Et l'écriture, alors ?

Feb 23, 2015 22:46

Comme je l'avais annoncé dans ma dernière entrée, j'ai envie de faire une sorte de petit bilan au niveau de l'écriture.

Je dois commencer par avouer que je n'ai pas écrit (ou quasiment pas) depuis la fin de la rédaction du premier jet de Loin de la Forêt, donc depuis fin décembre. À ma décharge, le mois de janvier a été consacré presque exclusivement aux révisions pour l'oral. Mais même en février, la page est restée blanche.

Alors pourquoi ? Tout d'abord, je pense, le fait de n'avoir aucun projet commencé. Tant que j'étais dans mon premier jet, j'étais sur ma lancée. Maintenant qu'il faut démarrer quelque chose d'autre, c'est un peu plus compliqué ! J'ai eu beau essayer de réfléchir à quelques appels à textes, rien ne m'est vraiment venu - au temps pour ma résolution de participer à plus d'appels à textes cette année. Alors peut-être avais-je besoin aussi d'une parenthèse, pour m'aérer l'esprit.

De toute façon, je ne suis pas non plus restée inactive du côté de l'écriture puisque j'ai profité de mon temps libre pour lire L'anatomie du scénario. Je viens de commencer aussi La dramaturgie mais je crains de ne pas pouvoir finir avant de commencer mon nouveau travail. Cela risque de me freiner dans mon avancée car j'ai besoin de prendre des notes au fil de ma lecture, et cela ne sera sans doute pas facile dans les transports ! Or, même si je pense qu'un moment de maturation, de digestion, d'assimilation est forcément nécessaire, je n'ai pas envie de laisser non plus encore longtemps mes projets en suspend...

Dans l'idéal, j'aimerais que cette période un peu transitoire ne s'étende pas au-delà de mars. Finalement, plutôt que de commencer un nouveau premier jet, je pense plutôt revenir sur Loin de la Forêt en profitant de cette longue pause pour porter un œil neuf sur ce projet. Ce n'est sans doute pas très stratégique d'un point de vue "visée éditoriale" (trop de signes, diptique, fantasy... J'ai l'impression que tous les voyants s'allument en rouge, là) mais c'est ce qui correspond le mieux à mon envie. Je n'écris pas pour le moment mais c'est ce projet-là qui me revient le plus, cet univers-là que j'ai envie de creuser.

Au fond, on pourrait se dire que la "visée éditoriale" ne devrait rien avoir à faire dans mes projets et mes envies. Mais pour être franche, je commence à me sentir un peu... découragée d'écrire juste pour moi. Il ne faut pas se leurrer, on écrit aussi pour être lu. Et là, on est en 2015, l'année de mes 25 ans, mais surtout dix ans après l'écriture de la nouvelle qui m'a valu ma première publication. Et qu'est-ce qui s'est passé depuis ? Pas grand-chose. J'ai participé à quelques appels à textes sans grand succès (un oui récemment). J'ai surtout consacré le peu de temps que je parvenais à libérer à côté de mes études ou de mon boulot à travailler mon premier roman, Égarées.

Parlons-en, d'ailleurs, d'Égarées... Ce roman, j'y ai travaillé pendant donc près de sept ans, pour pas moins de cinq versions. Je commence à me dire que cet acharnement n'en valait pas la peine, que j'aurais mieux fait de passer plus vite à autre chose. Parce que si on fait le bilan des deux envois de ce roman, le constat est assez acablant :

--> Premier envoi :
- 1 refus type
- 1 refus type + non renvoi du manuscrit malgré l'enveloppe jointe
- 1 refus détaillé encourageant, mais refus tout de même
- 1 silence radio valant refus

--> Second envoi :
- 2 refus détaillés encourageants, mais refus tout de même
- 1 silence radio valant sans doute refus (ça fait six mois quand même, donc je ne me berce pas tellement d'illusions)
- 2 silences radio (ça fait quasiment six mois aussi) assortis de non renvoi de manuscrit malgré l'enveloppe jointe

J'attends encore deux réponses suite à des envois par mail récents, mais je dois avouer que je ne suis plus très optimiste sur ce projet. Peut-être est-ce le problème des refus détaillés qui, aussi gentils soient-ils, en arrivent à me convaincre des points négatifs relevés. Je crois aussi que les difficultés matérielles rencontrées ont usé un peu de mon enthousiasme. Le non renvoi des manuscrits, surtout, me pèse. L'air de rien, cela me fait perdre non seulement le manuscrit mais aussi l'enveloppe timbrée, soit une vingtaine d'euros jetés par la fenêtre... Et cela me passe l'envie d'essayer de nouveau de soumettre à ces éditeurs (ce dont ils se fichent pas mal, évidemment, ils ne m'attendent pas après tout...).

Bref, je suis un peu découragée de cette première expérience. Alors je ne sais pas si je baisse trop vite les bras, si je devrais chercher encore d'autres éditeurs (mais au bout d'un moment je ne sais plus non plus où soumettre), mais je crois que je vais devoir me résigner à laisser ce projet dans un tiroir. Parce que je ne pense pas qu'il serait profitable de céder encore à l'appel d'une énième version... Alors j'attends les dernières réponses, ou les dernières non réponses, et puis je passe vraiment à autre chose. J'essaie de me consoler en me disant que ces sept ans de travail n'ont pas non plus été vains, qu'ils m'ont permis d'apprendre... mais quand je vois ce que d'autres ont pu réaliser dans ce même intervalle, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu triste. Bien sûr, l'aventure est loin d'être finie pour moi, mais j'ai quand même parfois l'impression, quand je regarde dix ans en arrière, que j'ai manqué un rendez-vous avec l'avenir.

MAIS BREF. Il ne faut pas que je m'appesantisse sur le passé, justement. Tout reste à faire, et je veux croire que mon nouveau départ professionnel représente aussi une nouvelle chance à ce niveau. Alors je vais m'accrocher, continuer... en espérant me rapprocher un jour un peu plus de mes rêves.

égarées, écriture

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