(no subject)

Mar 09, 2009 11:42


La vérité c'est que je hais les humains. Je déteste de plus en plus le transport en commun, cette impression de faire parti de la masse, gluante, informe. Je ferme les yeux pour oublier, je m'accroche à la barre en me disant 'plus pour très longtemps, plus pour très longtemps'. Deux heures par jour. Alors voilà que je fais le vide, que je suis dans mon palais, voilà qu'un Autre me frôle, voir me bouscule, pour courir à la place maintenant libre, tel un vautour flairant la proie. Encore ce rictus de dégout qui soulève mes lèvres. Je referme les yeux, pour oublier, m'imaginer détruisant cette masse répugnante. Ces gens aux visages anonymes, désirant rester anonyme.
« Veux-tu avoir la vie facile? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui. »

Je mérite de crever autant que n'importe qui, d'ailleurs je ne vivrais pas bien longtemps, je n'ai aucune désir de vivre jusqu'à 80 ans. J'ai déjà 18 ans, c'est beaucoup. Le triple tout au plus.

Seulement. L'Autre. La masse. Me dégoute. Envie de déverser ma bile sur sa tête informe. Esprits atrophiés. Acceptation muette, aveugle, désir de se fondre dans la masse, tous des faibles.

Je sens mon coeur acide, aride, rempli de haine depuis longtemps inexprimé. Je souffre de ne plus écrire depuis 1 ans. Tout cela pourquoi ? Je me suis abaissée à un sentiment que la masse aspire tant à partager. L'amour. Encore ce rictus de dégout qui soulève mes lèvres. Il m'a alliéné au point où j'ai gouté trop profondément cette liqueur noirâtre, empoisonné mes sens. J'ai cru faire parti des Autres. Mais voilà, ce n'est pas moi, c'est à la fois tout et rien. Comme les sentiments. Mes doux livres. Je retrouve ma drogue.
My agony, my ecstasy

« Venu avec la raison, l'orgeuil m'a fait hair le vide amer qui se fait dans l'âme afin qu'on aime. »

Oui encore le vide, ou l'infini. Les étoiles brillent.
Je désire me retirer dans la plaine. Qu'on me laisse tirer ma révérence. Je donne ma couronne d'épine à mon prochain.
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