(no subject)
Titre : The Ghost of You
Fandom : Torchwood
Pairing: Jack/Ianto, Jack/OMC
Rating/Mots: R / ~1000
Warnings: angst, character death, spoilers saison 3
Summary : Accoudé au comptoir d’un bar, Jack commandait son cinquième whisky sous le regard désapprobateur de Gwen.
Accoudé au comptoir d’un bar, Jack commandait son cinquième whisky sous le regard désapprobateur de Gwen. Il n’était pas ivre, pas encore, son métabolisme éliminant l’alcool bien plus vite que n’importe qui. C’est lors de moments comme celui-ci qu’il haïssait sa condition, lorsque la seule chose qu’il souhaitait était de s’imbiber de spiritueux jusqu’à oublier la raison pour laquelle il se retrouvait à boire seul en plein milieu de la nuit. Sauf qu’il n’était pas seul, pas cette fois ci, et Gwen, qui le regardait absorber verre après verre, sentait son cœur se briser à la vue de son meilleur ami tentant d’oublier l’existence du monde extérieur.
Les derniers mois avaient semblé insurmontables. D’abord les décès d’Owen et Tosh, qui avaient laissée une plaie béante dans l’équipe. Les trois membres restant de Torchwood n’avaient pas pu se résoudre à les remplacer. Gwen s’était reposée sur Rhys, le laissant penser ses blessures, elle-même s’assurant d’être présente pour supporter Jack, si affecté par les actes de son frère, et Ianto, surmontant cette perte qui ouvrait à nouveau la plaie causée par la disparition de Lisa.
Puis les 456 étaient arrivés. Et Ianto était mort.
Jack en avait été dévasté. Même s’il s’efforçait de le cacher, Gwen pouvait voir dans ses yeux le spectre du jeune homme. Et quoi qu’il en dise, le Capitaine n’avait toujours pas fait son deuil. Elle ne pouvait pas commencer à imaginer ce que pouvait ressentir un homme qui ne peut pas mourir. Tant de morts, d’amis laissés derrière soi, tant d’amants à regarder s’éteindre… Non, cela lui était inconcevable.
Elle se tourna vers Jack et posa sa main sur la sienne. Les mots la fuyaient alors qu’elle cherchait de quelle manière elle pouvait réconforter son ami.
- Je suis désolée Jack, tellement désolée, mais…
- Arrête, la coupa ce dernier. Pas un mot de plus.
Le Capitaine se retourna vers le bar et contempla son verre désormais vide.
- Rentre chez toi, retrouve Rhys. Torchwood ne mérite pas que l’on laisse sa vie de côté. Pas quand elle peut s’arrêter si brutalement.
- Jack… commença la jeune femme avant de se taire, ne sachant que répondre à l’immortel assis à ses côtés.
Elle pensait à son mari, qui l’attendait chez eux, et au Hub, où Jack rentrerait pour ne trouver que des fantômes victimes du « devoir pour la Reine et le Pays ».
- Retourne auprès de ton époux, Gwen. Car c’est pour cela que tu te bats. Tu affrontes les aliens et les morts pour laisser aux gens l’illusion que la vie est simple, qu’ils ne risquent rien.
Il fit face à la jeune femme quelques instants avant de se retourner vers le comptoir pour commander un autre verre.
- Si ça peut te faciliter les choses, considère cela comme un ordre. Rentre chez toi et apprécie le calme d’une soirée normale.
Un mois auparavant, Gwen aurait refusé, elle aurait argumenté, bataillé pour rester auprès de son ami, mais désormais, elle se sentait si fatiguée qu’elle n’avait plus le courage de tenir tête à Jack. Pas quand elle ne pouvait plus croiser son regard sans ressentir les pertes qu’ils avaient subies, pas quand les yeux du Capitaine paraissaient si vides d’émotion depuis ce jour maudit où il avait vu mourir sous ses yeux son amant et son neveux.
Mais cette fois si, elle obtempéra, récupérant ses affaires avant d’embrasser son ami, et de lui rappeler que sa porte lui était toujours ouverte.
- Ne t’inquiète pas pour moi Gwen, je ne vais sans doute pas finir la soirée seul, lui murmura-t-il avant de la laisser partir.
Un peu plus tard cette nuit là, Jack était effectivement accompagné. Dans une chambre d’hôtel quelconque, il se mouvait au dessus du corps d’un étranger rencontré quelques heures auparavant. Ses mains exploraient le dos musclé exposé à ses yeux, remontant les longs des omoplates avant d’agripper de larges épaules. La chambre s’emplissait peu à peu de murmures haletants.
Mais alors qu’il s’enfonçait dans le corps élancé ses pensées se bousculaient. Elles dérivaient au grès des gémissements étouffés, et il retournait quelque mois auparavant. Les yeux fermés, il imaginait des épaules plus fines, une peau moins râpeuse, une odeur plus musquée et des murmures en gallois. Ses doigts parcouraient le torse de l’homme en dessous de lui, et il pouvait presque imaginer des cicatrices, souvenirs de sa première et dernière tentative de camping.
Les battements de son cœur accéléraient alors qu’il se perdait dans ses souvenirs. Il n’était plus dans une chambre d’hôtel au dessus d’un bar miteux, il se retrouvait dans une chambre qu’il connaissait bien. Il ne baisait plus un étranger dans un lit grinçant, il faisait l’amour à l’homme qu’il désirait plus tout dans des draps qui portaient leurs odeurs mélangées. Il pouvait l’imaginer au dessous de lui, gémissant, la tête rejetée en arrière, découvrant une gorge qu’il ne pouvait s’empêcher d’embrasser, faisant geindre son amant de plaisir.
Petit à petit sa respiration devint erratique, ses mouvements de va et vient s’intensifièrent, et il jouit dans le corps chaud piégé sous le sien, un prénom murmuré en un souffle. Ianto.
Jack ne bougea pas lorsque l’étranger se rhabilla et quitta la chambre. Il resta étendu sur le lit froid, perdu dans ses pensées.
Il imaginait qu’il n’était pas le seul être vivant dans la pièce. Les yeux fermés, il pouvait sentir le lit s’affaisser derrière lui. Une main glissa le long de son épaule pour allait reposer sur son bras. Un souffle vint faire frémir les cheveux en haut de son cou. Un torse se pressa contre son dos, des jambes s’entremêlèrent aux siennes.
Derrière lui, il entendait son amant respirer, sentait sa joue contre sa nuque.
Le temps s’arrêta, et l’espace d’un instant, sa vie était parfaite. Il était dans son lit, avec l’homme qu’il aimait lui murmurant doucement à l’oreille, lové contre lui.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, le rêve se désagrégea et la réalité refit surface.
Fandom : Torchwood
Pairing: Jack/Ianto, Jack/OMC
Rating/Mots: R / ~1000
Warnings: angst, character death, spoilers saison 3
Summary : Accoudé au comptoir d’un bar, Jack commandait son cinquième whisky sous le regard désapprobateur de Gwen.
Accoudé au comptoir d’un bar, Jack commandait son cinquième whisky sous le regard désapprobateur de Gwen. Il n’était pas ivre, pas encore, son métabolisme éliminant l’alcool bien plus vite que n’importe qui. C’est lors de moments comme celui-ci qu’il haïssait sa condition, lorsque la seule chose qu’il souhaitait était de s’imbiber de spiritueux jusqu’à oublier la raison pour laquelle il se retrouvait à boire seul en plein milieu de la nuit. Sauf qu’il n’était pas seul, pas cette fois ci, et Gwen, qui le regardait absorber verre après verre, sentait son cœur se briser à la vue de son meilleur ami tentant d’oublier l’existence du monde extérieur.
Les derniers mois avaient semblé insurmontables. D’abord les décès d’Owen et Tosh, qui avaient laissée une plaie béante dans l’équipe. Les trois membres restant de Torchwood n’avaient pas pu se résoudre à les remplacer. Gwen s’était reposée sur Rhys, le laissant penser ses blessures, elle-même s’assurant d’être présente pour supporter Jack, si affecté par les actes de son frère, et Ianto, surmontant cette perte qui ouvrait à nouveau la plaie causée par la disparition de Lisa.
Puis les 456 étaient arrivés. Et Ianto était mort.
Jack en avait été dévasté. Même s’il s’efforçait de le cacher, Gwen pouvait voir dans ses yeux le spectre du jeune homme. Et quoi qu’il en dise, le Capitaine n’avait toujours pas fait son deuil. Elle ne pouvait pas commencer à imaginer ce que pouvait ressentir un homme qui ne peut pas mourir. Tant de morts, d’amis laissés derrière soi, tant d’amants à regarder s’éteindre… Non, cela lui était inconcevable.
Elle se tourna vers Jack et posa sa main sur la sienne. Les mots la fuyaient alors qu’elle cherchait de quelle manière elle pouvait réconforter son ami.
- Je suis désolée Jack, tellement désolée, mais…
- Arrête, la coupa ce dernier. Pas un mot de plus.
Le Capitaine se retourna vers le bar et contempla son verre désormais vide.
- Rentre chez toi, retrouve Rhys. Torchwood ne mérite pas que l’on laisse sa vie de côté. Pas quand elle peut s’arrêter si brutalement.
- Jack… commença la jeune femme avant de se taire, ne sachant que répondre à l’immortel assis à ses côtés.
Elle pensait à son mari, qui l’attendait chez eux, et au Hub, où Jack rentrerait pour ne trouver que des fantômes victimes du « devoir pour la Reine et le Pays ».
- Retourne auprès de ton époux, Gwen. Car c’est pour cela que tu te bats. Tu affrontes les aliens et les morts pour laisser aux gens l’illusion que la vie est simple, qu’ils ne risquent rien.
Il fit face à la jeune femme quelques instants avant de se retourner vers le comptoir pour commander un autre verre.
- Si ça peut te faciliter les choses, considère cela comme un ordre. Rentre chez toi et apprécie le calme d’une soirée normale.
Un mois auparavant, Gwen aurait refusé, elle aurait argumenté, bataillé pour rester auprès de son ami, mais désormais, elle se sentait si fatiguée qu’elle n’avait plus le courage de tenir tête à Jack. Pas quand elle ne pouvait plus croiser son regard sans ressentir les pertes qu’ils avaient subies, pas quand les yeux du Capitaine paraissaient si vides d’émotion depuis ce jour maudit où il avait vu mourir sous ses yeux son amant et son neveux.
Mais cette fois si, elle obtempéra, récupérant ses affaires avant d’embrasser son ami, et de lui rappeler que sa porte lui était toujours ouverte.
- Ne t’inquiète pas pour moi Gwen, je ne vais sans doute pas finir la soirée seul, lui murmura-t-il avant de la laisser partir.
Un peu plus tard cette nuit là, Jack était effectivement accompagné. Dans une chambre d’hôtel quelconque, il se mouvait au dessus du corps d’un étranger rencontré quelques heures auparavant. Ses mains exploraient le dos musclé exposé à ses yeux, remontant les longs des omoplates avant d’agripper de larges épaules. La chambre s’emplissait peu à peu de murmures haletants.
Mais alors qu’il s’enfonçait dans le corps élancé ses pensées se bousculaient. Elles dérivaient au grès des gémissements étouffés, et il retournait quelque mois auparavant. Les yeux fermés, il imaginait des épaules plus fines, une peau moins râpeuse, une odeur plus musquée et des murmures en gallois. Ses doigts parcouraient le torse de l’homme en dessous de lui, et il pouvait presque imaginer des cicatrices, souvenirs de sa première et dernière tentative de camping.
Les battements de son cœur accéléraient alors qu’il se perdait dans ses souvenirs. Il n’était plus dans une chambre d’hôtel au dessus d’un bar miteux, il se retrouvait dans une chambre qu’il connaissait bien. Il ne baisait plus un étranger dans un lit grinçant, il faisait l’amour à l’homme qu’il désirait plus tout dans des draps qui portaient leurs odeurs mélangées. Il pouvait l’imaginer au dessous de lui, gémissant, la tête rejetée en arrière, découvrant une gorge qu’il ne pouvait s’empêcher d’embrasser, faisant geindre son amant de plaisir.
Petit à petit sa respiration devint erratique, ses mouvements de va et vient s’intensifièrent, et il jouit dans le corps chaud piégé sous le sien, un prénom murmuré en un souffle. Ianto.
Jack ne bougea pas lorsque l’étranger se rhabilla et quitta la chambre. Il resta étendu sur le lit froid, perdu dans ses pensées.
Il imaginait qu’il n’était pas le seul être vivant dans la pièce. Les yeux fermés, il pouvait sentir le lit s’affaisser derrière lui. Une main glissa le long de son épaule pour allait reposer sur son bras. Un souffle vint faire frémir les cheveux en haut de son cou. Un torse se pressa contre son dos, des jambes s’entremêlèrent aux siennes.
Derrière lui, il entendait son amant respirer, sentait sa joue contre sa nuque.
Le temps s’arrêta, et l’espace d’un instant, sa vie était parfaite. Il était dans son lit, avec l’homme qu’il aimait lui murmurant doucement à l’oreille, lové contre lui.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, le rêve se désagrégea et la réalité refit surface.