Pokémon (anime) - Fashion Time - G
Auteur : cassidy_b
Titre : Fashion Time
Fandom : Pokémon (anime)
Personnages/pairing : Iris, Dent, Satoshi, Arti, Kamiture, Pikachu, Kibago.
Rating : G
Disclaimer : Pokémon ne m’appartient pas.
Nombre de mots : 1100~ mots.
Notes : ‘Dent et au moins Iris et possiblement poupée-à-habiller!Satoshi. ou Iris. (Wishful, CaféMocha, BWOT3, MapleSyrup, Dent->Kamitsure et/ou autre pairings tous bienvenus mais non nécessaires) : Fashion Sommelier’, écrit pour azalee_calypso dans le cadre d’un Calendrier de l’Avant 2011. Possiblement Arti<-Dent->Kamiture et Iris->Dent.
« Bad Taste », commente instantanément Dent avec une grimace, comme s’il était personnellement offensé.
Iris choisit de gonfler ses joues devant la presque-insulte plutôt que de frapper le sol avec son pied - ce qui serait gamin - même si Dent fait tout pour se montrer désagréable, détestable et agaçant depuis maintenant trois heures.
« Je l’aime bien, moi », décrète-telle en tournant rapidement sur elle-même pour permettre à la jupe ample de prendre vie par le mouvement.
La première réponse de Dent consiste à accentuer son expression dégoûtée.
« No-no. Iris, darling, de même qu’on ne mélange pas un contenu lacté avec des agrumes, tu ne peux pas mettre une jupe noire à volants blancs avec tes leggings beiges, ton nœud rouge dans les cheveux et tes bracelets dorés. L’injure visuelle n’en est que trop calorique et donne de surcroît la nausée. Je te le garantis. Enlève-moi tes collants, ou je m’en occupe personnellement. »
Et Iris s’y attendait, mais Dent cherche Kamiture-san du regard pour s’assurer qu’il a raison de prétendre que son sens de l’esthétique palpite d’effroi devant l’horreur - Iris - qui lui fait face.
Iris plisse ses yeux pour signifier qu’il est en train de perdre des points de gentilhommerie, mais Dent ne le réalise même pas, trop occupé qu’il est à se dandiner afin d’attirer l’attention.
Aujourd’hui, Iris découvre que Dent est terrifiant au point de lui couper toute envie de s’accouder à quelque chose et d’enchaîner les expressions atterrées pour commenter son comportement. Non, Iris n’a résolument pas la moindre envie de se livrer à l’exercice, pas quand elle s’avère être l’une des victimes de sa nouvelle… crise, pas quand il s’échine à méticuleusement ronger toute forme de flegme qu’elle cacherait encore, pas quand il s’amuse en ordonnant aux autres comme s’ils étaient ses jouets tout en cherchant désespérément l’approbation d’Arti-san et de Kamiture-san à chaque exaction, sans même prendre la peine de se cacher. Aujourd’hui, Iris a juste envie de lui conseiller d’aller louer une chambre pour contenter ses hormones, et de l’informer que s’il l’appelle encore une fois ‘darling’ comme ça, gratuitement, avec ce ton d’ironie méprisante voire au mieux condescendante, elle lui lâche Doryuzu et son sens des déceptions à la figure.
Cependant, les crises de Sommelierite aiguë de Dent ne s’interrompent que lorsqu’il l’a décidé, a appris Iris. Il faut juste se montrer calme et patiente. Iris n’étant plus une enfant, elle peut attendre, elle commence presque à avoir l’habitude après tout, Dent est prévisible dans une certaine mesure (chose dont il est lui-même résolument dénué) : « Mademoiselle Kamiture propose une séance d’essayage en profitant de ses conseils de modèle ? », « IIIIIIIITTT’S DURESSIIIING TIIIIIIME! », « Je suis un Fashion Sommelier, après tout ! », « Hors de question que nous passions à côté de cette occasion ! », etc., etc., et ça ne devrait pas être pénible, elle devrait s’amuser, même, sauf que Dent a décidé que la complicité de Kamiture-san et d’Arti-san n’était pas exclusive et qu’il pouvait s’immiscer, démontrer ses talents de Modeling Sommelier ou un truc du genre, en jouant à la poupée avec Satoshi et elle, et qu’il se montre finalement juste vexant avec eux.
Iris ne désespère pas d’arriver à s’en tirer avec honneur et assurance ; à côté, Satoshi s’est rapidement tu et a capitulé avec un empressement surprenant, essayant de s’esquiver la première fois qu’il a été question de robes, ne poussant qu’une trentaine ou quarantaine de cris entre ses rires nerveux lorsque Arti-san et Dent se sont chargés de le changer, puis s’est semble-t-il résigné, fataliste, croyant sans doute que son épreuve durerait moins de temps s’il se laissait faire à défaut de coopérer. Iris lui jette un regard compatissant : adossé au mur, en compagnie de Pikachu affublé d’un costume-cravate qui murmure doucement ‘Pikapi…’ à ses pieds - mais Satoshi est trop occupé à tenter de respirer dans sa robe rouge à corset étroitement serré pour écouter ou regarder qui que se soit.
« Ils ont même des nuisettes ! » piaille Dent en appuyant ses paumes sur ses joues.
Satoshi rouvre brusquement les yeux, croise ceux d’Iris, et sa panique ressemble curieusement à un appel au secours.
« Pour Pokémon ! » rajoute Dent dans un couinement attendri et terrifiant.
L’expiration de Satoshi sonne comme un soupir de soulagement ; c’est au tour de Pikachu de reculer et de vaguement tenter de se cacher derrière les jupes de son humain.
« Kiba… »
La faible plainte, suivie d’un léger tiraillement, fait comprendre à Iris que Kibago essaie lui aussi de se glisser derrière ses jambes en guise de protection. Impossible de sauter dans ses cheveux depuis que Kamiture-san a décidé de les rassembler en nattes. Iris va pour se sacrifier héroïquement en signalant à Dent qu’il est hors de question qu’il touche à son bébé, s’apprêtant donc à volontairement ramener l’attention du Maniac Sommelier sur elle, mais Arti-san choisit ce moment pour s’extraire des tringles remplies de vêtements bouffants qu’Iris ne veut même pas identifier.
Armé de bas noirs à collerette rouge.
Satoshi pâlit.
« Grenade pour refléter la brillance passionnelle d’une âme innocente, noir d’encre pour rehausser la pureté de son cœur~
- Tu es sûr de ton coup ? » objecte Kamiture-san. « Ils manquent d’éclat. Une paire claire aurait été plus électrisante.
- Fais confiance à un professionnel et à l’expérience de sa palette, darling. »
Désabusée, Iris comprend enfin d’où venait ce surnom-là. Comme beaucoup d’autre choses, d’ailleurs : lorsque Arti passe une main ouverte sur son front et penche la tête, l’autre bras tendu (et tenant toujours les bas) vers l’extérieur, Dent recule de quelques pas pour l’imiter dans son dos, yeux grand ouverts afin de mieux apprendre et assimiler la posture.
« Ça frôle le pathétique », commente Iris à voix basse, et Dent doit avoir un huitième sens pour tout ce qui concerne ses récriminations parce qu’il se focalise instantanément sur elle, à nouveau.
« Inspire et ouvre ton cœur à la beauté des choses, Iris ! »
Pour illustrer son propos, Dent étend sa main dans les airs, se saisit de Satoshi d’un geste inexplicablement expérimenté, le fait tournoyer avec lui, descend les doigts le long de sa colonne vertébrale jusqu’à s’appuyer contre le bas de ses reins sans s’attarder sur l’indécence qu’il manifeste, puis lui étire le bras dans un grand mouvement dont le caractère amical se révèle définitivement nuancé par des tendances tactiles abusives, une proximité violeuse d’espace personnelle, un Satoshi complètement perdu mais légèrement effrayé, et par un fond rose fuchsia pailleté, épileptique et clignotant derrière eux.
Iris a oublié ses lunettes de soleil.
« Tant d’harmony, mon cœur en frémit~ »
Satoshi se contente de rire par saccades gênées et s’étouffe encore un peu plus dans son corset.
(Iris l’imite, jusqu’à ce qu’elle comprenne que les bas étaient pour elle.)