Blind Date(s)
Monde : Identiterre
Persos/Couples : Tim Drake, Kon-El. (Tim/Kon)
Genre : Réalité Alternative
Censure : PG
Disclaimer : Non rien de rien… Non je ne possède rien…
Résumé : Le problème pour les super-héros à deux identités, c'est les super-héros qui n'en ont qu'une.
Chapitre 11 : If happy little bluebirds fly beyond the rainbow…Why, oh why can't I?
- Et tous les matins à 6h, et je dis 6h parce qu’ils n’ont pas réussi à me faire lever à 5, ça je refuse catégoriquement, il faut aller nourrir les vaches ! Et après avoir nourri les vaches il faut inspecter les champs ! Et après tout ça, il faut aller au lycée ! Je veux dire… Au « lycée » quoi !
Conner fit un geste dramatique avec son nachos.
- Et le pire, c’est qu’il faut y aller en bus. En bus !
Il s’adossa à nouveau contre le tronc de l’arbre en soupirant. Tim se réinstalla jusqu’à avoir la tête appuyée contre son ventre, cachant un sourire.
- Les Kent sont très gentils, hein. Mais c’est juste que… Je suis pas habitué à ce genre de vie… Et j’ai pas envie d’avoir l’air impoli ou irrespectueux, ils ont été très sympas de m’accueillir. Mais bon…
- C’est pas ton style de vie.
- Non…
Tim lui caressa la cuisse du revers de la main.
- Cela dit, si tu-sais-qui a décidé qu’il voulait être ton tuteur et prendre ton éducation en main, tu ne peux pas y faire grand-chose.
- Mais je devrais pouvoir ! C’est ma vie après tout !
- Bienvenue dans le monde des ados.
Conner leva les yeux au ciel et Tim poursuivit, un sourire aux lèvres :
- Tu verras, c’est l’enfer. Mais on se console en se persuadant que la lumière est au bout du couloir.
- Génial…
- Et encore… Attends d’en arriver aux bals de fin d’année.
Un silence horrifié suivit puis Conner se mit à ricaner. Il plongea la main dans leur barquette de nachos.
- Ça, ça va encore : je traumatiserai tout Smallville en t’y invitant et en dansant un nombre indécent de slow avec toi.
- … J’ai hâte de voir ça.
- Et moi donc !
Tim n’avait pas anticipé la réponse de Conner et ça en aurait presque été vexant tant elle semblait évidente. Mais il préféra se laisser porter par la sensation d’un bonheur, qui, pour une fois, n’avait rien de défendu.
L’après-midi était magnifique, ils avaient réussi à se trouver un coin calme dans un des parcs de Gotham et il n’avait à se soucier de rien.
Même son père avait pratiquement arrêté de terrifier Conner lorsqu’il venait le chercher.
Il attrapa le nachos le plus couvert de fromage qu’il pouvait trouver et le plongea dans la sauce salsa.
- Ah oui, il y avait…
Conner se racla la gorge.
- Hum, c’était… Attends.
Il remua un peu et Tim se redressa pour lui laisser plus de liberté de mouvements. Conner se mit à fouiller son sac avec énergie et finit par redresser la tête, l’air à la fois incertain et excité. Tim soutint son regard quelques secondes, sourcils haussés. Puis un petit sourire étira les lèvres de Conner et il tendit la main vers lui. Tim cilla lorsqu’il aperçut le petit paquet, grossièrement emballé, dans sa paume.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Un cadeau.
Il leva les yeux au ciel.
- J’ai bien vu. Mais pourquoi tu me fais un cadeau ?
- Prends-le et je t’expliquerai.
Tim plissa les yeux quelques secondes et finit par prendre le paquet. Il le manipula avec autant de minutie que s’il était piégé. Le sourire de Conner n’en grandit que plus, suivi aussitôt par la méfiance de Tim.
- Ouvre-le.
- Non.
- Tu ne veux tout de même pas que je te supplie d’ouvrir mon cadeau ?
Tim haussa un sourcil, parce qu’il pourrait en arriver là assez facilement si l’envie lui prenait.
- Pourquoi tu m’offres un cadeau ?
- Parce que tu es saoulant et que je tenais juste à me le rappeler.
- Pourquoi ?
Conner poussa un long soupir.
- T’es chiant… Parce que ça fait un an qu’on sort ensemble, voilà pourquoi.
Tim resta interdit un moment puis cilla.
- Mais… Non.
Le sourire de Conner était énorme.
- Si.
- …Non.
- Je crois que je ne vais pas m’en lasser.
Tim fronça les sourcils.
- On s’est rencontré en janvier. On est fin avril. Ça fait plus d’un an.
- Oh c’est encore meilleur que ce que je pensais. Tu veux bien le redire encore une fois ?
Tim commençait à se sentir agacé et l’air satisfait de Conner n’arrangeait rien. Il leva les yeux au ciel d’un air snob.
- De toute manière c’est ridicule. Je ne vois pas l’intérêt de ce genre d’anniversaire. C’est de l’autosatisfaction pure et simple. Les gens se félicitent eux-mêmes d’avoir réussi à supporter l’autre pendant une année entière et… En plus ce n’est même pas vrai pour nous. On a été séparé pendant plusieurs mois et du coup, notre anniversaire devrait…
Il s’interrompit et plissa les yeux. Conner l’embrassa.
- Je te connais si bien… Et ne t’embête pas à compter. Je l’ai déjà fait.
Il l’embrassa à nouveau.
- On s’est embrassé pour la première fois le 14 janvier. Tu as décidé de rompre le 25 août. J’ai été te faire changer d’avis le 30 novembre. Donc tu nous as fait rompre pendant précisément trois mois et cinq jours. Et comme aujourd’hui on est le 19 avril… Ça fait très exactement 365 jours que nous sommes ensemble.
Tim s’était figé et Conner en profita pour l’embrasser encore une fois.
- Et je sais que tu n’aimes pas ce genre d’anniversaire, mais je ne vois vraiment pas pourquoi je me priverais d’une occasion pour te dire que je t’aime et que je suis très heureux que tu sois mon petit copain.
Il se laissa embrasser une dernière fois puis regarda le paquet d’un air pensif avant de relever le regard vers Conner.
- C’est naze.
- J’arrive pas à croire que tu sois aussi chiant alors que je t’offre un cadeau.
- Ouais mais… Moi j’ai rien à te donner. C’est naze.
Il avait détourné le regard en cours de phrase et essayait de rester détaché et hautain sur la question. Probablement pas assez, cela dit.
Conner resta silencieux un moment puis passa une main dans le dos de Tim et s’approcha pour l’embrasser.
- Tu sais… Si tu arrêtais d’en faire toute une histoire et que tu décidais de l’ouvrir et d’abréger mes souffrances… Simplement ça, ça me rendrait heureux.
Tim haussa un sourcil et jeta un regard peu convaincu à Conner, mais ne put empêcher un demi-sourire de gagner ses lèvres. Il se réinstalla sur l’herbe, un peu plus près, et entreprit de défaire les rubans. Les nœuds étaient légèrement emmêlés et le papier était froissé, mais il les détacha avec la plus grande précaution. Et si Tim s’acquittait de sa tâche avec un sérieux et une précision certaine, Conner se chargeait d’être excité pour eux deux.
- Je te jure, la prochaine fois, je te montre le paquet, je le déchire sous tes yeux et puis je te le donne.
- Si tu fais ça je refuserai de le prendre avant que tu ne l’aies réemballé.
Le dernier morceau de scotch céda et le papier s’ouvrit sur un petit tas de chaînes reliées par un anneau. Tim le sortit de l’emballage, les chaînons tintant doucement les uns contre les autres. Conner semblait toujours aussi excité, mais bien moins sûr de lui. Il avait l’air décidé à fixer Tim jusqu’à ce que celui-ci réagisse, dise quelque chose, mais il ne réussit pas à tenir.
- C’est un porte-clés.
Tim détacha ses yeux de l’objet pour regarder Conner.
- Tu vois, regarde, tu as l’anneau, avec l’attache. Et puis j’ai rajouté les chaînes et j’y ai fixé des morceaux de météorites. Tu sais, le sol de Smallville en est plein. Ils doivent avoir un karma avec les pluies de météorites là-bas… Oh ! Mais t’inquiète pas ! C’est rien de radioactif, hein. C’est des pierres qu’on utilise en cours, donc ça va, ça a été contrôlé.
Tim reporta son attention sur le porte-clés et fit rouler les pierres dans le creux de sa paume. Conner s’agita légèrement.
- Bon c’est un peu… C’est pas très…
- C’est génial.
- C’est vrai ? Ça te plait ?
Tim leva le porte-clés jusqu’à ce qu’un rayon de soleil traverse les météorites qui n’étaient pas opaques.
- Oui.
Il observa les lumières jouer entre les différents matériaux. Un sourire un peu rêveur, un peu timide, étira ses lèvres et il baissa le regard vers Conner.
- Oui. C’est… Wow. Tu l’as fait toi-même ?
- Yep. Bon, j’ai du marchander avec un geek pour avoir accès à la salle de soudure du lycée. Mais ça va, je commence à avoir de la pratique avec les geeks : je sais comment ils fonctionnent et je sais comment me faire aimer.
Un sourire malicieux étira ses lèvres et il fit lentement remonter sa main le long du dos de Tim. Celui-ci haussa un sourcil. Conner leva les yeux au ciel et ricana.
- Je t’ai offert un cadeau, tu pourrais au moins faire semblant d’être jaloux.
Un rire léger secoua Tim et il fit glisser une main dans les cheveux de Conner jusqu’à sa nuque.
- Ne traîne pas avec des geeks. Tu es bien trop persuadé que tous les geeks te trouvent intéressant. Tu serais déçu.
- Toi, tu me trouves intéressant.
- C’est parce que je suis plus intelligent qu’eux.
Tim avait parlé à voix basse, de peur de se mettre à rougir s’il ne le disait pas de façon suffisamment détachée. Conner étouffa un ricanement.
- C’est trop ce que tous les geeks disent.
Tim lutta un moment contre le sourire qui menaçait d’atteindre ses lèvres mais finit par abandonner. Il raffermit sa prise sur la nuque de Conner et l’attira vers lui pour l’embrasser. Ses lèvres avaient goût d’épices et de sel. Il glissa la main de sa nuque à sa joue et se recula après quelques baisers. Il le fixa un instant puis baissa les yeux.
- Merci.
Conner s’approcha jusqu’à venir coller son front contre le sien.
- Bon anniversaire.
Tim garda les yeux sur le porte-clés dans ses mains.
- Bon anniversaire…
- Donc tu es sûr ? Tu veux le garder ? Parce que bon, après tout c’est simplement de l’autosatisfaction. Et puis je sais ce que tu penses des gens qui se félicitent eux-mêmes de…
- Le ferme.
Tim envoya un léger coup de poing vers l’épaule de Conner. Coup de poing qui fut immédiatement attrapé et désarmé jusqu’à ce que Conner puisse glisser les doigts entre les siens. Tim n’opposa aucune résistance pendant toute la manœuvre. De l’autre main, il fit glisser les différentes pierres du porte-clés puis s’arrêta. Il dégagea un chaînon au bout duquel pendait un morceau de métal.
- …C’est un « S » ?
- Evidemment que c’est un « S ». Evidemment, tu ne crois tout de même pas que je vais manquer une occasion de te rappeler que tu es mon petit ami.
Il ponctua sa phrase d’un baiser au coin des lèvres.
- Mais comme je sais que tu es un Gothamite jusqu’au bout des cheveux, j’ai aussi mis ça.
Il attrapa un autre chaînon où était accrochée une petite chauve-souris en métal. Un début de sourire étira les lèvres de Tim puis une ombre traversa ses pensées. Il la rejeta loin, très loin de ce parc, de ce carré de pelouse sous le soleil, loin de lui et Conner. Et força le sourire à rester en place.
- J’ai hésité à souder le symbole de Nightwing aussi. Mais après coup je me suis dit que c’était mon cadeau, et que lui c’était, genre, presque comme un rival, donc qu’il fallait pas déconner.
Tim ricana puis redressa la tête et l’embrassa. Il continua de contempler son cadeau un long moment. Il pouvait sentir le regard de Conner posé sur lui, son pouce lui caressant doucement le bas du dos.
- Tu veux… Qu’on aille quelque part ? Je sais pas, un ciné, un café, euh, un…
- Non. Ici c’est bien.
Il referma la main sur le porte-clés et sentit les pierres rouler contre sa paume. Il s’appuya sur les épaules de Conner pour l’inciter à s’adosser à nouveau à l’arbre et s’installa contre lui. Il enroula le bras de Conner autour de ses épaules et reposa la tête contre son torse.
- J’ai envie de rester là. Un peu.
- Ok. Ok. Ça me va tout à fait.
Il jeta un coup d’œil aux rayons de soleil qui filtraient entre les feuilles puis ferma les yeux. Il entendait le cœur de Conner battre dans sa poitrine.
***
Ils sortirent du parc en fin d’après-midi, décidés à attraper une pizza et un coca dans un diner puis à traîner un peu avant de rentrer chez Tim. Leurs mains s’effleurèrent dès les premiers pas et Tim entrelaça presqu’immédiatement ses doigts dans ceux de Conner. Celui-ci les pressa contre les siens, pas assez fort pour lui faire mal, mais suffisamment pour que la quasi-totalité de son esprit se focalise sur cette information. Et Tim se fit la réflexion que, vraiment, il se voyait tout à fait continuer sa vie de la sorte.
Ils n’avaient pas passé le deuxième block qu’un bourdonnement sourd fit trembler le sol.
Tim se figea. Conner lui lâcha la main et jeta des coups d’œil à chaque extrémité de la rue, les yeux plissés. Il ne possédait pas la super-ouïe depuis très longtemps et Tim savait qu’il ne la contrôlait pas encore parfaitement.
- On devrait… On devrait…
Le regard de Conner courait sur le sol, cherchant certainement à se représenter ce qu’il pouvait se passer sous leurs pieds d’après ce qu’il entendait. Les yeux de Tim étaient plus haut, beaucoup plus haut. Sur le toit des magasins, sur le côté des buildings. S’il voulait s’informer sur la situation, c’était là qu’il les aurait, c’était là qu’elles étaient toujours. Il fallait juste regarder, il fallait juste savoir regarder.
Et il faisait ça depuis ses 3 ans.
Il vit l’ombre d’une cape virevolter et une figure se découper sur le toit d’un magasin, l’espace d’un instant. Il n’aurait pas su ce qu’il cherchait, il ne l’aurait probablement même pas aperçue.
Cass.
Il ne réussit pas à en voir plus et tourna son regard vers le côté de la rue où elle avait semblé se diriger. Conner fixait aussi cette direction. Tim plissa les yeux mais le soleil couchant l’empêchait de voir plus loin.
Les gens s’étaient arrêtés de marcher, les voitures étaient à l’arrêt, leurs conducteurs debout à côté de leurs véhicules. Certains passants commençaient à monter sur le pare-choc des dites voitures, ou sur les premiers lampadaires qu’ils voyaient, regardant autour d’eux. La main de Conner se posa sur l’épaule de Tim, prêt à le tirer en arrière.
- On s’en va.
Il n’avait pas fini de prononcer ces mots que le bourdonnement s’arrêta. La prise de Conner faiblit immédiatement alors qu’il reportait son attention sur le bout de la rue. Tim l’aurait presque senti trembler, il se représentait tout à fait la difficulté que ça pouvait être pour Conner. De rester là et de ne rien faire, de ne pas avoir le droit d’agir, par protocole. Pour Tim, c’était différent. Il n’était plus dans la partie. Il ne pouvait être que spectateur.
Il grimpa sur le caisson à distribuer les journaux et regarda la rue sur toute la longueur, la main en visière pour se protéger du soleil.
Le silence et l’immobilité de la rue lui donnaient des frissons. Et pas des bons.
Un bruit assourdissant se fit alors entendre et une plaque d’égout éclata, laissant place à un geyser de flammes. La foule se mit à crier mais Tim fixait son attention sur les quelques blocks qui le séparaient de cette plaque d’égout, et sur le sol qui avait recommencé à trembler. Une main attrapa son poignet et le tira brutalement de son poste d’observation, des bras se refermant autour de lui pour l’empêcher de tomber. Conner jetait des regards de tous les côtés, les yeux plissés. L’explosion l’empêchait probablement de faire le tri entre les différents sons. Tim essaya de se convaincre que c’était la seule chose pour laquelle il s’inquiétait.
Les plaques d’égouts environnantes implosèrent toutes ensemble, immédiatement suivie par des geysers de flammes. Il n’y eut pas vraiment de souffle à l’explosion, mais Conner le plaqua au sol, sous lui.
- Putain, je déteste cette ville… !
Tim ne répondit pas. Les vitres des bâtiments semblaient avoir résisté à l’onde de choc, aucune voiture n’avait encore pris feu et les gens avaient beau crier, la panique était encore à peu près organisée.
Il se mordit la lèvre, fort, parce que ça ne servait à rien qu’il remarque ce genre de choses.
Il avait vu Cass. Il savait qu’ils étaient là. La situation était sous contrôle. Et si elle ne l’était pas, elle le serait. Elle le devenait toujours.
Il n’avait pas à s’en occuper. Il n’avait plus à s’en occuper.
- On devrait partir.
Cette fois ce fut à Conner de ne pas répondre, trop occupé à regarder autour de lui et à repérer les gens qui pourraient avoir besoin d’aide. Tim jeta un coup d’œil vers les toits. Ils devaient être là, ils étaient forcément là. Ses pensées furent interrompues par un bruit sourd, un bruit plus net, cette fois-ci.
Les cris diminuèrent légèrement alors que le vrombissement s’intensifiait, jusqu’à ce qu’un bolide traverse un des geysers de flammes. Une moto, noire. Et violette.
Helena.
Huntress.
Le soulagement dans la poitrine de Tim n’était pas aussi présent qu’il l’aurait souhaité. Il la regarda zigzaguer entre les geysers, virevolter dans les flammes, en essayant de trouver ça beau. En essayant, surtout, de ne pas se rappeler des fois où il l’avait fait.
Un des geysers redoubla d’activité et il la vit s’en approcher près, très près, tendre le bras vers la flamme quasiment. Elle donna un coup d’accélération afin de prendre de la distance, puis inclina la moto lors d’un dérapage contrôlé, faisait crisser le pneu sur la route, pour s’arrêter. Quelque chose explosa dans la bouche d’égout et l’espace d’un instant, les flammes redoublèrent d’intensité tandis que l’onde de choc se propageait. Le feu mourut quelques secondes après.
Helena ne tomba pas mais l’onde la força tout de même à poser le pied à terre pour stabiliser sa moto. Elle se redressa, les cheveux soufflés par l’explosion et éparpillés autour de son casque. Elle portait une visière opaque mais Tim n’eut aucun problème à déterminer le moment où elle scanna instinctivement la foule. Il sut exactement à quel instant elle posa le regard sur lui.
Les bras de Conner étaient toujours autour de ses épaules et il avait envie de les enlever, d’un geste sec. Il avait envie de l’écarter.
Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’elle le voie dans cette position ? Pourquoi fallait-il qu’il ait l’air si futile ? En rendez-vous amoureux alors que Gotham semblait brûler depuis l’intérieur de ses canalisations.
Ce n’était pas ça. Ce n’était pas aussi simple. Il se sentait tellement vexé.
Ça ne dura probablement qu’une poignée de secondes, avant qu’elle ne tourne la tête et redresse sa moto. Un nouveau vrombissement se fit entendre, plus sourd, et elle n’était pas encore repartie qu’un autre bolide apparut. Noir. Et bleu. Le cœur de Tim manqua un battement. Il eut le temps d’apercevoir Dick couché sur sa moto, filant en prenant à peine le temps d’éviter les flammes. Helena redémarra sa machine et leurs routes s’entrecroisèrent un moment entre les geysers, formant de belles arabesques, avant de foncer tout droit vers le bout de la rue.
Tim essaya de ne pas les suivre des yeux et échoua de façon lamentable. Le soupir qu’il retint lui pesa sur la poitrine.
Il fallait qu’il parte. Il pouvait presque toucher du doigt l’ombre de Batman sur le quartier.
Il n’avait pas besoin d’en savoir plus sur la situation, ni de voir à travers le bitume et les canalisations, pour connaître exactement l’endroit où se trouvait Bruce à cet instant. Pour savoir qu’il n’avait pas envie d’être là - avec Conner - lorsqu’il émergerait d’une bouche d’égout
La prise qu’il avait sur le t-shirt de Conner se fit un peu plus insistante.
- On s’en va.
To be continued...
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