Écrit le 22 juin 2008 pour
marathon_promptPrompt lancé par
shali_83 : « Y'en a qui croyaient que t'étais mort... » « Moi ? Pfff j'étais à la bibliothèque. Y'a d'excellents bouquins à la bibliothèque. »
Une journée comme les autres dans la vie de Quentin Kerec
Son mot d’excuse à la main, Quentin frappa à la porte de la salle où se déroulait depuis vingt minutes déjà le cours de français de la Quatrième 2. Il cogna doucement, comme si faire preuve ici de discrétion allait le rendre invisible et qu’il pourrait regagner sa place furtivement, sans être le point de mire de toute la classe. Ça ne ferait que la seconde fois cette semaine… On était un mardi.
La voix du professeur s’éleva au travers du bois. Quentin prit une inspiration, abaissa la poignée. Penaud, il se dirigea vers l’enseignant, mot tendu, regard fuyant, trébucha contre l’estrade. Par réflexe, il porte les mains en avant. Son tibia rencontra rudement l’extrémité à angle droit de l’estrade et il s’égratigna les doigts en amortissant sa chute. Une partie de la classe se leva dans un brouhaha tonitruant d’exclamations et de pieds de chaise raclant sur le sol, certains élèves, dans un réflexe bien futile pour le retenir, d’autres, dans un élan de curiosité. Quelle maladresse avait-il commise cette fois ? Un lacet de chaussure, un sac mal rangé ? La question était d’importance, Quentin savaient que nombre de ses camarades tenaient les paris.
C’étaient les jumeaux qui tenaient les comptes et transmettaient les cotes.
Son professeur, plus proche, l’aida à se relever, lui demanda s’il s’était fait mal, s’il souhaitait être accompagné à l’infirmerie… Quentin secoua avec vigueur la tête. L’infirmerie, il en revenait, justement.
Mi-mortifié mi-résigné, il regagna sa place où l’attendait Nicolas, mort de rire sur sa table. Derrière eux, Emmanuel luttait en vain contre un fou rire.
Le professeur fit revenir le silence et le cours reprit.
Emmanuel lui tapota l’épaule de l’index et chuchota :
« Ben alors, où t’étais passé ?
- Y’en a qui te croyaient mort, tu sais ?
- J’ai voulu passer au CDI, murmura Quentin, voir si le tome 2 du bouquin de la semaine dernière était dispo.
- Ils en ont, des jolis pansements au CDI, dis donc ! releva Nicolas d’un air mutin, le doigt pointé sur le front de son ami.
- Une étagère t’est tombée dessus ? s’enquit Emmanuel, guère plus clément.
- La porte m’est rentrée dedans », avoua Quentin, la moue aux lèvres. « Quelqu’un sortait et… »
Les jumeaux gloussèrent.
« C’est vraiment vicieux, les portes, je l’ai toujours dit !
- Cette fois, c’est décidé, on ne te lâche plus !
- Où que tu ailles, on t’accompagne !
- Parce que sinon, à ce rythme, tu passeras pas l’année.
- Faut au moins que tu tiennes jusqu’en juillet, quoi !
- Oui, parce qu’on a déjà acheté ton cadeau d’anniversaire ! »
Fin
Autre information :
+ Retrouvez ici le
post récapitulatif et explicatif de l'univers des Langaret.