De l'art d'énerver son prochain
Titre: De l'art d'énerver son prochain
Base: Mythologie européenne, légende arthurienne
Personnage/Couple : Mordred et/vs Galaad
Rating: PG-13
Warning: Léger slash
Genre: Général
Note: Pour nephty_s
Le plus pur des chevaliers et le plus vil d’entre eux se tenaient là, face à face sous la pluie en ce jour de festivités dont le temps venait subitement de se gâter. Le fils de Lancelot et le fils d’Arthur se dévisageaient sous les acclamations de la foule et leurs yeux lançaient les éclairs qui manquaient au ciel d’orage de cet après-midi d’été particulièrement étouffant. Ils étaient les derniers à jouter ce jour-là et les nobles venus assister au tournoi étaient déjà en train de parier sur l’issue du duel, cachés sous les auvents et les ombrelles.
Mordred avait pour habitude de perdre tous ses combats singuliers et Galaad de tous les remporter ; pourtant, quand Mordred avait su que le chevalier parfait participait au tournoi, lui qui d’habitude était très discret et préférait rester spectateur, il n’avait pas pu s’empêcher de faire l’effort d’arriver en finale. La perspective d’humilier cette graine de bon dieu était, il faut l'avouer, particulièrement alléchante ; aussi avait-il finalement décidé d’être sérieux et de ne pas se contenter de tenir deux minutes pour le principe comme il le faisait tout le temps - il était bien plus intéressant de faire la cour aux dames dont les maris étaient en train de jouter en bas que d’être soi-même en train de se prendre des coups sur la caboche.
Après dix minutes de combat acharné où Mordred dominait par sa rage et sa force, le fils du roi brisa leurs deux armes d’exercice d’un coup trop violemment porté et envoya rouler l’adolescent à terre. Le pauvre Galaad s’était bien vite relevé pour éviter les coups de Mordred qui, contre toute règle de la chevalerie, n’hésitait pas à frapper les gens déjà à terre à coups de poings et de pieds. L’orage avait éclaté à ce moment-là plus ou moins, quand les épées volèrent en éclat, et Arthur s’était déjà levé pour arrêter le combat mais Galaad avait levé la main pour signifier qu’il allait bien et le roi s’était donc rassis, le menton dans la main et le front soucieux.
Il en étaient là à présent, à se dévisager. Le roi leur avait implicitement donné la permission d’en venir aux mains dans ce qui était censé être un tournoi de chevalerie et qui donc par définition s’arrêtait normalement quand une des parties - voire les deux - était désarmée. A combat exceptionnel, mesure exceptionnelle… Ce fut la seule fois de toute l’histoire de Camelot qu’un tel combat fut autorisé de façon officielle d’ailleurs.
Après un long moment à se faire détremper par la pluie et avoir combattu du regard, les deux jeunes gens se mirent en mouvement. Galaad leva les poings, l’air grave, et Mordred commença à lui tourner autour, comme les hyènes cherchent l’ouverture chez le lion blessé.
« - Alors Sire Galaad ? C’est tout ce dont le grand chevalier est capable ? Je n’ai pas la moindre égratignure ! », le railla ouvertement Mordred en frappant vers son visage.
« - Je suis ravi de voir que vous ayez enfin décidé de combattre sérieusement Sire Mordred… », se contenta de répondre posément le plus jeune des deux chevaliers en parant le coup d’un de ses coudes.
Le flegme de son adversaire troubla Mordred qui en vit sa rage redoublée.
« - Ah ! Vous vous fourvoyez si vous pensez ne fut-ce qu’une seconde que je suis vraiment sérieux avec vous ! Si c’était le cas, vous ne ressembleriez plus à grand chose à l’heure qu’il est ! », lâcha le chevalier noir avec hargne et vilenie en envoyant son genoux dans les côtes de l’adolescent.
Malheureusement pour Galaad, il n’attendait pas un coup aussi bas de la part de son adversaire et en eut le souffle coupé. La foule hua Mordred qui afficha dès lors un grand sourire enjôleur.
« - Là, je suis déjà plus sérieux jouvenceau. Alors ? Déclarerez-vous forfait Sire Pucelle? », ricana l’aîné avant de l’embrasser sur la joue, le regard narquois.
Le geste eut sur Galaad le même effet qu’un coup de soufflet et il bondit de côté, portant la main sur sa joue comme si elle eut été souillée par quelque éclaboussure de boue infâme.
« - Sire Mordred ! Je vous interdis de vous conduire de la sorte en publique, vous êtes la honte de tout Camelot ! », s’exclama le jeune homme, rouge de rage et de colère, les yeux furibonds et le poing serré à s’en faire blanchir la jointure des doigts.
Mordred éclata de rire.
Le jeune chevalier excédé eut un cri d’exaspération et se jeta immodérément sur lui pour le frapper. Le chevalier noir finit à terre à son tour, trop occupé à rire pour se défendre correctement. Sa propre colère était partie avec celle de Galaad. Ils roulaient à présent dans la boue formée par la pluie drue et un magnifique hématome ornait la joue droite du fils d’Arthur. Galaad avait repris ses esprits et se tenait par-dessus lui, reprenant son souffle tandis que le roi annonçait la fin du duel et la victoire du fils de Lancelot. Mordred n’en avait cure.
Profitant que chacun était affairé à récupérer le montant de son pari, le chevalier noir tâta le fessier de son adversaire avec un air amusé.
« - Eh bien… quelle fougue jeune chevalier ! A en juger par la texture de votre fessier, je subodore que vous êtes également un fougueux cavalier mais êtes-vous digne de me chevaucher, je me le demande ! »
Galaad devint rouge coquelicot et se crispa à l’extrême à l’attouchement de Mordred avant de se relever précipitamment sous de nouveaux éclats de rire. Le preux chevalier serra les dents et les poings et quitta le terrain du tournoi à une vitesse jusqu’à présent inégalée, oubliant de parader devant les nobles comme il se devait pour le vainqueur afin de rejoindre au plus vite ses quartiers. S’il ne l’avait pas fait, il aurait fini par tuer Mordred… ou du moins il aurait essayé.
Devant l’air interloqué de l’assemblée, le chevalier noir se releva avec un grand sourire et s’inclina devant le roi.
« - Pardonnez-lui Monseigneur, le Sire est timide, il semblerait que ça l’embarrasse de recevoir vos éloges en public, ce qui est tout à son honneur n’est-ce pas ? », ricana t’il.
« - Mordred… », soupira son père en hochant de la tête d’un air totalement désespéré.
Son fils était aussi irrécupérable que celui de Lancelot était prometteur… mais ça, ils ne le savaient pas encore…
Base: Mythologie européenne, légende arthurienne
Personnage/Couple : Mordred et/vs Galaad
Rating: PG-13
Warning: Léger slash
Genre: Général
Note: Pour nephty_s
Le plus pur des chevaliers et le plus vil d’entre eux se tenaient là, face à face sous la pluie en ce jour de festivités dont le temps venait subitement de se gâter. Le fils de Lancelot et le fils d’Arthur se dévisageaient sous les acclamations de la foule et leurs yeux lançaient les éclairs qui manquaient au ciel d’orage de cet après-midi d’été particulièrement étouffant. Ils étaient les derniers à jouter ce jour-là et les nobles venus assister au tournoi étaient déjà en train de parier sur l’issue du duel, cachés sous les auvents et les ombrelles.
Mordred avait pour habitude de perdre tous ses combats singuliers et Galaad de tous les remporter ; pourtant, quand Mordred avait su que le chevalier parfait participait au tournoi, lui qui d’habitude était très discret et préférait rester spectateur, il n’avait pas pu s’empêcher de faire l’effort d’arriver en finale. La perspective d’humilier cette graine de bon dieu était, il faut l'avouer, particulièrement alléchante ; aussi avait-il finalement décidé d’être sérieux et de ne pas se contenter de tenir deux minutes pour le principe comme il le faisait tout le temps - il était bien plus intéressant de faire la cour aux dames dont les maris étaient en train de jouter en bas que d’être soi-même en train de se prendre des coups sur la caboche.
Après dix minutes de combat acharné où Mordred dominait par sa rage et sa force, le fils du roi brisa leurs deux armes d’exercice d’un coup trop violemment porté et envoya rouler l’adolescent à terre. Le pauvre Galaad s’était bien vite relevé pour éviter les coups de Mordred qui, contre toute règle de la chevalerie, n’hésitait pas à frapper les gens déjà à terre à coups de poings et de pieds. L’orage avait éclaté à ce moment-là plus ou moins, quand les épées volèrent en éclat, et Arthur s’était déjà levé pour arrêter le combat mais Galaad avait levé la main pour signifier qu’il allait bien et le roi s’était donc rassis, le menton dans la main et le front soucieux.
Il en étaient là à présent, à se dévisager. Le roi leur avait implicitement donné la permission d’en venir aux mains dans ce qui était censé être un tournoi de chevalerie et qui donc par définition s’arrêtait normalement quand une des parties - voire les deux - était désarmée. A combat exceptionnel, mesure exceptionnelle… Ce fut la seule fois de toute l’histoire de Camelot qu’un tel combat fut autorisé de façon officielle d’ailleurs.
Après un long moment à se faire détremper par la pluie et avoir combattu du regard, les deux jeunes gens se mirent en mouvement. Galaad leva les poings, l’air grave, et Mordred commença à lui tourner autour, comme les hyènes cherchent l’ouverture chez le lion blessé.
« - Alors Sire Galaad ? C’est tout ce dont le grand chevalier est capable ? Je n’ai pas la moindre égratignure ! », le railla ouvertement Mordred en frappant vers son visage.
« - Je suis ravi de voir que vous ayez enfin décidé de combattre sérieusement Sire Mordred… », se contenta de répondre posément le plus jeune des deux chevaliers en parant le coup d’un de ses coudes.
Le flegme de son adversaire troubla Mordred qui en vit sa rage redoublée.
« - Ah ! Vous vous fourvoyez si vous pensez ne fut-ce qu’une seconde que je suis vraiment sérieux avec vous ! Si c’était le cas, vous ne ressembleriez plus à grand chose à l’heure qu’il est ! », lâcha le chevalier noir avec hargne et vilenie en envoyant son genoux dans les côtes de l’adolescent.
Malheureusement pour Galaad, il n’attendait pas un coup aussi bas de la part de son adversaire et en eut le souffle coupé. La foule hua Mordred qui afficha dès lors un grand sourire enjôleur.
« - Là, je suis déjà plus sérieux jouvenceau. Alors ? Déclarerez-vous forfait Sire Pucelle? », ricana l’aîné avant de l’embrasser sur la joue, le regard narquois.
Le geste eut sur Galaad le même effet qu’un coup de soufflet et il bondit de côté, portant la main sur sa joue comme si elle eut été souillée par quelque éclaboussure de boue infâme.
« - Sire Mordred ! Je vous interdis de vous conduire de la sorte en publique, vous êtes la honte de tout Camelot ! », s’exclama le jeune homme, rouge de rage et de colère, les yeux furibonds et le poing serré à s’en faire blanchir la jointure des doigts.
Mordred éclata de rire.
Le jeune chevalier excédé eut un cri d’exaspération et se jeta immodérément sur lui pour le frapper. Le chevalier noir finit à terre à son tour, trop occupé à rire pour se défendre correctement. Sa propre colère était partie avec celle de Galaad. Ils roulaient à présent dans la boue formée par la pluie drue et un magnifique hématome ornait la joue droite du fils d’Arthur. Galaad avait repris ses esprits et se tenait par-dessus lui, reprenant son souffle tandis que le roi annonçait la fin du duel et la victoire du fils de Lancelot. Mordred n’en avait cure.
Profitant que chacun était affairé à récupérer le montant de son pari, le chevalier noir tâta le fessier de son adversaire avec un air amusé.
« - Eh bien… quelle fougue jeune chevalier ! A en juger par la texture de votre fessier, je subodore que vous êtes également un fougueux cavalier mais êtes-vous digne de me chevaucher, je me le demande ! »
Galaad devint rouge coquelicot et se crispa à l’extrême à l’attouchement de Mordred avant de se relever précipitamment sous de nouveaux éclats de rire. Le preux chevalier serra les dents et les poings et quitta le terrain du tournoi à une vitesse jusqu’à présent inégalée, oubliant de parader devant les nobles comme il se devait pour le vainqueur afin de rejoindre au plus vite ses quartiers. S’il ne l’avait pas fait, il aurait fini par tuer Mordred… ou du moins il aurait essayé.
Devant l’air interloqué de l’assemblée, le chevalier noir se releva avec un grand sourire et s’inclina devant le roi.
« - Pardonnez-lui Monseigneur, le Sire est timide, il semblerait que ça l’embarrasse de recevoir vos éloges en public, ce qui est tout à son honneur n’est-ce pas ? », ricana t’il.
« - Mordred… », soupira son père en hochant de la tête d’un air totalement désespéré.
Son fils était aussi irrécupérable que celui de Lancelot était prometteur… mais ça, ils ne le savaient pas encore…