[Fic] Jeux d'enfants, The Promised Neverland, Emma, Norman, Ray [de Chat du Cheshire, pour La Chute]

Aug 26, 2020 00:31

Titre : Jeu d’enfants
Auteur : Chat du Cheshire (Participant 1)
Pour : La Chute (Participant 2)
Fandom : The Promised Neverland
Persos/Couple : Emma, Norman, Ray
Rating : R
Disclaimer : The Promised Neverland appartient à Posuka Demizu
Prompt : Quand ils étaient plus petits, Emma, Ray et Norman jouaient souvent à la princesse et au chevalier venant la délivrer du méchant dragon, mais pas toujours dans le même rôle - et pourquoi pas des modifications dans le scénario initial avec l'intervention inopinée d'un quatrième enfant.
Après tout, c'était juste un prétexte pour pouvoir réveiller la princesse d'un baiser chaste sur la bouche.
- Proposition : L'idée, 1) que ce ne soit pas Emma la princesse, 2) que le chevalier comme le dragon veulent embrasser la princesse 3) optionnellement, que le chevalier et le dragon veulent échanger les rôles pour pouvoir s'embrasser aussi 4) le ton reste naïf, c'est un jeu d'enfant, c'est de l'ordre du béguin et de l'exploration des sentiments/des sensations, pas un truc trop compliqué (même si ce sont des surdoués)


Ray se prit à détester son rôle avant même que le jeu ne fût officiellement lancé. Sérieusement, quel intérêt à être le dragon ? Il n’y avait rien d’amusant à incarner le méchant de l’histoire ! Il serait juste laissé pour compte… L’été débutait à peine et le soleil était déjà pesant, alors que l’heure du midi était encore loin ; le pire était à craindre pour l’après-midi - l’air serait sans doute irrespirable. Il l’était déjà sous un masque et Ray se sentait suer sous le sien, à l’effigie d’une tête de dragon, amené pour l’occasion par Emma. Une fois encore, c’était elle qui avait proposé ce jeu et les garçons avaient vite accepté. Ils avaient l’habitude de ce jeu et l’aimaient beaucoup, surtout lorsqu’ils arrivaient à LA partie… Mais là, il faisait bien trop chaud pour attendre sous son costume ! Car le sien ne s’arrêtait pas au masque : deux fausses ailes rigides et inertes pesaient dans son dos, fixées à une large tunique marron où des lignes curvilignes traçaient des écailles arrondies. Il ne savait pas s’il regrettait d’avoir accepté de jouer. Il n’avait pas envie d’attendre son tour pendant trois heures ! Peut-être aurait-il mieux fait de refuser et de prendre un livre de la bibliothèque pour se plonger dans une lecture tranquille, à l’ombre d’un arbre… Parce que bon, voir ses deux amis s’accorder des baisers devant lui, ce n’était pas top.
Ni Norman ni Emma ne s’étaient aperçu de sa moue boudeuse, cachée par le bout de plastique opaque. Le premier terminait d’enfiler le large tutu qui le désignait comme la princesse de l’histoire tandis qu’Emma, elle, avait déjà sa tête dissimulée sous son casque en carton et trépignait sur place, impatiente de commencer. C’était elle qui avait attribué les rôles, encore une fois - et c’était avec un cri du cœur qu’elle s’était auto-proclamé chevalier. Pour eux, le hasard avait fait son œuvre.
Il n’avait jamais été chanceux, de toute façon.
- Allez, on y va ! s’exclama joyeusement Emma en dressant son épée en mousse devant elle, une fois que Norman fût apprêté.
Ray se mordit les lèvres pour éviter de rire à la vue du diadème en plastique et fausses pierres coincé dans les cheveux blanc-gris de Norman. Ses couleurs juraient avec le tutu mais comme c’était là tout ce qu’Emma avait trouvé, ils s’en accommoderaient. Pas le temps de se fabriquer des costumes plus réalistes, le jeu avant tout ! Depuis le temps qu’ils y jouaient, ils auraient déjà pu s’y atteler avec l’aide de Maman, mais jamais ils ne s’étaient résolus à lui en parler une fois le jeu terminé…
De toute façon, ce n’était pas là le plus important.
- Allez, Norman, va à ta tour !
- Elle est où, déjà ? fit ce dernier en balayant les alentours du regard.
Le parc, immense, n’offrait pas de décor réaliste ; il n’y avait que les arbres du bois et la clairière qui devançait l’orphelinat. Ils avaient pris l’habitude de s’éloigner un peu du bâtiment pour jouer en toute tranquillité afin d’éviter au mieux les perturbations extérieures. Cela arrivait des fois. Elles entrainaient des modifications scénaristiques assez conséquentes, souvent, et parfois pour leur plus grand déplaisir. Il y avait certaines règles que les autres ne semblaient toujours pas comprendre. Alors ils préféraient quand même jouer juste tous les trois. C’était plus simple.
Emma, la plus imaginative du trio, lui désigna aussitôt un arbre au large tronc et au feuillage épais. Il se détachait un peu de ses semblables et de ce fait, se trouvait bien éclairé par le soleil impitoyable. Norman acquiesça avant de s’empresser de se placer à son couvert. Il s’assit contre la surface rugueuse et ferma les yeux pour faire semblant de dormir. Sans un mot, Ray se rapprocha pour faire barrage entre lui et Emma, jalousant la position de son ami ; il était à l’ombre alors que lui se retrouvait exposé.
- Norman, une princesse ça dort couchée ! lui rappela Emma d’une voix surexcitée, en tâtant son faux casque pour vérifier qu’il fût bien positionné.
Quelques secondes plus tard, Norman était étalé dans l’herbe contre d’épaisses racines, les yeux clos et les traits apaisés malgré son inconfort. Emma se dressa, l’épée au clair, devant Ray qui loucha dessus avant de lever la tête vers le ciel. Il soupira.
- Fait vraiment trop chaud…
- Hey, dragon ! Je viens t’affronter pour libérer la princesse !
Après quelques secondes de silence, Emma piqua le flanc dudit dragon qui restait immobile et silencieux. Ce dernier baissa la tête, une grimace sur les lèvres, mais ne dit rien.
- Je t’ai dit que je désirais t’affronter, vile créature ! Qu’en dis-tu ?
- J’en dis qu’il fait bien trop chaud pour se battre.
Emma roula des yeux, même si au fond elle était plutôt d’accord. Cependant, tous deux savaient que cette scène n’était que l’introduction de l’histoire destinée à les mener vers une partie bien plus intéressante. Décontenancée, Emma n’en répliqua pas moins :
- Certes, mais là n’est pas la question ! A moins que tu ne déclares forfait -
- D’accord, fit-il avant de s’écarter pour lui céder le passage, les bras croisés.
Emma faillit en lâcher son épée. Ce n’était pas la première fois qu’ils déviaient du scénario initial mais… Même si ce n’était pas la partie la plus attendue, Ray pouvait bien faire quelques efforts !
- Essaierais-tu de me jouer un coup en traitre, dragon ?
Pour toute réponse, le dragon haussa les épaules et celles d’Emma s’affaissèrent sous le désarroi. Elle finit par placer les mains sur les hanches, indignée. Ray constituait décidément un bien piètre ennemi !
- Soit ! Puisque tu insistes ! Je vais libérer la princesse -
Avec ça elle aurait pu se libérer toute seule, songea-t-elle alors, dépitée. Puis Emma se rappela qu’elle devait dormir, puisqu’il lui fallait la réveiller d’un chaste baiser. Elle s’avança vers Norman, l’épée levée, au cas où Ray le dragon changerait d’avis et lui bondirait dessus. Au début, ce dernier ne bougea pas, l’air absent, puis sa voix finit par s’élever :
- Non, en fait, tu as raison. Je ne vois pas pourquoi je devrais te céder le passage… ni pourquoi je devrais me contenter de garder cette tour. Moi aussi je veux embrasser la princesse !
Emma se figea et tourna la tête pour le fixer avec stupéfaction, les yeux écarquillés.
- Quoiiii ?
Ils avaient l’habitude des déviances mais alors celle-là ! Le dragon qui embrassait la princesse, ce n’était du jamais vu !
Elle s’arrêta dans le but de lui expliquer la raison pour laquelle ce n’était pas possible, un brin agacée. Ils perdaient du temps pour des détails tellement futiles… Elle avait déjà le cœur qui commençait à battre la chamade à l’idée de poser ses lèvres sur celles de Norman !
- Mais t’as rien compris, le dragon n’embrasse pas la princesse, c’est le chevalier ! Tu dois attendre qu’on échange nos rôles pour ça !
- Et si je n’ai pas envie d’attendre ? Pourquoi le dragon n’aurait-il pas le droit ? Ce n’est pas juste pour mo - lui !
Arrgh, Ray, mais pourquoi… ! Emma ne savait pas trop quoi répliquer mais elle était sûre d’une chose : jamais les dragons n’embrassaient les princesses. Donc, ça ne se faisait pas, voilà tout !
- P-parce que tu es trop gros ! Les dragons sont trop gros !
Et toc !
- Et puis de toute façon, tu es le méchant, alors c’est normal que tu n’embrasses pas la princesse !
- C’est toi qui as décrété que j’étais méchant ! Je n’ai rien fait de mal !
Emma cligna des yeux, rendue songeuse par la réflexion. Pourquoi les dragons étaient-ils forcément méchants ? Et pourquoi devaient-ils se contenter de garder les tours où étaient retenues les princesses prisonnières ? Dans quel but, d’ailleurs ?
Emma stoppa là ses réflexions. Comme si c’était le moment de débattre d’un tel sujet !
- Parce que tu l’ES ! T’as rien compris à ton rôle !
Emma décida de le charger, même si cela la fit dévier de son objectif, en poussant un hurlement qui se voulut guerrier. S’ensuivit le ‘combat titanesque’ qui aurait dû se dérouler un peu plus tôt, à coups d’arme en mousse non tranchante, d’ailes et de bras peu enthousiastes, sous le regard dépité de Norman qui, alerté par les éclats de voix, s’était redressé. Une minute venait de s’écouler lorsqu’Emma se mit à protester, lassée de ces agitations - car Ray refusait de tomber par terre pour simuler sa défaite, déterminé à avoir son baiser :
- Tu es le dragon, tu es censé PERDRE ! Et pas vouloir faire des bisous à la princesse !
Un bruit de rebond retentit à quelques pas d’eux mais n’ébranla en rien les deux belligérants, qui se disputaient toujours sur la plausibilité quant au fait que le dragon embrassât la princesse. Gilda apparut à cet instant-là alors qu’elle cherchait son ballon. Elle les aperçut et, alors qu’elle les hélait, elle reconnut leur jeu. Elle rosit de plaisir, les mains jointes, et oublia le jouet qu’elle poursuivait par la même occasion.
- Oh, vous jouez au chevalier qui va délivrer la princesse ? Je peux jouer, moi aussi ?
Seul Norman fut en mesure de lui répondre car les deux autres ne l’avaient pas encore vue ni entendue.
- Nous sommes déjà trois. Et comme tu vois, le chevalier et le dragon sont très occupés.
Gilda plissa les lèvres, songeuse. Quel rôle pourrait-elle jouer ?
- Au fait, pourquoi se disputent-ils autant ?
- Le dragon veut aussi m’embrasser.
- Oh !
Gilda rougit à ces mots avant de jeter un coup d’œil à Ray. Il voulait donc avoir un bisou de Norman ? Pourquoi pas, après tout. Puis elle fronça les sourcils. Les deux embrasseraient donc la princesse ? C’était mal parti, à moins que…
Elle eut soudain une idée.
- Tiens ! Je n’ai qu’à être la marraine la bonne fée ! s’exclama-t-elle, enchantée. Et je vais de ce pas les réconcilier !
Norman haussa les sourcils mais n’eut pas le temps de répliquer que Gilda trottinait déjà vers le duo. Elle eut quelques difficultés à se manifester mais ceci fait, elle se présenta comme leur fée - à tous les deux, comme ça pas de jaloux - puis sans attendre de réponse ni de protestation, elle enchaina pour tenter de les convaincre de faire la paix et que chacun pourrait avoir droit à son bisou avec la princesse. Ce fut peu probant. Après tout, que riposter quand chacun rétorquait, lorsqu’ils cédaient un peu, qu’il désirait être le premier à passer pour donner celui qui réveillerait la princesse ? Sans compter Emma qui rajoutait ‘Les bisous d’un dragon, ça ne réveille pas !’ et à moins de l’assommer, il n’y aurait plus besoin de la réveiller ensuite. Faire un bisou à trois en même temps était un peu compliqué à imaginer. Les options étaient quelque peu limitées…
- Mais vous savez, c’est une bonne idée de donner un baiser à chacun, ça ne me dérange pas ! intervint Norman dans l’espoir de calmer le jeu.
Et surtout, de passer à la suite, parce que regarder ses amis se quereller, assis contre un arbre, à débattre sur les dragons et leurs prérogatives, ou faire la sieste pendant ce temps-là, c’était plutôt ennuyeux.
Emma lui fit les gros yeux.
- Mais le dragon est censé être un… et puis d’abord, t’es censé dormir, toi ! Sinon il ne peut pas y avoir de bisou qui réveille !
Norman fit la moue. La phrase de la fillette sonnait presque comme une menace, bien qu’elle n’en eût jamais eu l’intention.
- Comment voulez-vous que je dorme avec tout le bruit que vous faites juste à côté !
- Parce que c’est la magie qui te fait dormir ! Maintenant rendors-toi !
Norman se recoucha et retourna dans son pseudo-sommeil, priant pour qu’ils terminassent leurs chamailleries au plus vite. Si pour eux, un bisou chacun ne convenait pas, autant en faire un et se presser d’échanger les rôles pour que l’autre le reçût !
Finalement, les deux belligérants convinrent, de mauvaise grâce - surtout Emma, car depuis le début, Ray était d’accord pour qu’elle eût droit à son bisou aussi - que c’était ridicule et qu’au fond, ils s’en fichaient. Ce fut donc avec un dragon reconverti en prince charmant - transformé en monstre par une méchante sorcière, d’après Gilda - qu’Emma s’approcha timidement de Norman, les joues roses. Elle s’agenouilla près de sa silhouette, se calant contre les racines peu confortables. A la vue de ses yeux clos, elle se retint de lui secouer l’épaule comme elle en avait l’habitude. Ce n’était pas comme ça qu’on réveillait une princesse ! Elle se pencha un peu plus et, de nouveau, elle sentit son cœur battre un peu plus vite. Le regard des deux autres, dans son dos, la stressait mais elle les oublia bien vite lorsqu’elle se concentra sur les lèvres de Norman. Plutôt pâles et légèrement luisantes, elles étaient, somme toute, plutôt classiques, alors Emma ne savait pas pourquoi elles l’attiraient en particulier, avec celles de Ray. Parce que ce n’était pas le genre de jeu qu’ils faisaient avec d’autres enfants. Là-dessus, ils étaient d’accord pour se montrer assez exclusifs. La partie bisous, c’était qu’entre tous les trois. Les autres enfants n’avaient rien à y faire, c’était comme ça.
Exclusivité totale.
Lorsqu’elle posa ses lèvres sur celles de Norman, elle sentit ses joues s’enflammer. Elle entendit à peine Gilda couiner d’enthousiasme, prise dans un tumulte d’émotions qu’elle n’identifia pas. Ce n’étaient pourtant que deux bouches humides, collées entre elles le temps de quelques secondes fugaces ; malgré tout, une joie indicible l’envahissait, et ce fut presque avec regret qu’elle s’écarta pour voir le résultat de son bisou magique. Devant elle, Norman ouvrit les yeux avec lenteur, comme s’il sortait péniblement d’un long sommeil forcé. Il les plissa sous l’intensité de la lumière du jour. Les pommettes empourprées par la gêne et le plaisir d’un contact qu’il avait tout autant aimé qu’elle, il cacha un faux bâillement derrière une main et son regard croisa celui du preux chevalier qui venait de le sauver. Il ouvrit à peine les lèvres que le dragon-pas-dragon apparut à côté d’Emma, un peu dubitatif. Aussitôt, Norman reprit un air endormi et cligna des paupières de manière exagérée avant d’émettre un autre bâillement appuyé. Jouer la comédie était toujours amusant.
- Oh, je me sens si fatigué… Je crois que je vais me rendormir un peu.
- Vite, Ray, un second baiser pour l’empêcher de se rendormir, ça n’a pas suffi ! s’exclama Gilda en trépignant.
Emma s’écarta de bonne grâce et Ray s’agenouilla à son tour. Norman ferma les yeux. Les joues déjà rouges d’anticipation, ce qui lui valut des gloussements de la part des deux fillettes, Ray se pencha et apposa vite ses lèvres sur celles de Norman. Les sensations qui l’assaillirent le troublèrent comme à chaque fois mais elles étaient si grisantes que, malgré la gêne, il ne s’écarta pas aussi sec. Son cœur battait si fort que le son raisonnait dans ses oreilles, et c’était incompréhensible pour une chose aussi anodine. Ray était quelqu’un de très pragmatique et pourtant, bien que ce fût loin d’être la première fois qu’il les ressentît, le sens de ces sensations lui échappait totalement. Sa motivation à coller ses lèvres sur celles de ses deux amis était loin d’être une simple tentative pour les comprendre ; c’était la seule chose dont il était sûr. Il en avait envie, à chaque fois.
Il se redressa et cette fois, Norman ouvrit les yeux avec une facilité déconcertante. Les joues roses, il lui adressa un mince sourire auquel Ray répondit instinctivement. Près d’eux, Emma les observait avec émotion et Gilda jubilait, mais la scène fut brisée par l’éclat de voix surpris d’un autre enfant. Ils tournèrent la tête pour voir une fillette blonde courir en sens inverse vers l’orphelinat, là où la majorité des enfants était réunie. Ils entendirent les échos de ses cris alors qu’elle disait à tout va que Ray et Norman se faisaient des bisous sur la bouche. Les deux concernés s’empourprèrent violemment, de gêne cette fois. Gilda gloussa. Pour rompre cette ambiance plombée par cette intervention impromptue, Emma se racla la gorge et s’exclama :
- Bien ! On rejoue ?
Gilda joignit les mains, enthousiaste.
- Oh oui ! Rejouons, c’est très amusant ! Je peux être la princesse, cette fois ?
La fillette eut droit à trois paires d’yeux écarquillés et outrés, qui vinrent se poser sur elle aussitôt la question posée. Elle en fut décontenancée.
- Bah quoi ? Moi aussi je veux des bisous !
Elle était la seule à ne pas en avoir eu !
Emma secoua la tête en signe de dénégation avant de s’écrier, pour bien appuyer sa réponse :
- NON !
Gilda fut étonnée de sa réaction virulente et afficha une moue boudeuse.
- Mais pourquoi ? se plaignit-elle.
- Parce que ! C’est juste entre nous trois, on ne veut pas faire de bisou à quelqu’un d’autre !
Eux non plus ne savaient pas pourquoi mais c’était comme ça, un point c’est tout ! Pourquoi les autres enfants n’étaient-ils pas fichus de le comprendre ? C’était toujours comme ça quand ils venaient squatter leur jeu, c’en était énervant !
Elle se tourna vers les garçons pour chercher leur accord. Les deux confirmèrent, plus calmes qu’elle mais tout aussi fermes. Tous trois étaient d’accord sur ce sujet et aucune discussion n’était possible.
Gilda ne se vexa pas ; au contraire, ses yeux brillèrent devant leur détermination.
- Oh ! Je vois.
Elle ne dit rien de plus et, malgré sa perplexité, Ray ne la poussa pas à poursuivre. Emma, elle, en fut juste satisfaite et oublia l’incident. Norman intervint alors d’une voix calme :
- Cette fois-ci, j’aimerais être le chevalier.
Emma hocha la tête. Gilda se manifesta pour dire qu’elle désirait être le dragon - un vrai méchant cette fois, puisqu’ils ne voulaient pas qu’elle eût des bisous. Tout le monde fut d’accord.
Ne restaient plus que deux rôles à attribuer. Sans attendre, Emma se tourna vers Ray, espiègle.
- Bon, maintenant, c’est toi la princesse !
Ray rosit mais acquiesça. Cette fois, il n’aurait plus qu’à attendre patiemment qu’on vînt l’embrasser. Qu’incarnerait donc Emma, cette fois ?
Et lui, aurait-il droit à deux baisers comme Norman ?

pour:la chute, auteur:chat du cheshire, fic, the promised neverland

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