Quand Michael rencontre Superman - Part 2

Jun 30, 2009 16:55



Part 2

Neuf mois plus tard

Michael claqua la porte de l’appartement de Max et Liz et se dirigea d’un pas rageur vers celui qu’il occupait avec Maria, dans le même bâtiment. Il aurait dû se douter du résultat. Max, ainsi que le reste de leur petite troupe, avait trouvé un travail dans une petite ville du nord des Etats-Unis et il n’avait pas l’intention de tout lâcher pour se lancer à la recherche de Superman, qui continuait à faire la une des journaux du monde entier. De plus, Liz avait du mal à faire face à toutes les visions qui l’assaillaient et elle préférait rester dans une petite ville car elle avait peur de la foule et de toucher des personnes par inadvertance, ce qui risquait de se produire dans une ville comme Métropolis. Donc, Max n’avait aucune intention de perturber Liz qui essayait de s’adapter à son nouveau don.

D’un côté, il pouvait comprendre. S’il s’agissait de Maria et de son bien-être, il agirait de même. Mais de l’autre, il ne pouvait pas s’en empêcher. Superman s’étalait partout dans la presse, il était devenu le bienfaiteur de l’humanité et il voulait, non, IL AVAIT BESOIN de le connaître, de lui parler, de le comprendre, de comprendre son action. Pourquoi diable agissait-il ainsi ? D’où venait-il ? Avait-il de la famille sur Terre ou sur sa planète natale ?

Michael atteignit la porte de son appartement. Il fouilla ses poches à la recherche des ses clés et il leva les yeux au ciel lorsqu’il se rendit compte qu’il avait dû les oublier chez Max. Il passa la main sur la serrure, se concentra et un clic se fit entendre.  Avoir des pouvoirs avait du bon. Il entra dans l’appartement et referma la porte derrière lui. Après avoir jeté un coup d’œil dans la cuisine et dans la chambre, il conclut que Maria n’était pas encore rentrée. Il prit une bière non alcoolisée dans le frigo et il se dirigea vers le salon. Il s’assit sur le canapé, but une gorgée de bière et s’affaissa contre le sofa, les yeux tournés vers le plafond. Cela ne pouvait plus continuer. Cette incertitude à propos de Superman était en train de le ronger. Il devait faire quelque chose. Oui, c’était décidé, il allait en parler à Maria. Elle pourrait comprendre. Enfin, il l’espérait. Il allait devenir fou à faire du sur place. En plus, elle adorait mener l’enquête. Elle était fan de toutes ces séries policières  qui passaient à la télé. Et elle s’était toujours bien débrouillée dans le passé, lorsqu’il avait fallu jouer les Mulder et Scully.

Le claquement de la porte d’entrée alerta Michael de l’arrivée de Maria, qui hurlait depuis le hall : « Hello, c’est moi, tu es là, Spaceboy ? »

Hmmm, Spaceboy. Maria était bien virée. Elle adorait l’appeler comme ça lorsqu’ elle était d’humeur joyeuse. C’était le bon moment pour lui proposer de partir à l’aventure. Néanmoins, Michael paniquait un peu. Il savait que Maria n’allait pas quitter Liz de gaité de cœur. Il n’eut pas le temps de réfléchir plus avant à sa tactique pour lui présenter son idée de s’installer à Métropolis car Maria s’était jetée sur le canapé à côté de lui et elle s’était blottie contre lui.

« Aaaah, ça fait du bien de rentrer à la maison. Je jure que je ne pouvais plus supporter l’odeur de nourriture du restaurant. Ca me donnait des nausées, comme si j’étais enceinte ». Maria s’interrompit devant le glapissement de Michael à sa dernière remarque. Elle le tapota gentiment sur le ventre pour le calmer. « Du calme, Michael, ce n’est pas aujourd’hui que tu deviendras papa ».

Michael se détendit, mais il lui jeta un regard maussade. « Ne plaisante pas sur ce sujet, Maria, jamais. Tu sais que c’est trop important »

Maria se rembrunit. Bien sûr qu’elle le savait, pas besoin de lui faire remarquer. Mais si elle ne pouvait plus plaisanter ! Et elle qui était de si bonne humeur : elle avait un week-end de libre, ce qui était rare car le restaurant italien ou elle travaillait comme serveuse était toujours bourré à craquer, les samedi et dimanche. Elle avait le pressentiment, en observant Michael, que celui-ci était toujours obsédé par le même sujet : Superman.

Elle soupira et vola la bière de Michael. Elle but une bonne gorgée avant de se détacher de Michael et de s’installer plus confortablement sur le canapé. Elle resta silencieuse pendant quelques minutes avant de se décider à crever l’abcès.

« Michael, qu’est-ce qui ne va pas, exactement ? Je sais que tu veux des réponses sur Superman, mais pourquoi ? Je croyais que tu avais laissé tout ça derrière toi. Tu m’as dit toi-même que ton avenir était sur Terre. Alors pourquoi cette obsession avec lui ? » Maria essayait de ne pas être blessée mais elle avait l’impression de n’être pas… assez pour Michael. Qu’elle ne lui suffisait pas et qu’il s’ennuyait avec elle. Lorsqu’elle avait décidé de partir avec lui pour une vie d’errance, elle avait cru que Michael et elle formerait un vrai couple. Ils étaient de nouveau ensemble mais Maria sentait une résistance en lui. Ils avaient pourtant discuté de ce qui s’était passé entre eux, lorsqu’elle avait commis l’erreur de rompre avec lui pour tenter sa chance dans le monde de la musique. Elle n’était pas fière de son attitude mais Michael n’était pas blanc comme neige non plus. Il n’avait pas été le meilleur des petits amis, comme lorsqu’il l’avait envoyé promener lors des rêves partagés avec Isabel ou lors de l’incident avec Courtney.

Pourtant, elle avait le sentiment que Michael ne lui avait jamais vraiment pardonné l’erreur de jugement qu’elle avait commise et elle se demandait ce qu’il faudrait qu’elle fasse pour qu’il lui accorde à nouveau sa pleine confiance.

Elle revint à la réalité lorsqu’elle vit Michael se lever et se diriger vers le bureau ou il avait réuni des articles sur Superman. Il posa la main sur l’épais dossier contenant ses recherches, perdu dans ses pensées. Elle attendit, pressentant que le moment était important.

Michael finalement se décida à parler :

« J’ai rêvé pendant des années de rencontrer ma famille, d’autres extra-terrestres, comme moi. Et tous m’ont déçu, Maria. Tous » dit-il d’une voix monotone.

Maria bondit hors du canapé et se précipita vers lui, inquiète. Son ton défait et ses paroles étaient inhabituels. Michael criait, gesticulait, s’énervait mais lorsqu’il prenait ce ton là, ce qui était rare, c’est que c’était grave. Quelque chose le perturbait et il allait enfin se décharger de ce fardeau. Elle l’entoura de ses bras et le regarda, silencieuse, sachant très bien que s’il voulait parler, il le ferait.

« Je suis à moitié humain, et à moitié alien. Et cette dernière moitié n’a reçue que coups bas après coups bas. Nacedo et Tess étaient des traitres. Cal préférait vivre la belle vie à Hollywood plutôt que de s’occuper de nous. Les skins voulaient nous tuer. Il n’y a pas de quoi être fier. Rien de bien n’est jamais venu de ce côté de la famille », conclut-il, amer.

Maria soupira. Elle comprenait maintenant le dilemme de Michael. Pendant des années, il avait rêvé de ses racines, il avait regardé le ciel et s’était posé des questions sur ses origines, sur sa famille, il avait prié pour que les siens viennent le tirer de l’enfer qu’il vivait sur Terre, avec Hank. Et lorsqu’il avait obtenu des réponses, qu’il avait rencontré les siens, les trahisons s’étaient succédé. Dans un sens, avec les réponses, il avait perdu cette fierté d’être différent, d’être issu d’un autre univers. Et maintenant, Superman avait surgi et il avait ravivé le sentiment d’appartenance à un autre monde qui sommeillait en Michael.

« Tu crois qu’il vient d’Antar ? » demanda Maria.

«  Je ne sais pas. Peut-être ».

Maria posa son front sur l’épaule de Michael. Elle pouvait désormais mieux discerner son dilemme. Les questions fourmillaient dans sa tête et le besoin de réponse se faisait de plus en plus pressant. Il avait un besoin impérieux de ces réponses, sans elles, il ne pouvait aller de l’avant. Elle pouvait comprendre cela. Combien de fois avait-elle été tentée de rechercher son père, alors qu’elle grandissait dans la petite ville de Roswell ? Quelquefois, ce même besoin de savoir, de comprendre, revenait la hanter, même maintenant, adulte et menant sa propre vie.

Elle recula et posa les mains sur le visage qu’elle aimait tant. Elle pouvait voir son tourment dans ses yeux sombres, ce désespoir, presque, qui l’habitait. Elle avait tenté de se convaincre que Michael allait abandonner sa quête de Superman mais celui-ci semblait hantait les médias. Il était impossible de faire un pas sans tomber sur un journal, un magazine, un site internet ou une émission de télé sans voir la tête de Superman. Michael ne pouvait pas laisser tomber car Superman était partout.

Très bien. Elle savait ce qu’il lui restait à faire. Mais elle devait poser des conditions.

« Okay. Voilà ce qu’on va faire. On fait nos valises et on part pour Métropolis, vu que cette ville est le quartier général de Superman. Mais d’abord, tu appelles Cal. Il a des contacts dans tous les Etats-Unis alors tu lui demandes qu’il nous trouve un appartement. Et pas une cage à lapin, d’accord ? Il nous doit bien ça ». Après tout, c’était à cause de lui que Michael avait dû passer son enfance avec ce monstre et Maria ne s’était pas privée de lui passer un savon bien mérité, lorsqu’elle l’avait rencontré, peu de temps après avoir quitté Roswell définitivement. Elle l’avait tellement engueulé que Cal avait signé un chèque d’un montant plus que conséquent pour couvrir les frais dont ils avaient besoin, en demandant à Michael de le débarrasser de la « harpie », ce qui lui avait valu un coup de poing bien placé de ce dernier.

Michael regarda Maria, stupéfait. Il avait bien entendu, c’était elle qui proposait de partir ? Lui qui croyait qu’il allait devoir argumenter, supplier, et voilà qu’elle prenait les devants et décidait de quitter l’endroit ou ils s’étaient tous installés ?

« Tu… tu es sûre ? » bredouilla Michael, encore sous le choc.

Maria rit, ravie de voir qu’elle avait réussi à le surprendre. « Oui, sûre. Moi aussi, je veux voir Superman. Pour de vrai. Un héros de film, ça ne se voit pas tous les jours. Et puis en plus, il est beau, mais beau ! Trop beau, même ! » s’exclama Maria.

Le regard de Michael s’assombrit et devint orageux. « Ca veut dire quoi, ça ? Tu veux partir pour enquêter avec moi ou pour séduire Superman ? Parce que là, faudra y renoncer. Je préfère encore rester ici plutôt que de te voir flirter avec lui ! » ragea-t-il.

Une légère secousse se produisit dans le salon, alertant Maria de la colère de son petit ami. Elle secoua la tête. Michael était  jaloux, tellement jaloux qu’il ne pouvait contrôler ses pouvoirs dès qu’il se sentait menacé sur ce terrain. Elle leva les yeux au ciel comme pour demander de l’aide. « Michael, je plaisantais. Superman est comme un acteur de cinéma, beau et parfait mais inatteignable. Ce n’est pas ce que je recherche. Mais j’ai quand même le droit de regarder et de commenter, d’accord ? »

Michael maugréa. Il savait qu’elle avait raison. D’autant plus que lui ne se privait pas de regarder les jolies filles croisées dans la rue ou vues à la télé. Mais c’était plus fort que lui, il détestait que Maria fasse de même, avec les hommes. Il était de mauvaise foi, et alors ?

« D’accord, Michael ? » insista Maria.

« Mouais », acquiesça Michael du bout des lèvres. Mais il demeurait maussade. Il espérait qu’il ne commettait pas une erreur en partant pour Métropolis. Et qu’il n’allait pas perdre Maria en cours de route. Elle l’avait déjà quitté une fois, qui lui disait qu’elle n’allait pas recommencer ?

Inconsciente des pensées lugubres qui hantaient Michael, Maria s’était détournée pour téléphoner à son employeur et présenter sa démission, avant de convoquer une réunion de crise avec Max, Liz, Isabel et Kyle.

*****

Clark Kent sortit du Daily planet. Il était déjà 6 heures du soir et il voulait rentrer chez lui. Il ne se sentait pas d’humeur très gaie. Lois sortait encore avec Lex Luthor, ce soir. Elle n’avait jamais fait attention à lui en tant que Clark Kent, même si elle vénérait son alter ego, Superman. Ils travaillaient bien ensemble, ils s’entendaient bien mais elle était sourde, muette et aveugle dès qu’il s’agissait de Luthor. Elle faisait confiance à cet escroc de haut vol, Dieu seul savait pourquoi.

Clark passa devant un restaurant chinois et il décida d’acheter des plats tout préparés et de diner tout seul, chez lui. Il n’était vraiment pas d’humeur à voir qui que ce soit. L’histoire du globe mystérieux l’avait secoué. Il avait espéré toute sa vie trouver des réponses mais celles qu’il avait obtenue l’avait déstabilisé : sa planète natale avait explosé, ses parents étaient morts ainsi que tous les habitants de Krypton et il ne savait toujours pas pourquoi il était si différent. Allait-il vieillir, allait-il mourir ? Serait-il capable de se marier et d’avoir des enfants avec une terrienne ? Il ne le savait pas. Il était reconnaissant à ses parents mais il avait peur de l’avenir solitaire qui l’attendait. Etre le dernier de son espèce était une malédiction ; il se sentait seul, terriblement seul. Il était l’unique extra-terrestre sur Terre. Personne ne pouvait vraiment le comprendre.

Clark paya son dîner et repartit d’un pas lent. Peut-être devrait-il faire un tour chez lui. Etre à la maison lui remonterait le moral. Ses parents l’entourerait et lui prodiguerait des conseils.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Clark se précipita dans une ruelle sombre, tourna la tête afin de vérifier si personne n’était dissimulé dans la pénombre et il tourbillonna sur lui-même. Lorsqu’il s’arrêta, le célèbre costume de bleu et rouge le revêtait de la tête aux pieds. Il leva le poing vers le ciel et d’un mouvement léger, Superman décolla.

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