Bonjour les petits gars.
Voilà, nous sommes le 31 décembre 2011, alors je viens faire mon petit article de fin d'année. C'est un genre de rituel de passage. J'ai pas mal de choses à dire, à avouer, à balancer, alors ça risque d'être long.
Je ne prendrais pas de bonne résolution, ça fait des années que j'ai arrêté ce genre de truc.
Je suis là, posée, et j'essaie de regarder en arrière sur ces derniers mois avec un oeil objectif. Cette année, je ne vais pas faire l'ingrate, parce que 2011 a été merveilleuse avec moi. Et ce que j'espère de tout mon coeur, c'est que 2012 continuera sur la lancée.
Les premiers mois, l'hiver, le printemps, ont été assez atroces pourtant. Des gens comme Clémence pourront en témoigner. J'allais extrêmement mal, j'étais stressée, fatiguée par mon travail à la boulangerie, j'avais des soucis d'argent, j'étais persuadée que mon voyage à Tôkyô allait échouer d'une quelconque façon. Mais dans un sens, je suis contente d'être passée à travers ça, parce que c'est à cette époque que je me suis rapprochée de quelqu'un. Joyce a été très présente pour moi et j'ai découvert réellement à quel point cette femme pouvait être adorable. Aujourd'hui, elle me manque d'ailleurs. Je revois tous ces jours à courir dans sa boutique après le travail, à squatter chez elle tous les week-ends, à discuter pendant des heures entières, à rire pour rien aussi. Son soutien et sa gentillesse infinie m'ont beaucoup apporté. Et puis il y a eu Clémence aussi & je suis tellement heureuse de l'avoir dans ma vie depuis si longtemps.
Ensuite est venu l'été, qui a été si merveilleux qu'aucun mot ne pourra le décrire. Il y a eu les mois de juin et juillet, où je commençais à aller mieux. Où j'ai vécu des concerts merveilleux. Je me rappelle à quel point le travail était ennuyant en juillet, parce qu'il n'y avait pas beaucoup de clients. & puis la petite collègue dont j'ai oublié le nom, une lycéenne qui est venue travailler pendant ses vacances. Elle était adorable & elle a rendu le mois de juillet moins lourd. & puis, évidemment, il y a eu Tôkyô.
Je ne sais pas si j'ai envie de raconter à nouveau, n'est-ce pas ? Je suis restée un peu plus d'un mois avec Julia et c'était un tel bonheur de pouvoir être près d'elle tout ce temps. On a découvert un nouveau monde ensemble, un endroit où je ne me vois pas retourner sans elle. On a vécu les plus beaux moments de nos vies (en tout cas, de la mienne, j'en suis sûre...!), à déambuler dans les rues de Shibuya, dans Harajuku, à se perdre dans le métro & tous ces souvenirs précieux. Il y a eu de bons et quelques mauvais moments (si, ça m'a créer une phobie dévastatrice... je ne peux même pas prononcer ou écrire le nom de ces choses).
J'aurais voulu garder chaque seconde gravée dans ma tête à jamais. Mais les mois continuent de passer, et j'ai l'impression de commencer à oublier des détails. Quand j'y pense, ça me donne envie de pleurer.
J'ai vécu quelque chose d'extraordinaire cette année & je remercie tous les gens qui m'ont soutenus là-dedans. J'ai enfin pu accomplir mon rêve, j'ai enfin quitté la France & je sais que je suis revenue changée. Je suis revenue en ayant plus confiance en moi, en sachant maintenant vraiment qu'il n'y a pas d'impossible. Il me reste encore beaucoup à faire, mais je suis sur la bonne voie.
Ensuite est venu l'automne, & je suis retournée travailler bravement. Travailler m'a empêché de déprimer, m'a fait rentrer à nouveau dans le moule & j'avais tant de préoccupations au boulot que je n'avais pas le temps de repenser à Tôkyô. Du moins, je pense que c'est ce que tout le monde a cru. Parce que j'allais mal. Un rien me faisait penser au Japon, le parfum de figues, une boîte de beurre de cacahuètes. Et ça continue. Quatre mois après, la blessure est toujours béante, et personne ne semble s'en inquiéter plus que ça. & chaque fois que j'appelle Julia, on reste plus d'une heure à se parler des rues de Shinjuku. Je souffre d'un tel manque que ça vous paraîtrait ridicule. Pourtant il est là, et vous ne le voyez pas.
J'ai masqué, j'ai travaillé d'arrache-pied pour aller mieux, j'ai fais des projets, je suis arrivée à Strasbourg et j'ai quelques soucis toujours, qui me noient encore plus. Et quand je suis arrivée, quand j'ai retrouvé Maooru, elle a été la première à qui j'ai montré toutes les photos qu'on avait prises de Tôkyô. La première. En Novembre. Parce que personne, personne n'a voulu les voir. Personne ne semblait voir que j'avais tout le temps envie d'en parler, personne ne voulait comprendre. J'avais raconté deux trois trucs, une fois, alors ça devait suffire, non ? Non. Alors j'ai tout gardé pour moi, finissant par me faire pleurer dès que quelqu'un disait quelque chose qu'il ne fallait pas.
Mais j'ai survécu. Je suis arrivée jusqu'à ce 31 décembre. J'ai eu quelques crises, mais c'est passé. Je fais le bilan et je me dis que j'ai sûrement souffert plus longtemps pour moins de temps de bonheur, mais est-ce important ? J'ai eu droit à beaucoup cette année, plus que ce que je n'avais eu avant. J'en suis heureuse. J'ai énormément pleuré, peut-être plus le jour de ce décollage que n'importe quel autre jour de ma vie. Le jour où j'ai collé mon nez sur le hublot en voyant disparaître l'aéroport d'Haneda. Ma vie semblait s'arrêter.
J'ai grandis en 2011. J'ai mûrit je crois bien. Je ne suis plus à la recherche du bonheur parfait, je veux juste pouvoir sourire de temps à autre. Je suis prête à passer à nouveaux des mois difficiles, parce qu'aujourd'hui, je suis convaincue quand je dis que les choses vont mieux un jour. It gets better.
Maintenant, j'ai des projets pour 2012. Je veux trouver du travail pour poser ma vie. Je veux commencer ma formation pour être prof & j'espère vraiment y arriver & que ça me plaise. Voilà ce que je veux. J'aimerais dans l'idéal pouvoir commencer à économiser pour un autre voyage, sans trop savoir lequel faire. La Californie m'appelle avec tant d'ardeur que ça me fait souffrir et je ressens plus que jamais le besoin de voir les plages de Newport Beach. Mais dans un autre sens, Tôkyô me manque tant que je donnerais tout ce que j'ai pour y retourner. Nous verrons, pour l'instant, je vais tenter autant que possible d'oublier ces trous dans ma poitrine et de me concentrer sur mon travail, ma formation. Je ne peux plus faire les choses à la légère.
2012 sera l'année de mes 21 ans. Mon vieil âge. J'ai toujours l'impression d'en avoir 17. Parfois, je me dis que je suis trop vieille pour certaines choses mais qu'y puis-je ?
Cette année également, j'ai terminé Buffy. Aha, ça ne semble rien pour vous, mais c'est énorme pour moi. Il y a eu le dernier film Harry Potter mais je ne suis pas encore en état de parler de ça.
& puis, j'ai connu KAT-TUN. En janvier dernier. Il y a de ça pile un an, je ne connaissais pas l'existence de Kamenashi Kazuya. Haha. Je sais que pour la plupart d'entre vous, ce n'est qu'un type. Un groupe. Pire, un boys-band. Qui fait... eh bien... du bruit. Un truc bizarre sans instrument. Argh, ils dansent. Pour moi, ce sont des présence.
L'autre jour, j'ai calculé. Ca fait plus de six ans que j'écoute Good Charlotte. Six ans. J'ai pris un sacré coup de vieux. Et bientôt trois ans pour DIR EN GREY.
J'ai pensé à Kyô. À ce monstre que mes amies voient quand je parle de lui. "le type qui se scarifie sur scène et qui fout du sang partout..." À ce Dieu que je vois quand je parle de lui. J'ai toujours rencontré des fans qui le voyaient aussi comme un monstre qui se la joue sur scène, elles se prenaient pour des dépressives et elles le vénéraient de souffrir autant. Ce genre de personne m'a toujours profondément exaspéré.
J'ai écris un article sur mon Tumblr en expliquant ce que je voyais en lui. Je n'écoute pas Diru quand je vais mal, je ne cherche pas à déprimer. C'est plutôt du réconfort.
"Kyô has never shown me a better world, he never helped me to dream about a bright future, but he never lied to me. He was simply here, when I needed to. And I know that he will always be, looking after my wounds.
For my dreams, for my future, I listen to others wonderful guys who inspire me. And I know that everytime I would fall, there will be Kyô, saying “Okaeri ~”."& j'ai reçu un message d'un inconnu total qui me disait qu'il ressentait exactement la même chose. & j'étais bêtement heureuse.
Alors j'ai réfléchi & j'en suis venue à une conclusion totalement niaise.
Good Charlotte sont mon passé.
Un genre de valeur sûre. Ceux vers qui je me tourne quand je veux retrouver l'enfant en moi, quand je veux revenir aux sources et retrouver cette stupide immaturité qui me donnait l'impression que tout était possible.
DIR EN GREY sont mon présent.
Ceux qui sont toujours à côté de moi pour me rattraper quand je tombe, pour me dire de continuer même quand tout est noir. Parce que les choses ne seront jamais totalement blanches et ce n'est pas une raison pour abandonner.
KAT-TUN sont mon futur.
Ceux qui me permettent de rêver et de me projeter loin dans l'avenir. Ceux dont la bonne humeur me donne envie de me lever chaque matin pour voir ce qu'il va m'arriver. Je ne peux pas aller mal tant que je sais qu'ils seront là, un peu plus loin.
...
C'est niais, mais ça m'a réconforté.
Voilà, tout ce qu'il m'est arrivé cette année.
Il y a encore une chose & je pense que le temps est venu que je vous le dise. Même si vous n'allez pas comprendre & que vous allez m'appeler pour me demander pourquoi je vous l'ai pas dit avant, ou pourquoi je fais une si grosse connerie. Ou alors, vous allez dire que cette fois, vous ne me ramasserez plus à la petite cuillère, que vous en avez marre de moi. Quelque chose du genre.
J'ai reparlé à Clotilde.
C'est elle qui est venu vers moi peu avant que j'arrive à Strasbourg & on s'est retrouvées à Châtelet un jour pour discuter. Je ne vais rien vous raconter, parce que ce sont mes affaires. Mais oui, j'ai repris contact avec elle et nous avons parlé.
Elle a sa vie, son petit-ami, ses potes, sa formation & elle va mieux.
Et moi, de mon côté, j'ai mes affaires aussi.
On ne se parle pas tous les jours, on ne se demande pas sans cesse des nouvelles. À vrai dire, depuis ce jour, on a pas énormément échangé. Mais je sais que si j'ai besoin, elle pourra m'écouter. Et je crois que nous avons enfin réussis à trouver un équilibre. Parce que malgré tout ce que vous pouvez dire, tout ce que vous pouvez faire, elle me manquait. À présent, savoir que je peux lui parler sans problème, suffit à me satisfaire & donc, je n'ai même pas le besoin de réellement le faire. Je sais que je l'ai retrouvée, & qu'enfin, nous sommes stables. Il était important pour moi d'enfin vous le dire parce que je n'ai plus peur de ce que vous direz. Je sais que les choses sont bien ainsi.
Je crois que j'ai parlé un peu de tout.
Je vais vous laisser pour cette année, en espérant que vous allez bien, comme toujours. Je vous souhaite 2012 pleine de réalisations.
Bonne année.
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