Titre: L'odeur du linge propre.
Fandom: Saiyuki
Personnages: Hakkai, avec mention du reste du Sanzo-ikkou.
Rating: PG
Disclaimer: Tout à Minekura Kazuya.
Notes : Pour
modocanis qui m'avait demandé de faire quelque chose avec Hakkai et le prompt "repassage" (mwarf!). En espérant que ça te conviendra ! ^^
Le Sanzo-ikkou était réputé à travers tout le Togenkyô. Lors de haltes dans de petits villages, il leur arrivait souvent d’être reconnus et sollicités. Leur succès était tel qu’ils possédaient même un fan-club acharné du côté des youkais , qui les poursuivaient sans relâche de leurs assiduités, toujours à l'affût d’une occasion pour grappiller un autographe ou une poignée de main. Ce dont ils avaient ensuite souvent bien du mal à se remettre. L’émotion était trop forte.
Il était donc indispensable, pour ne pas faillir à leur réputation, que le Sanzo-ikkou porte des tenues impeccables. Du moins, c’était ainsi qu’Hakkai voyait les choses.
Ce n’était pourtant pas une résolution des plus faciles à tenir lorsque l’on voyageait, comme eux, des jours durants, se couvrant de boue, de poussière, de sueur, ou même, assez fréquemment, de taches de sang (le jeune homme possédait fort heureusement une recette infaillible pour se débarrasser de ces dernières).
C’est pourquoi, dès qu’il en avait l’occasion - c’est à dire lorsque Sanzo consentait à leur accorder une halte de plus d’une journée dans un village - Hakkai en profitait aussitôt pour s’occuper de la lessive et du repassage.
Au début du voyage, il avait, de temps en temps, tenté de refiler cette corvée aux autres. Sanzo avait à chaque fois fait mine de ne pas l’entendre, plongé dans son journal. Et Gojyo y avait mis tant de maladresse et de mauvaise volonté (du moins, passer plus d’une heure sur un pauvre T-shirt et y laisser finalement la moitié des plis était loin de ce qu’Hakkai aurait pu qualifier de rendement optimal) qu’il avait fini par abandonner. Seul Goku avait fait preuve d’enthousiasme. Mais après avoir retrouvé plusieurs marques de brûlures en forme de fer à repasser sur deux de ses pantalons favoris, Hakkai avait conclu que d’autres tâches conviendraient sans doute bien mieux au jeune garçon.
Et puis au fond, il ne détestait pas ça, le repassage. Il appréciait l’odeur du linge propre et avait le goût du travail bien fait.
On apprenait bien des choses en s’occupant de la lessive des autres.
Gojyo, par exemple, avait toujours tout un tas d’objets plus ou moins utiles, plus ou moins douteux, fourrés au fond de ses poches. Hakkai lui avait maintes et maintes fois répété de les vider avant de lui remettre son linge, mais le kappa faisait la sourde oreille, s’obstinant à faire le moins d’efforts possible. Sans remords, l’ancien humain se débarrassait donc de son bazar dans la poubelle la plus proche. Quand Gojyo s’étonnait ensuite de la disparition de ses cigarettes, il affichait un masque de parfaite innocence.
Les pantalons déchiquetés et maculés de nourriture de Goku avaient eux le don de désespérer Hakkai. Plusieurs fois, il avait proposé au jeune garçon de les lui rapiécer. Goku avait alors argumenté à grand renforts de gestes excités que c’était mortel comme ça et qu’il ne fallait surtout pas y toucher. Hakkai avait acquiescé à contre cœur. Il avait toujours bien du mal à ne pas revenir sur sa promesse chaque fois qu’il se retrouvait avec un de ces pantalons entre les mains.
Venaient ensuite les robes à Sanzo. Elles semblaient posséder d’étranges propriétés, presque une vie propre. Par exemple, elles n’avaient jamais aucune pli. Hakkai se demandait s’il parviendrait un jour à percer tous leurs mystères.
Non, décidément, il ne s’ennuyait pas en repassant.
Et si un jour il venait finalement à s’en lasser, il savait qu’il trouverait un moyen de convaincre les autres de se charger eux-mêmes de cette tâche. Il conservait à cette intention des tenues de rechange de dernier secours. D’adorables ensembles à pois et à rayures, ornés de superbes nœuds papillons aux couleurs chatoyantes...