Linguistique mentholée

May 20, 2010 18:54

Saussure* me monte trop à la tête, j'en suis à imaginer le Signe comme un petit bonhomme schizophrène dont les deux personnalités, Signifiant et Signifié, coexistent de façon totalement arbitraire et ignorent l'existence l'un de l'autre. Je suis sûre que Rastier, Utaker et consorts s'en retournent dans leur tombe, et c'est BIEN FAIT POUR EUX NOM DE DIEU !

Pour lutter contre ces Fléaux, j'ai resorti l'arme magique des blocus : l'huile essentielle de menthe. Ma maternelle m'en avait offert un flacon pour m'aider à vaincre mes maux de tête carabinés (qui ont commencé avec... Saussure. SALOPARD DE MERDE), à appliquer sur le front pour (je cite) "un esprit clair et dégagé". Ca marche assez bien, et ce n'est que trop logique : la menthe, c'est endothermique, donc ça rafraîchit, donc ça chasse ce vilain bourdonnement de fin de journée qui donne la tête si lourde. (Bon, faut pas rêver, une bonne migraine me clouera toujours au lit, menthe ou pas menthe. Ca ne guérit pas non plus le cancer, ni n'augmente la fertilisation masculine. Et ça fait un café dégueu, je vous déconseille.)

Bref, ce truc marche impec pour ce qu'on lui demande. Le problème (et pas des moindres), c'est que quand j'en mets pour la troisième fois de la journée pour lutter contre les tchaffettes d'en bas qui couinent sur le vernis à ongle ou la crème solaire**, c'est l'odeur qui me donne mal à la tête.

Les types qui ont synthétisé ça sont des cons pour ne pas y avoir pensé.

*C'est toujours le même cours que celui où on traite de Lacan : réunir mes quatre pires cauchemars (le psychanalyste, le linguiste, et les deux profs associés) dans un seul cours, c'est de l'acharnement, moi j'dis.

**Les tchaffettes (ou pipelettes, oui c'est un régionalisme de chez moi et je vous emmerde) sont les employées du magasin au-dessus duquel je vis. Elles ont accès à une petite cour extérieure où elles passent leurs LONGUES pauses en été en geignant qu'elles n'ont pas de soleil ou que le prix du rouge à lèvres a encore augmenté. Elles travaillent en moyenne quinze minutes par heure et mettent la musique tellement fort que DEUX étages au-dessus j'entends Kyo bramer des chansons d'amour à qui mieux mieux. Elles font des mâmours aux clientes (elles peuvent, 200 balles le tee-shirt moi j'payerais pas) mais les traitent de connes dès qu'elles ont payé. Elles ramènent leurs gosses quand ils ont fini l'école et les font jouer dans la cour en braillant à qui mieux-mieux ("tu peux crier, ça ne dérange personne"). Bref, quand je travaille la fenêtre ouverte parce que sous le toit je cuis, j'ai juste envie de les tuer une dizaine de fois par heure.

nombril

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