[Harry Potter] Entre deux mondes, chap. 23

Apr 29, 2010 09:28


Titre : Entre deux mondes
Auteur : Mokoshna
Fandom : Harry Potter
Disclaimer : Harry Potter est la propriété de J.K. ROWLING
Rating : PG-13
Avertissements : Slash, Albus-Severus/Scorpius (entre autres)
Notes : Série de chapitres courts basés sur les thèmes de la communauté Livejournal 30_slash_hp. Les chapitres respectent l'ordre chronologique même s'ils ne sont pas forcément agencés de manière « logique ». L'histoire marche par ellipses, c'est fait exprès, soit pour respecter les thèmes, soit simplement pour donner un côté décousu à l'ensemble.

Recueil des chapitres


23- Je peux le faire, je peux le faire, je dois le faire !!

La couleur favorite de Jenny était le rose. Cela se voyait dans ses vêtements et l'intérieur de sa chambre. La première fois qu'Al y mit les pieds, il eut l'impression d'être tombé dans une confiserie spécialisée dans la barbe à papa. Les murs étaient décorés avec des motifs de bonbons et il régnait en permanence une douce odeur de sucre.

En soi, ce n'était pas gênant, surtout qu'Al occupait la chambre d'amis (qui était heureusement décorée dans un bleu ciel très neutre). La mère de Jenny, une fringante cinquantenaire aux joues aussi roses que les murs de la chambre de Jenny, lui souhaita la bienvenue avec toute l'amabilité possible. Elle l'adora immédiatement. Jenny dut ruser pour qu'elle ne force pas Al à l'appeler « maman ».

- Je crois qu'on ferait mieux de se quitter avant la fin de l'année scolaire, dit Jenny, sans quoi elle serait capable de nous marier d'ici la Noël.

Al éclata de rire. Jenny était beaucoup plus ouverte chez elle qu'à Poudlard ; preuve en était la robe aux couleurs vives qu'elle portait pour le premier jour de ces vacances de Pâques. Un cadeau de son père pour son quatorzième anniversaire, d'après elle. Les parents de Jenny étaient divorcés.

- Il a toujours été un peu idiot, raconta-t-elle devant leur goûter. Il trompait maman avec sa secrétaire depuis des mois, mais elle avait rien vu. Elle a trouvé ça un peu bizarre à la longue qu'il passe autant de temps au bureau, alors elle a lancé un sort de détection. Il était dans un motel avec sa maîtresse. Elle lui a fait une scène ! Le motel a à moitié explosé, il s'est retrouvé avec tous les membres mélangés. À la fin, ils ont divorcés. Je crois qu'elle aurait fini par le tuer. C'est depuis que je n'aime pas les garçons et que maman veut que je me trouve un gentil copain.

- C'est pas avec moi qu'elle sera comblée, ricana Al. Tu es sûre que ça ne te dérange pas de m'aider ?

- Non, ne t'en fais pas. Je peux comprendre que tu veuilles être avec ton petit ami. Moi, je deviendrais folle si je pouvais pas voir Alma aussi longtemps.

- Tu es sûre que ta mère ne se doute de rien ?

Jenny secoua la tête.

- Elle me croit très amoureuse de toi. Ça aide qu'Alma et toi ayez le même surnom ; comme ça, je peux parler d'elle sincèrement et maman croit que je parle de toi. Mais toi, tes parents vont rien voir ?

- Ils pensent que je vais partir en vacances avec vous en Espagne. C'est très bien comme ça. Scorpius m'enverra un carrosse magique quand on arrivera à Madrid qui me mènera jusqu'à chez lui.

- Tu n'auras pas trop de problèmes avec tes parents ? Quand ils découvriront la vérité... et maman sera furieuse !

- Dis-lui que je t'ai abandonnée, ça devrait faire l'affaire.

- Mais tu passeras pour le méchant !

- Tu ne croies pas si bien dire, ricana Al.

Jenny n'avait pas l'air convaincue.

- Tout ira bien. Au pire ils me puniront jusqu'à la fin de l'année, mais au moins, j'aurais vu Scorpius. C'est tout ce que je veux.

- C'est bête que tes parents ne l'aiment pas.

- C'est un Malefoy et je suis un Potter, soupira Al. C'est comme ça.

- De vrais Roméo et Juliette, fit Jenny d'un air rêveur. Sauf que vous êtes deux garçons.

- C'est ça.

La mère de Jenny rentra dans la salle à manger à ce moment-là ; ils furent donc obligés de parler d'autre chose. Al leur raconta son enlèvement par Gast, en omettant certains détails qui ne le mettaient pas en valeur et en rajoutant d'autres selon les besoins. En voyant les yeux brillants de Jenny, il sut qu'il avait fait mouche : elle était persuadée d'agir en faveur de l'amour secret des deux garçons.

Les parents d'Al ne l'avaient pas rappelé depuis leur fameuse discussion par feu parlant. Une semaine plus tard, il recevait une lettre succincte lui disant qu'il n'avait pas la permission d'aller en France. Cela ne le découragea pas : il s'y attendait. Rosie ne lui parlait plus ; James ne comprenait pas grand chose à ce qui se passait mais comme il avait assez à faire avec son copain, il ne s'inquiétait pas trop encore. Puis, début mars, Al envoya une lettre à ses parents pour leur annoncer qu'il sortait avec Jenny Hartley et que celle-ci l'invitait pour les vacances. Il n'eut pas de nouvelles durant plusieurs jours ; ses parents enquêtaient sans doute de leur côté. Il reçut leur lettre d'approbation la veille des vacances, le 14. C'était exactement ce que voulait Al. Sans doute Harry et Ginny ne savaient-ils pas comment se comporter face à lui ; ceci retardait au moins le jour où ils se reverraient. Al partit donc pour le pays de Galles ; il était prévu ensuite qu'il accompagne Jenny et sa mère en Espagne.

Le soir du 15 débuta son premier cours de danse, pas trop longtemps car le lendemain, ils devraient se lever tôt pour prendre le train. Ce fut un fiasco : les jambes d'Al refusaient de suivre le rythme de sa partenaire. Jenny le reprit au bout de la cinquième fois qu'il lui eut écrasé les pieds.

- Dis-toi seulement : « Je peux le faire, je peux le faire, je dois le faire !! » C'est ce qui m'a motivé quand j'ai commencé la danse classique. Je n'arrivais pas à faire des pointes, et plus je me concentrais, moins je tenais debout. Finalement, je me suis répété cette phrase en continu et je n'ai plus fait attention. Tout de suite après, hop ! Des pointes parfaites ! Hein maman, que j'ai raison ?

- Tout à fait. Une fois que tu connais les bases, il suffit de te lancer. Mais ne fais pas comme ma fille, cette feignante qui ne s'entraîne pas assez.

- Maman, j'ai école !

- Tu pourrais au moins t'exercer une fois par jour !

- Qu'est-ce qui te dit que je ne le fais pas ?

- Il suffit de voir ta façon de danser, ma chérie. Tu es devenue maladroite. Ça m'étonnerait que tu t'entraînes suffisamment.

- Si je le faisais, je n'aurais pas le temps de voir Alma, lui chuchota Jenny.

Al éclata de rire. Il aimait bien Jenny, en fin de compte : elle était gentille, avait le sens de l'humour et elle faisait le thé comme personne. Dommage qu'il doive lui attirer autant d'ennuis par sa fuite en France...

- Tu penses à lui ? demanda Jenny. Tu avais l'air rêveur.

- Oui, mentit Al.

- Comment est-il ? Je ne l'ai pas très bien connu. Il est gentil ?

- Non, pas tellement. Disons qu'il l'est, mais il ne le laisse pas voir tant que tu n'es pas son ami. Il est quelquefois indécis, mais quand il a offert sa loyauté, il est très difficile de l'en détourner, même s'il a tort et qu'il le sait.

- C'est si romantique, dit Jenny. On voit que tu as une très haute opinion de lui.

- Tu as sans doute raison.

Une heure plus tard, il arrivait à ne plus lui écraser les orteils bien que son style laissât encore à désirer. Ce n'était pas grave : il lui restait encore cinq jours. Al se demanda vaguement ce qui l'attendait au bal : était-ce vraiment un piège comme l'avait dit Harry ? Si ça se trouve, il fonçait tête baissée à sa perte.

Enfin, au moins cette fois, ses parents ne seraient pas trop tristes s'il perdait la vie. Rosie mettrait un peu de temps à s'en remettre ; c'est ce qui arrivait généralement quand on était traumatisé par son cousin en qui on avait entièrement confiance. Pauvre Rosie. Pauvre petite fille qui devait revoir son échelle de valeurs. Non vraiment, Al était bien cruel.

- On devrait arrêter là, dit Jenny. Tu te débrouilles pas mal, tu ne trouves pas maman ?

- Tout à fait. Tu as mis la main sur la perle rare, ma chérie.

- Maman !

Al éclata de rire. Il se demanda s'il devait leur faire du mal, avant son départ. Elles ne le méritaient certainement pas. Tout comme Mlle Lewitz. Tout comme Rosie. Et tout comme ses parents.

Même s'il n'aimait pas spécialement la mère de Jenny...

(fanfiction), [harry potter]

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