Titre : Chicago Hearts
Fandom : bandslash AU
Pairing: Gabe/William (Cobra Starship/The Academy Is...)
Rating/Mots: PG-13 / ~3300
Warnings: ansgt, character death, drugs
Summary : J’avais fui Miami quelques mois auparavant. Cela me semblait tellement loin. Les drogues, les armes, les descentes de police à trois heures du matin…" Gabe arrive à Chicago, espérant une nouvelle vie.
Queen of Heaven Cemetery - Chicago, un soir de juillet.
Dans la sombre lueur du crépuscule, les ombres s’agrandissent, effaçant les contours de toutes choses et les enveloppant dans l’oubli… Tout est calme. Rien n’est plus paisible qu’un cimetière un soir d’été. Une tombe se découpe sur le couchant, une gerbe de fleur blanche reposant devant elle.
William Beckett, 1984 - 2007. 23 ans à peine. Si jeune, et pourtant…
Un Starbucks, Clark Strett (Chicago, Illinois) - Septembre 2007
Travailler dans un café, non mais vraiment quelle idée ! Quand j’ai postulé ici, je pensais me trouver un travail tranquille. J’avais fui Miami quelques mois auparavant. Cela me semblait tellement loin. Les drogues, les armes, les descentes de police à trois heures du matin… Car mon père était « dans le milieu » comme on disait. Pas simplement un vulgaire dealer, loin de là, il faisait parti des hauts placés dans l’organisation, et espérait que j’allais pouvoir lui succéder. Une partie de moi refusait de prendre sa suite car j’avais vu l’état dans lequel pouvait vous plonger les pilules qu’il vendait ; j’avais déjà soutenu ma meilleure amie, la suppliant de rester consciente, de ne pas fermer les yeux, essayant désespérément de la conduire à l‘hôpital le plus proche... j’avais été témoin de la folie que cela pouvait entraîner. Mais une partie de moi se riait de tout cela, et s’arrangeait, sans que mon père ne soit au courant, pour profiter des avantages qu’offrait le fait d’avoir un parent « dans le milieu ». Et elle continuait, nous continuions, car nous pensions être immortel, nous pensions que rien ni personne ne pourrait nous faire tomber des sommets vers lesquels nous nous élevions, toujours plus haut, toujours plus vite.
Cela aurait pu continuer ainsi. Je m’avançais vers un destin tout tracé, sans prendre la peine d’essayer de vivre autre chose que ce qu’on me donnait.
Puis un jour se leva. Un jour banal, ordinaire. C’est effrayant comme un simple incident tel que le fait de griller un feu rouge peut changer des vies. Une voiture qui arrive, un piéton qui traverse, et rien ne sera plus comme avant. Cela ne change pas grand-chose, n’est-ce pas ? Il y a des milliers de morts tous les jours. Des adultes, des enfants… mais cette fois ci c’est tombé sur elle. Un coup de frein, et elle n’était plus là. Etendue sur la route… Je l’ai regardé partir.
J’ai tenté de continuer comme avant, continuer à vivre mais je ne pouvais plus, pas sans elle. Tout me la rappelait, les boîtes dans lesquelles j’allais pour tenter d’oublier, l’appartement que nous partagions, les photos, même les…
- Un Frappuccino framboise, s’il vous plait !
Je sortis de mes pensées pour lever la tête vers mon prochain client. Soudain, je cessais tout mouvement car devant moi, en plein milieu de Chicago, à plus de mille kilomètres de Miami, elle était là. Et pourtant, je l’avais vu mourir devant mes yeux, cette image qui toujours me hantait, m’empêchant de dormir, me poursuivant nuit après nuit. Le temps d’un clignement des yeux et elle était partie, laissant à sa place un jeune homme d’environ mon âge qui me regardait étrangement. Je devais paraitre bizarre, la bouche bée à le dévisager ainsi, mais il lui ressemblait tellement. Les mêmes cheveux châtains lui tombant sur les épaules, le même air fragile et pourtant déterminé, et ses yeux… Ces yeux qui semblaient pouvoir me traverser et me lire comme un livre ouvert.
- Tout va bien ? » me demanda-t-il en me regardant par-dessus son verre.
Je hochais lentement la tête. Il me dévisagea un instant avant de continuer, me tendant sa main par dessus le comptoir.
- Au fait, je m’appelle William, et toi ?
- Gabe.
- Gabe comment, si je puis me permettre ?
J’hésitais légèrement. C’était un nom connu à cause de mon père, mais ce garçon en face de moi me paraissait trop innocent pour pouvoir avoir la moindre idée de ce qu’il pouvait représenter. Je le lui donnais donc.
- Gabe Saporta.
Il m’observait doucement, la tête penchée sur le côté, l’air de se demander si oui ou non je lui racontais la vérité. Je lui lançais un regard interrogatif qui sembla le décider à me donner des explications.
- On raconte que le fils de Jack Saporta est dans les parages, et que les dealers les plus côtés de Chicago vont se battre pour essayer de le mettre de leur côté.
J’étais mortifié. Ce que je redoutais le plus venait de m’être jeté en pleine figure par ce garçon, qui n’avait pas l’air de se rendre de ce que son annonce pouvait représenter pour moi. Il est tellement facile de se retrouver plonger dans ce milieu, quand ceux qui tirent les ficelles vous acceptent parmi eux. Paillettes, alcools, filles, hommes, drogues… ils vous fournissent tout ce que vous désirez… si vous leur offrez quelque chose en retour.
Une association entre deux pontes de la drogue, l’un à Miami, l’autre à Chicago, contrôlant à la fois les villes mais aussi les échanges entre les deux…
Mais mon père n’était pas intéressé par une telle alliance, il voulait du contrôle, du pouvoir. Les gens le savaient. Et quoi de plus avantageux pour ceux qui espéraient malgré tout un accord que d’avoir de leur côté le fils de Jack Saporta.
Je me tournais rapidement vers William en essayant de ne pas laisser paraître mon malaise. Je lui répondis que je ne savais pas de quoi il parlait et que je ne souhaitais pas en savoir d’avantage.
- De toute façon, même si c’était vrai, tout ces gens importants ne se déplaceraient pas eux-mêmes, ils enverraient sans doute quelqu’un pour se renseigner, poser des questions avant de tenter une approche, tu ne crois pas ? me répondit-il avec un sourire en coin.
Cette réponse me déstabilisa presque autant que de savoir que la rumeur de mon arrivée circulait déjà en ville. Il y avait quelque chose dans la façon dont il souriait qui me mettait en confiance, mais je ne pouvais pas me permettre de me laisser piéger, aussi angélique qu’il parût.
- Je ne sais pas vraiment, je n’ai jamais eu l’occasion de me poser la question.
Il n’eut pas le temps de répondre, car derrière lui, un client commençait à s’impatienter.
Il lui décocha un regard tellement glacé que ce dernier recula d’un pas. Il se retourna vers moi, me regarda droit dans les yeux, avant de lâcher, un sourire au bord des lèves :
- Je reviendrais ce soir à 7H.
Et sur ce, il partit.
Et je restais là, sans bouger, bouche bée, même lorsqu’une jeune femme se posta devant le comptoir pour commander un mocha glacé, repensant à ce qui venait de se passer. Je n’arrivais pas à réaliser la portée de ce qui m’était arrivé, et même si j’avais pu produire une pensée cohérente, jamais je n’aurais pu deviner l’importance de ces quelques instants et l’impact qu’ils allaient produire sur mon futur.
William m’assura par la suite que, loin de suivre ses ordres, qui étaient de se renseigner sans attirer l'attention, il avait juste voulu me connaitre, que la seule chose à laquelle il avait pensé était que peut-être nous pourrions devenir amis. Il m’avoua aussi que j’avais l’air tellement perdu qu’il avait voulu me tendre une main secourable.
3 heures plus tard, et je ne pouvais décoller mes yeux de l’horloge murale en face de moi. Il était 18H45, un quart d’heure avant… je ne savais pas encore avant quoi, je ne savais pas que cette soirée allait être déterminante pour moi, pour lui, mais surtout pour nous.
Je n’avais aucune idée de la raison qui me poussait à rester. Les clients défilaient les uns après les autres au fur et à mesure que passaient les minutes, et je ne pouvais me concentrer que sur l’aiguille qui me rapprochait inlassablement de l’heure fatidique.
Deux minutes avant 7 heures, il entra dans le café.
Je n’ai jamais parlé de cette soirée, à personne. Ni à la police qui m’interrogea plus tard, ni à toutes les personnes qui purent ensuite se prétendre mes amis, à personne. Egoïstement, j’ai voulu la garder pour moi, ne pas partager ce souvenir pour ne pas nous trahir, parce que je savais qu’ils ne pouvaient pas comprendre ce que cette nuit avait représentée pour moi. Une soirée passée à errer, discutant au hasard des rues, une soirée banale pour certain, inutile pour d’autre.
Je perdais de vue pourquoi j’étais là et le fait qu’il savait qui j’étais.
Nous finîmes la nuit dans la « back-room » d’un club quelconque, après quelques verres de trop.
Mais je ne pouvais pas tomber, je ne pouvais pas lui permettre de m’atteindre. Et je reléguais ces pensées au fond de mon subconscient, profitant de l’instant présent, et ma résolution s’éloignait à mesure que ses mains me frôlaient et que sa bouche s’égarait.
Le lendemain matin, je me réveillais seul, dans la chambre que je louais près du Starbucks, avec pour seule compagnie un mal de tête lancinant. De quelle manière étais-je rentré ? Je n’en avais aucune idée. Sur la table de chevet près de mon lit trônait un verre d’eau, une aspirine, et un simple post-it marqué d’un numéro de téléphone. La soirée de la veille me revint en mémoire en une vague de souvenirs.
Flash.
Chicago, la nuit.
Flash.
Des lumières, des sons.
Flash.
Son visage.
Je passais la journée suivante dans un état catatonique, espérant le revoir mais redoutant la confrontation. Pourtant lorsqu'il apparut enfin dans l'encadrement de la porte, je me retrouvais à sourire et rougir comme une collégienne énamourée. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Une soirée à peine et je me retrouvais accro. Il s'approcha du comptoir, commanda un café et se décala pour attendre sa commande. Il ne prononça pas un mot de plus.
Je sentis mon cœur se serrer. J'avais l'impression d'être figé sur place, incapable de raisonner. Je lui tendis mécaniquement le verre, ne pouvant me résoudre à croiser son regard.
Et soudain, alors que je repartais vers la caisse, je sentis sa main frôler la mienne, encercler mon poignet et m'attirer vers lui.
- Bonjour Gabe, me dit-il doucement.
Sans un mot de plus, il se dirigea vers la sortie, m'entrainant à sa suite. Je le suivis, ne pensant pas même au fait que partir de cette manière signifiait mon licenciement.
Plus tard, nous nous arrêtâmes dans un parc. Je l'observai se diriger gaiment vers les balançoires. Et, à sans doute plus de 20 ans, il s'installa dessus sans honte aucune. Riant aux éclats, je le rejoignis et nous passâmes les 10 premières minutes à essayer de prendre assez d'élan pour nous envoler vers les étoiles.
J'étais heureux. Pour la première fois depuis mon arrivée ici, la première fois depuis que j'avais quitté Miami, aucun souci, aucune peur ne se terrait dans mes pensées.
Les minutes s'égrenèrent et notre course ralentit. Nous nous retrouvâmes à nous balancer lentement, observant le coucher de soleil et ses couleurs flamboyantes, atténuées par le nuage de pollution flottant continuellement au dessus de la ville. De nouveau, le silence nous recouvrit.
- Pourquoi vends-tu de la drogue ?
A peine cette idée m'eut-elle traversée l'esprit que la question avait fusée, sans que j'ai le temps de la retenir. Je baissais les yeux. J'attendais sa réponse tout en la redoutant.
- Je...
Mais je ne lui laissais pas le temps de répondre. Mes lèvres s'ouvrirent d'elle même, n'acceptant pas les ordres envoyés par mon cerveau.
- Mon père est dealer à Miami. Il fait partie de « The Outfit ». Je déteste ce milieu, déteste leurs codes et leurs règles...
Debout près de la balançoire sur laquelle je m'étais assis, je débitais ces paroles d'un ton monotone. Ma main serrait le cordage du jeu pour enfant, à tel point que mes jointures devenaient blanches.
- Mais je déteste surtout le fait qu'à une époque, je me suis laissé séduire. En plongeant, j'ai entrainé une amie avec moi. Elle en est morte. Renversée par une voiture. Nous avions rendez vous avec l’un des hommes de mon père.
Je me laissai tomber dans l'herbe, observant les étoiles qui commençaient lentement à apparaître.
Je sentis William s'approcher de moi s'allonger à mes côtés et enfouir son visage dans le creux de mon cou.
Je suis désolé. Des paroles à peine murmurées.
Je retournais mon attention vers la voute étoilée.
- Elle s'appelait Alicya. Elle m'a dit un jour qu'elle était persuadée qu'après notre mort, nous partirions rejoindre les étoiles. J'espère qu'elle est arrivée, qu'elle me voit et qu'elle sait que je ne l'oublie pas. Elle me manque...
Ma voix se brisa, laissant de nouveau place au murmure du vent dans les arbres nous entourant.
- Tout à l'heure, ta question... Je n'ai quasiment aucun lien avec la pègre de Chicago. J'aide mon cousin parfois. Vendre sous le manteau, récupérer des dettes, de temps en temps transmettre des messages.
Parfois je me dis que si j'étais au courant de ce qui se cache derrière tout ça, m'avoua-t-il en faisait un vague geste de la main, englobant sans doute le « ça » en question, cela m'empêcherait de dormir. Mais je ne cherchais pas à savoir, par lâcheté, parce que je refusais de sortir d'une vie qui ne me réservait aucune surprise.
Et tu es arrivé. Tu as débarqué de nulle part, et dès que je t'ai vu, dans ce café, j'ai su que d'une manière ou d'une autre, tu allais entrer dans ma vie.
Il m'observa un instant avant d'approcher sa bouche de mon oreille, son souffle envoyant des frissons le long de mon dos.
Oh my love, please don't cry, I'll wash my bloody hands and then we'll start a new life.
I don't know much at all, I don't know wrong from right. All I know is that I love you tonight.
Les trois semaines qui suivirent furent de celles que je n'ai jamais oubliées. Trois semaines passées loin de tout, loin du monde, à l’abri de toute cruauté et de tout problème. Trois semaines simplement passées s'aimer, se découvrir et s'apprendre, sans se soucier du reste.
Rien ne pourra jamais surpasser ces instants de la même manière que rien ne pourra me faire oublier à quel point William était beau. Le genre de beauté qui peut bouleverser une âme, tellement magnifique que j'aurais pu passer le reste de ma vie simplement à le regarder.
Je me rappelle d'une nuit, sans doute trop tôt pour un matin. Je me rappelle de son corps, à peine recouvert d'un drap, étendu sous la pâle caresse des rayons de Lune. Des courbes androgynes, et toujours cette beauté, qui paraissait tellement évanescente, comme si un seul mot, un seul souffle aurait pu le faire disparaître.
Je me rapprochais de lui, encerclait sa taille de mon bras, me blottissant dans sa chaleur, et passait le reste de la nuit à l'observer, et à remercier le destin de m'avoir fait rencontrer cet ange.
Encore maintenant, 40 ans plus tard, je me rappelle parfaitement de ces instants. Des femmes ont traversé ma vie depuis, quelques hommes aussi, mais jamais personne ne m'a fait ressentir autant que lui. Y repenser suffit à enflammer mon cœur. Je pourrais dire que je n'ai jamais aimé après lui mais cela serait mentir. Ce que je peux pourtant jurer, c'est que jamais je n'ai ressenti la même chose, ce tourbillon d'émotion qui faisait se serrer mon gorge à la seule vue d'un de ses sourires.
Mais tout à une fin, je le savais même à l'époque, mais je n'aurai jamais pensé qu'elle pu arriver si vite, et de manière aussi brutale.
C'était en mai. Ce mois semble avoir toujours été synonyme de fin. Alicya était morte en mai, notre histoire finissait à la même période.
Depuis quelques temps, William semblait nerveux. Des regards furtifs lorsque nous marchions dans la rue, le fait que nous sortions toujours dans des endroits différents, me faisait penser que quelque chose était en marche. Il me fit promettre un jour que si j’avais à choisir entre lui et moi, de quelque manière que ce soit, je devais penser à moi-même, et ne pas m’inquiéter pour lui. J’eu beau le questionner, il ne voulut rien me dire.
Mais son attitude envers moi restait la même, et quelques mots de sa part suffisaient à balayer mes doutes.
La dernière soirée que nous avons passé ensemble est restée gravée dans ma mémoire. Nous étions au Metro, une boîte parmi tant d’autre. Une minute nous dansions l’un contre l’autre, oublieux des gens autour de nous, la suivante trouva la salle résonnante de coup de feu, de personnes tentant de fuir et William et moi courant vers une sortie. Des cris, des hurlements provenaient de tous côtés. La foule nous submergeait, je m’accrochais à la main tenant la mienne. Les lumières se coupèrent. Je ne sais pas comment, nous nous retrouvâmes soudain dans un couloir, quasiment silencieux après l’émeute dont nous sortions.
Je voulais partir, rentrer, et je le fis savoir à William. Mais ce dernier, loin se diriger vers une sortie, m’attira contre lui et me serra dans ses bras. Je ne comprenais rien, et lorsque que je sentis des larmes s’écouler le long de mon cou, je me sentis encore plus perdu.
- Ils sont là… Ces hommes, ils veulent… Non, s’il vous plait, c’est trop dur !
Il pleurait contre mon épaule, essayant de reprendre contenance. Je tentai de le réconforter mais il m’en empêcha.
- Les hommes de Walker, ils sont là pour toi. C’est lui qui est à la tête de la mafia ici, il n’a pas pu t’avoir vivant alors il a mis ta tête à prix. J’ai tenté… j’ai essayé de leur faire croire que tu étais reparti mais ils… Je ne peux pas te perdre ! Tu m’as promis que si tu devais choisir, tu te sauverais. S’il te plait, il faut que tu repartes.
- Repartir ? Où ? À Miami ?
Il aquieça sa réponse plus qu'il ne la prononça.
- On peut rentrer ! Tous les deux, mon père nous protègera. S'il te plait... Ne me laisse pas.
- Tu ne comprends pas... Ils pensent que je les ai trahis. C'est quelque chose qu'ils ne pardonnent pas. Si tu pars, si tu retournes à Miami, tu y seras en sécurité. Te laisser en vie ici serait un signe de faiblesse de la part de Walker, mais une fois loin de l'Illinois, il abandonnera ta poursuite. Mais moi... me laisser partir serait pire que cela, il ne peux pas se permettre de laisser les gens penser que n'importe qui peut passer outre ses décisions.
Je m'accrochais à lui, refusant de l'écouter d'avantage, refusant de le regarder. Nous étions tombé à terre, en pleurs, tentant vainement de faire abstraction du bruit qui nous parvenait à travers des portes closes. Pourtant, au bout de quelques minutes, William se détacha de moi, et me tourna le dos.
- Je t'aime.
Je compris alors qu'il allait partir mais qu'un seul regard aurait pu l'empêcher de me quitter.
Et il me laissa là, pleurant dans les couloirs d'un night-club.
Après cela, je rentrais à Miami. Mon père m'accueillit comme si ces quelques mois n'avaient jamais existé. Chicago n'était qu'une parenthèse, un souvenir merveilleux qui était venu bouleverser mon existence. Mais malgrès tout la vie repris son cours.
Queen of Heaven Cemetery - Chicago, un soir de juillet.
Une jeune femme est assise devant une tombe, tenant dans sa main une liasse de feuille. Elle se prénome Alicya.
- Tout le monde a été surpris en découvrant que tu voulais être enterré ici grand-père, mais je comprends maintenant.
J'espère que vous êtes ensemble parmis les étoiles murmure-t-elle en levant les yeux vers le ciel.
Sur la pierre, derrière elle, on peut lire un nom et deux dates : Gabriel Saporta, 1979 - 2047.