[Self-service] La fouine d'argent (Chp 1 - Partie 2)

Oct 26, 2010 18:37

Titre : La fouine d'argent
Pairing : Snack (of course ^__^), un léger Drarry et quelques autres qui se sont ramenés sans autorisation =="
Personnages : Pleins O_O"
Disclaimer : Tout est à J.K Rowling.
Rating : PG-13

Partie 1.


« Snape ? »

Le visage de Remus laissa place à une expression de franche surprise alors que l'interpellé leva les yeux du parchemin qu'il était en train de remplir, légèrement agacé d'être dérangé dans son travail.

« Lupin. » dit-il d'un ton qui dissimulait mal le sarcasme.

Le lycanthrope resta un instant figé par l'étonnement et demeura debout, immobile, fixant l'homme comme s'il voyait un fantôme.

Cela devait bien faire deux mois qu'il n'avait pas vu le potioniste. Et la dernière fois que ça avait été le cas, ce dernier se trouvait allongé dans un lit d'hôpital, le visage encore plus blanc qu'à l'accoutumée et la gorge enveloppée d'un énorme bandage suite à l'attaque de Nagini sur sa gorge. Il n'aurait jamais cru qu'il le reverrait vivant, et même Pomfresh avait été sceptique sur ses chances de survie.

Et pourtant il était bien là, assit devant lui, presque entièrement dissimulé par des piles énormes de livres tout aussi gros. Il n'avait pas changé d'un poil, que ce soit de part ses cheveux gras ou son regard noir et perçant.

« Je n'aimerais pas te déranger Lupin, fit subitement l'objet de son attention. Mais tu me déranges.

- Ah ? Pardon. Je suis juste...surpris de te revoir...

- Encore en vie ? compléta Snape avec cynisme.

- Non ! Je...enfin...

- Laisse tomber Lupin, ton cerveau est déjà en surchauffe et je n'ai pas envi de me recevoir des morceaux de cervelles carbonisées lorsqu'il explosera. »

Remus émit une grimace ; effectivement, Snape était toujours fidèle à lui même.

Remontant la pile de livres qu'il avait sous le bras, il se dirigea vers la chaise vide en face de l'ancien Serpentard et s'y installa sous le regard agacé de ce dernier.

« Il y pleins d'autres tables dans cette bibliothèque, Lupin.

- Mais un seul Snape, répondit le lycanthrope du tac au tac.

- Ben voyons... Qu'est-ce que tu me veux ?

- Te parler, prendre de tes nouvelles. Tu vois, ce genre de choses que font les personnes normales.

- Les personnes normales qui ne se haïssent pas.

- Je ne te hais pas. »

Un peu prit au dépourvue, Snape se contenta de hausser un sourcil comme seule expression de surprise.

« C'est toi qui t'es imaginé que je te haïssais, expliqua Remus avec un sourire.

- J'avais d'excellentes raisons de le penser.

- Parce que je traînais avec James et Sirius ? »

Snape ne répondit pas.

« Je ne t'ai jamais haït. »

Pendant un tiers de secondes, il sembla que quelque chose traversa le regard d'encre. Mais ce fût si rapide que Remus ne parvint pas à l'identifier.

L'ancien Serpentard dévisagea un instant le loup-garou, puis, sans rien dit, revint sur le parchemin qu'il noircissait de son écriture fine et serrée.

Nous étions en Novembre, cependant, la bibliothèque de Poudlard n'avait jamais été aussi vide. Mais il était facile de deviner que les élèves avaient préférés rester tranquillement dans leurs dortoirs plutôt que de s'aventurer dans le château rendu lugubre par le ciel couvert - c'était dans ces moments là que l'absence d'Hermione à Poudlard était incontestable.

Un petit silence s'installa entre les deux hommes. Un silence tranquille et léger, loin de ceux chargés d'hostilité qu'il y avait entre eux avant la mort de Voldemort. Lupin sortit une plume et une feuille de parchemin de son sac et commença à préparer ses cours pour le mois prochain.

Cet année, il avait été nommé professeur de Défense par McGonagall. Il s'agissait d'une matière assez proche de la Défense Contre les Forces du Mal, mais à la fois très éloignée. Étant le premier à l'enseigner, Remus devait donc exécuter un travail en plus de recherches pour ne pas dire n'importe quoi durant ses cours. S'était à la fois fatiguant et intéressant, car grâce à cela il apprenait pleins de choses qu'il ne connaissait pas auparavant.

« Comment va Draco ? » demanda-t-il au bout de plusieurs minutes de silence.

Surprit par la question, Snape le dévisagea avec suspicion.

« Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?

- Par amabilité.

- Personne n'a jamais voulu se montrer aimable avec moi à moins d'avoir été menacé. »

Devant l'attitude circonspect du potioniste, Remus éclata de rire. Face à son hilarité, Severus resta de marbre.

« Tranquillise-toi, dit-il entre deux éclats de rire. Je veux vraiment être aimable.

Les yeux noirs de Snape le passèrent un instant au rayon X, puis, voyant que le lycanthrope paraissait sincère, il parut se détendre un peu.

« Aussi bien que si son père avait été enfermé à Azkaban pour neuf ans, ironisa-t-il.

- Et comment va Narcissa ? J'espère qu'elle n'est pas trop touchée par la situation.

- Elle garde la tête hors de l'eau.

- …

- …

- Et toi, comment est-ce que tu vas ? »

Snape eut un micro-sourire, une étincelle d'amusement traversant quelques secondes la noirceur de ses prunelles.

« Ton amabilité n'est pas sensée être hypocrite Lupin.

- Cela peux t'étonner mais je m'en soucis vraiment.

- Cela m'étonne. »

Remus sourit. Il n'espérait pas vraiment une réponse à sa question, alors il enchaîna :

« Harry lui se porte bien...

- Je n'ai rien demandé.

- … bien qu'il continue de cauchemarder. »

Snape fronça les sourcils.

« Lupin ?

- Hum ?

- Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?

- Ça fait du bien parfois d'avoir des nouvelles du monde.

- Je me porte très bien sans.

- On ne dirait pas. »

Et Remus avait raison. Car au cours des dernières minutes, il avait profiter de sa proximité physique avec l'ancien Serpentard pour mieux l'observer. Et bien qu'il était vrai qu'il n'avait pas énormément changer physiquement, sous ses yeux se distinguaient aisément des poches violacées et sur les traits de son visage une fatigue écrasante, sans aucun doute provoquée par des nuits blanches à répétition.

Pendant un instant, le lycanthrope eut un pincement au cœur en imaginant ce que devait être la vie de Snape depuis la fin de la guerre. Car il ne lui restait plus rien, ni famille, ni amis, et malgré que son héroïsme durant les combats ait été révélée au grand jour, peu de personnes avaient changées d'attitude par rapport à lui - il était dur de changer après s'être haït durant des années...

Mais c'était possible, songea Remus avec détermination. Il ouvrit la bouche, s'apprêtant à inviter Snape à venir prendre un verre avec lui lorsque son portable se mit à vibrer dans sa poche, annonçant un nouveau message.

Le loup-garou ne s'en servait jamais, ne comprenant pas vraiment en quoi l'appareil moldu était plus utile qu'un hibou ou de la poudre de Cheminette. Mais il recevait souvent des messages de Harry, Hermione et surtout Sirius, avec qui il vivait en collocation et qui était devenu complètement accroc aux SMS.

C'était d'ailleurs lui l'expéditeur du message - il disait ceci :

« Hey Mumus !

Je t'attends sur le chemin de Traverse au 14 Rainbow Place.

Ne tarde pas =D

S.B »

Remus fronça les sourcils à la fin de sa lecture. Il n'avait jamais vu cette adresse et se demanda vaguement qu'est-ce que Sirius pouvait bien être encore en train de fabriquer. En plus il lui envoyait son message comme s'il était à son entière disposition.

Le lycanthrope eut un soupire : il était vraiment à son entière disposition...

Snape l'observait et bien qu'il tenta d'être discret, Remus sentit son regard sur lui. Il regardait son portable d'un drôle d'air, mais s'abstient de tous commentaires.

« Je dois y aller, Sirius est sans doute en train de faire une nouvelle bêtise.

- Comme s'est étonnant, ironisa le potioniste. Mais je ne te retiens pas Lupin. »

L'ancien Gryffondor rangea rapidement ses affaires dans son sac et, saluant une dernière fois le chef des Serpentards, se dirigea vers la sortie de la bibliothèque. Mais à mi-chemin, il eut un mouvement d'hésitation et revint sur ses pas.

« Un problème ? interrogea Snape en levant à peine les yeux de son parchemin.

- Oui, est-ce que tu es libre samedi après-midi ?

- Pardon ?

- Est-ce que tu veux venir prendre un verre aux Trois Balais avec moi samedi après-midi ? »

Interloqué, Snape regardait maintenant Remus comme s'il venait de lui pousser des antennes.

« Un verre ? Avec toi ? répéta-il, comme croyant avoir mal entendu.

- Oui Snape, avec toi.

- Je... »

Pendant un instant, le potioniste eut envi de refuser l'invitation. Il avait tellement prit l'habitude de repousser tout effort social et de se montrer désagréable que s'en était devenu un réflexe. Mais cette fois-ci, avant que quoique ce soit ne sorte de sa bouche, il s'arrêta et réfléchit.

Avait-il vraiment envi de refuser ?

Il dévisagea Remus un instant, croisant les prunelles mordorées, pleine de gentillesse et de douceur. Il savait que le loup-garou n'avait absolument rien derrière la tête, et que s'il l'invitait, ce n'était pas par pitié, mais bel et bien parce qu'il cherchait à mieux le connaître. A rattraper toutes ses années de disputes puériles.

Alors, Snape entendit sa propre voix accepter la proposition. Aussitôt, un grand sourire barra le visage du lycanthrope. Il lui indiqua l'heure et le salua une seconde fois.

Au moment où Severus se décida à répondre à son salut, il était déjà parti.

- - -

Lorsque Harry arriva au 14 Rainbow Place, il manqua de trébucher sur Remus qui venait lui aussi de transplaner sur les lieux.

« Harry ? fit-il, légèrement surprit. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Sirius. Je parie que toi aussi ?

- Et comment... »

Remus lui adressa un sourire. Ils s'étaient vu il y a une semaine durant une petite soirée organisée chez les Weasley pour le retour de Ron et Hermione de leurs vacances de fiançailles. Cependant, Harry se rendit compte que le lycanthrope lui avait manqué - il fallait dire qu'avec Sirius il le considérait un peu comme son unique figure paternelle.

Le 14 Rainbow Place était une maison sur trois étages, coincée entre un petit immeuble et une sorte d'épicerie magique. Elle paraissait assez vieillotte de part son toit de tuiles rouges et sa terrasse en bois, mais surtout parce que les habitations qui l'entouraient contrastaient énormément avec elle au niveau de la modernité. Une pancarte « à vendre » était plantée dans le jardin où les mauvaises herbes avaient tout envahie.

« Qu'est-ce que c'est encore que ça ? soupira Remus en craignant le pire.

- Moi j'aimerais bien savoir où se trouve Sirius. »

Et tout en disant cela, Harry fit quelques pas vers la petite barrière en bois rongée par les mites qui séparait le jardin de la rue. Au moment où il approcha sa main pour la pousser, il y eu le craquement de deux transplanages à quelques mètres de lui, le faisant sursauter.

« Ryry ! s'écria la voix de Sirius alors que deux bras le serrèrent brutalement contre un torse et que de longues mèches noires l'aveuglèrent. Je suis tellement heureux de te revoir !

- Sirius on s'est vu hier ! Et lâche-moi tu m'étouffes !

- Attends quelques secondes. C'est très agréable de te tenir contre moi - tu sens bon en plus !

- Argh ! Remus !

- Sirius arrête il est tout rouge ! »

Soupirant, l'animagus s'écarta de son filleule à contre cœur. Il avait les yeux brillants et un sourire malicieux aux lèvres, ce qui inquiéta légèrement Harry et Remus. Mais ils s'inquiétèrent davantage lorsque, aux côtés de Sirius, ils aperçurent Draco Malfoy.

Draco Malfoy avec une moue démontrant qu'il n'était pas très heureux d'être ici. Draco Malfoy habillé tout en noir. Draco Malfoy amaigrit et les yeux cernés. Mais Draco Malfoy quand même.

« Qu'est-ce qu'il fait là, lui ? ne pus s'empêcher de lâcher Harry en désignant l'ancien Serpentard.

- Tu peux nous expliquer Sirius ? fit Remus, un peu plus diplomate.

- Bien sûr ! Attendez juste deux secondes. »

Et tout en parlant, Sirius trottina jusqu'à la pancarte « à vendre » plantée dans le jardin. Et d'un coup de baguette, le message fut effacé, remplacé par le mot « vendue ».

« Je crois mal comprendre, dit Remus d'un air interloqué. Ne me dis pas que tu as acheté cette maison !?

- D'accord, je ne te le dirais pas.

- Tu as acheté cette maison !? s'exclama Harry en le dévisageant avec de gros yeux.

- Je ne vois pas où est le problème, je suis majeur, vacciné et entièrement conscient de mes actes.

- Je ne dirais pas oui pour le dernier point...

- Sirius, pourquoi as-tu donc acheté cette maison ? demanda Remus en se massant les paupières avec le pouce et l'indexe de sa main droite.

- Suivez moi et vous comprendrez. »

Alors, Sirius leur fit signe de le suivre et il se dirigea vers la maison. Remus et Harry lui emboitèrent le pas, ce dernier surveillant Malfoy du coin de l'œil au cas où il déciderait que c'était le bon moment pour se débarrasser de son rival de toujours.

Le jardin était, comme il leur avait semblé du trottoir, dans un état pitoyable. Les patères de fleurs avaient été étouffés par les mauvaises herbes, une vieille arrosoir rouillée traînait près d'un sac de ciment éventré et des jeux d'enfants datant d'une époque sans aucun doute très antérieure à la leur (vieille balançoire en bois, toboggan de même matière et quelque chose qui avait dû être une petite maison pour enfants) terminaient de pourrir et de s'écrouler dans les hautes herbes.

Sirius extirpa un trousseau ne comportant qu'une petite clés en métal et l'inséra dans la grosse serrure de plomb de la porte. Puis, une fois déverrouillée, il la poussa doucement et elle leur céda le passage dans un grincement effroyable, démontrant que ses gonds devaient être délaissées depuis une éternité.

La petite entrée était plongée dans l'obscurité et Sirius dû s'aider d'un Lumos pour atteindre les fenêtre et laisser pénétrer la lumière. Une odeur de renfermé et de moisissure flottait dans l'air, et la poussière ressemblait à une multitude d'étoiles dans les rayons de lumière.

Les murs de l'entrée étaient couverts d'un papier peint noirci et déchiré par le temps et l'humidité, sur lequel on pouvait difficilement reconnaître les motifs. Il n'y avait pas le moindre meuble, mais il restait la forme sur les murs et le sol, tous deux couverts de poussière, indiquant qu'ils avaient récemment été déplacés.

Sirius se dirigea vers la pièce sur laquelle donnait l'entrée, apparemment le salon. Elle était d'une taille démesurée. Les murs étaient peint d'un vieille orange écaillé et un lustre poussiéreux pendait du milieu du plafond. La pièce était encombrée de vieux meubles et de cartons empilés les uns sur les autres, chargés de poussière et alignés dans un ordre chaotique, voire inexistant.

Draco éternua, rompant le silence presque religieux qui s'était installé. Le bout de son nez avait viré au rouge et ses yeux paraissaient humides. Il ne cessait de se frotter le nez avec sa main, comme un petit garçon ayant surprit une mauvaise odeur. Harry se surprit à être presque attendrit par ce spectacle.

« Allergies. » marmonna le Malfoy en surprenant son regard sans pour autant parvenir à l'interpréter.

Sirius se tourna vers eux, écartant les bras sur le débarra poussiéreux de la pièce.

« Alors ? dit-il. Qu'est-ce que vous en pensez ?

- A combien as-tu acheté cette maison Sirius ? interrogea Remus, préférant s'occuper des choses pratiques.

- Pas plus de mille gallions. Le vendeur était un vieil homme moldu qui partait en maison de retraite.

- Qu'est-ce qu'un vieil homme moldu faisait sur le Chemin de Traverse ? demanda Harry.

- Sa femme était sorcière et c'était plus simple pour elle et leur fils qu'ils vivent ici. Mais son fils est partit vivre en Irlande il y a deux ans et sa femme est morte il y a six mois. Il n'avait donc plus aucune raison de vivre là selon lui.

- La maison a l'air pourtant très, très ancienne.

- Elle appartenait à la famille de sa femme depuis des générations. »

Un ange passa durant lequel Draco éternua trois fois, sortant un mouchoir brodée d'un serpent couleur argent pour essuyer son nez coulant.

« Je ne comprends toujours pas pourquoi tu as acheté cette maison, déclara finalement Remus en secouant la tête d'incompréhension.

- Je la trouve génial, expliqua Sirius avec un petit sourire mutin. Ça à l'air un peu vieillot comme ça...

- Un peu ? releva Harry avec une expression qui démontrait clairement qu'il se posait des questions sur la santé mentale de son parrain.

- Oui bon, beaucoup. Mais une fois que l'on aura tout rénové ce sera merveilleux.

- On !?

- Et bien oui, vous, les Weasley, moi...enfin tout le monde que l'on connaît ! »

Secouant la tête d'incompréhension, Remus lâcha :

« Attends cinq secondes, tu as prévu de tous nous embarquer dans ton projet ?!

- Ben...ouais, fit Sirius comme s'il s'agissait de l'évidence même.

- Sirius cette histoire est complètement folle ! Et cette fois-ci tu vas suivre mon conseille à la lettre : rends cette maison à ce vieux ou fait la démolir.

- Tu sais bien que je ne fais jamais ce que tu me dis Moony.

- Dans tous les cas je ne t'aide pas.

- Ok, Harry ? »

Un peu prit au dépourvu, Harry préféra changer de sujet.

« Et qu'est-ce que Malfoy a avoir là dedans ?

- Il va faire le lien entre moi et les anciens Serpentards, répondit Sirius avec fierté.

- Pardon ?

- Hé bien oui, on ne sera jamais de trop dans ce projet et les Serpentards sont aussi de la main d'œuvre.

- Attends deux secondes, fit Remus en fronçant les sourcils. Toi, Sirius Black, a décidé de faire équipe avec des Serpentards ?

- Ben...ouais...

- On nage en pleine fiction (1), lâcha Harry en secouant la tête. Qu'avez-vous fait de mon parrain ? »

Et là, au plus grand étonnement de tous - et un éternuement de Malfoy - Sirius éclata de rire. Un rire bruyant et joyeux, son fameux rire pareille à l'aboiement d'un chien.

« Écoutez moi, finit-il par dire une fois son rire calmé. Je sais que ce que je fais peu vous sembler complètement stupide, irréaliste et insensé. Mais ayez confiance, je sais très bien ce que je fais, et c'est certainement la meilleure chose que je ne ferais jamais dans ma vie. »

Il avait, subitement, sur le visage et même dans son regard habituellement indéchiffrable, un sérieux et une détermination à toutes épreuves. En fait, Sirius Black n'avait jamais montré autant de volonté depuis le jour où il avait foncé au Ministère au secours de son filleul et qu'il avait manqué de disparaître derrière le Voile.

Remus sut alors qu'il ne parviendrait pas à le faire changer d'avis, et que le mieux qu'il puisse faire c'était de participer à ce projet de dingue pour garder un œil sur son timbré d'ami.

« Ok, je marche. » dit-il finalement.

Harry haussa les épaules.

« Moi aussi. »

Sirius eut alors un énorme sourire d'entière satisfaction. Il se tourna vers Draco qui ne cessait plus d'éternuer depuis quelques minutes.

« Et toi ? Demanda-t-il.

- Quoi, et moi ? répondit le Malfoy avec une voix nasal qui fit sourire Harry.

- Est-ce que tu es partant ?

- Est-ce que j'ai le choix ? Je vous rappelle que vous m'avez traîné ici...

- On a toujours le choix de bien faire. »

La phrase avait été dite sur le ton de la plaisanterie, mais il était évident qu'elle recelait un véritable sens profond. Sirius l'avait d'ailleurs prononcée en regardant l'ancien Serpentard droit dans les yeux, comme pour lui faire passer un message compréhensible uniquement par eux deux.

Harry vit dans le regard de Draco l'étincelle de la réflexion, et il sut que le garçon pesait mentalement le pour et le contre. Puis, avec un petit haussement d'épaules naturellement aristocratique, il annonça :

« De toutes les façons, je n'ai rien de mieux à faire. »

Harry le dévisagea avec surprise, ayant parié qu'il refuserait, Sirius sourit, fier de lui, et Remus calcula mentalement tous les gallions qu'il faudrait débourser afin de remettre cette ruine en état.

« Parfait ! lâcha Sirius d'un air conquérant. Draco, Harry, je veux que vous parliez de mon projet à tous vos amis et que vous m'envoyiez par hibou ou SMS les noms de tous ceux qui viennent nous aider avant samedi.

- Samedi ? interrogea Remus avec une expression inquiète.

- Oui, c'est ce jour là que nous commencerons la rénovation du 14 Rainbow Square.

- Heu...

- Un problème ?

- Non, non...

- Bien. Le grand projet de Sirius Black est ouvert ! »

- - -

(Lettre reçue par Sirius Black de la part de Harry Potter le mercredi suivant :)

Sirius,

J'ai, comme tu l'as ordonné, demandé à mes amis s'ils voulaient participer à ton projet. J'ai essuyé pas mal de remarques scandalisées d'Hermione et Mrs Weasley vis-à-vis de son irresponsabilité, de ta folie et j'en passe et des meilleurs. Tu me redevras donc cela.

Au final, les personnes présentent seront les suivantes : Bill, Charlie (soi-disant que ces deux là ont besoin de faire une activité bien virile afin de resserrer leurs liens fraternelles éprouvés par le mariage de Bill), Ron, Hermione (soi-disant pour surveiller Ron), Ginny (il va vraiment falloir que tu m'expliques comment lui dire avec tact et délicatesse que je veux casser...), George, Lee, (l'un n'allant pas sans l'autre depuis qu'ils sont ensembles...), Seamus, (rencontre hasardeuse mais bien heureuse), Dean, (idem), Neville, (bien qu'il prévient qu'il sera peu présent, souvent occupé par ses études d'herbologue) et Percy (je vois d'ici ta bouche ployer sous l'étonnement et je te rassure, j'ai eu la même réaction...Apparemment il veut lui aussi consolider ses liens fraternelles...La seule chose que je puisse en dire c'est qu'il en a besoin).

Voilà. A samedi donc, même si je pense que l'on se verra certainement avant.

Harry.

(Lettre reçut par Sirius Black de Draco Malfoy le vendredi suivant :)

Sirius Black,

Comme vous l'avez demandé, j'ai parlé de votre projet à quelques uns de mes amis. C'est sans dire évidemment que la plupart ont refusés et que d'autres n'ont jamais voulus croire que j'étais sérieux. Mais malgré ces désagréments, j'ai bien heureusement, et sans vouloir me vanter, des connaissances qui me suivraient dans la plus grande des emmerde - et c'est peu dire que votre projet en est une...

Les personnes présentent seront donc : Blaise Zabini, Theodore Nott et Pansy Parkinson(2).

A samedi, donc.

Draco A. M.

(SMS envoyé par Sirius à l'ensemble des personnes susnommées et possédant un portable - les autres ont reçus un message par hibou - le vendredi suivant après la réception de la lettre de Draco Malfoy : )

A 9h sur le Chemin de Traverse au 14 Rainbow Place.

J'apporte tout ne te fais pas de soucis. Mets juste de vieilles fringues =)

S. B

- - -

Dans le bureau directorial de Poudlard, exactement au-dessus du bureau lui-même, se tenait un tableau. Il s'agissait du portrait d'un homme âgé, à la barbe et les cheveux longs, argentés, coulant sur une magnifique robe rouge cousue de fils d'ors. L'homme avait les paupières closes, comme paraissant dormir.

Mais Albus Dumbledore ne dormait jamais. Il savait toujours tout, cela n'avait pas changé bien qu'il ne fasse plus partit des vivants. Et ce soir, il souriait.


    (1) : Je ne te le fais pas dire Harry ! =P

    (2) : Comment ça se sont les Serpentards classiques dans les fictions ? Pas du tout très chers lecteurs ! Moi je fais dans l'originalité très chers lecteurs XD

-self-service-, rating: pg-13, george, époque: après 1998, [fanfiction], harry, genre: general, draco, remus, format: chapitres, relation: romance

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