SHF

Feb 22, 2015 12:48

Derrière ce sigle incompréhensible se cache un projet délirant dans lequel je me suis lancée, avec ahelya_d. Celui de créer une superhéroïne française, en respectant ET détournant une grande partie des codes et tropes du genre. Avec l'accord d'Ahe, je me propose de vous tenir plus ou moins informés de l'avancée du projet, pour ceux que ça intéresse. Ca nous permettra aussi de documenter, de ne pas oublier ce qui a changé au fur et à mesure.

Mais commençons au début.

[Les origines du projet]Les origines du projet

Je ne suis pas une fan de superhéros. Vivant à l'étranger, j'ai grandi avec des cassettes Disney plutôt qu'avec la télé, et je lisais des BD franco-belge. Mes parents n'étaient pas vraiment du genre à nous faire baigner dans la culture américaine, plutôt le contraire. Je me souviens, ado, avoir regardé un épisode de Smallville... Et c'est à peu près tout. Comment ai-je appris qui était Batman, je ne sais pas, mais je n'ai pas vu les vieux films. J'ai vu le premier Spiderman (celui avec Tobey McGuire) au Kenya, à 12 ou 13 ans... Et je devais avoir 20 ans, au mieux, quand j'ai vu le premier X-men - qui ne m'a d'ailleurs que moyennement intéressée.
Et puis j'ai rencontré Tallia. Parce que oui, indirectement, je la considère comme en partie responsable. Elle aime (ou aimait, à l'époque) les films d'aventures et de chasse au trésor, on en a vu plusieurs ensemble. C'est elle aussi qui m'a fait regarder Batman Begins et Constantine. Vous me direz, c'est léger comme introduction. Mais c'en est une.
Et puis... Et puis j'ai rencontré Ahe, qui, elle, a grandi avec le dessin animé Batman de 1992. Et qui a entrepris de faire mon éducation ès superhéros. Voilà comment, à l'insu de mon plein gré, j'ai regardé the Dark Knight. Les films de la franchise Avengers. Arrow. Les autres, j'y suis tombée toute seule, au bout d'un moment, la contamination marche : agents of shield, agent Carter, the Flash... J'ai même regardé les 10 saisons de Smallville il y a un an, alors que je cherchais du boulot.
Autant dire que je suis foutue. Je n'en suis pas à lire les comics (et je pense que ça restera mes limites), mais je commence à avoir une connaissance décente du genre, et en tout cas d'un certain nombre de tropes. Ce que je ne sais pas, généralement, Ahe me l'explique.

Bref !!! Après cette longue introduction...
L'été dernier, Ahe, XY (son copain) et moi, on a passé une semaine de vacances à New York. L'avant-dernier soir, on a décidé de ne pas faire nos loques, pour une fois, et d'aller boir un verre au bar d'un restau surplombant Times Square. Ahe, moi, et de l'alcool, ça ne fait jamais bon ménage. On se retrouve toujours avec des conversations délirantes. En l'occurence, si je me souviens bien, on parlait d'écriture, et de la distinction architecte/jardinier dont George RR Martin a parlé à plusieurs reprises (ici, par exemple (c'est en anglais)).
Ahe disait qu'elle était plutôt jardinière, je suis plutôt architecte. Ce qui me pose des problèmes : j'aime créer des personnages, un monde, mais j'ai d'énormes problèmes à trouver des intrigues, des choses à raconter. Pour preuves, les Chroniques, qui sont un exemple d'histoire où il ne se passe rien - ce qui est annoncé dès le résumé, d'ailleurs, et complètement assumé. Et comme en plus je suis paresseuse au possible... Nan, en fait, ce qu'il faudrait, c'est une combinaison de deux personnes. Ahe, si tu veux, on écrit ensemble.
Comment, de là, on est arrivées aux superhéros, je ne sais plus. Je crois, il me semble, qu'on avait visité une boutique de comics un peu plus tôt, ce jour-là ou la veille, et que donc le sujet était plus ou moins dans l'air, on l'avait évoqué plusieurs fois. Ahe m'avait expliqué qu'il y avait eu une tentative d'écrire un simili-Batman des banlieues françaises, à une époque, mais qui n'avait pas marché, parce que ça ne correspondait pas à la réalité française. Et du coup, si SHF (superhéros français) il y avait, il fallait qu'il soit créé par des Français, on ne pouvait pas se contenter de copier le modèle du genre et des tropes américains.
Et voilà. En quelques mots, si tu es partante, Ahe, on le fait. Toutes les deux. Le projet était lancé.


[Premières décisions]Premières décisions
Le soir même, on a pris quelques décisions et posé quelques trucs, qui n'ont pas tellement changé depuis. On a décidé très vite que ce serait une femme. Il me semble qu'on a aussi décidé assez vite qu'on voulait commencer jeune, pour traiter également de ces années compliquées, entre 18 et 30, qu'Ahe et moi sommes toujours plus ou moins en train de vivre.
Il me semble qu'on a décidé aussi assez vite, au bar, qu'elle aurait des pouvoirs. Je sais qu'on a discuté de comment elle pouvait les avoir (accident, génétique), et on a exploré rapidement le folklore français. On a écarté l'idée d'un contact avec le petit peuple (fées, nains, etc), en se disant que là on est plus dans le fantastique à la française (ou à l'anglaise) que dans le superhéros. Pour tout ce qui est mythologique, on a quand même un peu galéré, avant d'arriver à Mélusine.
Mon goût pour l'histoire fait que je sais que la famille Lusignan, qui furent rois de Jérusalem puis de Malte, disait descendre de Mélusine. De là, notre SHF est devenue une métisse. La famille de sa mère, arabes chrétiens ayant émigré en France, descendent des Lusignan, tout comme la famille de son père, originaire de Poitou-Charentes et du siège historique et français des Lusignan.
Après, on est rentrés en parlant de ça, on a ouvert un google doc, et on a commencé à noter des idées et à faire des recherches - sur Mélusine et sur les Lusignan. On était à fond.

J'avais plein d'idées pour la branche familiale de la famille, ceux qui venaient d'Antioche. Je crois qu'ils ont tous eu un nom dès ce soir là. Sauf la SHF, évidemment. On a décidé que la famille avait émigré après la première guerre mondiale, puisqu'à cette époque, l'empire ottoman ayant à l'époque massacré un certain nombre de minorités : les Arméniens, bien sûr, mais d'autres aussi. La famille émigre alors en France, et l'arrière-grand-père de SHF, qui était médecin, devient couturier en France. De là, fille unique d'un fils unique, la mère de SHF est destinée à être médecin. Affublée d'un prénom français par son père pour qu'elle s'intègre plus facilement, elle est au début de ses études quand éclatent les événements de mai 68. Oui oui oui, on a décidé, très rapidement, d'en faire une de cette époque. C'est d'ailleurs pendant toute cette période qu'elle va rencontrer son futur mari (comment ? à l'époque, on ne sait pas encore) et qu'elle va demander à se faire appeler par son nom arabe, Atiya. Tout ça va créer quelques tensions avec son père.
On a décidé aussi dès le début... Dès le bar, je crois, que SHF serait un bébé éprouvette, une des premières FIV effectuées. Les recherches nous ont indiqué que la première FIV en France date de 82, et que donc, en poussant un peu, SHF est pour ainsi dire de notre âge. Ce qui simplifie considérablement une partie de notre boulot, il faut l'admettre. Je crois qu'on a décidé aussi à NY qu'elle aurait des frères et soeurs plus vieux, adoptés. Je ne sais pas quand on a décidé du nombre. Il me semble qu'on a évoqué, à cette époque, un vieux professeur/médecin, ami d'Atiya, a priori, qui pourrait faire des recherches et lui trouver un truc génétique, qu'on expliquerait ensuite via Mélusine et le croisement improbable des gènes de ses parents.

Les recherches sur Mélusine, toujours effectuées ce même soir à NY, nous montrent qu'on est pas prêtes de choisir quels pouvoirs aura notre SHF. Les légendes sur Mélusine sont foison. Elle est la fée bâtisseuse, mais aussi une vouivre. Elle se transforme en serpent le samedi dans son bain, et le jour où son mari, désobéissant à ses ordres, la voit sous cette forme, elle reste bloquée et doit s'en aller. Les choix qui s'ouvrent sont multiples, pouvoirs liés à l'eau, à la matière, à la transformation, voire un pouvoir sur les animaux... On note tout ça, sans prendre de décision.

Après ça, ben... Il a fallu retourner à nos activités normales, moi en Haïti, Ahe en Allemagne. On a noté quelques autres trucs dans les jours et semaines qui ont suivi, ils me semblent. Des informations sur l'adoption en France, sur les Lusignan, sur Mélusine, sur les tropes des superhéros. Et c'est à peu près tout.


[On s'organise]On s'organise
Pour noël, je suis rentrée en France, et j'ai passé le nouvel an avec les Fofiens. L'occasion de reparler de la SHF, de la présenter aussi un peu aux autres, de se donner mutuellement des idées et des conseils. Ceux de Ruth, sur le fonctionnement des ministères et de la fonction publique en France. Les avis de Myu et Blacky sur leurs fratries. Les questions, toujours pertinentes, d'Eugé et Silva et Geth et Al sur ses pouvoirs : lesquels, comment ils fonctionnent, y a-t-il d'autres superhéros, etc ?
Ahe et moi, pendant ce temps-là, on a surtout décidé de se caler des rendez-vous hebdomadaires, réguliers, pour avancer sur ce projet. Parce que sinon on y arrivera jamais.

Du coup, voilà. Chaque samedi, sauf exception, on se retrouve sur google doc. Chez moi, il est 15h, 21h pour elle. Je cois qu'on a fait aucune séance qui a duré moins de 3 heures. Mais on avance. Petit à petit.
On a d'abord fixé sa fratrie : elle a un grand frère et une grande soeur. On les a nommés, on a nommé ses parents. Puis elle, mais ça n'a pas été sans mal ! Elle s'appelle donc Mariam Chancelles. Parisienne des banlieues, on a choisi Vincennes - un peu pour Myu, un pour Charlie Hebdo (mais si, vous savez : les no-go zones...)
En partant de son père, on a déroulé sa famille paternelle, qui restait très floue. Bourgeois du Poitou, de la ville de Lusignan - tant qu'à faire ! Le père, Alain, est le troisième. Prof, gauchiste, gryffondor et idéaliste. Sa jeune soeur, Eliane, est médecin, de l'année d'Atiya, et c'est par elle qu'ils se rencontrent. On a également déroulé l'historique de l'adoption, puis de la décision de la FIV (proposée par Eliane, gynéco). On décide ensuite de la date de naissance de Mariam, le 12 mars 1986. Un an de plus qu'Ahe, deux de plus que moi, elle est poisson comme nous deux. Ca tombe plutôt bien.
En parallèle, on prend une décision sur ses pouvoirs, une forme de télékinésie. Elle a, en fait, ses pouvoirs depuis toujours, mais pas (ou très peu) exprimés. Ils se déclencheront autour de ses 18 ans, après un épisode stressant. Elle va ensuite apprendre à les maîtriser et les contrôler - et devenir une superhéroïne parce qu'elle a grandi aux dessins animés, entraînée par son frère.

On définit aussi sa cellule familiale, accordant beaucoup d'importance finalement à son frère et à sa soeur. Natalia, la soeur, travaille pour Matignon ou l'Intérieur, ou peut-être un autre ministère, tentera de la protéger de l'intérieur quand elle découvrira son secret (après une dispute mémorable). Elle est en couple avec un journaliste, le premier qui aura une interview de la SHF et prendra son parti contre les accusations diverses. Son frère, au courant plus tard, est l'un des artisans de ce qu'elle est : motarde, gryffondor, aimant les superhéros. C'est aussi son premier soutien moral pour les années étudiantes qui ne s'annoncent pas très faciles pour Mariam.
On abandonne, sans tellement en reparler, le vieux médecin/mentor/généticien. Il a été remplacé en partie par Eliane (soeur d'Alain et marraine de Mariam), en partie par un background un peu différent des familles, qui fera que Mariam comprendra toute seule, pour Mélusine. Tout ça reste encore un peu flou.

Le monde s'étoffe, il lui faut aussi des potes. Un groupe de 5, assez varié. Ca y est, ils ont tous des noms, des parents, des frères et soeurs, des failles - et, depuis hier, une date de naissance. Certains ont encore besoin de quelques précisions sur leur caractère, leur répartition.
De la moto, on tire que Mariam travaille (ou traficote) dans un garage. Elle est douée, après tout, elle semble toujours mettre les éléments exactement où il faut. Donc on a créé le garage. Etoffé le cabinet de médecin dans lequel travaille sa mère. On enrichit aussi la famille paternelle de cousins et de neveux. On prévoit une grosse réunion de famille à l'été 2004.
Les pouvoirs s'affinent aussi, leurs limites, leur évolution, leur fonctionnement. Comment les décrire et les raconter.

On ébauche aussi une galerie d'ennemis et d'alliés de la persona SHF, non liés à Mariam en tant que telle. Un flic des RG (ou assimilé, ça a changé de nom, il parait), qu'on commence à bien cerner. Un ou des flics du quartier. Le copain de Natalia, évidemment.


On a encore beaucoup de boulot, bien sûr. Hier, par exemple, on s'est données comme sujets pour la prochaine fois d'affiner le nom de superhéros de Mariam (j'ai proposé une idée, qu'il faut préciser). Il faut aussi penser à son costume (comment cacher son visage, éviter de laisser de l'adn ou des empreintes), continuer à préciser les copains, commencer à mettre au point les intrigues. On fait des recherches, chacune de notre côté : Ahe s'est lancé dans plusieurs bouquins sur l'historique des superhéros en France (beaucoup plus riche que ce qu'on croit), moi, j'ai entamé une chronologie de l'année 2004. On a déjà quatre ou cinq histoires potentielles, mais on est encore au tout début du processus à ce niveau. Mais on s'éclate.

(pour ceux qui seraient inquiets : non, je n'oublie pas les Chroniques, promisjuré)

shf, écriture

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