L'être du sursis

Nov 23, 2007 11:16

Sans doute ma plus grande lutte est-elle de croire qu'il n'est pas, depuis toujours, trop tard. J'ai toujours été convaincue qu'il était trop tard, aussi loin que je me souvienne. On ne peut que savourer l'ironie qu'une personne qui fait constamment les choses non à la dernière minute, mais une heure après la dernière minute, fasse tant de cas du « trop tard ». J'ai parfaitement consciente que j'en suis l'unique instigatrice. Je me suis rendue compte un jour que je finissais par obtenir tout le temps que je désirais et même bien plus. Ma vie entière s'est alors déplacée vers ce temps du sursis, comme si l'unique temps dont je pouvais profiter était celui qu'on m'allouait à moi seule, comme si je ne pouvais pas vivre en même temps que les autres, que je devais les précéder ou leur succéder. Il semblerait que j'aie besoin d'un temps à moi seule. Le problème, c'est que pendant ce temps, je suis en train de rater le train, alors que je serais capable d'en faire dix fois plus que les autres si je finissais pas accepter de partager le même temps qu'eux.

temps, procrastination

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