Titre : La Force Du Destin.
Chapitre : 10
Auteur : Munnoch.
Langue : Français.
Avis : Adultes.
Genre : AU/AU
Personnages : Les noms des personnages repris dans ce récit, sont propriété exclusive d'Annie Proulx pour laquelle je ressens une profonde admiration.
Notes de l'auteur : Dans le cadre d'une Égypte millénaire, une valise sera le lien qui mettra en présence Ennis del Mar, un jeune et talentueux égyptologue à l'aube de sa carrière et Jack Twist, qui pense fuir son passé.
Encore un mot s’il vous plait : Le prologue, bien que très long, apporte un éclairage indispensable pour la suite de mon récit.
Commentaires : Merci.
La nuit, au bord du Nile, avec seuls témoins.
Les Étoiles.
...« -Ennis !!!!!- Son cri amplifié par le dôme en forme de conque, résonna modulé comme un angoissant appel de détresse «
Le croyant en danger, tous se précipitèrent. Alors que Jack, encore dominé par l’émotion les rassura et les invita à le rejoindre.
Combinant leurs efforts, ils eurent tôt fait de dégager le gros bloc de pierre qui rétrécissait le passage. À leur grande surprise, Jack souriait en montrant de son bras tendu un œil oudjat aux couleurs délavées, gravé dans la maçonnerie. .
Bouleversé, seul Benyamin comprit. Car seul lui savait Jack investi du pouvoir magique prédit par son ancêtre. Empli d'un révérencieux respect à l'égard de cet étranger qu'il considérait désormais comme un être suprême, il se prosterna respectueusement devant lui, comme jadis l'on se prosternait aux pieds de la statue du dieu Amon. Indécis, les terrassiers se regardèrent et certains crurent devoir imiter Benyamin au grand ébahissement des autres.
- Voilà que tu as accompli les prédictions du vieil Akhmim Maharraq, Jack !
- Je t'en prie Ennis ne plaisante pas avec ça.
- Non ! Loin de moi cette idée. - Lui répondit Ennis l'air grave.
- Que veux-tu dire Ennis ?
- C'est extraordinaire et à la fois troublant, que tu te sois dirigé vers ce coin inhospitalier. Tu peux te féliciter de ton intuition, car elle nous épargne des semaines de recherches pour le moins fastidieuses.
- Tu as une idée de ce que cela peut cacher ?
- C'est trop tôt pour le dire, mais à ce stade, toutes les hypothèses sont permises. - Affirme-t-il, déjà refoulant mal son impatience d’investigation...
Dès lors, c’est dans la jubilation et l'effervescence, sous les ordres de Youssef, que certains se mirent à déblayer de leurs mains nues les grabats qui s'amoncelaient au pied de l'œil oudjat pour remplir des couffins, tandis que d'autres, formant une chaine humaine, les déversaient à l'extérieur de la grotte.
Au bout d'une heure de travail d'un rythme attisé par l'enthousiasme, la cadence se s’en ressentit, plus par l'effet de l'insoutenable chaleur qu’y régnait dans l’étroit goulet, que par la fatigue. Une pause bienvenue leur fut accordée, que tous mirent à profit pour ôter leur chemise mouillée de transpiration et boire dans des bols de faïence grossière que Benyamin remplissait à ras bord d' eau tiède.
Les heures passant, les torse nus ruisselant de suer, se couvraient d'une carapace sale, striée de coulures boueuses. La forte senteur d'homme qui émanait d'eux, attiraient par nuées les mouches qui sans pitié les harcelaient, se collant et piquant la moindre parcelle humide de leur peau. Cependant que l'odeur de poussière qui flottait dans la caverne surchauffée par le soleil qui à présent était à son zénith rendait l'atmosphère lourde à respirer, Ennis fit un geste en direction de Youssef et au grand soulagement de tous donna le signal de retourner au campement.
Ce n’est qu’à l'aube du troisième jour, qu’ils parvinrent à dégager suffisamment les remblais pour découvrir ce qui semblait être une porte basse maçonnée. Kemesé, un vétéran parmi les terrassiers, s’accroupi au pied du mur, qu’il sondait en tapant énergiquement à l'aide d'une lourde massette sur un ciseau en acier trempé, qui s'enfonça sans difficulté dans une faille entre les roches calcaire. Non sans surprise, il constata que l'outil heurta en fin de course une masse solide. Il déplaça son outil et recommença à taper un peu plus haut, pour s'assurer qu'il ne se trompait pas. D’un air entendu, il leva la tête en cherchant du regard l'approbation d'Ennis, qui lui sourit pour l'encourager dans son choix de desceller la plus grosse des pierres.
Après moult et précautionneux efforts, il provoqua un petit éboulement. À leurs yeux émerveillés, apparut alors un mur en pierre de taille parfaitement scellé. Et c’est avec un enthousiasme renouvelé, que Kemesé, recommença son ouvrage, introduisant le bout du burin plat dans l'interstice de deux blocs superposés de granit, il frappa précautionneusement à plusieurs reprises, jusqu'à desceller complètement un des blocs, qu'il retira aidé par deux autres terrassiers, tant il était lourd. La pierre crissa légèrement en sortant de son logement et fut déposée sur le sol avec grand ménagement. À sa place, un trou d’une impénétrable obscurité.
Le visage trempé de sueur Kemesé, sourit fièrement en exhibant ses belles dents blanches et céda sa place à Ennis, qui alluma sa torche électrique. Le cœur gonflé d'espoir regarda par l'orifice. Un long couloir sombre comme la nuit s'inclinait en pente raide et tournait en formant un coude vers la gauche.
Retenant à grande peine son impatience Ennis consulat du regard de Youssef.
- Démonter ce mur ne sera pas chose facile, laissons cela pour demain. - Lui conseilla celui-ci.
- Oui, je crois que c'est la sagesse même, les hommes ont besoin de repos.- Affirma Ennis.
La nuit venue, une à une les lampes s'éteignent à l'intérieur des tentes. Les terrassiers exténués s'accordent un repos bien mérité et sombrent dans le sommeil, satisfaits d'avoir consacré la journée à effectuer les gestes justes, fruit d'une longue expérience. Mais alors que le sommeil avait pris depuis longtemps possession du campement, Ennis s’agitait dans son lit, sans qu'il ait pu trouver le sommeil. En désespoir de cause, il regarda l'affichage digital de son réveil. Minuit était passé depuis bien longtemps.
N'eut été la présence de Jack, qui semblait dormir paisiblement dans la pénombre, il aurait allumé la lampe pour se concentrer sur ses cartes. Pourtant, il résista à sa tentation et se leva précautionneusement et sorti dans la nuit.
Une fois dehors, il fut submergé par une joie irrationnelle autant qu'inexplicable. Il chercha vainement une explication plausible à cet état de grâce et l'imputa finalement à la pureté de l'air, sinon à l'irréelle brillance de la clarté de la lune qui teintait tout d'une lumière féerique, à moins que ce ne fût la douceur de la nuit.
Mais plus probablement et il le savait, c'était la découverte de ce mystérieux tunnel qui venait de bouleverser sa vie. Tous ces bonheurs rendaient son âme légère et malgré son scepticisme, il fut contraint de reconnaitre, qu’il était apte à communiquer avec les mystères qui imprégnaient cette terre divinisée.
Sans se presser, il se dirigea naturellement vers la rive du Nil, où pour surprenant que cela puisse paraître, sous cette latitude, une brume légère flottait par endroits sur l'eau, s'accrochant éphémère aux lourdes corolles penchées des papyrus. Sans hésiter, il s'avança sur la grève, jusqu'à toucher de ses pieds nus l'eau du fleuve. Pacifié il ferma les yeux et respira avide l'air tempérés par la fraicheur de l'eau. Il se sentait à tel point en symbiose avec la nature, qu'il n'étendit pas le léger crissement du sable sous les pas qui s'approchaient de lui.
- Désolé, Jack, je croyais avoir tout fait pour ne pas te réveiller.
- En fait, je ne dormais pas non plus, te voyant quitter ton lit, j'ai attendu avant de sortir à ta rencontre. - Après une courte pause, il ajouta.- J'étais inquiet pour toi.
- Je t’en remercie.- Lui répondit Ennis d’une voix neutre.
Nonobstant, de le savoir si près de lui, Ennis se sentit agité par des sentiments mêlés et incertains. Cependant que se tenant côte à côte, ils demeuraient dans un silence complice.
Ennis finit par s'accroupir, le regard fixé sur l'eau qui clapotait en écumant sur la rive. L'imitant, Jack se laissa tomber à son côté, si près, que palpable se fit la chaleur qui émanait de son corps. L'espace d'un instant, dominant le vertige de ses sensations, il regarda Jack droit dans les yeux.
Encourageait par l’expression de celui-ci, c’est doucement qu’il lui souleva légèrement le menton pour cédant à son vertige, déposer ses lèvres sur celle de son ami. Si Ennis fut surpris de les trouver brûlantes, il le fut d’avantage par la fougue que Jack déploya pour y répondre en s'enlaçant à lui, comme délivré de la violence de son propre désir. Et leurs langues se rencontraient, déchainant la tension érotique retenue depuis des jours, pour se rependre comme une ivresse instantanément dans leur sang.
D’une main tremblante, Jack caressa l'entrejambe d'Ennis, éveillant en eux des sentiments violents et incontrôlés.
Se laissant tomber sur le sable chaud, ils ôtèrent leur caleçon. Avide de désir, Ennis se jeta sur Jack le couvrant de baisers, le serrant dans ses bras comme s'il voulait le retenir à tout jamais, alors que Jack répondait avec la même ardeur à la chaleur de son amant, mais quand le sexe d'Ennis se glissa dans son entrejambes, l'impatience de Jack se fit pressante et soulevant légèrement le bassin, il supplia même de venir en lui.
Alors, avec une patience exaspérante, Ennis le pénétra d’un mouvement lent, ininterrompu. Bougeant avec une excessive douceur, prolongeant le plaisir de le posséder totalement. Mais très rapidement les sens débridés, il devint, impétueux, âpre et s’activer de plus en plus.
Et Jack, palpitant de la folie de le recevoir totalement en lui, exhalant des soupirs de satisfaction. Respirant par saccadés. Nouant de ses jambes sa taille, se serrait contre Ennis en s’accordant au rythme de ses hanches, qui de plus en plus fort, le pénétrait infatigablement, le faisant trembler du plaisir que lui provoquait ce puissant va et vient. Et c’est en gémissant, le corps électrisé, qu’il s’agrippa d’une main au cou d’Ennis, se masturbant de l’autre, et, aspirant le souffle brulant de son amant, il cambra le dos, se mordant les lèvres pour ne pas crier, il jouit comme jamais, en se laisser tomber essoufflé.
À son tour Ennis, ne fut pas long à s'embraser, parvenu au comble de la jouissance poussant un rugissement à la fois de souffrance et de plaisir, se contorsionnant, saisi de spasmodiques tremblements, pour en un ultime mouvement de ses haches, enfoncé au plus profond de Jack, le souffle court, cabrant tous son être de l’insupportable tension qu’il ne pouvait plus retenir, se déversa par saccades en jets brûlants, et, le cœur battant aux tempes, épuisé mais ravi du bonheur de toutes ces ivresses que procure le corps d’un amant comblé, il se laissa tomber sur Jack, essoufflé et mouillé de transpiration.
Leurs sens apaisés, ils demeurent enlacés, indifférant au silence et la solitude du désert sous le regard de Nout, la lune et le chœur mystérieux des astres de la nuit, qui lentement avançaient dans l'immensité céleste, sans bruit dans leurs éclats.
Alors qu’une brise légère se levait, annonçant déjà une aube naissante, ...