Curieusement, concernant cet épisode, deux infos contradictoires ont circulé à propos de son titre. Sur l’analyse de la bande annonce sur la chaîne Youtube de The grand test, quelqu’un a signalé que l’épisode allait s’intituler Death is the ennemy. Je ne sais pas d’où ça sortait mais dans tous les cas, ça m’a fait penser à Harry Potter, ou plus précisément à l’épitaphe des parents de Harry, le dernier ennemi que sera vaincu, c’est la mort. Finalement, le titre de l’épisode s’est avéré être Beyond the wall et, n’étant pas à une référence moisie près, j’ai tout de suite repensé aux paroles de
Pictured life, un des tout meilleurs morceaux des Scorpions à mon sens et qui fait Crow-black the night caged in my mind, behind the wall.
Sans transition, mettez un bonnet sur vos oreilles et c’est parti, mon kiki.
Marcheur blanc vouloir son goûter © Les récaps rigolos de madmoiZelle.com
L’épisode a beau s’ouvrir sur les aventuriers de l’extrême au-delà du Mur, je préfère, pour que mon résumé soit plus clair, bazarder tout de suite l’arc de Winterfell qui est totalement annexe.
Arya a une façon bien à elle de présenter à Sansa sa découverte dans les appartements de Littlefinger, à savoir la lettre que jadis, la cadette des Stark avait écrite à Robb pour lui demander de prêter allégeance à Joffrey. Arya évoque avec nostalgie une scène de son enfance, où elle s’était entraînée au tir à l’arc à l’insu de tout le monde et où Ned, qui avait assisté au spectacle discrètement, l’avait applaudie. Elle émet ensuite des regrets quant à la mort de son père et par ce biais, elle accuse Sansa d’avoir trahi la famille. Sansa nie, prétend qu’on l’a obligée à écrire la lettre. Les deux sœurs se disputent. Ensuite, Sansa s’en va pleurnicher sur l’épaule de Littlefinger en disant plus ou moins qu’elle ne sait plus en qui avoir confiance (trololo) et ce dernier lui dit qu’à la limite, elle peut toujours compter sur Brienne. Ce que Sansa fait assez rapidement mine de rien puisqu’elle reçoit une convocation de la part de Cersei à Port-Réal. Elle refuse d’y aller parce qu’elle se méfie et qu’elle considère que sa place est à Winterfell (en plus, elle semble mine de rien avoir compris la menace venue du delà du Mur puisqu’elle parle d’avoir potentiellement à affronter pire que le froid), et elle envoie Brienne à sa place. Cette dernière se fait un peu tirer l’oreille mais Sansa reste inflexible. À la fin de la partie de l’épisode consacré au Nord-mais-qui-est-au-Sud-du-Mur, Sansa fouille la chambre de sa petite sœur et y découvre une sacoche dans laquelle sont cachés les visages dont Arya se sert pour dissimuler son identité. Surprise par cette dernière, Sansa a beaucoup de questions à poser. Les explications d’Arya, même incomplètes et sous forme d’énigmes difficiles à comprendre pour qui ne connaît pas les Sans-visages et leur formations, font comprendre à son aînée à quel point elle est dangereuse. Arya la menace même implicitement de la tuer avant de lui laisser le bénéfice du doute. Et donc, Sansa est très perturbée.
Maintenant, le gros morceau de l’épisode.
Les sept mercenaires de la mort qui tue crapahutent donc au-delà du Mur. Gendry est toujours fâché après la Fraternité sans bannière et seul le Limier arrive à le faire taire. Ce dernier, à sa façon, sympathise avec Tormund en ce sens où il n’arrête pas de l’insulter. On notera d’ailleurs que le Sauvageon est sûr et certain de conquérir Brienne mais à mon sens, c’est un peu croire aux dragons à paillettes qui dansent sur les rythmes endiablés de la salsa. Jon sympathise de son côté avec Jorah, à tel point qu’il souhaite lui confier Grand-griffe, l’épée d’acier valyrien des Mormont qu’il avait obtenue en sauvant le père de Jorah quand ce dernier était lord commandant de la garde de nuit. Jorah refuse, ne s’en sentant absolument pas digne. Après ces diverses discussions, la petite communauté croisent un… ours zombie. Il est à moitié décomposé et a des yeux qui brillent d’une lumière bleue. Les compagnons lui flanquent une peignée mais Toros de Myr est gravement blessé. Ensuite, ils croisent un Marcheur Blanc avec une poignée de zombies. Le Marcheur est zigouillé d’un bon coup d’épée en verredragon bien placé et tous les zombies s’écroulent. Le Limier parvient à en attraper un, permettant ainsi au petit groupe de réussir leur mission. Le zombie hurle, ce qui rameute toute l’armée des morts. En catastrophe, les héros arrivent à se réfugier sur une île, hors de leur portée, et Jon renvoie Gendry à Fort-Levant pour envoyer un corbeau à Daenerys. Ce dernier y parvient tant bien que mal, à moitié mort de froid, et c’est Davos qui l’aide à franchir les derniers mètres.
La nuit passe et Toros de Myr meurt dans son sommeil, à le fois de froid et de la suite de ses blessures de nounours-zombie. Le lac a à nouveau gelé, de sorte que l’armée des morts passe à l’attaque. Le combat est inégal. Tormund manque d’y passer et il est sauvé par le Limier.
Et puis soudain, FROUTCH.
Daenerys, qui a reçu le corbeau d’appel à l’aide, a quitté Peyredragon contre l’avis de Tyrion et arrive à la rescousse avec ses trois bestioles. Elle se pose et invite les héros à monter sur le dos de Drogon. Ils se précipitent, le Limier plante le zombie sur une espèce de crête en écaille sur le dos du dragon, mais Jon reste… heu… par esprit de sacrifice, pour faire diversion, ou parce qu’il s’éclate comme un chacal à tabasser les zombies. Un peu plus loin, le chef des Marcheurs Blancs pointe un très long javelot glacé et, dans un torrent de feu et de sang, le dragon Viserion est précipité dans le lac où il meurt, transpercé par la lance de glace. Daenerys, choquée, traumatisée, décide de se replier. Jon, livré à lui-même, tombe à l’eau. Il s’en sort miraculeusement et, alors que l’armée des morts se précipite sur lui, arrive Benjen Stark, façon « ta gueule, c’est magique ». Le cadet de Ned invite Jon à monter sur son cheval pour regagner Fort-Levant et se sacrifie à sa place.
Comme Gendry avant lui, Jon arrive à moitié mort de froid au Mur, où Daenerys avait insisté pour attendre son éventuel retour. Les bateaux Targaryen mettent les voiles et, une fois à peu près revenu à lui, Jon prête serment à la mère des dragons et cette dernière, quoique profondément blessée par la perte de Viserion, lui promet qu’ils vaincront les morts ensemble.
À la toute fin de l’épisode, les zombies tirent le dragon mort du lac et le chef des Marcheurs Blancs le transforme, lui rendant la vie et faisant de lui une arme potentiellement redoutable. Un ours zombie, c’était déjà hardcore, alors un dragon zombie, ça s’annonce costaud. Dire que j’allais écrire « chaud »… pardon.
Et donc voilà.
J’ai eu des montagnes de spoils sur cet épisode. Twitter, c’est le Mal. Cela dit, connaître les événements est parfois insuffisant. Ainsi donc, je m’attendais au pire concernant le passage à Winterfell. Je pensais qu’Arya serait bouchée à l’émeri, qu’elle jugerait sa sœur à l’emporte-pièce mais finalement, c’est beaucoup plus subtil et Sansa ne manque pas de répondant. Tandis qu’Arya l’accuse et la juge à charge, elle répond à sa petite sœur qu’elle non plus n’a rien fait pour sauver leur père. Tout porte à croire qu’elles auraient vraiment dû se parler lors de leurs retrouvailles et échanger sur ce qu’elles ont vécu mais ça n’aurait pas été crédible. J’ai énormément aimé leur échange lorsque Sansa découvre les visage. Arya mène la danse mais son propos est très juste et elle montre avec justesse son ascendant tordu. Elle ne sait pas seulement tuer sans scrupule, elle sait aussi se faire invisible. Elle appuie avec férocité sur la principale faiblesse de Sansa, la peur. Il faut dire que depuis quasiment le début de la série, elle aura eu peur. De Joffrey, de Cersei, de son avenir incertain entre sa fuite de Port-Réal et son séjour aux Eryé, et enfin de Ramsay. Mais je pense, cela dit, qu’elle a raison d’affirmer qu’Arya n’en aurait pas mené large non plus à sa place. Je me demande cela dit comment cet arc va se terminer, considérant qu’il ne reste qu’un épisode. Les deux sœurs Stark, chacune dans leur coin, sont à la croisée des chemins. Littlefinger, de son côté, joue à une version miniature et nordienne du jeu des trônes et reste à savoir quand Sansa se débarrassera de lui puisque ça semble un mal nécessaire. Je ne dis pas ça parce que je n’aime pas Littlefinger. De plus, elle va devoir continuer à composer sans Jon qui ne semble pas près de revenir.
Le passage au-delà du Mur, quoique visuellement très beau et malgré ses batailles épiques, m’a quelque part laissée un peu mitigée. Les « ta gueule, c’est magique » étaient un peu trop flagrants :
- Gendry qui arrive à regagner Fort-Levant sans se perdre. Idem pour Jon.
- Les dragons de Daenerys sont super-véloces. Une nuit et une partie de la journée suffisent pour que le corbeau parvienne à Peyredragon et que l’héritière Targaryen arrive sur place.
- Benjen Stark. Je pense que ce seul nom suffit. Ce malheureux personnage n’en est pas à son coup d’essai en matière de Deus ex-machina puisque c’est lui, en saison 6, qui avait sauvé Bran et Meera des zombies après la mort de Hodor et de la Corneille à trois yeux. Cette fois, cela dit, sera la dernière. On voit l’armée des morts se précipiter sur lui, il ne doit en rester que des miettes.
Par ailleurs, je n’ai pas compris pourquoi Jon a refusé de monter sur le dragon avec les autres. C’est d’autant plus bizarre que Daenerys, de toute évidence, comptait le sauver en priorité. C’est à lui qu’elle tend la main, comme pour dire Viens, mon promis, grimpe sur mon dragon, je suis venue te sauver <3. Cela dit, il y a des chances pour que Jon ait agi ainsi dans le feu de l’action. Quand il se réveille et voit la mère des dragons totalement défaite à son chevet, il s’excuse. Bien sûr, il se justifie en disant qu’il n’aurait jamais dû monter cette expédition au-delà du Mur mais c’est pendant qu’elle essayait de le persuader de fuir avec les autres que le chef des Marcheurs Blancs a tué Viserion. Il est intéressant, cela dit, de voir Daenerys tirer tant bien que mal parti de la situation même si elle n’hésite pas à évoquer sa blessure et son deuil. Ce sont les seuls enfants que je n’aurais jamais, dit-elle. On peut tirer des conclusions du fait qu’elle révèle sa stérilité par son propos mais c’est une façon de dire qu’un de ses enfants est mort et qu’elle souffre en conséquence.
Cela dit, dans ce très long passage au-delà du Mur, il y a de beaux morceaux. J’ai préféré l’affrontement contre l’ours zombie à celui contre l’armée des morts avant l’arrivée des dragons. C’est original, un ours zombie. Après, quand il y a les dragons, on ne sait pas vraiment où donner des yeux, c’est visuellement magnifique. Ça m’a un peu fendu le cœur de voir tomber Viserion même si techniquement, les dragons ne sont pas super sympa non plus, mais c’était joliment montré. Le feu, le sang, la chute dans le lac, tout ça représentait une sorte de danse macabre très esthétique. On notera quand même que les Marcheurs Blancs sont des gros reptiliens. Ils ne s’en prennent pas à Drogon, qui est posé, mais à une cible mouvante dont personne ne s’occupe et qui ravage l’armée de zombies dans son coin. Par ailleurs, ils attendent d’avoir le meilleur angle pour frapper et pour avoir la certitude que le coup soit mortel. Comme c’est fourbe.
J’ai également aimé les dialogues entre les différents protagonistes de l’extrême. Tormund, tout sauvageon qu’il soit, est en fait un mec sympa qui aime les gens. En plus, c’est un observateur très fin. Quand il s’adresse au Limier, il note que « [ses] yeux sont tristes ». Une jolie manière de percer à jour le personnage. D’ailleurs, puisqu’on parle du Limier, j’ai aimé le voir rabattre le caquet de Gendry et lui faire ravaler sa rancune :
« Arrête de chouiner.
- Je ne chouine pas.
- Tu remues les lèvres et tout ce qui en sort, c’est des plaintes. Moi, j’appelle ça chouiner. »
Mouhahaha.
Enfin, j’ai pas très envie mais il le faut, tout porte à croire que Jon et Daenerys vont finir ensemble. Les gens du fandom, qui parfois ont toujours un temps d’avance, appellent ça le Jonaerys. L’(avant)dernière scène de l’épisode le montre très bien même si rien n’est dit clairement. Dans tous les cas, Daenerys aura eu en partie sa réponse concernant la question du « couteau dans le cœur » exposée involontairement par Davos au début de la saison. Elle sait que ce n’est pas une métaphore et, de toute évidence, elle est choquée par ces cicatrices. Cela dit, elle risque de cogiter un moment avant que Jon lui explique quoi que ce soit.
Suite et fin la semaine prochaine, après je retourne dans ma tanière.