Recommandation : Heraklès, d'Edouard Cour

Feb 25, 2018 16:30

Heraklès est une BD trilogique du français Edouard Cour, publiée entre 2012 et 2015 par l'éditeur Akileos (à qui on doit notamment les comics Dr Who).







Comme son nom l'indique (ou pas, si vous n'êtes pas familier-ère avec la mythologie grecque), cette saga raconte l'épopée d'Heraklès, le plus grand héros de la Grèce Antique.

Quoi, vous ne connaissez pas Heraklès ? Alors peut-être connaissez-vous sa version latine...Hercules.

Oui, Heraklès, c'est Hercules en fait, les romains ont copié, les vilains, et on changé le nom. Heraklès, en grec ancien, ça veut dire "Gloire de Hera". Hera, si vous avez bien suivi, c'est la femme/soeur de Zeus (le père biologique de Heraklès quoi) et déesse du mariage, de la famille. Alors normalement, on dit qu'elle a prit Heraklès en grippe à cause de ça, et elle est en grande partie la cause de ses malheurs.
Et des malheurs, dans la vie d'Heraklès, il y en a. Où qu'il passe, il sème la désolation et le sang sur son passage : cette énorme brute prise de crises de folie incontrôlables déclenchées par la déesse, peut aussi bien sauver des demoiselles en détresse que les écraser sous ses gigantesques poings. Heraklès est comme un fauve, hirsute, les yeux perçants, et sa force démesurée. Même ses proches ne sont pas à l'abris, et si ce n'est pas lui qui les tue, ce sont ses nombreux ennemis - car Heraklès, au cours de ses 12 travaux, s'en fait beaucoup.

Pourtant, ce n'est pas un mauvais bougre au fond, comme essaye de nous le faire comprendre Edouard Cour : loin d'être un apollon svelte avec des tablettes de chocolat en béton armé, Heraklès est rond et duveteux, son design a des allures sympathiques, et son manque de finesse, sa simplicité, autant dans le physique que dans le caractère, le rendent particulièrement attachant.



La BD, donc, commence par le premier de ses travaux : terrasser le Lion de Némée. Errant dans le désert à la recherche de la bête, Heraklès, littéralement affamé, ne trouve rien de mieux que de bouffer un scorpion, ce qui le rend alors malade - mais il réussit tout de même sa tache. On découvre alors que Heraklès est suivi par une sorte d'ombre cornue sarcastique, qui fait un peu penser à un démon biblique :



En effet, il y a des concepts très "judéo-chrétiens" dans le mythe d'Heraklès, puisque ses 12 travaux sont à la fois un moyen de rejoindre l'Olympe en prouvant son statut divin, mais également une forme d'expiation pour des crimes terribles qu'il a commis - même s'il n'est pas toujours responsable, du fait de l'intervention d'Hera. Les morts qu'il sème sur son passage le hantent, et il n'est pas rare qu'à la mort d'un de ses proches, celui-ci réapparaisse brièvement pour se joindre à la foule de ses victimes qui suit Heraklès où qu'il aille, comme un fardeau qu'il devra à jamais porter.

Néanmoins, si le portrait que je tire de cette trilogie paraît bien sombre - et n'allez pas croire que je vais prétendre le contraire, la vie d'Heraklès est sombre et la BD a de nombreuses pages violentes et gores - l'humour est clairement présent, souvent par le biais d'Heraklès, qui est harcelé par les dieux, qui a un mauvais caractère, mais reste aussi très enfantin dans certaines de ses attitudes, son impulsivité et son côté brut de décoffrage, très spontané, le rendent souvent très amusant...et pour tout dire, vraiment très attachant.

Je regrette juste que sa bisexualité soit effacée - sa relation avec Hylas - comme dans quasi toutes les adaptations (alors que ses relations avec les femmes sont au contraire toutes racontées, même les plus anecdotiques/inutiles au récit - cependant, il n'y a pas de scènes de sexe explicites, juste de la nudité, je précise) mais sinon, la lecture m'a vraiment bien enthousiasmé et je voulais absolument la recommander ici !

recommandations, personnage : héraklès, mythologie : grecque

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