Blanc + Noir = Miroir ?

Jun 18, 2010 19:45

Titre: Blanc + Noir = Miroir ?
Base: Mythologie européenne, légende arthurienne
Personnage/Couple : Mordred/Galaad (en quelque sorte)
Rating: PG-13
Warning: Léger slash
Genre: Général

Aussi différents qu’ils pouvaient l’être, les deux chevaliers étaient les deux faces d’une même pièce, leurs propres reflets dans le miroir. Si quelque chose devait finalement les séparer, ce n’était finalement que les couleurs sinistres et monochromes qu’ils endossaient. Ou que les autres les faisaient endosser. La limite était floue, incertaine.

Le blanc pour Galaad, le fils de Lancelot du Lac. Le pur, l’innocent, le preux chevalier au doux visage de ce père dont il portait le nom. Comme pour mieux rattraper son erreur, ses pêchés. Se sacrifier pour amener le Graal aux hommes, la paix dans le royaume. Chevalier de haute naissance, né du mauvais côté du lit, par un hasard presque calculé. Il manipulait sa lame éclatante comme la neige. Il était l’agneau qui, comme le Christ, devait se sacrifier et non pas l’oiseau qui volait de ses propres ailes, oiseau dont pourtant il portait le nom. Parfois, en secret, il souhaitait effacer ce blanc trop aveuglant pour d’autres couleurs, mais il ne le pouvait. Car c’est sa destinée. Car il n’était que vide, presque un objet aux mains du destin. Un moyen de rattraper les erreurs de ce père dont il voulait tant la confiance et l’estime, qu’il respectait au point de se faire anoblir par lui.

Le noir pour Mordred, fils d’Arthur et de la fée Morgane. Celui qui n’aurait jamais dû naitre, fruit d’une union incestueuse et malsaine. Noir comme ses frusques, comme la couleur qu’on prêtait à son âme, comme les ailes d’un sinistre corbeau. Futur gibier de potence, arrogant, presque monstrueux, un sourire ironique à ses lèvres et des mots durs à ceux qui le regardaient de trop près. Lorsqu’il se battait, c’est pour gagner et s’il maniait la lame aussi bien que son père, on ne le mentionna pas, s’attardant sur ses tricheries, ses coups bas. Le noir était bien la seule couleur qu’on lui offrait sans se soucier de son horrible caractère, de son impiété héritée de sa mère la fée, de son sang de bâtard, de mauvais. Alors, dans des gestes brusques, des rires jaunes, il la porta fièrement cette couleur, cette image qu’il s’obstinait à ne jamais nier. Car s’il niait sa propre existence, alors il serait, pour lui, définitivement perdu.

Pour l’un, comme pour l’autre des combats trop faciles ou trop long, du sang sur le blanc ou le noir. Des sacrifices, des larmes. Nuits trop longues, rêves courts et cette amertume dans leurs bouches à chacun, lorsque jour après jour, ils voyaient que leurs semblables ne regardaient que ce qu’ils voulaient voir. Sans chercher plus loin, sans se tenir trop près. Alors, ils fonçaient, fonçaient pour prouver, chacun à leur façon, ce qu’ils valaient. Ou pas.

Il n’y avait que les miroirs pour voir ce qu’ils étaient et lorsqu’ils en voyaient, ils l’insultaient ou le combattaient. Ils s’étaient combattus. Plus de fois que tous le pensaient. Les pieds dans la boue, dans les feuilles, sur leurs étriers. A la lance, à l’épée, aux poings et sans de discussion. On ne discutait pas avec un miroir. Surtout lorsqu’on avait autant envie de le briser que de s’approcher plus près qu’il ne l’était concevable pour eux. Au point de toucher le miroir pour se connaitre mieux et connaitre l’autre davantage.

Cependant, l’un était le Blanc, le chevalier aux yeux d’un bleu pur, aux cheveux si blonds qu’au soleil, ils en paraissaient parfois blancs. Et si parfois, ses yeux se faisaient plus sombres à l’approche d’un chevalier noir, ce n’était qu’un mirage. Et non pas d’étranges sentiments naissant dans un cœur plus si pur que cela.

Cependant, l’autre était le Noir, le chevalier aux yeux sombres, aux cheveux plus noirs que les plumes des corbeaux. Et si parfois quelqu’un voyait son regard devenir moins noir au soleil, ce n’était qu’éphémère. Qu’un mirage, celui de pouvoir enfin toucher le miroir qu’il rêvait pourtant de briser.

Le Noir et le Blanc s’opposaient. Constamment. Et lorsqu’ils faisaient des vœux, les effets en étaient radicalement opposés.

Pour le Blanc, le Graal, l’affection et l’harmonie.

Pour le Noir, la trahison, l’amertume, le chaos.

Et si un jour, ils décidaient de rompre avec cette image, abaissant armes et vêtements, se pliant à un autre désir, ce n’était que trop tard, bien trop tard. Car le destin était déjà mis en place pour eux. Et nul jamais ne leur demanderait rien d’autre que d’être le Noir et le Blanc. Personne…

personnage : mordred, personnage : galaad, mythologie : européenne, fanfiction, auteur : chonaku55

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