5 Mars - Remède - Skins

Mar 18, 2010 23:41



Bonjour ! Une ficlet assez (voire lourdement) déprimante. Elle date de plusieurs mois mais si j'ai pris le temps de l'écrire, c'est parce que le sujet m'a beaucoup bouleversée. Je ne souhaite faire pleurer personne (bien que j'ai versé pas mal de larmes sur ce qui me l'a inspiré - oui, je sais, je suis cul-cul, tant pis. On  s'assume ou on ne s'assume pas). Mais si jamais vous avez besoin de mouchoirs, j'en ai à revendre.

Titre : Maladie incurable

Jour/Thème : 5 Mars/Remède

Fandom : Skins

Personnage/Couple : Effy/Freddie

Rating : PG-13

Disclaimer : Jamie Brittain/Bryan Elsley

Note : Spoilers Saison 4 Episode 5


Il n’y aura aucun remède au mal d’Effy.

Freddie est là. Il ne la quitte pas des yeux de peur de la voir disparaître, envolée aussi subitement que ça a été le cas plus tôt dans la journée, derrière cette foutue porte qui ne s’ouvrait pas. Et Effy qui ne répondait pas...

Il sait qu’il doit la protéger, faire rempart entre elle et les autres. Ces autres par lesquels elle se sent agressée en permanence. Pour elle, il aurait vaincu la terre entière. Il l’a déjà fait. Il en a repoussé beaucoup des gens connus, d’autres pas, qu’elle a cru rencontrer dans ses cauchemars hallucinés.

A ce moment-là, quand ils ont éclaté de rire ensemble comme s’ils étaient seuls au monde libérant l’angoisse qui les tenaillait, il aurait pu le deviner. La folie qu’il a pu distinguer dans les carillons de son rire, celle-là même qu’il a entendue lorsque qu’il lui a demandé après l’avoir surprise dans la chambre de sa mère en train de découper des images de cataclysme, de guerre, de souffrance - de mort - de quelle fin elle parlait. Cette putain de folie qui la ronge, atrophie son esprit, la rend parano, résonnant dans le ton qu’elle a employé : « La mienne, Freddie ». Et sur le coup, il aurait dû le savoir ! Il aurait dû la reconnaître, cette putain de névrose qui la torturait !

Il n’y aura aucun remède au mal d’Effy.

Même pas l’amour qu’il lui porte et dont elle a parfaitement conscience. Non. Il ne suffit pas. Il ne la sauvera pas, lui qui l’a rendue si faible. Il s’en collerait des baffes. Ce même amour qui risque de causer sa perte. Il ne peut pas l’aider. Pourtant il aimerait. Merde, il aimerait vraiment !

Ne pas avoir compris plus tôt, avoir joué avec le feu, laissé perdurer les choses, et rentrer un soir pour se rendre compte que tout va mal, bien plus que ce qu’il croyait. Il aurait dû comprendre, il aurait dû savoir. Il aurait dû le sentir. C’est son petit-ami, non ? Ils étaient heureux, non ? Elle avait l’air heureux… Pourtant, sa dépression est bel et bien survenue au moment le plus intense de leur bonheur à deux. Elle a bel et bien eu lieu.

C’est loin d’être fini, bien que ça ait été à deux doigts de cesser un peu plus tôt dans la journée.

Quand ils ont ri ensemble, allongés dans l’herbe, dans ce parc où il l’a emmenée, loin des autres, loin des ombres qui la hantent, il aurait dû le sentir. Et ça a sûrement été le cas, il l’a certainement vue venir, cette énorme connerie dont il ne saisit pas les raisons. Cette putain de connerie qui, l’espace d’un moment, lui a fait perdre tout avenir puisque sans elle, le futur ne vaut pas la peine qu’on le découvre. Il doit l’avoir vue survenir, c’est obligé. Il a simplement voulu faire comme si ça n’était pas la réalité, comme si ça ne le concernait pas. Ce genre de connerie, ça n’arrive qu’aux autres, à ses voisins, ses camarades de classe, que des gens qu’il ne connaît pas et dont il n’a rien à foutre. Il n’a pas osé y croire, alors même que ça se déroulait sous ses yeux.

Il n’y aura aucun remède au mal d’Effy.

Les bandages sur son poignet en attestent. L’image de la flaque de sang maculant le carrelage nickel s’impose sans arrêt à son esprit. Il ferme les yeux, fort, fort, dans l’espoir qu’elle disparaîtra, en vain. Les pansements sont d’un blanc parfait qu’il ne peut s’empêcher de voir rouges en dépit de leur propreté. Ses yeux aussi sont rouges, à cause des larmes, c’est donc moins grave. Effy a ouvert les siens.

« Va-t-en. »

Il n’y aura aucun remède au mal d’Effy.

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