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Demain, le monde aura le douteux honneur de célébrer le 10° anniversaire de l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, invasion qui a suivi les attentats du 11 septembre et la guerre en Afghanistan, et entraîné la fin du régime de Saddam Hussein et une déstabilisation du Moyen-Orient, et peut-être les attentats du 11 mars en Espagne
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J'accompagnais une troupe de théâtre et on faisait des images de violences ethniques pour projetées en fond d'une pièce de Wolé Soyinka. Ca ne s'invente pas.
Un copain nous a appelés de Cotonou et nous a dit : "vous avez vu l'avion qui est tombé ?" et nous on a tous pensé : "tombé au Bénin". C'est tellement petit le Bénin, un avion pourrait presque l'écraser tout entier... Le quiproquo ne nous a pas aidés à prendre cela très au sérieux sur le coup.
Je me rappelle du retour sur Cotonou avec la police qui faisait des contrôles sur une échelle inégalée. Je me rappelle des commentaires des acteurs béninois - "nous on n'a pas un immeuble assez grand pour qu'un avion puisse s'écraser dessus"...
C'était ça mon 11 septembre.
Le vrai choc a été quinze jours après quand je suis rentrée en France et que j'ai découvert l'ampleur de la haine quotidienne contre tout ce qui pouvait être tenu pour "musulman".
Pour le 22 avril, comme un fait exprès, j'étais à Dakar.... J'avais voté le matin en France et pris l'avion... pour une conférence où j'étais une des trois seules Européennes... et tout le monde me demandait : qu'est-ce qui se passe en France ? Et moi, je me disais, quand j'ai décollé je croyais connaître mon pays...
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C'est des moments marquants, mine de rien. L'impression qu'on ne comprend plus le monde dans lequel on vit.
Finalement, c'est peut-être ça aussi qui pousse certaines personnes à voter pour les extrêmes. Mais ne c'est guère rassurant.
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