[Harry Potter] Entre deux mondes, chap.29

May 07, 2010 10:56


Titre : Entre deux mondes
Auteur : Mokoshna
Fandom : Harry Potter
Disclaimer : Harry Potter est la propriété de J.K. ROWLING
Rating : PG-13
Avertissements : Slash, Albus-Severus/Scorpius (entre autres)
Notes : Série de chapitres courts basés sur les thèmes de la communauté Livejournal 30_slash_hp. Les chapitres respectent l'ordre chronologique même s'ils ne sont pas forcément agencés de manière « logique ». L'histoire marche par ellipses, c'est fait exprès, soit pour respecter les thèmes, soit simplement pour donner un côté décousu à l'ensemble.

Recueil des chapitres


29- À la fin de l’envoi… © Edmond Rostand

Les Français étaient décidément des gens bien étranges. La connaissance d'Al se limitait à sa tante Fleur et à M. Durand ; et encore, ceux-ci étaient un peu trop excentriques pour qu'on pût les croire des modèles parmi leurs compatriotes. Ce que disaient ses oncles Ron et Georges ne comptait pas : ils étaient bien connus pour exagérer tout ce qu'ils racontaient.

Le bal s'ouvrit sur un immense lâché de dragons d'eau miniatures que l'on avait capturé exprès pour les remettre en liberté ce soir-là ; ils furent si heureux qu'ils créèrent un véritable tableau d'eau de toutes les couleurs qui représentait la vie à la campagne. Comme ils ressemblaient beaucoup à des serpents, il était très difficile d'en capturer un ; on ne connaissait leur nature qu'une fois leurs ailes transparentes dépliées. Al eut plus de plaisir à admirer les spécimens de cette espèce qu'à regarder le tableau.

Malefoy le présenta rapidement aux invités : tel homme bedonnant était ministre des Arts Magiques, tel autre appartenait au Département de l'Immigration sorcière, telle femme au nez épaté avait un fils dans le Corps des Mages... C'était sans fin. Al se fit plus de relations ce soir-là (on le trouvait adorable et très bien élevé pour un enfant d'origine anglaise) qu'en toute sa courte vie.

Le Bal de Printemps se déroulait dans le château et s'étendait dans les jardins et les bois environnants. Al dansa avec une bonne douzaine de personnes en moins de deux heures ; puis, las et abruti par le punch qu'il avait bu, il alla s'asseoir en compagnie d'un groupe de dames en robes chargées qui papotaient sans discontinuer sur ceux qui avaient la malencontreuse idée d'attirer leur attention. Al n'avait que des notions rudimentaires de français ; pourtant, il crut reconnaître les mots « cul de crapaud » et « couché avec sa sœur » dans la discussion et s'émerveilla de connaître des termes aussi peu pratiques. Comme quoi, Georges avait raison : dans n'importe quelle langue, le plus facile à assimiler étaient les insultes et les allusions sexuelles.

- À la fin de l'envoi, je touche !

Ce curieux cri avait été poussé de l'autre bout du jardin. Curieux, Al alla voir. Une foule s'était amassée dans un coin, lui bouchant la vue. Il se faufila tant bien que mal entre deux dames aux décolletés plongeants et put enfin voir la scène.

Deux hommes se tenaient au centre du cercle formé par les spectateurs. L'un était à terre, raide comme un piquet, le nez recouvert de verrues suintantes ; l'autre, debout et fanfaronnant comme un beau diable, lui lançait de nouveaux sorts de Pousse-Verrue sur les parties visibles de son corps. À chaque nouvelle verrue, il criait :

- À la fin de l'envoi, je touche !

Lorsqu'il se retourna, Al eut la surprise de voir qu'il s'agissait de M. Durand.

- Et que cela vous apprenne à insulter une gente damoiselle !

Une jeune fille très belle mais avec une verrue sur la joue se pâma devant lui pour lui bredouiller des mots de remerciements. Durand s'inclina bien bas ; c'est là qu'il remarqua Al.

- M. Po...

Vite, Al se jeta sur lui et lui posa la main sur la bouche.

- Maurice ! Cela faisait une paye. C'est moi, Sévérus Greengrass, tu te souviens ?

- Greengrass ?

- Oui.

Durand ouvrit des yeux ronds.

- Oh, Maurice chéri, susurra la demoiselle à la verrue dans un anglais haché, vous connaissez le jeune neveu de M. Malefoy ?

Tout le monde attendait sa réponse. Al dut avouer qu'il se débrouilla très bien : il fut bientôt remis de sa surprise et avec un de ses sourires habituels, il prit la main d'Al et la baisa en lui adressant un clin d'œil.

- Comment pourrais-je oublier le jeune monsieur ? Nous avons passé une semaine inoubliable cet été avec sa très chère tante.

- Oh c'est vrai, dit un homme aux yeux de biche, vous êtes cousins. Ça ne vous dérange pas d'être de la même famille qu'une meurtrière ?

- Vous me brisez le cœur, Guerrin ! Vous pensez que moi qui suis l'amabilité et la générosité même, je sois compromis dans cette sinistre affaire ? Que nenni ! Ma cousine était certes démoniaque, mais est-ce une raison pour me jeter la première pierre ?

Les femmes prirent son parti ; Guerrin en fut bientôt quitte pour s'excuser et partir plus loin.

- Bien ! s'écria Durand. Mesdemoiselles, j'ai bien peur que nous ne devions nous quitter un instant.

Une pluie de protestations suivit ces propos.

- Vous m'en voyez désolé, mais je n'ai pas revu mon jeune ami ici-présent et nous avons des choses à discuter. Je suis le protecteur de son cœur innocent, après tout, et vous savez ce que son âge implique...

Al ne voyait rien du tout, mais contre toute raison cela suffit à apaiser les femmes : elles se retirèrent en les laissant seuls. L'une d'elle prit même la peine de lui pincer les joues avec affection, lui disant : « Ne t'en fais pas, mon mignon, Maurice connaît comme personnes les joies de l'amour. »

Oui, les Français étaient définitivement étranges.

Durand l'entraîna à l'écart, lui offrit un autre verre de punch qu'Al ne but pas. Les pensées se bousculaient dans sa tête.

- Le cousin d'Asteria Malefoy, hein ?

- Les Greengrass et les Durand sont liés depuis la Renaissance.

- Oh. Je ne le savais pas. Vous êtes vraiment quelqu'un de fascinant, professeur.

- Cessons là les discours stériles, veux-tu ?

Durand vida son verre de punch d'une traite et le jeta dans l'herbe.

- Asteria m'a raconté ton rôle dans cette affaire. Le plan avait pourtant été parfait jusqu'à ce que tu arrives !

- Oh, vous étiez de mèche ?

Al était bien un peu étonné, mais après tout, il était mal placé pour le rester.

- Que comptes-tu faire pour te racheter ?

- Que voulez-vous dire ? demanda-t-il bien innocemment.

- Quand Asteria veut quelque chose, elle l'obtient. Je ne sais pas ce que tu fais ici ni pourquoi, mais Malefoy est encore plus fou que je ne le pensais s'il pense pouvoir te garder en tant que « Sévérus Greengrass ». Asteria...

- Elle est ici, n'est-ce pas ?

Durand ricana.

- En ce moment-même, elle est en train de se rabibocher avec son cher époux. Je devine que ton père et ses amis du ministère sont planqués quelque part dans les murs ?

- Pas du tout. Mon père n'approuve pas ma présence ici. En fait, si votre cousine parle à Malefoy, c'est tant mieux : je n'aurai pas à raconter deux fois ce que je vais dire.

- Quoi ?

- Petrificus Totalus !

Al avait sorti brusquement sa baguette pour lancer le Maléfice du Saucisson sur Durand ; ce dernier n'avait rien vu venir et se retrouva raide sur le sol. Ils étaient trop à l'écart pour qu'on remarque quoi que ce soit ; en outre, un arbre les cachait du reste du jardin et avec cette lumière tamisée, il aurait fallu des lunettes spéciales pour y voir quelque chose.

- Silencio.

Durand le fixa avec haine. Al posa son pied sur sa poitrine et sourit.

- Vous m'avez sous-estimé. Vous pensiez peut-être que j'étais toujours le gentil garçon que tout le monde connaissait à Poudlard ?

Son rire, quoique discret, avait une note sinistre que Durand remarqua puisque son regard passa d'indigné à surpris, puis confus. Al leva sa baguette.

- Malefoy doit avoir expliqué la chose à sa femme. C'est dommage : j'aimais bien Narcissa, mais si elle s'obstine à vouloir rester dans le droit chemin, comme ils disent...

La nuit était si belle ! Al se demanda où se trouvait Scorpius. Sans doute en train de remplacer son père auprès de leurs invités, en bon Malefoy qu'il était. En fin de compte, il était plus pur qu'Al ne le serait jamais, et n'était-ce pas hilarant de se dire cela ?

Il baissa sa baguette.

- Endoloris.

(fanfiction), [harry potter]

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