[Harry Potter] Entre deux mondes, chap. 22

Apr 28, 2010 07:44


Titre : Entre deux mondes
Auteur : Mokoshna
Fandom : Harry Potter
Disclaimer : Harry Potter est la propriété de J.K. ROWLING
Rating : PG-13
Avertissements : Slash, Albus-Severus/Scorpius (entre autres)
Notes : Série de chapitres courts basés sur les thèmes de la communauté Livejournal 30_slash_hp. Les chapitres respectent l'ordre chronologique même s'ils ne sont pas forcément agencés de manière « logique ». L'histoire marche par ellipses, c'est fait exprès, soit pour respecter les thèmes, soit simplement pour donner un côté décousu à l'ensemble.

Recueil des chapitres



22- Tâches ménagères

Avoir l'accord de ses parents pour aller en France fut aussi ardu qu'Al se l'imaginait. Harry refusa tout net : après l'enlèvement de son fils cet été, il ne voulait pas l'exposer sans réfléchir à l'entourage des Malefoy. Ginny fut plus hésitante, mais au fond, elle se rangeait à l'avis de son époux. Le feu parlant craquelait à chaque éclat de colère d'Harry.

- Non, non et non ! C'est sûrement un piège !

- Mais papa, Scorpius a prouvé qu'il était de notre côté ! Il a même dénoncé sa mère !

- Ce n'est pas une preuve pour moi. Et je n'ai pas confiance en Drago Malefoy.

Al fit mine de se fâcher.

- Et tous tes beaux discours sur la tolérance et le pardon, t'en fais quoi ? Je croyais qu'on devait donner sa chance à tout le monde, même ceux qui n'ont pas l'air de partager vos idéaux au premier abord !

- C'est différent.

- En quoi ?

- Malefoy n'est pas quelqu'un de fréquentable !

- Parce que c'est un ancien Serpentard ?

- Non ! Al, ne va pas me faire dire ce que je n'ai pas dit.

- Scorpius est un Serdaigle.

- Ça n'a rien à voir ! Je te parle de ce qui s'est passé dernièrement, du retour des Mangemorts. Je ne veux pas devoir m'inquiéter pour toi. Comprends-moi, Al. Si ça avait été quelqu'un de complètement étranger aux Mangemorts, je n'aurais pas été aussi sévère.

- Les Mangemorts n'ont aucune raison d'exister sans leur maître, fit remarquer Al.

- Pourtant, cela ne les empêche pas de tuer des innocents, peut-être au moment même où nous parlons. Fiston, écoute-moi. Je sais que tu es déçu, mais c'est trop dangereux. Je préfère te savoir avec nous, dans un endroit où aucun de mes ennemis ne pourrait t'atteindre.

Al fit la moue. Il pouvait comprendre les réticences de son père, mais cela ne l'arrangeait pas, lui.

- Maman ! Parle-lui !

- Mon chéri, dit Ginny qui s'était bien gardée d'intervenir jusque-là, ton père a raison. Par les temps qui courent, ce n'est pas raisonnable de vouloir partir aussi loin, chez un garçon que tu connais à peine !

- C'est mon ami, mentit Al.

- Pourquoi tu ne nous en avais jamais parlé, dans ce cas ?

- Parce que c'est un Malefoy.

- Précisément ! fit Harry.

- Ce que je veux dire, c'est que vous êtes déjà assez mécontents de moi qui suis un Serpentard sans qu'en plus je dise que je suis ami avec le fils de Drago Malefoy.

Harry eut l'air dépité.

- Al...

- Ils pensent tous que je suis bizarre. Parce que je suis un Potter et un Serpentard en même temps. Ils pensent que je suis fou.

C'était un peu exagéré, mais s'il n'y avait que ça pour convaincre ses parents, Al était prêt à dire n'importe quoi, dans la limite du crédible bien entendu. Pas la peine de rajouter à la liste de ses méfaits qu'il était un menteur impénitent.

- Tu n'es pas fou, dit Ginny. Tu es juste... différent.

Harry la regarda sans comprendre. Les mots étaient inutiles entre Al et elle: ils s'étaient compris. Il ricana. Si elle voulait jouer ce petit jeu, soit.

- Scorpius est le seul qui me comprenne, fit-il d'une voix geignarde. Lui aussi il est dans une Maison qui ne correspond pas à sa famille.

En fait, Al ne savait absolument pas si c'était vrai, mais d'après ce qu'il avait entendu, les Malefoy étaient tous des Serpentards et ils se mariaient souvent (si ce n'est tout le temps) avec des Serpentards. Harry parut encore plus confus ; son regard ne cessait d'aller de son épouse à son fils. Ginny se mordit la lèvre.

- Al, ça suffit. Tu ne peux pas continuer à...

- Tu lui en as parlé ?

Ginny jeta un bref coup d'œil vers Harry.

- Non, fit-elle dans un murmure.

- Tu as parlé à Rosie.

- Seulement pour savoir...

- Au fond, c'est comme une tâche ménagère de plus pour toi, ricana Al. Tu trouves la tache et tu l'élimines. Ou alors, tu ranges tout ce qui ne va pas, si ça se dérange tu remets en place. C'est aussi simple que cela.

- Comment tu peux dire ça ?

- Ce n'est pas ce que tu voulais faire ?

- Tu es mon fils !

- C'est ça le noyau du problème, hein ? Je suis ton fils légitime. Celui d'Harry Potter.

- Al...

- Je peux savoir de quoi vous parlez ? intervint Harry. Ginny, qu'est-ce qui se passe ?

Ginny baissa les yeux.

- Tu n'es pas une tâche ménagère, dit-elle à Al.

- Un fardeau, alors.

- Non !

- Je ne te donne pas du mal, peut-être ?

- Je t'aime de tout mon cœur.

- Moi aussi je t'aime, maman.

Cet aveu fit sursauter Ginny. Ses yeux s'emburent de larmes tandis qu'elle fixait Al avec une intensité peu commune. Harry lui toucha l'épaule ; elle lui fit un sourire triste.

- Je suis désolée de te l'avoir caché, Harry.

- Ginny ?

- Al, tu me permets de...

- Ce n'est pas à moi d'en décider. Pas cette fois. En fait, c'est mieux si vous agissez sans moi, je suppose.

- Nous te rappellerons, dit Ginny avant de couper la communication.

Al resta un long moment à contempler le foyer. Les idées se bousculaient dans sa tête. Ainsi, il ne s'était pas trompé : Ginny savait qu'il n'était pas exactement comme les autres. C'était presque une consolation, après toutes ces années passées à dissimuler sa véritable nature. Bientôt, Harry serait aussi au courant. En parleraient-ils aux autres, ou chercheraient-ils à résoudre ce petit problème en privé ? Quelle que soit l'issue, une chose était sûre : Al ne pouvait plus continuer comme il le faisait.

- Al ?

Rosie apparut derrière lui, l'air apeurée. Al avait utilisé une salle privée pour appeler ses parents ; c'est pourquoi la venue de sa cousine ne le surprit pas plus que ça. Elle gardait un œil sur lui depuis son enlèvement, peut-être même à la demande de ses parents. Il lui fit un sourire sans joie.

- Salut.

- Salut.

Elle s'assit dans le fauteuil d'en face. Ils restèrent un long moment silencieux.

- Je viens d'appeler les parents.

- Je sais.

- Ma mère t'a parlé ?

Le visage de Rosie se décomposa.

- Je suis désolée ! Je ne savais plus quoi faire, et il fallait qu'elle sache...

- Ne t'en veux pas trop. Ça faisait un moment qu'elle soupçonnait quelque chose, je pense. C'est pas plus mal. Tu voulais m'aider, non ? C'était le meilleur choix.

- Mais toi...

- Je suis furieux, mais je sais que c'était inévitable. Je ne suis encore qu'un enfant.

- Je ne te comprends pas, dit Rosie. J'essaye, j'essaye, je pense que j'y arrive et puis non.

- C'est pas plus mal. Ce serait dommage que tu te perdes en route.

- Al, pourquoi ?

Al y réfléchit.

- J'ai toujours été comme ça, je pense. Depuis toujours, j'ai toujours eu une partie malsaine en moi. Ça a commencé quand j'étais tout petit, je m'amusais à tuer des petits animaux pour voir ce que ça faisait.

- Je sais, chuchota Rosie. Je les retrouvais dans le jardin.

- C'est avec Mlle Lewitz que je me suis dit que quelque chose n'allait pas chez moi.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Al rit doucement.

- Tu vas me haïr.

- Ce n'est pas vrai !

- Elle n'aurait pas pu faire de mal à une mouche. Elle m'avait offert ma glace et voulait rentrer ; moi, j'avais d'autres idées. Je suis allé dans l'Allée des Embrumes pendant qu'elle avait le dos tourné. Il y avait beaucoup de sorciers à l'air patibulaire, mais j'étais si petit que je me cachais en rasant les murs et ils ne me voyaient pas. Finalement, j'ai trouvé une bande qui avait l'air plus dangereuse que les autres. Ils disaient qu'ils voulaient une femme.

Rosie se mit à trembler de tous ses membres.

- Mlle Lewitz avait toujours le sourire, tu te souviens ? Une fois, James lui a foncé dedans par accident et lui a cassé un bras, mais elle continuait quand même de sourire. Même quand son père est mort, elle chantait à son enterrement parce qu'elle ne voulait pas qu'il la voie triste, de là où il était.

Des larmes coulèrent sur les joues de Rosie. Al les essuya distraitement d'un revers de main.

- Je suis allé la trouver. Elle me cherchait partout, elle était très inquiète. J'ai fait comme si j'avais peur de quelque chose et je me suis enfui à sa vue, pour qu'elle me suive. On est arrivé dans la rue où se trouvaient la bande. Ils l'ont tout de suite vue.

- Arrête, gémit Rosie.

- Tu te souviens de sa robe, ce jour-là ? Elle lui allait à ravir. Ces voyous ont pensé la même chose. Je crois qu'elle m'a vue me cacher derrière la poubelle, parce qu'elle n'arrêtait pas de regarder de mon côté pendant qu'ils la violaient tour à tour.

Il partit d'un rire sinistre. Oui, c'était un très bon souvenir. Ses doigts lui démangeaient ; il avait envie de serrer quelque chose. L'espace d'un instant, son regard fut attiré par la nuque blanche de sa cousine, mais il s'en détourna bien vite : ce n'était pas le bon moment. Et puis, il aimait Rosie.

- Quand ils ont partis, je suis sorti de ma cachette et je lui ai souri. Elle n'a pas voulu me prendre la main. Nous sommes rentrés ensemble.

Rosie se boucha les oreilles. Al lui caressa les cheveux.

(fanfiction), [harry potter]

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