Un fieffé coquin

Oct 29, 2010 11:08

Titre: Un fieffé coquin…
Base: Mythologie grecque
Personnage(s)/couple(s): Apollon/Hermès (j’adore ce couple, c’est plus fort que moi XD ; ), mention de Hermès/Apollon/Dionysos également…
Rating: PG-13
Warning: Comme d’habitude ; allusions sexuelles, homosexualité (enfin là, ils sont tous bisexuels, c’est des dieux grecs mais ça, tout le monde le sait déjà), humour bien à moi, crack pairing (ben oui... Dionysos quoi XD; )
Genre: Humour

Hermès est, était et serait toujours un fieffé filou. Apollon le savait très bien, déjà poupon il lui avait dérobé une demi hécatombe de bœufs et ensuite fait mine d’être un innocent bambin pour tenter de se faire disculper… mais non, la calamité des immortels ne l’avait pas dupé à ce point… à peine l’avait-il vu, avait-il plongé dans son regard, qu’il savait que celui-là n’avait rien d’innocent et de naïf.

Oh certes, il arrivait au messager d’être mignon parfois, quand il voulait bien l’être -autrement dit quand ça l’arrangeait parce qu’il avait quelque chose à demander-, mais le reste du temps, il était plutôt du genre calculateur, farceur et sournois. Et le dieu de la musique se devait de l’avouer, bien que quand il était la victime des exactions de son frère il l’injuriait vertement et faisait mine de vouloir lui faire manger son caducée -qu’il lui avait lui-même donné, faut-il le rappeler ?-, ça l’amusait beaucoup de le voir tourner en bourrique mortels et autres dieux.

Parfois, il arrivait à Apollon d’être choqué par les propos de son cadet… toujours très direct, il était rarement subtil, et en cela, il ressemblait beaucoup à leur père, Zeus. Il se rappelait du jour où Héphaistos avait fait défiler les dieux devant son lit où il avait enchaîné Aphrodite avec son amant -pauvre cocu quand même- et où ce coquin d’Hermès avait rit et proclamé au mari qu’il adorerait être à la place d’Arès, même s’il devait être enchaîné plus étroit… surtout s’il devait être enchaîné plus étroit d’ailleurs…

L’image mentale avait arraché un saignement de nez à plusieurs dieux et Apollon avait cligné des yeux avant de rougir comme un puceau. Le filou s’était contenté d’un clin d’œil à Aphrodite et d’un « Ben quoi ? Vous ne pensez pas la même chose peut-être ? » à l’assemblée pendant qu’Arès fulminait, jurant de le tuer si on le détachait et qu’Héphaistos se cramponnait à sa canne, hésitant probablement entre s’en servir contre Hermès ou le jeter par la fenêtre s’il en était capable.

Finalement, rien de tout cela n’était arrivé au dieu messager car ce dernier avait attrapé Apollon et Dionysos, chacun par un bras et les entraînait dehors en s’esclaffant comme une chèvre. Dionysos regardait son aîné d’un air incrédule, toujours avec son nez sanguinolent, avec la tête de celui qui se demande s’il est sobre et a bien entendu ou si la boisson lui donnait juste des hallucinations auditives. Mais non, pour cette fois, le vin n’avait rien à voir avec tout ça. Les yeux rivés sur le dieu au caducée, celui de la musique et celui de l’ivresse se demandaient tous deux quelle serait la suite logique de cette tirade et de cette sortie théâtrale. Ils n’avaient pas tardé à le savoir en fait… quelques coupes d’ambroisie plus tard, Apollon avait une tête entre les cuisses et une autre qui lui mordillait la nuque… autant dire qu’il avait passé une soirée un peu bizarre et que les souvenirs confus qu’il en gardait -à cause de la boisson- ne laissaient que très peu de doutes sur ce qu’il s’était passé. Leur frère, Dionysos, par contre, qui avait bu bien plus qu’eux deux, ne se rappelait de rien du tout. C’est tout juste s’il n’avait pas demandé le lendemain où étaient les nymphes avec lesquelles il avait passé une si bonne nuit et pourquoi il ne retrouvait pas sa tunique… et ça avait fait rire Hermès évidemment. Lui, il avait trop mal aux fesses pour dire quoi que ce soit… et puis le rire de son cadet lui donnait la migraine, ou l’amplifiait, c’était à vérifier ; toujours est-il qu’il savait dorénavant pourquoi il n’aimait pas l’ivresse, ou plutôt, il s’en rappelait mieux.

Bref, c’était la première fois qu’il se faisait avoir sur ce plan-là avec Hermès, ce qu’il n’aurait jamais cru si on le lui avait prédit. Il ne pensait pas son demi-frère aussi porté sur la chose, mais à y repenser plus sérieusement, il se serait rendu compte que c’était génétique. Son père s’appelait Zeus… et Hermès avait pour fils notamment Pan et Priape… c’était donc logique… mais à part ça, il n’était pas réputé pour fricoter avec d’autres hommes et encore moins si c’était des dieux ; comme quoi, tout le monde peut avoir une vie cachée, même Hermès. Mais réussir à l’avoir en même temps que Dionysos, ce qui était pratiquement impossible car faut-il le rappeler, le dieu du vin était son parfait opposé, c’était un véritable coup d’éclat, il fallait le reconnaître. Il y avait sûrement un truc pas net dans leurs coupes, mais l’effet était là, il s’étaient fait avoir comme des bleus. La question qui resterait par contre sans réponse à jamais c’était « pourquoi eux en fait ? »…

Bref, ce chenapan avait totalement brisé le peu d’innocence qu’Apollon lui prêtait encore -certes bien naïvement- ce jour-là. Son mignon petit frère était en fait… un filou plus lubrique que la normale avec une forte tendance à la boisson, comme la plupart de ses autres frères mais en pire, si on mettait Dionysos hors course évidemment, lui il ne comptait pas dans les statistiques parce qu’il gagnerait haut la main toute compétition ayant trait à la boisson ou aux orgies, surtout quand il fallait mélanger les deux en même temps, ce qui était souvent le cas en fait.

Outre le mal de crâne qui l’assaillait chaque fois qu’il repensait à cette soirée étrange, le plus beau des dieux avait toujours l’impression désagréable d’avoir été floué, une fois de plus, mais en pire. Bref, si Mnémosyne avait bien voulu accéder à sa requête, il se serait volontiers débarrassé des souvenirs de cette journée, seulement la déesse de la mémoire lui avait juste dit d’aller se faire voir, elle avait des choses plus importantes à faire… comme quoi, on ne pouvait vraiment compter sur personne dans l’Olympe.

Une autre chose concernant Hermès qui le mettait souvent en rogne, c’était sa propension à toujours vouloir faire de l’humour, à propos de tout et de n’importe quoi, surtout à propos de n’importe quoi et le plus souvent à ses dépends, pensant qu’il ne comprenait pas quand on se payait sa tête. Mais à ce qu’il savait, il n’était pas un abruti ! Et non, il n’appréciait pas qu’on se moque de ses mésaventures amoureuses… ce n’était pas de sa faute tout de même s’il jetait toujours son dévolu sur la mauvaise personne si ?

Il se souvenait de la charmante Daphné et du beau Hyacinthe… la première s’était changée en laurier pour lui échapper et le deuxième était mort d’un accident malheureux… et cet idiot d’Hermès en avait fait une chanson ! Vulgaire en plus… ce n’était pas pour rien que le dieu de la musique était Apollon et non Hermès, sinon le niveau serait vraiment au ras des marguerites… bref, il se souvenait parfaitement bien de ce jour-là aussi hélas, où, alors qu’il pleurait silencieusement loin de tout, là où personne n’aurait du le voir, il put entendre un air enjoué de syrinx dans son dos.

Il n’avait pas envie de parler, et encore moins à Hermès, donc il l’avait ignoré ; bien mal lui en prit. L’air de flûte cessa au bout d’à peine deux minutes, le temps qu’il avait fallu à Apollon pour sécher discrètement ses larmes et prendre un air renfrogné. Quand Hermès s’assit à côté de lui, il lui tourna le dos en soupirant et posa le menton dans sa main en regardant au loin, ignorant du mieux qu’il le pouvait les mèches blondes qui lui collaient aux coins des yeux à cause de ses précédents pleurs. Apparemment, son frère s’en était vexé.

« Oh, très bien. Puisque c’est comme ça… », avait-il commencé, s’attirant pour toute réponse un grognement désintéressé.

Une petite trille et un toussotement plus tard, le petit dieu reprenait en rythme.

« Ô toi, mortel,
Enfant chéri d’Apollon,
Tu te brûleras les ailes,
Si celui-ci t’approche.

Prends garde demoiselle !
Et garde la tête basse !
Fuis rapidement ma belle,
Avant qu’il ne t’enlace !

Car si Apollon t’attrape,
Tu mourras à coup sûr ! »

Et là, il avait éclaté de rire en se claquant la cuisse, tellement fort qu’il en avait les larmes aux yeux. Mais Apollon ne trouvait vraiment pas ça drôle, sans compter que les deux dernières phrases ne rimaient pas, que la rythmique était mauvaise et les phrases mal choisies. Ses yeux bleus s’obscurcirent considérablement et il fronça les sourcils avant de le pousser en bas du rocher qu’ils occupaient.

« Comment oses-tu te moquer de moi ? ! », s’exclama le dieu aux boucles dorées en le foudroyant du regard, redoublant le fou rire de son demi-frère.
« Oh ! Je ne vais pas en pleurer, tu le fais déjà bien assez pour deux je trouve ! », lui avait répondu l’autre avec impertinence.

Apollon s’était jeté sur lui et ils s’étaient battus comme des chiffonniers. Néanmoins, il fallait reconnaître que pendant ce temps-là, Apollon ne pleurait plus et ne pensait plus ni à Daphné, ni à Hyacinthe, Ciparissos, Hyménaios, Coronis, Marpessos, Syrène ou Cassandre, ni à Hélénos, Carnos, Leucatas ou Branchos… Non, il ne pensait plus qu’à Hermès et le moyen le plus rapide de lui écraser le nez malgré son infériorité physique flagrante… ce qu’il ne put bien sûr pas faire en fin de compte. Et quand ils en eurent assez de rouler dans l’herbe comme des enfants turbulents, le plus jeune des frères enlaça l’autre et lui caressa le front.

« Allez, remets-t’en… tu sais, je crois que c’est mauvais pour toi tout ça. Oublie les mortels, ils ne sont pas assez bien pour toi. »

Ca, c’était le côté mignon d’Hermès ; celui auquel Apollon ne résistait jamais plus de deux minutes et demie. En l’occurrence cette fois-là, il n’avait pas tenu plus longtemps qu’un battement de paupières qu’il sentait déjà sa gorge se dessécher et son ventre se réchauffer en réponse des lèvres avides contre les siennes et du bout de langue qui se repaissait avec délectation du sel des larmes qu’il avait versées. Et une fois de plus, il se fit avoir trop facilement et Hermès le quitta l’heure qui suivit… et ce n’était ni la première, ni la dernière fois que ça arrivait…

Avec un soupir, le dieu fixa son cadet qui faisait une petite moue implorante.

« Allez ! S’il te plaît… »
« Bon… d’accord… mais après tu déguerpis. Je suis un dieu occupé moi tu sais… », répondit le blond en ébouriffant son demi-frère avant de lui confier un petit rayon de soleil. « Je peux savoir ce que tu vas en faire au juste ? »
« Le garder contre mon cœur ? »,répondit Hermès en souriant, papillonnant des cils comme une jouvencelle.

Apollon déglutit.
Voilà, ça y est, il était reparti pour un tour…

« Hermès… », lâcha t’il dans un soupir en lui rendant son étreinte. « Je vais vraiment devenir chèvre un jour tu sais… ? »
« … ça me flatte beaucoup ce que tu me dis là ! »
« Je ne vois pas pourquoi… », marmonna Apollon.
« Parce que ça équivaut à dire que je suis irrésistible et j’apprécie l’attention bien sûr! », gazouilla Hermès en glissant les doigts sous la tunique d’Apollon.

personnage : dionysos, personnage : hermès, auteur : fye_et_kurowan, personnage : apollon, fanfiction, mythologie : grecque

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