La Force Du Destin.

Jul 07, 2014 11:38




Titre : La Force Du Destin.
Chapitre :  11
Auteur : Munnoch.
Langue : Français.
Avis : Adultes.
Genre : AU/AU
Personnages : Les noms des personnages repris dans ce récit, sont propriété exclusive d'Annie Proulx pour laquelle je ressens une profonde admiration.
Notes de l'auteur : Dans le cadre d'une Égypte millénaire, une valise sera le lien qui mettra en présence Ennis del Mar, un jeune et talentueux égyptologue à l'aube de sa carrière et Jack Twist, qui pense fuir son passé.
Encore un mot s’il vous plait : Le prologue, bien que très long, apporte un éclairage indispensable pour la suite de mon récit.
Commentaires : Merci.

« Les dieux te regardent, étranger.

Tremble !
Toi qui oses troubler l'éternel repos du ci-gisant. »
Kemesé, donna un dernier coup de burin et, le mur s'écroula en dégageant le passage dans un grand fracas en soulevant un fin nuage de poussière acre qui flotta un court instant dans le silence qui s'en suivit. Malgré la chaleur qui quelques minutes, auparavant, les faisait transpirer, un froid chargé d’appréhension s'empara de toute l'équipe.

Cependant, qu’Ennis, brûlant d’excitation et agité par des sentiments mêlés et incertains, alluma sa torche électrique. Un long faisceau clair perça à peine l’insondable noirceur sans fond. Pourtant, dominant son impatience, enjambant les grabats tombés au pied de l'ouverture, il s'avança prudemment en se retenant aux pierres du mur, dans le long couloir qui s'enfonçait vertigineusement dans l'impénétrable pénombre, suivit immédiatement de Jack et toute son équipe.
Au fur et à mesure de leur avance , le tunnel dans sa forme, se présentait telle une longue faille fermée à son extrémité par une simple porte en bois, que recouvrait une fine couche d'argile blanche, qui avait le fini immarcescible de l'ivoire et dont le linteau s'agrémentait d'un cartouche à l'horizontale parfaitement conservé .

- Tu peux traduire ce qui est écrit Ennis ?

- Dans le cas contraire mon ami, je serais un bien piètre égyptologue.- Après une première lecture par devers soi, Ennis traduisit à haute voix.
« Les dieux te regardent, étranger. Tremble ! Toi qui oses troubler l'éternel repos du ci-gisant. »

Pensivement, pendant un court laps de temps, Jack contempla le cartouche.

- Ça donne froid dans le dos, cela semble bien plus qu'un simple avertissement, plutôt une terrible malédiction.- Susurra Jack, dont le ton bouleversé par l'émotion de sa voix n’échappa pas à Ennis.

Ennis, préféra ne pas lui répondre, car il devait admettre à son corps défendant, que depuis qu'ils avaient commencé les travaux de terrassement, il avait la désagréable impression d'être constamment épié par la présence d'une force mystérieuse qui s'insinuait en lui et semblait guider ses moindres gestes et pensées.
Lui qui ne fut jamais superstitieux, au point de ne jamais prêter un quelconque crédit aux récits qui parlaient de malédictions des tombes égyptiennes, pour la première fois en sa vie, face á ce sépulcre inviolé, il se trouvait confronté à un sérieux cas de conscience. Outrepasser impunément la volonté des dieux anciens et la puissance de leurs avertissements, pourrait se révéler un sacrilège lourd de conséquences.

Par conséquent, pénétré par le sentiment qu'ils s'apprêtaient á commettre une profanation. Ennis, semblant se recueillir, posa sa main á plat sur l'inscription sacrée demandant pardon à la momie. Seulement alors, il brisa le scellé intact de cire qui réunissait les deux battants de la porte, témoin de l'inviolabilité des lieux, il poussa précautionneusement les huis qui s'ouvrirent par à-coups, en opposant une certaine résistance, crissant et raclant le gravats millénaire et perturbant des siècles d'un silence absolu.

C’est alors, qu’à la faible lueur de la torche, s'offrit à eux un extraordinaire kaléidoscope de formes et de couleurs. Conscient de vivre le moment le plus excitant de son existence. Ses lèvres remuèrent, mais sa gorge semblait incapable de proférer le moindre mot. Comme pour se prouver qu'il ne rêvait pas, vaincu par l'émotion, Ennis prit la main de Jack, qu'il serra si fort, au point de lui faire mal..
Cette fois encore Youssef donna l'ordre du retour à l'air libre, au grand mécontentement d'Ennis qui n'arrivait pas à s'arracher à l'emprise de la tombe.

- Ennis,- L'interpella son chef d'équipe en lui posant une main ferme sur l'épaule.- L'air se raréfie de plus en plus et de toute façon nous devons installer une rampe pour faciliter l'accès à ce niveau, sans courir le danger de se casser une jambe en tombant dans ce puits incliné. Ensuite, nous installerons l'indispensable circuit d'aération et d'éclairage, sans eux le travail s'avérerait compliqué.

À regret, ils rebroussèrent chemin, conscient qu'une fois encore Youssef avait pris la seule décision qui s’imposait.
De retour au campement, ils firent la file pour se décrasser sous les jets bien faisant de la douche. Après quoi, le déjeuner servi sous la grande tente, fut vite expédié. La chaleur dans l'oasis était devenue telle, que tous se retirèrent pour faire une sieste sous leurs tentes climatisées.
Comme les autres habitants du campement, Ennis et Jack réintègrent la leur. Mais alors qu'ils se dévêtirent, pour s'allonger sur leurs lits respectifs, Ennis s'étira en arquant son dos.

- Tu es un obsédé du travail Ennis, tu devrais arrêter un peu, prendre le temps de respirer pour mieux te concentrer demain.- Lui conseilla Jack en cachant son sexe avec sa chemise tout en luttant contre la tentation de regarder la virilité de son ami...

- C'est vrai, cela fait une rude journée, tant physiquement que psychologiquement - Acquiesça Ennis avant de poursuivre.- Mais de savoir ce que grâce à toi nous avons découvert et de ne pouvoir encore commencer vraiment à travailler, me fiche le bourdon... Et puisque j'en suis aux confidences, il y a autre chose que je veux te dire ... Tu es un type que j'apprécie vraiment ! Et tu as raison, je ne suis qu'un obsédé. Ce que je confirme ! Car, en ce moment même, je n'ai qu'une idée en tête, celle de te prendre entre mes bras et de m'occuper activement d'une certaine partie de ton anatomie. Je te désire tant, que j'en arrive presque à oublier tout le reste.

Sous le coup de la surprise, Jack resta un bon moment silencieux, regardant Ennis d'un air amusé en tenant toujours sa chemise devant son entrejambe.
-Tu sais Jack, je te découvre excessivement pudique, que tu as l'air parfaitement idiot avec ta chemise devant…

Le plaisanta Ennis, sans achever sa phrase tout en se rapprochant lentement pour lui laisser le temps de refuser, puis devant son immobilité, il s'arrêta, la bouche à quelques centimètres de celle de Jack. Pour qu'il fasse le premier pas. Et Jack le fit.
Leurs lèvres se joignirent, d'abord dans un baiser presque chaste, à peine un échange de souffles, puis leur étreinte se fit plus violente. D’un geste rapide, agacé par cette inusité pudeur, après qu’ ils aient, tout de même déjà fait l’amour au bord du Nile, Ennis lui arracha la chemise que Jack tenait toujours devant lui et l'attira, l’enveloppant dans un tourbillon de désir et de chaleur, tandis que leurs bouches exigeantes se pressaient, s'entrouvraient, s'exploraient de baisers gourmands...

- Viens ! - Le pressa Ennis, en murmurant dans un souffle à son l'oreille, en l'entrainant sur le lit.
Ils se laissèrent tomber. Poussés par le désir plus rien n'existait, sinon leur besoin d’eux. Cependant, que leurs mains se cherchant avec rage, glissaient sur leur corps, traversés de frissons. Mais, quand soudant leurs étreintes, Ennis le fit pour la deuxième fois sien, c’est avec des gémissements à peine voilés, que leurs regards se fondirent en une seule attirance, oubliant qu'une simple toile les séparait de tout le reste, haletant bruyamment comme après une longue course, ils sombrent enfin, en tournoyant de bonheur dans un précipice qu'ils eussent aimé sans fin. .

Quelques heures plus tard, lorsque l’inclémence du soleil se faisant conciliante, Ennis, Jack et Youssef, réunis sous la grande tente, établissaient un plan de travail.
Presque une semaine, jour pour jour, fut nécessaire pour achever d'installer la rampe d’accès à la tombe, placer la canalisation souple d'aération et terminer l'installation électrique.

Mais lorsque pour la première fois, la lumière fut allumée, et que la chapelle funéraire se révéla dans toute sa féerique splendeur, Ennis ne put retenir une exclamation de surprise, quelques secondes pourtant furent nëcessaires, avant de comprendre ce qui s'offrait à ses yeux. Sa stupéfaction était si grande, qu'elle lui paralysait l'esprit. Il avait même le sentiment de basculer dans le temps, comme si le passé se matérialisait sous ses yeux et, tel un enfant découvrant ses cadeaux de Noël, il demeura ébahit, le regard allant d'un coin à un autre de la tombe, voulant tout embrasser d'un coup d’oeil, craignant que tout ce qu'il voyait ne se dissipe comme un mirage.

- C'est extraordinaire ! Merveilleux, magique, j'ose à peine y croire - Et ce n’est qu’alors qu'il se rendit compte, que, aussi bien Jack , que toute l'équipe se tenaient en silence. figés par le même charme.

Alors qu’insatiable Ennis, se déplaçait d’un endroit à l’autre, admirant les parois que recouvrait une abondante iconographie, qui relataient les scènes de la vie quotidienne du défunt. Sur l’un des murs, celui du fond, l'on avait dessiné une fausse porte, qui menait symboliquement vers le royaume des morts, ce qui permettait au défunt son retour dans le royaume des vivants. Derrière la table des offrandes, placée devant la dite porte, un escalier donnait accès à la chambre mortuaire, où, à l'exception du mur du fond qui était couvert par des extraits mystiques, tous les autres murs y compris le plafond en forme de douve, étaient décorés de la plus exquise fresque qui soit.
C’est là, que reposait le cercueil d’éternité, refermant la momie.

munnoch : au/au la force du destin.

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