Défi "pluie" - Noyage au fond du jardin
Titre : Noyade au fond du jardin
Auteur: Jufachlo
Fandom : Original
Défi : Pluie
Rating : PG (je pense ?!)
Disclaimer : Tout est à …moi ! (Ça fait un drole d’effet ^^)
Note : Voilà, je me lance avec un original. C’est un peu bizarre, mais j’espère que ça ne me vaudra pas trop de cris. Et merci à rebecca_vonbird qui a essuyé les plâtres, et servi de beta. (Et elle à même pas eu peur ! alors que moi j’ai franchement les choquottes là)
Je me suis allongée dans l’herbe, les bras en croix. J’ai ouvert la bouche, je me remplis de pluie. Je vais me noyer, là, couchée au milieu du jardin.
Mes vêtements collent, l’eau me frappe à grosses gouttes. Je devrais avoir froid. C’est étrange. Depuis toi, je suis resté anesthésiée. Tu as brûlé chacune de mes terminaisons nerveuses, une à une, patiemment. J’ai oublié les sensations.
La pluie devrait me consoler doucement. Elle devrait éteindre les brûlures, laver ton odeur, dissoudre ton image tatouée sur mes paupières. Mais elle n’y parvient pas.
L’orage tonne, je lui réponds en criant, la bouche pleine d’eau. Je m’étouffe… si seulement.
Les éclairs m’aveuglent. Un lampe s’allume dans la maison d’en face.
Elle est folle. Ils disent tous ça quand je passe devant eux. A voix basse. Ils ont peur. Ils ne comprennent pas. Comment le pourraient-ils ? Il n’y a rien dans leur vie bien rangée qui vaille la peine de mourir noyé au milieu du jardin.
La plaie de ma main ne guérit pas. Elle me rappelle toi, elle me rappelle le sol rougi, le couteau, tes yeux grands ouverts.
J’aimais cette vision là. C’était réconfortant. C’était chaud comme ton sang sur mes doigts. Tu avais encore un corps, j’avais encore une prise sur toi.
Tout était flou, excepté ton regard fixé sur moi. La seule chose à laquelle se raccrocher.
Il y a eu cet homme, un policier, je crois. Il me parlait doucement, si doucement. Je n’ai pas écouté. Est-ce lui qui m’a dit: « Ca va aller, tout est fini ». Il s’est trompé. Ca ne finira jamais.
Elle est folle.
Oui, incontestablement.
Il faut être folle pour espérer se noyer pendant l’orage.
Il faut être folle pour penser pouvoir exister encore après ça.
Je sais que même la pluie ne viendra pas à bout de toi.
Même le couteau n’y est pas parvenu.
La preuve, tu es assis sur l’herbe, transparent, tu ris en me regardant. Fantôme aux yeux immenses, tu me hantes. Il n’y a plus d’endroit ou fuir, plus d’échappatoire.
Je me relève, je rentre.
Sur le sol de la maison, mes pieds trempés laissent une trace humide. Je sens ton souffle glacé dans mon cou quand je m’allonge sur le lit.
C’est pire qu’avant.