Jan 22, 2010 23:15
Partie 3 (la dernière)
8h. La nuit m’avait semblé si courte ! Je n’étais pas très en avance ! Je me préparai à la hâte et attrapai de justesse le bus qui m’emmena au studio. Les autres membres étaient tous là. Même Okura, qui d’habitude arrive toujours le dernier… Les évènements de la veille m’ont vraiment perturbés, c’est certain !
Yasuda voyait bien que je n’étais pas dans mon assiette. Cependant, pour ne pas éveiller les soupçons des autres, il ne me posa aucune question mais je pouvais ressentir son aide moral et cela m’encourageait à avancer et faire mon travail convenablement. Le temps est vite passé ! Il est déjà l’heure de déjeuner ! Les membres ont décidés de se retrouver au Ramen Shop du coin de la rue mais je n’avais guère le cœur à manger un morceau. Yasuda prétexta un entraînement à la guitare pour pouvoir rester avec moi et me parler.
- « Shibuyan, je ne te reconnais plus là ! Depuis qu’elle est revenue, tu as totalement changé ! Tu es dans les nuages… tu es partout sauf avec nous ! »
La seule excuse que je puis trouver à cet instant fut : « Désolé aujourd’hui je ne me sens pas très bien, je pense que je vais rentrer un peu plus tôt, si personne n’y voit aucun inconvénient » Evidemment Yasuda n’était pas dupe encore une fois, il comprit vite que je n’avais qu’une idée en tête : la revoir et discuter avec elle. Il a suivi mon histoire avec elle, il sait que mes sentiments pour elle sont toujours aussi intenses et que les aventures que j’ai pu avoir jusqu’à présent n’étaient que des passades…
- « Ne, Yasu, si nous allions retrouver les autres ? Ils vont vraiment trouver étrange qu’on ne soit pas là ! Profitons que Uchi soit parmi nous !! On a tellement de temps à rattraper avec lui ! »
- « Ouais, je commence à avoir faim et je joue mal si je n’ai pas mangé ! » plaisanta-t-il.
Nous prîmes l’ascenseur et allâmes rejoindre les autres au Ramen Shop. Ryo s’écria en nous voyant arriver : « Les derniers arrivés n’ont plus rien !!!!!!! On a tout mangé !!!!! Enfin Okura a tout mangé ! » et tout le monde se mit à rire, moi inclus.
Nous nous installâmes près de Maru et Hina. Nous commandâmes un bol de ramen et commençâmes à discuter de bon cœur tout ensemble. Maru lança en plaisantant : « Alors Shibuyan, comment vont les nuages aujourd’hui ? » Tout le monde se mit à rire joyeusement. Ils ne se doutaient pas un seul instant de ce qui pouvait me tracasser autant. Me voyant mal à l’aise, Yasu prit la parole :
- « Ne, les gars, et si on quittait plus tôt ce soir ? On pourrait toujours venir plus tôt demain matin ! »
- « Bonne idée tiens ! Je suis partant, pour la peine, pourquoi ne pas aller à un Onsen tous ensemble ? » proposa Hina.
- « Ouais, bonne idée !!!! Un bon verre de saké dans un bain bien chaud… ça ne se refuse pas ! » acquiesça Okura.
Yasu me regarda sachant pertinemment que j’allais refuser l’invitation pourtant si tentante.
- « Je ne peux pas ce soir, j’ai des choses à faire ! Mais ne vous inquiétez pas, c’est à charge de revanche ! On aura bien l’occasion d’y retourner bientôt » dis-je.
- « On trinquera à ta santé ne t’en fais pas pour ça » lança Yasu joyeusement
- « J’y compte bien ! » répondis-je en souriant.
14h30. Fallait retourner travailler ! La tension des membres était à son maximum ; quitter le travail plus tôt et se faire une soirée au Onsen, y’avait de quoi être excité ! Et moi j’attendais avec impatience 17h pour la retrouver. Elle submergea mes pensées. J’en profitai pour lui envoyer un message lui disant que je quittais bel et bien à 17h. Elle me répondit presque aussitôt : « Je suis très heureuse » ce fut ses seuls mots mais cela me rendit plus que heureux.
Uchi s’était considérablement amélioré au chant. Lorsque je lui fis la remarque, il se mit à rougir « Merci Subaru-kun ». L’enregistrement avançait plus vite que prévu. Nous avions déjà enregistré la musique et une bonne partie des voix, manquaient plus que quelques arrangements pour boucler l’affaire.
L’heure tant attendue arriva enfin. Je me précipitai dans le vestiaire pour récupérer mes affaires et descendis quatre à quatre l’escalier. Je pus trouver un taxi assez rapidement et lui demanda de m’amener au Starbuck près de Higashi Doori. A peine 10 minutes plus tard me voilà arrivé au lieu de rendez-vous. Elle était déjà là ! Elle était assise sur un banc, portant la jolie robe que j’aimais tant. Elle était tout simplement magnifique, comme au premier jour. Je m’approchai doucement et lui cachai les yeux ; elle fut surprise mais me reconnut direct :
- « Baru, c’est toi !!!!! »
- « Gagné ! »
On rentra dans le café. Il n’y avait pas grand monde, c’était assez agréable. On s’installa près d’une baie vitrée, dans un coin assez isolé. Je la reconnaissais bien là ; elle n’aimait pas la foule, on se ressemblait bien pour ça. Comme je m’y attendais, elle prit un café au lait frappé avec une touche de vanille. Pour ma part, je me contentai d’un simple café noir corsé. La journée avait été longue et la soirée s’annonçait encore plus longue.
Sans que je lui demande, elle commença à s’expliquer :
- « Je te dois des explications. Je suis si honteuse d’être partie sans t’avoir dit au revoir il y a 10 ans. Mon père nous a embarqué avec lui dans le Shinkansen sans comprendre ce qui se passait. J’étais loin de penser qu’on partait définitivement. Pour moi, on allait juste avec lui parce que personne ne pouvait veiller sur mon petit frère et moi. Ce fut qu’une fois dans le Shinkansen que je compris que nous ne reviendrions jamais à Osaka. Mais il était trop tard, je ne pouvais pas te prévenir, car j’avais laissé toutes mes affaires à la maison. »
Je l’écoutai avec attention. Je sentais la tristesse et la douleur émaner d’elle. Elle continua :
- « J’ai pensé à une mauvaise blague mais en fait ce fut la triste réalité. Nous sommes rentrés en France et cela m’a rendue malade. J’ai écrit plusieurs lettres pour toi mais au final je n’ai jamais osé te les envoyer. Je savais que tu allais m’en vouloir. Te rencontrer fut la plus belle chose qui m’était arrivée à ce moment là. Qui aurait cru qu’une simple fille aimant les voyages aurait croisé un jour le regard d’un futur Idol ?! »
Elle se mit à sourire et me regarda avec tendresse.
- « Du coup j’ai repris les cours au lycée en France, me suis fait de nouveaux amis… mais je n’ai jamais pu me résoudre à sortir avec un autre gars. Le seul qui comptait c’était toi ! J’ai regretté plusieurs fois le fait de ne pas t’avoir envoyé les lettres. »
Je sentis les larmes me monter. Maintenant je comprenais. Je lui pris les mains et les serra dans les miennes.
- « Si j’avais su… je suis fautif, j’aurai dû comprendre qu’il y avait un problème ! »
Elle me coupa :
- « Non ce n’est pas ta faute. Le programme d’études ne durait que quelques mois, j’aurais dû rester plus longtemps, mais il a fallu que mon père décide de rentrer au pays plus tôt… je l’ai maudis ! si tu savais… »
- « Comment ça se fait que tu sois revenue ici ? »
- « J’ai travaillé dur pour obtenir mon diplôme de japonais, du coup j’ai décidé de revenir au Japon pour enseigner le français aux jeunes japonais… mais comme tu peux t’en douter, la seule ville où je voulais être c’était Osaka et vu que c’est moins populaire que Tokyo, je pus obtenir une place très rapidement. Mais je suis partie un peu précipitamment c’est pourquoi j’ai sonné chez toi un peu en panique… car tu était mon seul repère. »
Je ne savais pas quoi dire. Au final, elle n’avait pas changée. Elle était toujours aussi simple et ne cherchait aucunement à tirer profit de mon statut d’idole.
Elle me regardait et ajouta :
- « J’ai suivi l’évolution des Kanjani8 depuis le début ! Mais jamais je n’ai parlé de notre relation à qui que ce soit. J’ai aussi lu les rumeurs sur toi… j’ai eu mal mais des rumeurs restent des rumeurs… je ne te demanderai pas si tout ça a été vrai. Après tout, c’est un dur métier, Idol. Quand je voyais les filles hurler ton nom, j’étais en rage mais bon, je n’avais rien à dire… »
Oui… Qui aurait cru que, 10 ans plus tôt, je serai tombé amoureux d’une fille étrangère ? Nous étions des adolescents mais notre amour était si fort ! La retrouver 10 ans après était un pur bonheur. Mais beaucoup de choses ont changé. L’agence désapprouverait notre relation, même si je la connais depuis des années. Pour Johnny-san, rien ne doit nous distraire, pas même les filles. Rien que d’y penser, j’en étais malade.
Nous continuâmes à discuter autour de notre café lorsque le téléphone sonna : je reçus un message de Yasuda « Alors comment se passe ton rendez-vous ? Je suis sûre que tout va bien, en tout cas je pense fort à toi ! Tu lui diras bonsoir de ma part. C’est une fille bien. Je crois que c’est la seule pièce du puzzle qui te manquait… A bientôt Shibuyan ! » Son message me fit sourire et je fis lire le message à celle qui fait battre mon cœur depuis des années. Elle se mit à rire aux éclats.
Nous décidâmes de nous promener sur Higashi Doori et nous nous remémorions tous les souvenirs du passé. Notre premier baiser, notre première nuit ensemble…. Et les sorties mémorables qu’on a pu faire dans tout Osaka ! Bien sûr, elle ne pût s’empêcher de me dire qu’elle était une très grande fan des Kanjani8 et qu’elle avait tous les cd sans exceptions. Elle m’avoua même qu’elle eut un faible pour Okura ! On se mit à rire. Me voyant mal à l’aise, elle rajouta aussitôt :
- « Je te rassure, le seul que j’ai toujours aimé (et pour de vrai là !) c’est toi ! Si les fans savaient que MOI j’ai eu la chance de te connaître en vrai, je crois que j’aurai finie pendue hahahah »
Elle s’arrêta devant une boutique de souvenirs. Je voyais qu’elle regardait avec insistance une jolie peluche violette, je décida donc de lui offrir. Son regard s’illumina et pour me remercier, elle m’embrassa. Je fus agréablement surpris et lui rendit son baiser avec tendresse.
Nous passions devant des dizaines de boutiques puis vint une bijouterie. Je savais qu’elle n’aimait pas spécialement les bijoux mais qu’elle appréciait les bracelets et les colliers… Je prétextai une envie de glace et lui demanda d’aller m’en acheter une à quelques rues plus loin. Pendant ce temps là, j’entrai dans la boutique et demanda au vendeur :
- « Bonsoir ! Je voudrai savoir si c’est possible d’avoir un bracelet en argent et d’y faire graver quelque chose ? »
Le vendeur me répondit qu’il n’y avait aucun problème et prit ma commande. Je commandai donc un joli bracelet en argent et ainsi qu’une inscription : « You’re all I want, you’re all I need, you’re EVERYTHING » Je savais qu’elle comprendrait sa signification. Elle était fan du groupe Lifehouse et je l’étais devenu aussi.
Je la vis revenir avec nos glaces et m’empressa de sortir du magasin. Il se faisait tard, je commençais à fatiguer. Je voyais qu’elle luttait aussi, je ne voulus pas la fatiguer plus qu’elle ne l’était déjà. Je lui demandais si elle avait un endroit où dormir et me répondit que non. Je lui proposa donc de rester chez moi (à mon grand plaisir) et lui dit qu’elle pouvait rester autant de temps qu’elle voulait. Elle me prit dans ses bras et me serra fort. Je sentais sa respiration contre mon cou ce qui me rendit fou. Je lui murmurai dans l’oreille Je t’aime. Malheureusement mon bonheur fut de courte durée : un coup de téléphone me ramena de mon nuage : c’était Okura qui m’appelait pour me dire qu’il avait oublié de m’annoncer la fameuse bonne nouvelle dont il m’avait parlé la veille. Au fond de moi je le maudissais d’avoir gâché ce moment tendre avec ma dulcinée mais d’un autre côté, Okura me faisait rire. Tout excité au bout du fil, le voilà qui commence son récit : « En fait, je viens d’obtenir un premier rôle pour un nouveau drama ! Je n’en ai pas encore parlé aux autres… Mais je voulais TON avis à toi. Ce rôle est totalement différent de Jun dans Yasuken ! hahah ! Je joue le rôle d’un vrai méchant ! »
Je me mis à rire aux éclats. Pourquoi moi ? Suis-je méchant ? Il ajouta aussitôt : « Désolé Baru, je ne dis pas que tu es méchant hahaha, mais tu as eu un rôle difficile dans Double non ? Comment tu t’y es pris ??? » Pour tout dire, je n’étais pas en position de lui expliquer quelque chose. Je lui répondis : « Je répondrai à tes questions demain mais ce soir je ne peux pas » Sur ces paroles nous raccrochâmes.
Nous voilà arrivés à la maison. Elle balança ses affaires sur mon sofa et se dirigea droit à la salle de bain. Je la reconnaissais encore bien là. J’en profitai pour déballer mes affaires et ranger un petit peu. Une fois sortie de la salle de bain, nous prîmes le chemin de la chambre pour y retrouver les bras de Morphée.
Le lendemain matin, nous avions rendez-vous au studio à 7h. Elle dormait comme un bébé, je ne voulais pas la réveiller.
Pendant ma pause de midi, je m’en allai chercher le bracelet que j’avais commandé la veille. Il était superbe. Je m’empressai de le montrer à Yasuda, qui me félicita :
- « Shibuyan, tu as bon goût ! Elle va adorer je t’assure ! »
- « Merci Yasu ! Si tu savais comme je suis tout excité ! Ce soir je l’emmène dans un resto chic et la demanderai en mariage. C’est avec elle que je veux finir ma vie »
- « Félicitations mon Shibuyan ! »
Le soir arriva vite. J’emmenai ma moitié au restaurant et lui déclara solennellement :
- « Malgré ces 10 ans qui nous ont séparés, tu es celle que j’aime. Je ne suis pas doué pour les déclarations d’amour mais c’est avec toi que je veux vivre à jamais »
Ses yeux s’illuminèrent. Je lui tendis mon présent. Lorsqu’elle ouvrit l’écrin, elle se mit à pleurer et balbutia :
- « Je je je… ne voulais pas que tu en fasses autant mon Babu, à cet instant même mon cœur bat la chamade ! Tu es toujours imprévisible ! »
- « Mon cadeau ne te plait pas ? »
- « BAKA ! Il me plait tellement !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Et ma réponse sera oui, quoi que tu dises ! »
Elle avait deviné mon intention mais je ne fus pas déçu. Je mis un genou à terre, face à elle et lui demanda sur un ton solennel :
- « Es-tu prête à me supporter jusqu’à la fin de mes jours ?… Veux-tu être ma femme ? »
Sa réponse, bien que je la connaissais déjà me fit pleurer de joie :
- « Oui je le veux, je le veux !!!!!!!!!!!!! Je ne veux plus jamais te quitter »
Sur ces paroles nous nous embrassâmes tendrement et c’est ici que s’achève mon histoire. A partir d’ici, ce n’est plus ma vie que je partage mais c’est la nôtre.
The End