Aug 12, 2010 23:33
Il y a quelques temps, par un curieux concours de circonstances -- pas si curieux que ça, à vrai dire, c'était dans le cadre de mon boulot --, j'ai eu à lire un article sur le leadership. L'article en question étudiait les caractéristiques partagées par les leader. Parmi les caractéristiques qui leurs sont sont communes, on relevait entre autres leur résilience (cette fameuse résilience), ainsi que leurs ambitions dépassant le simple bonheur conjugal ou familial.
À en juger par ces caractéristiques, je suis aussi bien de renoncer dès maintenant au leadership!
Rappelons que la résilience se définit comme la capacité d'un matériau à reprendre sa forme initiale. Mais pourquoi diable vivre si l'on doit renoncer à aller au bout de nos bouleversements intimes, au nom d'une ambition qui est souvent, au fond, profondément triviale. Si le bonheur intime est rejeté par ces gens du revers de la main, c'est pour ma part le succès financier qui m'apparaît comme la chose la plus médiocre du monde.
Le problème, c'est que ces gens ne peuvent pas même concevoir que certaines personnes ne partagent pas leur vision. Cela va tellement de soi pour eux. Il ne pourrait en être autrement.
C'est ainsi que je m'attirai de tout temps un certain mépris au sein de l'entreprise privée en refusant de m'inscrire au sein de ce système de valeurs, à valeur unique, en fait. Il serait peut-être temps qu'on se demande ce à quoi je pense quand j'affirme que je souscris à cette idée selon laquelle l'individu qui domine est celui qui accepte de se mettre en-dessous des autres. À la différence près que, contrairement à eux, mon ambition n'est pas de dominer mais simplement d'échapper à leur domination.
Je pense soudainement à un commentaire méprisant que j'avais entendu un jour de la part d'un leader à propos d'une personne qui s'était absentée en raison du décès de son animal de compagnie. Pour cette personne, cela était de toute évidence la chose la plus débile qui soit. Eh oui, la vie est drôlement faite. Il y a des gens qui s'absentent pour pleurer leur animal de compagnie tandis que d'autres préféreraient sans doute, s'ils le pouvaient, éviter de rater une seule journée de travail pour aller à l'enterrement d'un de ses parents. Il faut bien que le monde s'équilibre...
vie mutilée