Un peu de
Black Sabbath pour le titre, ça fait toujours plaisir. Nouvel épisode donc, avec un résumé un peu plus court et un commentaire beaucoup trop long, pas taper, les gens.
Oui, en faisant mon analyse de l'épisode, j'étais un peu comme Sam.
L’épisode s’ouvre sur l’arrivée de Jon Snow et des siens à Peyredragon. Après quelques amabilités échangées avec Tyrion (le bâtard de Winterfell et le nabot de Castral Roc à la plage), les émissaires du Nord voient leurs armes confisquées sur ordre de Missandei. Le premier entretien avec Daenerys ne se passe pas très bien : chacun des deux protagonistes campe ferme sur ses positions. Daenerys trouve Jon assez irrespectueux et pense visiblement que les Marcheurs Blancs et leur armée de morts ne sont que des balivernes. Même Davos ne parvient pas à lui faire entendre raison. Jon, lui, semble penser (à juste titre) que la mère des dragons est complètement bouchée et arc-boutée sur sa conquête de Westeros sans se préoccuper de ce qui se passe à côté. L’entrevue est brutalement interrompue par un émissaire quelconque qui vient apprendre à Daenerys la déroute de la flotte fer-née/dornienne.
Par la suite, Jon et Tyrion discuteront longuement sur la plage. Jon a l’impression d’être pris en otage sur Peyredragon et Tyrion, qui contre toute attente le croit à propos des Marcheurs Blancs, lui propose son aide pour tirer parti de la situation. Ainsi donc, il intervient auprès de Daenerys pour permettre l’extraction de verredragon. Cette dernière accepte mais de toute évidence, la communication entre « le feu et la glace » pour reprendre les mots de Melisandre n’est pas des plus simples.
À Port-Réal, Euron Greyjoy est accueilli comme un héros par la population. Il se rend au donjon rouge à cheval, traînant derrière lui sa nièce Yara ainsi qu’Ellaria Sand et sa seule fille survivante. Ces deux dernières seront livrées à Cersei. En échange, Euron aurait bien voulu son mariage mais Cersei lui répond qu’on en discutera quand la guerre sera gagnée, merci, bonne journée. Le roi des Îles de Fer n’est pas vexé pour un rond, au contraire, il est sûr de son fait. D’ailleurs il s’amuse à provoquer Jaime avant de mettre les voiles, au propre comme au figuré. Cersei se rend dans les cachots où sont incarcérées les deux Dorniennes et applique sa version on ne peut plus poétique et élégante de la justice royale. La dernière Aspic des sables est tuée comme Myrcella l’a été en son temps, d’un baiser empoisonné, et Ellaria est condamnée à voir sa fille agoniser, mourir et se décomposer. Cersei s’en va ensuite retrouver Jaime avec qui elle passe la nuit. Le lendemain matin, elle reçoit un émissaire de la Banque de fer qui vient, en un mot comme en cent, lui dire que Westeros a fait beaucoup trop d’emprunts et qu’elle a intérêt à trouver des sous assez rapidement. Cersei affirme qu’un Lannister paye toujours ses dettes et qu’elle est plus à même de les rembourser que Daenerys si jamais cette dernière montait sur le trône.
Pendant ce temps-là, dans le Nord, Sansa assure l’intendance d’une main de maîtresse. De toute évidence, l’hiver en tant que saison l’inquiète davantage que les Marcheurs Blancs, aussi elle fait toutes les démarches pour que Winterfell puisse vivre en autarcie en attendant que reviennent les beaux jours. Elle s’entretient avec le mestre, le chef forgeron et tout le fourniment, avec Littlefinger qui la suit comme un petit chien. Elle reste parfaitement insensible à ses compliments mielleux mais quand il lui conseille de mener toutes les batailles de front (l’hiver d’un côté et Cersei de l’autre) pour avoir un coup d’avance, elle l’écoute. Sur ces entrefaites arrive Bran, qui a terminé son voyage depuis le Mur. Il reste insensible devant les pleurs de sa sœur, s’installe avec elle dans le bois sacré mais se montre incapable d’expliquer sa nouvelle mission, préférant évoquer ce qu’il a vu du mariage de Sansa… ce qui la fait fuir en courant.
L’épisode se termine par l’attaque de Castral Roc par les alliés de Daenerys, commandés par Ver-Gris. L’armée Lannister ayant anticipé l’attaque, c’est une nouvelle défaite pour la mère des dragons puisque l’autre partie de sa flotte est décimée par les Fer-nés, coucou les revoilou, et par ailleurs, l’armée de Hautjardin est battue sur terre. La vieille Olenna Tyrell apprendra la nouvelle par Jaime, venu lui rendre visite pour la tuer en empoisonnant son vin. Ils mettent carte sur table, à tel point qu’après avoir ingéré le poison, l’auguste vieille dame avoue sa responsabilité dans la mort de Joffrey.
Voili voilou.
Ce que j’ai préféré dans cet épisode, c’était les dialogues. De vrais morceaux de bravoure. J’ai trouvé Daenerys vraiment exaspérante à camper sur ses positions jusqu’à sembler capricieuse mais Jon Snow s’en est sorti de façon magistrale. C’est regrettable qu’elle ne l’ait pas écouté. Cela dit, je ne sais pas si c’est parce que je suis une parfaite idiote, mais je n’ai pas compris pourquoi Davos s’est auto-censuré quant à la mort/résurrection de Jon. Visiblement, Daenerys est tracassée par cet aspect de la question et quand elle demande à Tyrion ce que Davos a voulu dire, j’ai eu l’impression qu’il avait compris mais qu’il ne préférait pas le partager. D’ailleurs, dans toutes ces scènes à Peyredragon, Tyrion était vraiment au-dessus du lot. Autant dans la saison précédente, on le voyait surtout boire et raconter des blagues pourries (et faire peur aux gens en parlant un haut-valyrien de cuisine) mais là, il s’épanouit dans son rôle de Main de la reine et son respect pour Jon permet à la situation d’évoluer. Il est le trait d’union entre ces deux individus qui ne parviennent pas à communiquer, et c’est quand même la classe.
En parlant de gens a priori incapables de communiquer, on voit une courte scène entre Varys et Melisandre. Tout porte à croire qu’on ne verra plus cette dernière qui décide de prendre un bateau pour finir ses jours à Volantis, de l’autre côté du détroit. Je ne sais pas ce qu’en pense
petite_dilly mais ça m’a fait penser aux Elfes de Tolkien qui prennent la mer quand ils sont fatigués et qui, somme toute, disparaissent du paysage. J’ai aimé cette scène très contemplative et, en un sens, j’ai trouvé que Melisandre se sous-estimait. On comprend qu’elle refuse de croiser Jon et Davos, surtout ce dernier, et de toute évidence, elle a la mort de Shôren et la défaite des Baratheon sur la conscience. En même temps (comme dirait président Macron), elle a également sauvé la vie de Jon et, de fait, celle de Sansa car cette resurrection a été la première pierre qui a jeté les Bolton en dehors de Winterfell. Quand même.
Concernant Port-Real, je n’ai pas trop compris l’accueil triomphal fait à Euron Greyjoy et, de fait, les fruits pourris, crachats et autres trucs répugnants jetés à la tête des trois prisonnières. Certes, Jaime explique en aparté au chef fer-né que le peuple change d’avis comme de chemise, ce qui sous-entend qu’une victoire du dirigeant en place est toujours une fête, mais c’était quand même un peu exagéré à mon sens. Je n’arrive pas à détester Euron Greyjoy, même s’il a de toute évidence l’air d’un gros sadique, et en plus il est très vulgaire (le petit questionnaire sur les préférences de Cersei en matière de sexe, je m’en serais bien passée à titre personnel). Cersei, justement, est assez magistrale et une fois encore, je m’incline devant le talent de l’actrice (qui en plus est toute gentille en vrai !). Dans son monologue face à Ellaria Sand qui, bâillonnée, ne peut guère lui répondre, la limite entre le sadisme vengeur et le chagrin d’une mère dont la fille a été assassinée est mince. De toute évidence, Myrcella était la petite préférée. Je crois me souvenir avoir entendu Cersei affirmer avoir un peu peur de Joffrey même si c’était son fils et, en début de saison, elle a dit considérer le suicide de Tommen comme une « trahison ». Myrcella, par contre… Cersei a toujours considéré que sa fille avait été emmenée à Dorne comme « otage » et les propos tenus après sa mort ont été particulièrement touchants. D’ailleurs, j’ai fait mentalement un parallèle entre les propos en question et le calvaire promis à Ellaria. En effet, après la mort de Myrcella, Cersei dit à Jaime qu’elle ne peut se retenir de penser au visage de son enfant en train de pourrir et de se décomposer. Ellaria, elle, sera condamner à contempler cet atroce spectacle, au-delà de l’imagination. C’est atroce mais l’idée est très bien trouvée.
J’ai couiné à mort en reconnaissant Mark Gatiss dans le rôle de l’employé de la banque de fer. Pour ceux du fond qui ne suivent pas, c’est le mec qui joue Mycroft dans Sherlock. Il est carrément génial et sa discussion avec Cersei est de haut niveau. Economie, politique… un fond très intello que j’ai trouvé carrément jubilatoire. La reine semble avoir parfaitement percé à jour le Braavosi et se bat à armes égales contre lui en évoquant l’argent que Daenerys a fait perdre à la banque de fer en abolissant l’esclavage. C’est très, très fin et en un sens, on est loin de la reine barbare qu’on aurait pu imaginer en fin de saison 6… et c’est bien la fille de son père.
À part ça, Bran m’a traumatisée. J’ai failli jeter une chaussure sur la télé mais mon père n’aurait pas été content, alors je me suis retenue. Qu’il fasse preuve d’une indifférence complète face à son retour au bercail, j’admets. Après tout, il est la Corneille à trois yeux et son prédécesseur qui prenait racine au sens strict au-delà du Mur n’exprimait pas grand-chose non plus. Mais sa discussion avec Sansa… à sa place, je lui aurais cloué le bec avec une paire de baffes. Il se dit « désolé » de ce qu’elle a vécu mais il le dit de façon froide, plate, sans compassion. Et ensuite… c’était une si belle nuit et tu étais si jolie dans ta robe blanche… Sansa avait-elle besoin de se souvenir que ladite robe blanche lui a été brutalement arrachée avant qu’elle ne soit jetée sur le lit comme un sac à patates pour être violée et battue ? Etait-ce vraiment nécessaire de lui rappeler le début de semaines de calvaire ? De faire remonter à la surface le fantôme de Ramsay ? J’ai détesté ce manque abyssal de compassion de la part de Bran et je n’ai pas compris pourquoi il faisait ressortir de tels squelettes du placard. Cela étant, ces réminiscences peuvent faire évoluer l’image que Sansa a de Littlefinger avec deux possibilités : premièrement, vu que ses deux frères se détournent d’elle (Jon est parti et Bran est totalement perché), elle peut lui pleurer dessus vu qu’il est là. Deuxièmement, elle peut aussi se souvenir que c’est Petyr Baelish lui-même qui l’a vendue aux Bolton comme une vache et qu’il est donc le responsable de son calvaire, et donc le chasser, ou s’arranger pour qu’il ait un « accident », pourquoi pas. La question reste ouverte.
Pour finir, je ne peux pas ne pas parler de la mort de Lady Olenna. Juste un mot sur la bataille de Castral Roc dont on ne voit pas grand-chose mais qui est expliquée de façon originale, avec Tyrion en voix off. Même si l’armée des Lannister avaient prévu l’attaque, les alliés de Daenerys ont quand même pu entrer, ce qui n’aurait pas été possible sans certaines informations fournies par Tyrion. Par-delà la mort, le vieux Tywin doit regretter d’avoir sous-estimé son cadet à ce point. La façon dont Lady Olenna meurt, en buvant le calice jusqu’à la lie, oui oui, m’a fait penser à l’apologie de Socrate, où le vieux philosophe condamné à mort revient sur ses actions et son mode de pensée tout en buvant la ciguë. Cela dit, en un sens, c’est Jaime qui est puni. Cersei n’entendra probablement pas raison mais Jaime, qui n’est pas un crétin, comprendra que la condamnation à tort de son frère n’aura causé que des catastrophes. Remis au duel judiciaire et au jugement divin, Tyrion en tant qu’accusé aura causé la mort d’Oberyn, donc la rébellion de Dorne, et c’est en s’échappant de sa cellule qu’il a commis le parricide. S’il n’avait pas été accusé, si on avait su qui était coupable, beaucoup de catastrophes ne seraient pas survenues et il y a fort à parier que Jaime aura tout ça sur la conscience. Cela dit, le rôle qu’a joué Littlefinger dans la mort de Joffrey est passé sous silence, Olenna en prend seule la responsabilité. En un sens, c’est dommage parce que j’aurais bien aimé que Jaime aille tirer Petyr Baelish de Winterfell par le fond du slip pour le zigouiller en bonne et due forme mais il aurait mis Cersei au courant et ç’aurait été une cata de plus. Donc finalement…
Affaire à suivre.