, alors même que tu me proposais dans ta dernière lettre un rendez-vous que j'avais ardemment réclamé ? Je n'en doute pas. Mais tu connais les femmes : aguicheuses, cruelles, etc… Je te séduis pour mieux te laisser languir, et faire de toi ma chose ! Mouhouhouhahahaha, que je suis machiavélique !
Plus sérieusement (vraiment), comme tu le sais, j'étais à Bucarest dernièrement, profitant honteusement du logement de ma tante préférée (qui me laisse toujours les clefs de chez elle quand elle s'absente). Cependant, les bonnes choses ont une fin et j'ai été quelque peu débordée de travail en ce début de semaine. Il faut dire que, sans vouloir jouer les langues de vipères, l'incompétent qui m'a remplacée en tant que prof d'anglais en début d'année scolaire a causé un gros retard dans les programmes et je ne sais plus où donner de la tête pour rattraper le temps perdu. Peut-être aurais-je pu mieux employer mon temps libre la semaine dernière qu'à m'amuser à Bucarest, me répondras-tu ? J'ignorerai cette remarque avec hauteur et changerai promptement le sujet.
La question (très grave) qui nous occupait était donc de savoir comment tu pourrais réussir à couvrir l'essentiel de mon insolente nudité sans faire appel à une tierce personne. Si tu dois venir me rejoindre samedi, il et très important que nous y répondions dès maintenant.
Il va de soi que l'option "vêtements" est absurde et que je ne veux même pas en entendre parler. L'option "ajouter une bouche aux deux mains", en revanche m'intéresse nettement plus. J'ai l'esprit scientifique et il me paraît essentiel d'essayer toutes les variantes possibles avant de décider, par l'expérience, de la meilleure répartition ; cela doit donc être ajouté au programme touristique chargé que je te prépare pour samedi matin.
Une autre option que tu aurais pu envisager, peut-être plus simple, serait que tu masques entièrement mon indécente carence vestimentaire en recouvrant mon corps nu du tien. Je te propose de la tenter immédiatement après la précédente, toujours samedi matin. Ne t'inquiète pas, je m'occuperais de cacher tes fesses de mes propre mains afin que l'on ne remplace pas une impudeur par une autre…
J'espère qu'à cette démonstration de génie pur, tu salueras mon esprit après avoir tant et si bien complimenté le reste… (Encore que je ne serai réellement convaincu de ton intérêt pour ma pauvre personne qu'une fois que nous serons passés de l'hypothèse aux phases pratiques. Encore un fois, mon esprit scientifique a parlé.)
Ayant très hâte d'en arriver au weekend,
Pelagia
PS : Je te pardonnerai donc d'anéantir ma grasse matinée, mais seulement si tu viens me réveiller toi-même en te glissant dans mon lit… Au dos de cette lettre, tu trouveras mon adresse à Hunedoara. La porte te sera ouverte. En seulement deux heures il n'est pas question que nous transplanions à Bucarest, ce sera donc pour une autre fois… J'espère que tu ne seras pas trop déçu ?
Reply
Pas vraiment eu le temps de m'ennuyer mais Je me suis surtout demandé si j'avais écrit quoi que ce soit qui aurait pu te déplaire pour que tu me fasse languir de la sorte, Cruelle... Je songe à être vexé devant ton manque d'empressement. Qu'en penses-tu ?
J'espère que tu as bien profité de Bucarest, cependant, puisqu'il semblerait que je doive te priver des plaisirs de la capitale ce samedi. Il faudra que tu me racontes ce que tu apprends à tes élèves. Je me rends compte que je n'ai aucune idée de la manière dont on enseigne l'anglais à l'étranger. Tu les assommes avec des listes de vocabulaire ? Tu leur fais écouter les Beatles ? J'adorerais me glisser au fond de ta classe pour t'observer lorsque tu fais cours. Tu es quel genre de prof ? Sévère mais juste ? Copine et encourageante ? Peau de vache exigeante ?
Pour en revenir à nos intéressantes questions hautement scientifiques. Je trouve ton analyse de la situation -ô combien complexe- tout à fait adéquate. Il conviendra donc de prévoir une durée raisonnable d'expérimentation des différentes options qui s'offrent à nous. Je crois que nous pourrions également envisager d'étudier de très près cette ultime possibilité que tu évoques. Dès lors que tu promets de te faire garante de ma propre décence afin que nous ne déplacions pas le problème, je suis entièrement favorable à cette tentative (toujours par pure rigueur scientifique, bien évidemment). Je prête mon corps à la science, ne suis-je pas admirable ?
Tu noteras donc que je souscris de A à Z à l'ensemble des propositions nées de ton esprit si vif devant lequel je ne peux que m'agenouiller. Sauf, bien sûr, si tu préfères que je m'agenouille devant ton corps sublime pour laisser libre cours aux fantaisies qu'il saura m'inspirer. Je te laisse le choix, bien entendu : tu es l'esprit pensant et scientifique de cette correspondance.
A demain, belle amazone...
Demain à cette heure-ci je compte bien t'avoir dans mes bras.
Kingsley
PS : Je compte sur toi pour me faire oublier ma déception touristique. Je ne promets pas d'arriver encore plus tôt que prévu puisque je suis invité à te réveiller de la plus délicieuse des manières, pour ce qui me concerne.
PPS : cette journée sera longue. Et la nuit prochaine plus dure encore. Tout est ta faute. Je me vengerai.
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Que disais-tu, déjà, dans ta dernière lettre, au sujet de trouver le temps long ? C'était peut-être dur avant (j'ai cru que je n'allais jamais réussir à m'endormir vendredi soir !), mais je sens que je vais passer le weekend à repenser à ce matin en déplorant que tu sois parti si vite…
J'adore comment je me sens avec toi, c'est terriblement addictif… J'ai passé la majeure partie de la journée à soupirer voluptueusement, à admirer mes cheveux et caresser ma propre peau. Tu me rends amoureuse de moi-même !!
J'ai été vraiment contente de pouvoir discuter un peu au creux de tes bras, entre deux sessions moins intelligibles… Tu m'as manqué, tu sais, l'ami m'a manqué, autant que l'amant. J'aime te faire rire… Tes yeux sont si mélancoliques par moments, ça me serre le cœur.
Je suis heureuse (et un peu soulagée) que ces retrouvailles aient été à la hauteur de mon enthousiasme. J'aurais été terriblement déçue et triste si notre moment était passé. Moi, je suis économe : mes amants, je les garde tant qu'ils marchent encore… Cela veut dire que tu n'es pas près d'être débarrassé de moi !
Pour finir, je saluerai la rigueur de notre esprit scientifique dans cette affaire. Tu auras été un assistant tout à fait sensationnel dans la réalisation des expériences et j'espère bien collaborer encore avec toi à l'avenir pour élucider de nouvelles énigmes qui feront avancer la science.
Merci d'être venu, Kingsley. Je t'embrasse. Juste au milieu du torse.
Pelagia
PS : Je suis un professeur adulé. Je le dis sans vanité aucune : je ne suis sans doute pas le meilleur des professeurs, mais je sais que c'est un métier qui est fait pour moi. Mes cours sont toujours préparés à la bourre et les avancées sont chaotiques, mais j'amuse mes élèves et ils m'amusent, je leur fais aimer l'anglais et ils me font aimer l'enseignement, et ça me fend le cœur chaque fin d'année de devoir leur dire au revoir. (Surtout qu'il y a de très jolis garçons dans le lot qui pour certains me regardent avec des yeux de merlans frits, c'en est parfois dur de rester professionnelle !)
Je te montrerai mes matériaux de cours un jour si tu veux… Mais pour cela, il faudra que tu reviennes.
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Presque deux jours déjà. C'est étrange comme le temps peut-être à la fois si court ou si long. C'était un moment volé délicieux. Merci pour tout. Pas seulement pour ton corps si complaisamment offert (même si ce cadeau est à lui seul un motif de stupide béatitude) mais pour ces moments tranquilles, passés à discuter de choses légères, serrés l'un contre l'autre.
J'ai un peu trop tendance à oublier tout ce qui me préoccupe quand je t'ai dans mes bras. Le retour à la réalité est, avouons-le, plutôt amer rude. Mon quotidien manque cruellement de ton rire et de ta totale et très stimulante absence de tenue. C'était difficile de partir. Ca l'est plus encore de rester loin. Tu me rends bien peu sage, Belle Amazone. J'ai du mal à ne pas jeter ma mission aux orties pour sauter sur le premier portoloin venu. Tu es dangereuse me rends bien trop faible...
Tu pourrais tout de même faire un petit effort pour être une hôtesse moins attirante, enfin. Ce n'est pas si compliqué d'avoir pitié d'un pauvre homme aisément corruptible.
Prends soin de toi en attendant que j'arrive à démêler mes pensées que je trouve un moment pour revenir peut-être.
Affectueusement,
Kingsley
PS : c'est drôle, je ne t'imaginais pas autrement que comme une enseignante atrocement populaire. Question de charisme, sans doute...
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Je ne vais pas mentir : je t'ai un peu à l'esprit. J'ai décidé cette semaine que Holly, la soeur de Jake, qui est le héros du manuel de mes première année, avait un pen pal nommé Kingsley. Je vais bientôt leur révéler que Kingsley is now Holly's boyfriend, je pense que ça va faire son petit effet (mais pas autant que la rupture formidable que je leur prépare pour la semaine prochaine !). Je me retiendrai de faire un cours sur les positions sexuelles de Holly et Kingsley, ne t'en fais pas (techniquement, ils n'ont que treize ans).
Je réfute cette accusation injuste : je ne te rends certainement pas faible ! Je suis d'ailleurs convaincue d'être très bonne ta santé (morale et autre). J'ai failli m'orienter vers la médicomagie, sais-tu ? (Mais les lycanthropes ne peuvent pas être médicomages.) Si j'étais ton docteur, je te prescrirais des séances de Pelagia régulières afin d'évacuer le stress et de désengourdir un peu tes zygomatiques... Je vais d'ailleurs te faire une ordonnance :
Dr Pelagia
Son appartement
Hunedoara
Séances régulières de Pelagia à raison d'1/mois minimum et comprenant les soins suivants :
- baisers de Pelagia
- caresses de Pelagia
- xxx de Pelagia
- gloussements de Pelagia
- bavardages de Pelagia
(A proscrire :
- cuisine de Pelagia)
Signé
Pelagia
Il va donc de soi que je n'ai absolument pas l'intention de devenir une mauvaise hôtesse. Remplis ta mission, mon redoutable Auror, et tu seras abondamment récompensé par le Dr Pelagia ensuite...
♥
P
PS : Mouais ! Si tu crois que je ne sais pas que quand tu parles de mon charisme, tu penses à mon décolleté !
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Alors ? Raconte ? Est-ce que nous passionnons les foules ? Les paris sont-ils lancés sur la pérennité de notre relation couple liaison amitié épistolaire ? As-tu déjà relaté cette "formidable rupture" que tu nous prévois prévois à nos doubles de fiction ? Je veux en savoir moi aussi, sur Holly et Kingsley. Et mes treize ans étant bien loin derrière moi, j'ai droit à la version non censurée, pour ma part !
Ton ordonnance a été précieusement conservée, très chère et très compétente Docteur P., je la mettrai en œuvre dès que possible. Tu aurais fait un excellent médicomage, j'en suis sûr. C'est désespérant qu'il y ait encore ce genre de barrières pour les lycanthropes... C'est à se demander si nos descendants verront un jour la fin de cette ségrégation.
Je t'embrasse, Belle Amazone, donne-moi des nouvelles d'Holly !
Kingsley
PS : Je pense aussi à ton inoubliable décolleté. Et c'est un compliment. Et tu ne vas pas commencer à jouer les prudes effarouchées : tu n'as jamais fait mine de protester quand mon regard se perd ainsi
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